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1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 15:27
The Predator (****)

Le pitch : alors que son commando s'est fait décimer au Mexique par une créature extra-terrestre, Quinn, un soldat à la marge parvient à récupérer une partie du matériel de l'Alien et de l'envoyer aux USA.

 

Qu'on se le dise, The Predator est un vrai film de nerd ! Irrespecteux, gore, totalement barge, ne se privant même pas de blagues les plus éculés, le dernier film de Shane Black n'est pas seulement un bon coup de pied au derrière de la bienséance, mais aussi (et surtout) un sacré film d'action SF qui s'assume. Ici, pas de faux semblants , pas d'alibis sociologiques, le métrage est là pour montrer des soldats se foutre dessus avec des Predators. Et qu'importe les incohérences du scénario, les coupes sombres dans le montage de la dernière partie ou les personnages souvent taillés à la serpe, on sait pourquoi on vient voir le film.

 

Dès l'introduction, le ton est donné : une vaisseau poursuivit par un autre saute dans l'hyperespace, s'écrase sur Terre et éjecte son pilote. Sans transition, on découvre le héros de l'histoire, un sniper passablement déjanté s'attaquant avec son équipe à un cartel de drogue. Et alors que dans le monde réel, la coïncidence que les deux protagonistes se ren contrent est proche du zéro, chez Shane Black (qui a coécrit le scénario), c'est tout à fait normal.

 

S'ensuit alors un mic-mac à base d'armes aliens envoyées par la poste (quand on sait que la douane vient fouiller dans tes colis quand tu commandes un album de Gorgoroth en Allemagne) et réceptionnées par un gamin autiste, qui va réussi à les faire fonctionner, une scientifique Casey Bracket (excellente Oliva Munn, vue dans Iron Man 2 et X-Men Apocalypse) aussi badass que bonne au tir, des soldats traumatisés par la guerre et qui feraient passer les 12 salopards pour des communiants en visite à Lourdes, sans oublier un super Predator de 3 mètres.

 

Quand aux dialogues, si vous trouviez ceux de l'original de McTierman salés, autant dire que ceux-ci vont vous arracher les oreilles !! Un exemple , juste pour rire : quand l'un des bras cassés rencontre pour la première fois Casey, il ne trouve que "Lèche ta moule" à lui dire.

 

Arrivé à ce niveau de ma "chronique" vous vous demandez sans doute pourquoi je mets quatre étoiles à ce qui semble être décrit comme un navet.

 

Parce , très sincèrement, c'est vraiment ce genre de trucs que l'on s'attend à voir dans un film de Predator ! Beaucoup ont oublié que le premier film avec Schwarzenneger avait été conçu comme une série B, parfait véhicule pour sa star, et dont les comparses reprenaient tous les clichés des films d'actions des 80's. C'est la mise en scène de McT qui a transcendé un script qui mangeait à tous les râteliers (un zeste de Commando, une bonne dose de SF, une louche de psycho-killer) et s'autorisait un humour à peine plus élevé que celui du présent film (Aiguise moi-ça, t'as pas une tronche de porte bonheur...). 

 

31 ans après ce chef d'oeuvre, Shane Black en reprend les codes, les accentue, les pousse dans leurs derniers retranchements. Je peux comprendre que cela en ait fait hurler certains, mais si tu sais qu'en entrant dans la salle, tu va voir un mélange d'action burnée, de gore, de dialogues stupides et salaces et, bien entendu, des Predator défarouiller de l'humain, tu ne peux qu'être transporté !

 

Bien entendu, je ne prétendrais pas que cet opus est à la hauteur du premier. Aucun ne l'a été, même si le 2e volume, situé à Los Angeles, s'en ait approché par moment. Si l'original a autant marqué, c'est qu'il bénéficiait de l'effet de surprise. Depuis, on en sait plus sur le chasseur Alien (le script en tient d'ailleurs compte de manière assez subtile, puisque Jake Busey joue le rôle du fils d'un personnage que son père tenait lui même dans le 2), ses origines et The Predator explore donc un peu plus la mythologie de ces créatures. Mais où Shane Black fait très fort, c'est qu'il ne cherche jamais à être plus important que son film. Il rend hommage à tout ce qui a été fait depuis 30 ans, amplifie certains aspects, en explique d'autres (on en sait un peu plus sur les raisons qui poussent les Predator à venir chasser) et remplit très sérieusement un cahier des charges très précis.

 

Refusant d'adoucir son propos (il parait que certains cadres de la Fox avaient espéré un PG13), le réalisateur/scénariste ne recule devant aucune outrance donc, mais ce n'est jamais gratuit, contrairement à ce que j'ai pu lire. Même les dialogues salés sont justifiés par le fait que ce ne sont pas des enfants de choeur qui affrontent le Predator. Et le fait que Casey se montre à la hauteur de ses nouveaux "collègues" ajoute encore une touche ironique au film. Le script avance tel un bulldozer , sans jamais chercher à ménager le spectateur.

 

Ceci explique sans aucun doute l'échec public du film. Trop frappadingue pour le très grand public, The Predator doit surmonter en plus son statut de 5e séquelle d'une oeuvre culte. En fait, seuls les fans et les nerds y auront trouvé leur compte. Mais cela n'a pas permis d'être au moins un succès et cela va sans aucun doute nous priver des suites annoncées par la dernière scène.

 

Gageons cependant que le film gagnera ses galons cultes en vidéo, car c'est tout à fait le type d'oeuvre faite pour ce support !!

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  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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