Le pitch : revenu d'Allemagne après avoir aidé les Avengers, Peter Parker alias Spiderman a quelque peu de mal à se replonger dans sa vie de lycéen presque sans histoire.
Attention chef d'oeuvre !! Marvel vient tout simplement de nous offrir le meilleur film du MCU depuis Avengers ! Oui, Homecoming est encore meilleur que Civil War, surpasse Doctor Strange ou Ant-Man et offre une relecture parfaite ainsi qu'une mise à plat extraordinaire de l'univers du monte en l'air.
Vous pensez que j'exagère ? Vous lisez quelqu'un qui palpite aux aventures de l'homme araignée depuis 1978. 40 ans à m'enfiler du comics par milliers et à me passionner par Peter Parker qui, depuis les années 60, a toujours incarné à un moment ou à un autre l'alter ego de fiction qu'on aurait espéré être.
Homecoming est un cran au dessus de la trilogie de Sam Raimi et fait oublier sans aucun souci le reboot de 2012. En se refusant à décrire pour la 3e fois les origines du personnage (une phrase, point barre ! Rien sur l'oncle Ben), le film plonge directement le spectateur dans l'histoire. De toutes façons, on la connait toute ! Ceux qui n'ont pas lu le comics ont au moins vu les films, alors...
En fait, le script prend sa racine dans la période pré-civil war de Marvel, en 2006, quand Tony Stark avait pris Peter Parker sous son aile et lui avait offert un costume bourré de technologie avant de lui faire comprendre qu'il devait dévoiler son identité secrète ! On imagine le coup de tonnerre dans le monde du Comics ! Hélas, par un tour de passe-passe stupide, Marvel a préféré rétropédaler et Spiderman est redevenu anonyme. Marvel Studio et Sony piochent donc dans cette partie de la BD, mais en ajoutant ce qui a toujours manqué au Spiderman de Raimi ou à celui de Webb : l'adolescence.
Le coup de génie est là : Peter Parker est un gamin que tout émerveille, mais qui a l'arrogance de sa jeunesse. Après tout, n'a-t-il pas aidé le grand Tony Stark à contrarier les plans de Captain America ? De ce postulat, Homecoming montre donc un apprenti super héros qui va accumuler à la fois les gaffes et les sauvetages de haute volée ! Les 3 énormes scènes d'action qui ponctuent le film (Washington, le ferry de Staten Island - qui a rappelé de bien beaux souvenirs à votre serviteur, et le combat final contre le vautour) ne sont là que pour faire évoluer le personnage dans un script conçu en 3 actes : l'ascension, la chute, la rédemption.
Bien évidemment, il fallait un acteur à la hauteur ! Tom Holland est absolument parfait et incarne à merveille à la fois le monte en l'air et Peter Parker. Les qualités aperçues dans Civil War explosent ici et tout le film repose sur lui. Du coup son univers , bien remis au goût du jour (on passe de l'environnement wasp des 60's à une Liz Allen, un Flash et une MJ bien plus "métissé") s'articule également à merveille. Même le rajeunissement de Tante May (une bombasse , comme le dit l'un des personnages secondaires) passe finalement comme une lettre à la poste. Qui a dit qu'un Comics devait être gravé dans le marbre ?
Mais où l'intégration dans le MCU est le plus réussi n'est pas forcément la présence d'Iron Man (d'une logique imparable quand on y pense) , c'est bien les motivations de Victor Tooms, là aussi bien différent de son modèle dessiné. Le vautour au départ n'est qu'un entrepreneur frustré qui va trouver dans la technologie Chihauri une façon de mettre sa famille à l'abri du besoin. De ce fait, le film peut convoquer le Shocker ou le bricoleur sans perdre de temps là aussi avec les sempiternelles origines. Et quand le lien avec Parker se crée (une scène que personne n'attend !), l'histoire part dans une direction encore plus tragique. Fidèle à la traduction entreprise depuis le premier Iron Man, le vilain a une vraie épaisseur et n'est pas qu'un pauvre faire valoir. Michael Keaton endosse le rôle avec une jubilation évidente, lui qui fut un Batman exceptionnel ! Il est clair qu'il apprécie d'être de l'autre côté de la barrière. Et comme la ré-interprétation de son costume est géniale, on espère bien entendu que le vautour reviendra dans le MCU.
Homecoming retrouve donc à la fois la naïveté du film de Sam Raimi (là où le reboot de Marc Webb cherchait à trop lier tous les personnages) et la complexité du MCU (intervention hilarante de Captain America, et pas seulement à la toute fin du film). Porté par une équipe d'acteurs épatante et un environnement riche, SpiderMan homecoming est donc un sommet de Marvel Studio. Ceux qui ont estimé avoir vu un film pour gamin (ce qu'il est vu que même les petits garçons ou les petites filles peuvent le voit sans problème) ont tort ! Il s'adresse à tous, aux enfants, aux ados, aux adultes qui ont su gardé cette étincelle et cette foi dans le comics book !