La désolation de Smaug - version longue (2)
Revoir la désolation de Smaug en version longue permet de mieux comprendre la logique du film central de la trilogie et de ses connexions avec Le seigneur des anneaux.
En effet, nombres de scènes supplémentaires vont clairement dans ce sens, tandis que les autres approfondissent les rapports entre les personnages.
Ainsi, dès le prologue, le dialogue entre Thorin et Gandalf est plus long, notamment avec l'évocation de Thrain, père de Thorin et disparu lors de la bataille de la Moria. Thrain que l'on verra un peu plus tard à Dol Guldur, quand Gandalf cherche à savoir qui est le Nécromancien. La montée en puissance de Sauron gagne en netteté et son lien avec les personnages du Hobbit est bien moins artificiel. La disparition de l'anneau de Thrain, l'un des 7 anneaux offerts aux seigneurs nains, montre que Azog a capturé le roi pour offrir ce bijou à Sauron.
J'avais écrit , à la sortie de la version salle, que Béorn serait sans doute plus visible dans version longue. Effectivement, une grande scène montre enfin la fantastique façon dont Gandalf introduit les nains au changeant, reprenant à la virgule près les dialogues de Tolkien. On l'oublie, mais au départ, Le Hobbit est un livre pour enfant et Tolkien avait pris grand soin d'insérer nombre de passages humoristiques dans son histoire, ainsi que des dialogues poussés. Après tout, JRR était professeur à Oxford et même si son auditoire était plus âgé que les lecteurs du Hobbit, sa passion pour l'éducation le poussait également vers les plus jeunes.
La traversée de la vieille forêt est également plus longue, avec notamment le passage du pont détruit et de l'influence maléfique de l'air sur la compagnie. Le combat de Bilbo avec les araignées est également plus long, mais Jackson ajoute un passage où, croyant son anneau perdu, le Hobbit quand il le retrouve va dire le fameux "à moi". Ici, c'est bien la prise de possession de son hôte par l'anneau qui est mise en place, annonçant la trilogie du Seigneur.
Les rapports entre Kili et Thauriel sont également plus approfondis, notamment dans les cachots elfes avec un dialogue supplémentaires sur la lumière des étoiles. Le film en salle ne faisait qu'effleurer cet aspect.
Lacville prend aussi plus d'importance. L'arrivée des nains y est mieux développée, et le maître de la ville a droit à des scèns supplémentaires , approfondissant son rôle , ainsi que celui de son bras droit tout en faisant mieux ressortir leur animosité envers Barde le batelier.
Il semble , mais il faudrait pouvoir comparer les deux versions quasi images par images que les scènes de combat soient un peu plus longues et violentes.
Par contre, tout ce qui se passe dans Erebor ainsi que les dialogues avec Smaug n'ont pas été modifiés. Et le film se termine toujours sur cette insensé cliffhanger qui a tant frustré les spectateurs.
Les 25 minutes enrichissent donc vraiment le film, donnent plus de relief aux personnages secondaires et établissent mieux les connexions entre les deux trilogie.
Comme souvent dans une oeuvre aussi importante, il faudra vraiment voir les 6 long-métrages dans leur ensemble pour bien comprendre la pensée de Peter Jackson. Mais ce qui est sûr c'est que, comme pour Le seigneur des Anneaux, au fur et à mesure que les films sortent, le sentiment de réussite augmente. Il est cependant dommage qu'il faille attendre les versions longues pour voir le vrai Director's cut.