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Rémi sans famille (****)

Publié le par Dave

Rémi sans famille (****)

Le pitch : alors qu'il coule des jours paisible auprès de sa mère, le retour de son père apprend à Rémi qu'il est en fait un enfant trouvé. Pire, le mari va le vendre à un saltimbanque ambulant, Vitalis.

 

Le roman de  Hector Malot a fait pleurer des millions d'enfants, la série télévisée vue dans les années 80 a achevé le travail, mais heureusement l'animé avait quelque peu redressé la barre.

 

Il n'empêche , la succession de malheur qui touche Rémi va forcément arracher des larmes à une nouvelle génération. Car , peu de choses lui sont épargnées tout au long du film. Et même si on connait l'histoire par coeur, on sent tout de même nos yeux s'humidifier aux moments clés du film.  

 

(Je vais éviter au maximum les spoilers pour ceux qui n'auraient pas lu le roman)

 

Cependant, cette version, superbement réalisée, ne cherche pas à en rajouter dans ce domaine, n'oubliant pas qu'elle s'adresse aussi aux enfants. De même, le soin apporté aux décors (naturels ou non), à la lumière, aux costumes font que cette version s'éloigne de la vision assez noire que l'on se fait de l'histoire. Même la partie dans le "château" anglais est plus proche de l'ambiance de La belle et la bête que l'atroce bicoque dépeinte dans le roman. 

 

Au delà du soin apporté au film, ce sont surtout les acteurs qui tirent leur épingle du jeu. Daniel Auteuil est merveilleux en Vitalis, là aussi moins "terrible" que dans le roman et les enfants sont tout aussi excellents. La petite qui joue Lise est vraiment lumineuse et et le gamin incarnant Rémi réussit à passer toutes les émotions du roman, l'enthousiasme quand il découvre qu'il peut donner de la joie en chantant, son attachement aux animaux de son maître, son courage devant les épreuves...

 

Certains argueront que Antoine Blossier rend une copie très scolaire, ne cherche pas à prendre de risque et déroule son histoire, ajoutant juste un prologue "contemporain" où un Rémi âgée (Jacques Perrin) va raconter son histoire à de jeunes orphelins qu'il a pris sous son aile. C'est vrai, mais un film se déroulant au XIXe doit-il vraiment être misérabiliste ? Et puis, faut-il vraiment modifier une histoire de fond en comble pour être moderne ? 

 

Surtout que la mise en scène est loin d'être statique et les mouvements de caméra permettent de s'élever au dessus des personnages et des paysages. En fait, au lieu de parler d'académisme, on devrait plutôt dire que Rémi sans famille ne se moque pas de son public et sa technicité se met au service de son scénario.

 

Personnellement, j'ai beaucoup aimé le film, j'y ai retrouvé , certes un peu édulcorée, l'histoire qui m'avait ému dans mon enfance.

 

Ayant vu le film avec ma classe, je peux affirmer que Rémi touche au coeur son public cible.  Et c'est sans doute sa plus belle qualité.

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