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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 07:27
Captain America : civil War (**** 1/2 *)

Le pitch : Après une bavure en Afrique qui a coûté la vie à des dizaines de personnes, les Avengers sont sommés de se soumettre à une injonction de l’ONU. Si Tony Stark accepte, Steve Rogers refuse d’être sous le contrôle d’un quelconque organisme gouvernemental.

 

Après un excellent 2e épisode qui avait vu la confiance de Captain America en le système sérieusement ébranlée, ce nouvel opus va donc au bout de la logique et va confronter le premier Avengers à ses convictions profondes et à ses amis.

Comme souvent depuis que le Marvel Cinematic Universe a été mis en place, le sous-titre du film renvoie à un crossover célèbre de la maison des idées. Après Le soldat de l’hiver et L’âge d’Ultron, c’est donc à Civil War de passer le cap des salles obscures.

Pour les non-initiés, Civil War fut un immense crossover initié en 2008 et qui toucha toutes les séries Marvel à des degrés divers. Au départ, un énorme erreur du groupe des New Warriors qui causa la mort de 600 personnes. Suite à ce drame, le gouvernement américain décide que tous les super héros doivent se faire enregistrer, donner leur identité et se mettre au service de l’état. Et c’est Tony Stark, très choquée par la réaction violente de la mère d’une victime (elle le gifle en plein enterrement) qui va coordonner cet énorme changement. L’une de ses premières décisions sera d’amener Peter Parker à dévoiler son identité en direct. Mais rapidement, les choses vont s’envenimer entre les différents groupes. Et, à la surprise générale, Captain America va prendre le leadership des « rebelles » à la loi d’enregistrement, surtout quand il va découvrir que Stark a fait construire une prison d’exception où sont enfermés à la fois les super-vilains mais aussi les réfractaires à la loi. Les deux groupes vont entrer dans un conflit violent qui laissera des morts sur le carreau.

 

On le voit, il reste quelques éléments de cet énorme crossover : la bavure initiale, la rencontre de Stark avec une mère éplorée (une superbe scène), l’affrontement idéologique entre Iron Man et Captain America, la bataille entre les super-héros et un Spider-Man dévoué à Tony (même si dans le Comics, il rejoindra finalement les rangs de Captain America).

 

Mais comme il était impossible de retranscrire l’histoire complète, notamment par le fait que certains personnages (Les Fantastic Four ou les X-Men) ne sont pas dans le MCU, le scénario va partir dans une autre direction.

Ici, l’élément déclencheur, c’est un attentat contre le roi du Wakanda et qui va porter la signature de Bucky Barnes, le soldat de l’hiver. Rogers ne peut se résoudre à la culpabilité de son ami et va donc tout faire pour le protéger. Il va entraîner avec lui le Faucon, Ant-Man, la Sorcière rouge et Oeil de faucon. De l’autre côté, Iron Man peut compter sur War Machine, Vision, la Panthère noire, Spider-Man et la veuve noire. Comme dans le crossover, certains changeront de camp. 

 

Mais même avec cette profusion de personnages qui donne un peu l’impression d’un Avengers 2.5, on est loin du foisonnement du Comics. De plus, l’ajout d’un vilain tirant les ficelles modifie drastiquement l’histoire. Ce qui n’est pas forcément un mal. D’une part, on n’est rapidement plus en terrain connu.  D’autre part, cela permet de donner une vraie inflexion à la trajectoire de Captain America.

 

D’un point de vue du rythme, cet épisode tient la route, alternant énormes séquences (l’ouverture, la bataille de l’aéroport, la poursuite de Bucky, le combat final) et séances plus intimistes. Chose intéressante, les motivations des personnages vont s’inverser . Stark va devenir celui qui doute tandis que Rogers va rapidement penser détenir la vérité. Un retournement complet par rapport à tout ce que l’on a vu depuis 2008.

 

Evidemment, l’intérêt réside dans le conflit entre 2 visions de l’Amérique et c’est là tout ce qui fait le sel du film. Steve Rogers refuse qu’au nom de la sécurité, on restreigne la liberté tandis que Tony Stark qui a longtemps fabriqué des armes pour le gouvernement avant de s’amender estime que les pouvoirs des super-héros doivent être contrôlés. Cette critique d’une vision sécuritaire était encore plus accentuée dans le Comics où la prison  où était enfermé les super-héros refusant de donner leur identité était une allusion à peine voilée à Guantanamo. Il est loin le temps où la Maison des idées combattait le communisme comme dans les premiers Iron Man ou Hulk.

