Pour l'immense majorité du public, c'est donc un autre gendarme, 33 ans après Louis de Funès qui nous a quitté.
Car pour la plupart des gens, Michel Galabru, c'était l'adjudant chef Gerber , supérieur de Cruchot dans les 6 films de la série à succès qui fait encore les belles soirées de l'audience des télévisions.
Mais Galabru, c'était aussi le césar du meilleur rôle pour Le juge et l'assassin ! C'était un rôle de commissaire chez Besson dans Subway (où il fut nominé aux Césars), c'était l'inventeur déjanté de Kamikaze de Didier Grousset.
Excellent dans le registe comique (tiens, encore un commissaire dans Les sous-doués !!) , on le verra aussi dans Papy fait de la résistance (où il reprend le rôle dévolu à Louis de Funès), Le petit baigneur, Le grand bazar (sans doute le meilleur film des Charlots) , La cage aux folles, Le Bahut va craquer (une comédie pas si potache que cela et qui vaut mieux que son titre), Uranus de Claude Berry (même si le registre est plus dramatique), Astérix et Obélix contre César et bien entendu sa parodie du Colonel Kurtz dans Les Ch'tis.
Il tourna aussi plusieurs fois avec Jean Paul Belmondo : Flic ou Voyou, Le guignolo.
Hors comédie, on le retrouve dans Le juge et l'assassin, mais aussi Le choix des armes, fabuleux polar d'Alain Corneau où il cotoie Depardieu et Deneuve, L'été meurtrier, Notre histoire ...
Bref, des dizaines de films pour une carrière commencée en 1948 !!
En dehors du cinéma, il fit une immense carrière au théâtre, jouant Pagnol, Molière ou Feydeau. Il reçut d'ailleurs un Molière en 2008.
La vie ne fut pas toujours facile pour le comédien. Enrôlé de force par les Allemands dans le STO, il ne fut libéré qu'en 1945 par les partisans de Tito en Yougoslavie.
En 2014, il perdit son frère et en 2015 son épouse. Au décès de cette dernière, il cessa ces activités au théâtre.
Mort dans son sommeil à 93 ans, il laisse donc une oeuvre riche, inégale bien sûr (il qualifie lui même certains de ses films "d'alimentaire") faite de films, de pièces, de livres, de livres audios et le souvenir d'un gendarme autoritaire, injuste parfois mais tellement drôle.