The Amazing Spider-Man 2 (*****)

Le ptich : alors qu'il est tiraillé entre son amour pour Gwen Stacy et la promesse faite à son père de la laisser en dehors de sa vie dangereuse, Peter Parker alias Spider-Man doit faire face à deux nouveaux ennemis impitoyables.

Alors que le premier opus du reboot de la saga m'avait quelque peu laissé sur ma faim, et même si je continue de penser que les films auraient pu s'inscrire dans la continuité de la saga de Sam Raimi (après tout le docteur Connors apparaissait furtivement dans Spiderman 3), j'avoue avoir été totalement séduit par ce nouvel opus !

Plus haut, plus loin, plus fort ! Le 2e épisode de Mark Webb répond parfaitement à la devise olympique. Les enjeux psychologiques deviennent plus profond, les personnages principaux gagnent en noirceur, les scènes d'actions sont véritablement fracassantes et surtout, le final avec le boufon vert reprend une des scènes cultes du comics , comme l'avait fait Sam Raimi, mais va au bout de ce qui fut un choc total en 1973 ! Rien que pour cela, il faut voir le film.

Certes, le film possède quelques défauts : les atermoiement de Peter envers Gwen traînent un peu en longueur, Harry Osborn affiche un peu trop vite sa "vilénie" et May Parker est quelque peu éclipsée. Mais pour les qualités, la liste est impressionnante : le relooking d'Elektro est extraordinaire (il faut dire que Jamie Foxx investit totalement le personnage et lui donne la marque des grands vilains, la fusion entre la musique et l'action est incroyable, faisant de TASM2 un véritable film rock'n'roll, la progression dramatique des personnages, leurs interactions, en particulier le duo Parker/Osborn sont analysées très finement et au final le film respecte bien l'univers de Spider-Man, mais version Ultimate !

Au niveau technique, rien à redire : tout y est bluffant, y compris ces effets très "tape à l'oeil" de ralentis, sans doute les plus beaux que l'on ait vu depuis Matrix. Et les plus efficaces ! Du coup, les combats du film , tous de style fort différent selon l'adversaire de Spidey (Elektro, le Boufon, le Rhino et la course poursuite inaugurale), gagnent en variété et en specticularité. Mark Webb a définitivement trouvé sa marque sur la saga et il en maîtrise désormais bien les codes.

Selon une technique initiée par les studios Marvel, ce reboot déploie une histoire au sein des différents films. Ici, on continue donc de suivre la quête de Peter pour reconstituer la fin tragique de ses parents. Et un mystérieux personnage continue d'oeuvrer en coulisse au sein de Oscorp.

Ce qui ne gâche rien, c'est que l'humour de la première saga est toujours présent. Les scénaristes ont toujours réussi à incorporer ce qui fait le sel du comics depuis les années 60, à savoir la dichotomie entre Peter Parker et Spider-Man, ce 2e étant nettement plus cynique que son alter égo sans masque. L'équilibre entre les deux facettes du personnage est toujours aussi bien établi et ce dès la première séance.

Du coup, le rejet de ce nouvel opus par la critique me semble totalement hors de propos ! Certes, il y a plus de 2 personnages et 1 décor, le film est bien cadré, bien éclairé et bien joué et il est clair qu'un journaleux moyen ne pourra comprendre les enjeux ! mais de là à cracher dessus comme le fait une grosse partie de la presse...

TASM2  connaîtra sans aucun doute le score le plus faible de la saga aux USA. Dans le monde, il se comportera mieux. Peut être que l'ouragan initié par Marvel Studio depuis 2008 a modifié la perception des spectateurs et augmenté leurs exigences. Mais quand on voit la qualité de cette séquelle, on peut vraiment se demander si le public n'est pas un peu trop gâté.