10 ans après les jungles américaines, un Predator vient chasser à Los Angeles, écrasée par la chaleur et se retrouve à arbitrer la guerre entre la police et des trafiquants de drogue.
Le succès du premier Predator ne pouvait qu'appeler une suite. Mais sans Schwarzy, il semblait compliqué de monter un métrage aussi puissant que le classique de McTierman ! Qu'à cela ne tienne, Joël Silver va simplement tout changer : nouveau héros (Danny Glover, excellent), nouveau terrain de jeu (une LA crasseuse et dangereuse, soumise aux lois des gangs) et un nouveau Predator, plus vicieux et plus accro à la chasse.
Dans les années 80 et début 90, rares étaient les séquelles qui "innovaient". Aliens et T2 avaient été de notables exceptions, mais avec Cameron en maitre d'orchestre, on n'était pas surpris. Même son traitement de Rambo 2 avait pris le premier opus à contre-pied.
Du coup, la surprise fut énorme pour Predator 2. Au lieu de jouer la carte de la sécurité, Silver et les frères Thomas ont donc opté pour un coup de poker : un petit saut temporel pour justifier la violence délirante que subit Los Angeles et la certitude dès les premières minutes que le Predator est en ville. Rien à voir donc avec la progression "tranquille" du premier film, où le fantastique apparaissait petit à petit. Ici, Stephen Hopkins (qui n'avait signé que Freddy V) ne laisse aucun temps mort. Dès la première scène, on est plongé dans le chaos, la violence et les fusillades. Et c'est parti pour 1H40 de carnage. Predator 2 est un vrai film de bourrin, avec des personnages certes taillés à la serpe, tous plus machos les uns que les autres, même Maria Conchita Alonso et un enchaînement de scènes tous plus brutales les unes que les autres.
Pourtant, le scénario est loin d'être primaire. Avec un soupçon de complotisme , incarné par un excellent Gary Busey, la mythologie du Predator continue à se mettre en place. Et la scène finale, qui voit l'une des créatures remettre une arme à Glover leur donne une autre aura que celle juste de beaufs de l'espace venu faire leur safari. Ces Aliens respectent le courage de leurs proies. Enfin, la guerre des gangs entre Colombiens et Jamaïquains (on ne faisait pas dans le politiquement correct il y a 30 ans !!) qui sert de fil rouge à l'histoire est également sacrément bien menée. Le premier film était une ode à la camaraderie militaire, cette séquelle est un hommage à la police de LA. Et puis, histoire de rajouter une petite couche à ce délirant mille-feuille, une charge contre les médias voyeurs est également présente. Le cynisme des 80's à son paroxysme !!
Bref, on a tous les ingrédient d'un bon polar futuriste et qui respecte son aîné ! Predator 2 prolonge le classique de McTierman et même s'il n'en a pas la puissance novatrice, il reste tout de même une sacrée série B de luxe , qui ne prend aucun gant : les fusillades sont violentes, le sang gicle, les cadavres s'amoncellent et le Predator fonce droit vers son but ! Et la mise en scène efficace de Hopkins , réalisateur trop sous-estimé (revoyez donc L'ombre et la proie !!) se met totalement au service de son producteur et de son histoire.
Niveau acteur, on a droit à de solides gaillards ! Danny Glover, trop rarement en tête d'affiche, et bien plus "jeune" que dans les Armes fatales (le retrait de la moustache y est pour beaucoup) , est parfait et s'inscrit totalement dans le rôle du héros couillu à qui on ne la fait pas. Bill Paxton est la caution "comique" mais ne tombe jamais dans le ridicule. Quand à Alonso, elle est la digne héritière des Ripley et autre Sarah Connors : une femme forte qui se montre plus qu'à la hauteur dans un monde d'homme !
Ce qui ne déroge cependant pas, c'est bien l'affrontement final : l'homme face au Predator. La jungle a disparu et l'action se déplace des toits de LA jusqu'au vaisseau Alien. Mais l'idée reste la même ! La technologie ne peut rien contre la détermination de l'homme, malgré son infériorité ! Comme Arnold, Glover compense ses handicaps par son astuce et sa volonté de vivre. Et comme il parvient à récupérer une des armes de son ennemi , le débat s'équilibre un peu. Au final, c'est bien lui qui terrasse la bête, dans la plus pure tradition des affrontements David/Goliath !
Cependant, Predator 2 fera moins bien que son aîné au Box office , en engrangeant moitié moins aux USA et dans le monde entier. Ce qui mettra un terme à la série, avant que Aliens Vs Predators ne relance les chasseurs 14 ans plus tard ! Après, malgré son aura culte, les chiffres ne sont pas extraordinaires. Aucun des 6 films n'a passé la barre de 100 aux USA ou la barre des 200 mondiaux ! Comme quoi.
En l'état, Predator 2 reste un excellent divertissement , assumant totalement son côté B et ne cherchant pas à se faire passer pour autre chose qu'il n'est ! Le Blu-ray (qui va donc remplacer mon vieux Laserdisc pour mes futures visions) contient également quelques bonus sympathiques ! Si vous le voyez passer et que vous ne le connaissez pas, laissez vous tenter !!