Alors qu'il ne la jamais connu, le fils d'Appolo Creed, tué sur un ring par Drago, décide de devenir boxeur pro et se rend à Philadelphie pour y rencontre l'ancien adversaire - et ami- de son père : Rocky Balboa !
Certaines critiques ont estimé que Creed (officieusement Rocky VII) était à la hauteur du premier opus. Je ne me permettrais pas d'aller si loin. Pour moi, les épisodes I à IV restent insurpassables ! Fondateur du mythe pourles 2 premiers, renforcement pour les 2 suivants. Rocky V avait déçu par sa thématique, tandis que Rocky Balboa parvenait à faire revivre l'esprit du premier opus, à savoir son héros seul contre tous.
Pour Creed, qui est un très bon film, Sly a eu l'intelligence de s'effacer au profit de son jeune partenaire, fils d'Appolo. C'est curieux de voir Rocky en second rôle, mais et c'est à la fois la force et la faiblesse du film, ses scènes n'en sont alors que plus puissantes !!
Car l'histoire, c'est bien celle de Adonis Johnson, alias Adonis Creed. C'est lui qu'on suit de la maison de correction où la femme de Creed vient le chercher jusqu'à la scène finale (qui reprend une scène mythique du premier Rocky). Du coup, et même si Michael B.Jordan est formidable dans le rôle, que cela soit dans les combats ou les passages de pure comédie, c'est cependant Sly que l'on attend.
Car dès qu'il apparait, le film prend une toute autre dimension. Le scénario a beau nous le montrer vieillissant, malade même (certains passages font vraiment mal pour ceux qui ont connu le comédien du temps de sa splendeur), il illumine toutes les scènes, jouant à la perfection son rôle de mentor et de passeur de relais. Car ce Creed, dont le sous-titre français (L'héritage de Rocky Balboa) est loin d'être idiot, est évidemment une sorte de reboot de la saga. Nul ne sait si Sly sera encore de la partie dans un futur Creed 2, mais il va s'en dire que le jeune Adonis voudra sa revanche, comme Balboa la voulait dans Rocky 2.
Pour le reste, Creed ne ré-invente pas la roue. Il se met dans les traces du biopic sportif classique, passant par les étapes intermédiaires qui mènent à la gloire. La seule différence avec ce que l'on connait, c'est qu'Adonis ne part pas du ruisseau, mais au contraire, rejette une vie bien plus facile, des études, un métier moins dangereux pour trouver, à travers la boxe, l'amour d'un père qu'il n'a jamais connu. Le fait qu'il appelle Rocky "Tonton" montre bien qu'il cherche une nouvelle famille.
On passera sur les aventures sentimentales de héros, assez convenues (même si l'héroïne est très mignone) pour se focaliser sur les 3 combats du film. Le premier est expédié en quelques plans, le deuxième est bien plus long et se termine par une victoire aux poings. Le troisième est évidemment le plus spectaculaire, se calquant sur le combat mythique du premier film. Admirablement filmé, mais toujours très lisible, cet affrontement voit les deux adversaires changer leur jugement vis à vis de l'autre au fur et à mesure qu'ils échangent leur coup. La boxe est un sport très photogénique et Ryan Coogler ne gâche pas ces moments.
Au final, Creed est donc un excellent film de boxe, un très bon Stallone et un beau nouveau départ pour une saga commencée il y a 40 ans. La nostalgie fonctionne à plein, mais sans arrière pensée passéiste. Le triomphe mondial du film est tout à fait légitime.