C'est une époque que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître : les années où la seule façon de voir des films sévèrement burnés était de se rendre dans un vidéo-club et de louer des films généralement remisés au fond du local. C'est ainsi que j'ai découvert Evil Dead, les films de Tobe Hooper, ceux de Joe Dante ou de John Carpenter, tous atrocement mal distribués en salle (A part New York 97, Wolfen et Hurlements, peu de ces films cultes sont parvenus jusqu'à Nancy où je vivais à l'époque).
Mais il y avait aussi toute une cohorte de films encore moins appréciés par la critique, des vigilantes movies, des sous-Mad Max, des guerriers du Bronx made in italie, des films d'épouvante qui plagiaient sans aucune vergogne Alien ou les Dents de la mer, voire les deux en même temps (Les monstres de la mer). Ajoutons-y des films nippons ultra-sanglants, des westerns arrivés largement après la bataille ou des films de guerre où les grandes batailles se déroulaient souvent hors champs et vous aurez une petite idée de la culture que l'on se construisait à grand coup de soirées vidéo !!
La recette : vous louez 4 ou 5 films pour le week end , vous commencez à les mater à 21 ou 22 heures et les plus endurants se coucheront vers 4 ou 5 heures du matin.
Tous ces films étaient invisibles depuis des années, mais il semble bien que cela va changer. L'avènement du digital permet de ré-éditer des choses que l'on croyait perdues à jamais. Et puis il y a bel et bien un marché pour toutes ces séries B qui, je le redis, furent d'immenses succès en vidéos locatives !
S'il est encore trop tôt pour juger de la qualité des éditions (certains films des années 80 n'ont pas vraiment fait l'objet de conservations sérieuses), se dire qu'on pourra acquérir des "chefs d'oeuvre" comme Exterminator (Le droit de tuer) ou Maniac Cop ne peut que réjouir le cinéphile qui se moque de savoir si un film doit forcément être adoubé par les cahier du cinéma !!