 

D’ailleurs, c’est dans la série Captain America des années 70 que l’on trouver les meilleures analyses des travers de la société américaine de cette décennie, notamment à travers la contestation envers la guerre et la lutte des minorités pour leur droit. Dans les comics de ces années, Steve Rogers parcourt le pays en moto, symbole de liberté et s’associe au Faucon, l’un des premiers héros noir qui est un homme de la rue à la différence de Tch’alla alias la panthère noire, un riche souverain du Wakanda. C’est cette résonance vieille de 40 ans qui se retrouve finalement dans ce nouvel opus.

 

Depuis le tout premier Iron Man et sa scène post-générique, le fan guette avec attention la moindre allusion à un nouveau personnage de l’univers Marvel. Dans les dialogues du Soldat de l’hiver, Nick Fury parlait de surveiller un certain Stephen Strange. Le film consacré au Docteur Strange arrivera à la fin de cette année. Ici, l’opus ne fait pas que des allusions verbales, il introduit carrément 2 nouveaux personnages et réutilise ceux arrivés depuis L’ère d’Ultron (Vision, la sorcière rouge et Ant-Man). Les petits nouveaux sont donc La panthère noire et  surtout Spider-Man, dont l’arrivée dans la « troupe » se fait au moyen d’une trouvaille scénaristique plutôt intéressante (et conforme à la série). Mais ce qui est amusant, c’est que pour ces deux derniers, leurs origines ne sont pas expliquées. Pour Spider-Man, cela ne pose pas de soucis : depuis, au minimum la trilogie de Sam Raimi tout le monde le connaît. Gageons que le film prévu pour bientôt autour du monte en l’air donnera quelques indices. Pour la Panthère noire, même si le vibranium et le Wakanda apparaissait déjà en filligrane dans les précédents films, il est tout de même étonnant qu’on n’ait pas plus de précisions pour un personnage aussi peu connu du grand public. Mais là aussi, Marvel a prévu un film. Cela dit, Le faucon ou Oeil de faucon n’avaient pas bénéficié d’une grande exposition de leurs origines dans les films où ils apparaissaient.

 

Si l’on revient au film en lui même, les frères Russo ont effectué un excellent travail. Sans atteindre les sommets de sophistication dans leur mise en scène (on est clairement en dessous des films de Jon Favreau ou du coup de maître magistral des Gardiens de la galaxie), le film est fluide, bien monté, bien rythmé et les grosses scènes d’action franchement efficace. L’énorme affrontement dans l’aéroport justifie à lui seul la vision de Civil War, ne serait-ce que pour les surprises qui attendent le spectateur et pour la prestation de Spider-Man !! En donnant le rôle à un gamin , et non à un jeune adulte aussi talentueux soit-il, Marvel a eu une idée de génie. La scène post-générique donne d’ailleurs le ton du film à venir. Quand à Tante May, les puristes vont forcément faire des bons tant on est loin du personnage d’origine. 

 

Une réserve cependant s’impose par rapport au titre. Si l’on met de côté   qu’un personnage secondaire va salement morfler, on reste assez loin de la brutalité du comics et de son dénouement tragique, tout comme l’Ere d’Ultron ne reprenait qu’une infime partie du crossover dessiné. Là, on assiste en fait à un conflit de moins en moins spectaculaire (le combat final ne se fait qu’avec 3 personnages) et le méchant qui tire les ficelles n’est finalement qu’un homme ordinaire (pour le moment ?). Son but reste encore nébuleux, même si on comprend bien qu’il voulait détruire les Avengers de l’intérieur.

 

Au final, ce Captain America 3 est quasiment un Avengers 2.5 à cette réserve près qui justifie, presque in extremis la série auquel il appartient : c’est bien Steve Rogers que l’on voit évoluer, mener la danse, se révolter et rentrer dans la clandestinité. Et même si la dernière scène de Tony Stark donne un peu d’espoir  sur le fait que leur amitié n’est pas brisée, il sera intéressant de voir comment les deux hommes se retrouveront dans Infinity War, l’opus en 2 parties des Avengers qui sera sur nos écrans à partir de 2018.

 

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***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

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* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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