Le pitch : Edward et Bella se marient et partent en ligne de miel sur une petite île au large du Brésil. Mais la grossesse inattendue de Bella va mettre sa vie en danger et précipiter les choses.
Après un 3e épisode plutôt efficace, pourtant tiré du livre le moins passionnant de la saga, les producteurs ont décidé de couper le chapitre final en 2 films, à l’instar d’Harry Potter et les reliques de la mort. Mais ce qui marchait bien pour le sorcier anglais ne l’est pas forcément pour les vampires romantiques.
Entendons nous bien, le dernier livre de Twilight est un livre épais et bien plus rempli de péripéties que les autres. Et si la narration à la première personne demeure efficace, l’arrivée d’un nouveau personnage, Renesmée, et surtout la transformation de Bella en vampire, permettait de donner un second souffle à l’histoire. Il aurait donc été préférable de faire un long film plutôt que deux métrages. Mais la logique commerciale n’est pas forcément la meilleure.
Du coup, après une scène de cauchemar plutôt efficace (et très dérangeante), la première heure tire quelque peu à la ligne (c’est la même chose dans le livre), l’accent étant mis sur la romance, la lune de miel et les hésitations d’Edward à transformer Bella. Il est clair que si l’on n’a pas l’esprit fleur bleue, ces passages peuvent vite être très dispensables (j’avoue que je me suis préparé mon thé quand les deux tourtereaux roucoulaient). Mais à partir du moment où Bella s’aperçoit qu’elle est enceinte, le film démarre vraiment. Car il n’est plus question pour elle d’aimer son vampire, mais bien de sauver sa vie. Seule la transformation pourra lui permettre de survivre à une grossesse hors norme (l’enfant a soif de sang et grandit bien plus vite qu’un foetus normal). Le retour de Jacob, toujours en colère après le rejet que lui a imposé Bella, amène également plus de tonus , d’autant plus qu’il va rapidement se heurter frontalement à sa meute. On saluera d’ailleurs les excellents effets visuels tournant autour des loups géants, les gros plans étant plus que réussis.
Les dilemmes deviennent alors plus importants et les choix, que les protagonistes pensaient faciles, se révèlent bien plus complexes que prévu, y compris chez la famille de Edward. Alice ne voit plus le futur, et l’arrivée d’une créature inédite , un enfant vampire, va forcément chambouler la vision des deux communautés surhumaines. Les loups y voient un danger pour les hommes, tandis que les Callen sont partagés sur la conduite à tenir.
Le thème de l’enfant vampire n’est pas nouveau. Il avait été exploité à merveille dans Entretien avec un Vampire, en montrant également la dangerosité d’un buveur de sang qui n’a pas encore la conscience d’un adulte. Pour mémoire, les Khmers rouges employaient des adolescents comme soldats, estimant qu’un jeune de 12-13 ans sera moins perméables à la pitié. Savonarolle , le moine florentin de la toute fin du Moyen Age, ne pensait pas autrement. Renesmée est donc condamnée par certains avant sa naissance et seul un changement de point de vue radical de Jacob va la sauver.
De ce fait, la 2e partie du film est bien supérieure, alignant plusieurs scènes très efficaces, dont un accouchement sanglant ainsi qu’un affrontement entre vampires et loups. Et quand dans la dernière scène, Bella ouvre les yeux (au sens littéral du terme) sur sa nouvelle condition, on pourrait presque comprendre cette volonté de faire deux films. Pour ceux qui n’ont pas lu les romans, les cliffhanger est très efficace.
Twilight 4 aurait sans doute été meilleur en un seul film. A trop vouloir respecter le roman, les producteurs se sont quand même mis des obstacles importants d’un point de vue narratif. Plutôt que d’élaguer les pages les moins réussies , ils ont, au contraire, accentué leurs défauts.
Mais dans l’état, la dernière partie du film donne une envie furieuse de voir la suite. Et c’est bien pour cela que j’ai attendu que Twilight 5 sorte en vidéo pour l’acheter et regarder les deux films à la suite. Et comme le dernier film est nettement supérieur.