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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 07:08
Pompéi (*** 1/2 *)

Le pitch : alors que l’éruption du Vésuve menace, un esclave gladiateur venu de Bretagne doit être le clou des jeux du cirque de Pompei 

 

WS Anderson n’a peur de rien. Après avoir estomaqué le 7e art avec Event Horizon, sans doute le film d’horreur spatiale le plus réussi après Aliens, il a bourlingué de tous les côtés du cinéma fantastique, frôlant parfois le Z, mais sans jamais renier sa passion du genre. Il a réussi à faire de la saga Resident Evil un succès mondial, malgré des critiques parfois assassines et il n’a jamais cherché à se faire passer pour ce qu’il n’est pas.

 

Du coup, on ne l’attendait pas sur Pompéi , d’autant que ce drame historique, sans doute la catastrophe la plus commentée de l’Antiquité, a déjà été porté à l’écran. Mais le cinéaste ne se refait pas et mélange allègrement Gladiator, Rome (moins son aspect très cru) et les films italiens des années 70, les Maciste et autres. 

 

En fait, Pompéi est un film quelque peu schizophrène : d’un côté, l’histoire très classique de l’esclave qui cherche à échapper à son destin, de l’autre le film catastrophe à (très) grande échelle que les moyens numériques permettent d’offrir à tout amateur de sensations fortes. Dans les 2 cas, le spectateur sera ravi car, sans éviter une incroyable galerie de clichés, le contrat est rempli !

 

Rempli car l’éruption est grandiose, proposant des plans inédits comme ce raz de marée qui va détruire le port de la ville. On le répète, mais le numérique a permis à toute une génération de cinéaste de ré-inventer les films des décennies précédentes et ce, dès Jurassic Park qui, mine de rien, était une relecture du classique King Kong de 1933. En 1997, on avait déjà eu droit à deux éruptions volcaniques sur grand écran avec Le pic de Dante (en gros, Les dents de la mer dans une petite ville avec le volcan en guise de requin) et Volcano (spectacle absolument délirant où un volcan émergeait en plein Los Angeles). Ici, Anderson avait sans doute ces 2 films en tête et son mot d’ordre a été celui de Coubertin : plus haut, plus loin, plus fort. 

 

La montée en puissance de l’éruption se fait de manière très classique avec l’apparition tout au long du film des prémices : une crevasse par ci, un cavalier englouti par là jusqu’au moment où le volcan se déchaîne pile quand les jeux du cirque atteignent leur climax !

 

Car, pour éviter l’ennui qui guette tout film catastrophe (soyons honnête, ce que l’on attend, c’est que tout parte en quenouille) , Anderson mêle donc le destin d’un jeune barbare celte, capturé par Rome et qui a vu son peuple massacré par un ambitieux général. Devenu adulte et gladiateur, il subjugue les foules par sa brutalité et va donc passer de l’amphithéâtre de province à celui d’une plus grande ville. Le cinéaste a bien révisé Gladiator, si ce n’est que Rome est remplacé par Pompéi. Si on ajoute une touche de romance (le « Celte » est fatalement attiré vers la fille de l’édile de la ville, attirance partagée), une bonne dose de machisme (l’alter égo du Celte, un gigantesque numide, rivalise d’étalage de muscles) et une vengeance qui viendra forcément à point (le méchant général qui a précipité le Celte dans l’esclavage est, hasard de la vie, présent à Pompéi pour les jeux et, cerise sur le gâteau, il menace la jeune et belle héroïne), l’attente de l’éruption passe donc en un éclair.

 

Bien sûr, Anderson ne se soucie pas vraiment de réalité historique. Tous les clichés sur les gladiateurs sont là (le pouce levé, qui n’est historiquement pas prouvé, loin de là, par exemple) et le script ne s’embarrasse pas de raccourcis scénaristiques. De même, la volonté de la ville de défier Rome et de rechercher une autonomie sont totalement fantaisistes. Qu’une colonie lointaine ou un pays conquis cherche à s’émanciper de la tutelle romain, certes. Qu’une ville qui fait partie de l’Italie romaine depuis des siècles cherche à le faire n’a aucun sens. Mais cela permet de justifier certains partis-pris et oppositions de personnages.

 

La première partie voit donc un classique péplum, bien mené, avec des combats inédits. Le Celte, interprété par Kit Harington , le Jon Snow de la saga Games of Throne,  est parfait dans ce rôle. Et si Anderson ne s’embarrasse pas trop de subtilités (les personnages sont franchement taillés à la serpe), il ne prend pas non plus le spectateur pour un demeuré. On regrettera juste quelques copier/coller venant d’oeuvres plus « prestigieuses » comme souvent chez le cinéaste. Cependant, on apprécie de retrouver Carrie-Annne Moss, comédienne qui se fait rare depuis la trilogie Matrix (un second role dans ParanoIak et un autre dans Silent Hill Revelation, c'est peu)

 

La deuxième partie tient les promesses éruptives de la première et permet de dénouer toutes les intrigues. Mais ce qui étonne, c’est l’absence d’happy end et le sacrifice de tout le casting. Anderson s’est sans doute rappelé que dans L’aventure du Posséidon, un personnage clé ne survivait pas à l’aventure. Ici, il retombe finalement dans le réalisme et rejoint l’historiographie classique , quand Pline écrivait que nul ne s’était échappé de l’enfer du Vésuve.

 

Sans être un chef d’oeuvre du genre, Pompei remplit totalement son contrat. Spectaculaire, bien rythmé, bien enlevé, il passe comme un éclair et  sa facture technique de très haute tenue achève d’en faire un film hautement recommandable. Dommage que le public soit passé à côté car il a raté un très bon divertissement. A lui de se rattraper en vidéo , d’autant plus que le Blu-ray est aussi de très bonne facture avec d'excellents bonus.

 

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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