En allant faire un petit tour sur le site de Première, je me suis pris une volée de bois vert car j'ai osé contester le palmarès de ce magazine (au passage, leur nouvelle formule est vraiment très bien). Personnellement, je pense qu'il y a les films qu'on aime et ceux qu'on n'aime pas. On appelle cela "avoir ses propres goûts".
Et vu que mes goûts me poussent vers le cinéma, pas les téléfilms, je me suis permis de leur dire que l'absence de Suicide Squad (définitivement le film de super héros le plus délirant depuis Toxic Avenger) était dommage. Bon, inutile de dire que je n'ai pas trouvé grand monde pour être d'accord avec moi.
Pour certains, le cinéma est affaire d'histoire, pour d'autres d'effets visuels, pour d'autres encore de tristesse, de réflexions oniriques et que sais-je encore. Pas un problème vu que chacun est différent, que chacun voit un film avec ses yeux.
Mais ce que je ne supporte pas, c'est l'hypocrisie ! Se sentir obligé d'aimer tel ou tel film parce que la critique "officielle" l'a demandé m'a toujours agacé. idem dans le sens contraire : ce n'est pas parce qu'une grande partie de la critique a craché sur ID4 2 que je vais aller dans le même sens, vu que j'ai aimé le film. Autant être honnête, quitte à passer pour un plouc inculte !
Je vois des dizaines de films par an, regarde des dizaines d'épisodes de séries (très souvent en décalage avec le reste du monde, d'ailleurs), rattrape en vidéo des tas de films que j'ai loupé au cinéma (sur ma pile "à regarder" s'entassent Deadpool, Hunger Games IV, Le livre de la jungle, Divergente 2&3, Médecin de campagne et j'ai dans mes chroniques Les saisons, Les 8 salopards ou X-Men Apocalypse). Je lis des centaines d'épisodes de Comics (Marvel ET DC), de Mangas (de One Piece à Césare en passant par Arslan, Silver Spoon ou L'attaque des Titans, pour ne citer que les plus connus, mais je suis une quinzaine de séries) tout en dévorant une dizaine de romans par mois.
Je pense donc avoir autant de références sur certains domaines que pas mal de journalistes. Et comme si cela ne suffisait pas, j'emprunte à la médiathèque de Nancy tous ces films introuvables ou difficiles d'accès qui me permettent de voir des classiques de mon enfance, de découvrir de véritables trésors (le dernier en date, Séraphine avec Yolande Moreau, superbe plongée dans la vie d'une artiste peintre amateur au début du XXe siècle).
Bref, tout cela pour dire que ce classement, qui n'en est pas un, est totalement subjectif et que s'il ne vous plaît pas, tant pis. Ce n'est pas grave du tout !
Mes préférés pour 2016 :
Animation
Zootopie : Un dessin animé inventif, drôle, techniquement sublime et doté d'une histoire policière qui fait son petit effet.
Le monde de Dory : on pouvait craindre une séquelle paresseuse, on se retrouve avec un joyaux centré autour d'un personnage merveilleux et un scénario qui, hormis dans sa dernière ligne droite, prend le temps de développer une histoire tendre et accessible à tous.
Le garçon et la bête : cet animé résume tout ce que l'on aime dans l'animation japonaise ! Une histoire qui mixe plusieurs univers et qui prend ses spectateurs pour des adultes quand il le faut, mais qui n'omet les purs moments destinés aux plus geek, des trouvailles folles pour offrir une animation de qualité malgré un budget bien inférieur à ses collègues US et un refus du happy end classique. Véritable coup de poing, Le garçon et la bête en remonte à pas mal d'autres films d'animation.
Aslan, première saison : tiré d'un roman classique japonais, qui a inspiré un manga exceptionnel de Hiromu Arakawa (Silver Spoon, Full Metal Alchimist), la série animée en 25 épisodes de 20 minutes est une merveille ! Les 12 premiers ont été édités en France, mais c'est sur le net, en japonais ST anglais que j'ai pu apprécier cette uchronie qui rappelle furieusement la Perse médiévale.
Tout en haut du monde : Un dessin animé français, à l'animation bien éloignée des canons léchés de Pixar, mais d'une poésie à tomber ! L'histoire de cette jeune fille, qui veut prouver que son grand père avait vu juste dans une Russie pré-révolutionnaire à propos du Pôle Nord , est à la fois une ode au féminisme et une aventure palpitante. Si vous ne l'avez pas vu en salle, rattrapez vous en vidéo, vous ne le regretterez pas.
Drames et documentaires
Chocolat : biographie exceptionnelle du premier artiste noir qui ait connu le succès en France, Chocolat n'occulte aucune facette du personnage. Omar Sy et James Thieree portent le film sur leurs épaules d'une manière hallucinante. Dommage que le public n'ait pas plus suivi.
