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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 11:34
Le loup de Wall Street (****)

Le pitch : grandeur et décadence d'un golden boy américain qui va vivre sans retenue les années sexe, coke et fric, jusqu'à la chute finale.

 

Pour leur 5e collaboration, le duo Di Caprio/Scorsese ont sans doute décidé de faire leur Bad Boys II à eux ! Et à la vision de ces 3 heures hallucinantes, à ne pas mettre entre toutes les mains, il est clair que l'acteur a voulu (re)casser son image soi disant lisse et que le réalisateur s'est rappelé que, après la récréation Hugo Cabret, il avait aussi réalisé Casino, Les Affranchis ou Gangs of New York. 

 

Du coup, pendant 3 heures, que certains ont qualifié d'interminables, on suit les "aventures" d'un type dont la seule morale est de s'enrichir et qui ne se refuse absolument rien, entraînant avec lui toute une bande de gus bien frappés et tout aussi prêt à tester tout ce qui existe en matière de drogue ou de débauche...

 

Mais résumer Le loup de Wall Street à une série d'orgies, de prises de drogues diverses ou de délires de junkies en tout genre serait très réducteur.

 

Car au travers des exès de Jordan Belfort, Scorsese filme surtout une Amérique totalement disproportionnée et sans moralité aucune, si ce n'est de s'enrichir à tout prix. Et la scène finale de l'agent du FBI reprenant seul  le métro ne laisse aucun doute : après avoir fait son travail sérieusement et mis fin à un système d'arnarque, celui qui serait le héros dans n'importe quel film apparait finalement comme le dindon de la farce. Il repart vers sa vie normale , alors que Belfort passera quelques années en VIP dans une prison avant de reprendre ses activités télévisuelles. Certes, il aura perdu sa femme, ses enfants, ses amis (qu'il a tous dénoncé), sa moralité sans doute, mais pas sa vision de la vie, d'un cynisme incroyable !

 

Il n'est pas question dans cette chronique d'approuver les actes de Belfort. C'est bien l'objet filmique dont je parle. Et de ce point de vue, le film est une vraie réussite, tant visuelle (toutes les scènes de groupes sont incroyables) que scénarisitique, multipliant les points de vue (savoureux ping pong verbal entre Jean Dujardin et DiCaprio). Ce dernier confirme une fois de plus un talent que 99% des acteurs n'atteindront jamais. Quand il s'époumone pour motiver ses troupes, quand il se contorsionne sous l'effet d'une drogue qui le fait ramper ou quand il devient littéralement fou lorsque sa femme annonce qu'elle veut divorcer, il est totalement habité par son personnage. Alors même s'il n'aura jamais l'Oscar (vu que l'académie lui refuse depuis Titanic où il ne fut même pas nominé), le talent est là, incroyable, fou et on ne pourra jamais lui retirer.

 

Et comme il est entouré d'excellents seconds rôles, tout aussi prêts que lui à aller très loin dans le délire et dans leur personnage, le côté humain du film , avec toutes les facettes de la vie est indéniable. On n'a pas affaire à une galerie désincarnée, mais bel et bien à des gens qui veulent vivre leur rêve à fond et tant pis pour les conséquences sur leur santé, leur proche ou les inconnus qu'ils cotoyent. 

 

D'un point de viue de mise en scène, Scorsese reste égal à lui même : malgré son âge, il ne fait pas vraiment dans le plan-plan ou le pépère, bien au contraire. Outre les scènes de foules, il s'autorise quelques gâteries comme celle où le Yatch est en perdition en pleine tempête ou , plus anecdotique, le passage où la voiture change de couleur, au moment où Jordan dit "non, elle était blanche, comme dans Miami Vice". Scorsese a de la bouteille, il sait filmer, il sait tirer le meilleur de ses acteurs, il n'hésite pas à changer de point de vue... Bref, plutôt que de se reposer sur des acquis, il expérimente, cherche et peut être se cherche. Après avoir tâté de la 3D et des effets visuels dans Hugo Cabret, hommage magistral aux pionniers du cinéma (et servi par la technologie la plus moderne), Il replonge donc dans ses eaux troubles, mais toujours en cherchant à faire autre chose. 

 

Car il aurait été facile de faire un Affranchi 3 (on lui avait reproché à propos de Casino). Il a préféré la difficulté, quitte à se mettre tout le monde à dos et à choquer les plus prudes des spectateurs.

 

Mais le succès du film aux USA (116 millions de dollars quand même) et les 290 ajoutés dans le reste du monde ont largement prouvé qu'il a trouvé son public, malgré les polémiques, les scènes hot, l'immoralité de son personnage. 

 

 

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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