L'odyssée : un autre biopic incroyablement riche, portant sur Cousteau cette fois ci. Mais au lieu de se complaire dans une hagiographie facile, Jérome Salle a préféré parler des rapports compliqués du commandant avec ses enfants et son épouse Simone (Audrey Tautou, merveilleuse) , ainsi que les contradictions d'un homme qui, pour poursuivre sa passion, n'hésitait pas à se compromettre avant de se découvrir une conscience écologique, par l'intermédiaire de son fils trop vite disparu.
Les saisons : comme toujours, Jacques Perrin offre un documentaire de très très haute volée, avec des images extraordinaires et un commentaire passionnant. Raconter l'histoire de l'hémisphère nord depuis la fin de l'ère glacière était une gageure ! Il s'en sort parfaitement. Mais là aussi, le public a été moins nombreux que pour Océans ou Le peuple migrateur.
Les 8 salopards : Quentin Tarantino a ses admirateurs et ses détracteurs. Rien ne change pour son dernier western, encore plus codifié que Django Unchained ! Tout y est : dialogues salés au petit oignon, personnages vraiment haut en couleurs (Kurt Russel notamment), explosions de violence bien gores et un retournement de situation qu'on ne voit vraiment pas arrivé ! Tourné dans des paysages magnifiques , en 70 mm, le film ne perd en aucune façon sa puissance en vidéo !
The Revenant : un autre western, lui aussi éloigné des canons classiques, lent et contemplatif, mais superbe. Même si je le trouve quelque peu surestimé, il n'a pas volé sa moisson d'Oscars et Di Caprio y trouve à nouveau un rôle à la mesure de son talent !
Creed : là aussi, une superbe surprise que ce reboot/remake du premier Rocky ! Stallone prouve une fois de plus que Balboa fut le rôle de sa vie et qu'il sait passer le flambeau avec une classe que beaucoup d'acteurs "reconnus" devraient lui envier !
Ben Hur : Rien à voir avec le navet annoncé ! Cette version 2016 ne démérite pas, même si elle n'atteint pas la puissance de son aîné de 1959. La course de char aurait pu sombrer dans la démesure, mais le réalisateur russe a su garder la tête froide. Idem pour la bataille navale vue du point de vue des galériens. Quand à la symbolique christique, je l'ai trouvée très belle et elle donne tout son sens à un film basé sur le pardon, y compris dans son happy end très décrié.
SF et fantastique
Captain America Civil War : Marvel/Disney savent y faire ! Ce troisième opus de Captain America (ou Avengers 2,5 ?) est un feu d'artifice qui permet à Steve Rogers de solder ses comptes avec son pays, de lancer de nouveaux personnages (Spider-Man enfin !! La panthère noire , prometteur) et d'orchestrer un affrontement d'anthologie entre les différents super-héros du MCU ! Cerise sur le gâteau, le méchant va bien au delà des clichés du genre.
Batman Vs Superman : décrié par la critique, maltraité par certains fans de Comics, l'affrontement entre les deux icônes DC est pourtant un sacré film rendant totalement hommage à l'homme d'acier et au Caped crusader ! Violent (surtout dans la version longue), adulte dans son traitement, bourré de trouvailles et de remises au goût du jour de personnages ultra-connus (Doomsday, Wonder Woman, Lex Luthor), le film pose une nouvelle pierre au DC Universe au cinéma. Et ceux qui se sont plaint du manque d'humour, le comparant à celui de chez Marvel, qu'ils sachent que chez le DC post Crisis on infinité earth, on ne rigole pas vraiment ! Plongez vous dans la lecture des 10 tomes de Justice League pour vous en rendre compte.
Suicide Squad : l'autre étape DC de l'année. Mais à la différence de Marvel, la Distinguée Concurrence n'a pas hésité à taper dans son écurie de super-méchants, y compris dans des personnages pas vraiment connus. Et contrairement à ce que l'on croit, Suicide Squad est un comics qui a déjà 30 ans et le film suit, en le modernisant, le concept d'origine à la lettre. Au final, un métrage réussi, techniquement très abouti et ultra spectaculaire. Et par petites touches, la mise en place de l'univers DC au cinéma.
Rogue One : Si je n'avais pas été totalement convaincu par Le réveil de la force (un peu trop copier/coller d'Un nouvel espoir dans sa deuxième partie), force est de reconnaitre que ce premier Spin off m'a totalement bluffé ! Respectant totalement le cahier des charges, spectaculaire, sombre, utilisant de manière très intelligente l'univers Star Wars sans tomber dans le fan service, Rogue One est un épisode 3.5 quasiment parfait ! Et outre le fait que cela permet de faire patienter en attendant l'Episode VIII, sa dernière scène adoucit quelque peu la terrible nouvelle concernant Carrie Fisher.
Le livre de la jungle : comme souvent, ce sont les films dont on attend peu qui offrent beaucoup. Ce remake live du classique de Disney aurait pu être une catastrophe, c'est au contraire un film très abouti, techniquement parfait (incroyable de se dire que 99% de ce que l'on voit à l'image est du CGI) et jouant avec les codes de l'histoire. Jon Favreau a pris un sacré risque, mais il s'est révélé payant.
ID4 Resurgence : Le film dont la critique m'a valu quelques commentaires bien sentis. Evidemment la surprise de 1996 ne fonctionne plus, mais Roland Emmerich a su aller jusqu'au bout de son idée (reprendre l'histoire vraiment 20 ans après) et amplifier les thèmes du premier film. Techniquement , c'est parfait, scénaristiquement, malgré quelques passages faciles et des pistes malheureusement non exploitées, ID4 2 se laisse regarder avec un plaisir manifeste. Reste qu'il n'ait pas sûr du tout que le 3e volet, annoncé par les scènes finales, soit tourné un jour, vu que le succès n'a pas atteint le niveau du premier.
Et du côté lecture...
J'ai bien aimé les derniers Stephen King, que cela soit Revival, l'histoire d'un guitariste de rock qui va avoir à côtoyer de très près la vie après la mort et Carnets noirs (la suite de M.Mercedès). Grand plaisir aussi à lire quelques romans dérivés de l'univers Star Wars dont Dark Plagueis qui raconte en filigrane l'ascension de Palpatine.
J'ai également dévoré les intégrales 4 et 5 du Trône de fer (avant de regarder la saison 3 et 4). Et même si je trouve le style parfois embrouillé, Georges R.Martin sait y faire pour développer un univers complexe.
Bien aussi le troisième volume de La 5e vague (adapté au cinéma avec Chloé Moretz) intitulé La dernière étoile. Cette conclusion finalise de manière intelligente les thèmes lancés dès le premier tome, même si la multiplication des points de vue est parfois complexe pour suivre.
Et comme tous les ans, j'ai relu pour la Xeme fois un paquet de classiques : du Jules Verne (en 2016, ce fut 20 000 lieux sous les mers, L'île mystérieuse et 5 semaines en ballon), du Zola (L'assommoir, Germinal), du Hugo (Les Misérables , sans doute pour la 12 ou 13e fois), Mme Bovary et toute la littérature jeunesse que je fais lire aux enfants de ma classe.
Niveau comics, j'avoue être de plus en plus déçu par Marvel. L'évènement Secret Wars s'est révélé être un pétard mouillé dont la seule conséquence aura été de faire disparaître les Fantastic Four. Et le All new All different Marvel Universe n'est franchement pas terrible, se contentant de recycler des idées pas franchement neuves ou totalement inadaptées aux personnages (Peter Parker qui dirige une entreprise plus important que Stark International !!). Et si on y ajoute des modifications drastiques de certains personnages (Thor qui est désormais une femme, Iron Man qui va aussi changer de sexe...) et on peut dire que la Maison des idées sombre dans le n'importe quoi.
Du coup, quand on se tourne vers DC, on se rend compte que la Distinguée Concurrence fait nettement mieux ! Le dernier volume de Justice League élève cette saga en 10 tomes au rang de chef d'oeuvre !! Dommage que l'édition des Comics DC soit si bordélique.
Marvel a cependant réussi un relaunch, celui de l'univers Star Wars ! Que cela soit les One Shot (Chewbacca, Leïla, Obi Wan et Anakin, Lando ou Les ruines de l'Empire...) ou les séries régulières (celle consacrée à Dark Vador est démentielle) , on retrouve le frisson qui permet de patienter entre les films.
Et comme Marvel est en perte de vitesse, autant se tourner vers le Manga et ses valeur sures, ses scénarii inventifs et son graphisme vraiment fouillé. Parmi les nouvelles séries, j'ai particulièrement apprécié Gate, Platinium end (la nouvelle série des auteurs de Death Note), One Punch Man, le one shot Marie Antoinette (par les auteurs de Césare), Golden Kamui et j'en passe.
En continuité, j'attends toujours avec autant d'impatience les nouveaux volumes de One Piece (le 81 sort dans quelques jours), Space Brothers, Arslan, L'attaque des Titans (même si l'histoire commence un peu à tirer sur la corde), Ad Astra (l'affrontement Hannibal-Scipion, magistral !!), Bestiarus, Arte (une plongée dans la Renaissance italienne vue par les yeux d'une jeune fille)...ainsi que Les misérables versions Manga.