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2 mars 2020 1 02 /03 /mars /2020 09:07
Bad boys for life (****)

Le pitch : alors que Marcus devient grand père, Mike est grièvement blessé dans une fusillade orchestré par un mystérieux individu. Rapidement, les deux policiers vont s'apercevoir que cette tentative de meurtre plonge directement dans le passé de Mike.

 

Si la résurgence d'une vieille franchise peut inquiéter (17 ans se sont écoulés depuis le fabuleux Bad Boys 2), force est de reconnaître que cela peut parfois être un beau cadeau pour le public. Ce qui est tout à fait le cas pour ce 3e épisode d'une série entamée en 1995 par Michael Bay et premier jalon de la starification de Will Smith. Car si on pouvait craindre une suite cynique et décérébrée, force est de reconnaître que ce nouvel épisode a su éviter la majeure partie des écueils.

 

Pour commencer, Bad Boys for Life a le bon goût de ne pas faire dans la surenchère par rapport au ton du 2e film, sommet absolu du mauvais goût et de la démesure chère à Michael Bay (qui fait une apparition sympathique dans cet opus d'ailleurs). Il aurait été inutile de copier le style inimitable du maître sans tomber dans le grand n'importe quoi. Les scènes d'action sont donc moins "énormes", l'humour est toujours présent mais ne s'aventure pas trop sur les territoires bien grossiers du 2 (revoir la scène du magasin vidéo pour se rappeler que Bay osait absolument tout) et la mise en scène est moins clipesque.

 

En fait,  Adil el Arbi et Billal Fallah, les deux réalisateurs belges d'origine marocaine, ont sagement choisi de se mettre dans les pas de Bay mais de ne pas le copier. Leur style est donc moins sur-découpé, leur montage moins frénétique et ils n'abusent pas de changement  de caméras, de travelling improbables ou de cadrages défiant la gravité. Idem, peu de filtres ou d'effets tape à l'oeil. En ressort, un film d'action que l'on peut qualifier de classique, mais bénéficiant cependant d'une certaine élégance. La poursuite où les deux comparses sont sur un side-car montre bien que BBFL ne va pas se contenter de scènes plan-plan, mais mobilise suffisamment d'énergie pour scotcher le spectateur à son fauteuil. La fusillade finale, dans un immeuble en flamme vaut également largement le détour et on sent que les deux réalisateurs se sont bien amusés avec les moyens que la production leur a offert, même si ce 3e épisode a coûté moins cher que le 2e (90 contre 130 millions). Comme quoi, venir du cinéma européen permet sans doute de mieux utiliser le moindre centime à l'écran.

 

"Il y a moins de morts, mais on a compensé par un meilleur scénario". C'est ce que disait Jack Slater (enfin, Arnold Schwarzenneger) dans Last Action Hero. Ici, on pourrait dire il y a moins de délire, mais on a compensé par un scénario plus complexe. Car soyons honnête, tout jouissif qu'ils étaient, les deux premiers Bad Boys ne se distinguaient pas par une histoire démentielle. Les cartes étaient sur la table dès le début, les scripts linéaires et le jeu consistait à savoir à quel moment les deux policiers allaient mettre une pâtée au méchant trafiquant.

 

Là, l'histoire regorge de surprise dont la première, Mike Lowrey abattu en pleine rue et laissé pour mort, donne le ton. Bad Boys for Life ne sera pas qu'une succession de scènes d'action liées entre elles par un vague script et des quiproquos , mais une véritable enquête policière sur laquelle se greffent des scènes d'action. Bien sûr, on n'évite pas les disputes entre les deux personnages ou le déluge de dialogues bien salés, mais les ruptures de ton sont moins nombreuses, mieux amenées, bref le film a bénéficié d'une réelle écriture et ne se contente  pas de jouer sur le bagout des deux acteurs - ils restent égaux à eux-mêmes , ne vous inquiétez pas - ou sur la pyrotechnie à outrance.

 

Enfin, à l'instar des Armes fatales, Bad Boys for Life continue de creuser le sillon de ses personnages et donne le sentiment de voir une famille évoluer à l'écran. Une des surprises les plus amusantes est de voir que le fiancé de la fille de Marcus est joué par le même acteur que dans le 2, ce qui fait forcément sourire quand on se rappelle l'interrogatoire "poussé" que lui faisait subir le duo quand il venait chercher sa petite amie.

 

De ce fait, le film joue justement sur le temps qui passe. Marcus songe à sa retraite, Mike n'est plus le fringant policier de ses débuts et son adversaire, bien plus jeune, lui rappelle à chacune de ses rencontres. Ses méthodes sont dépassées si l'on en croit l'équipe de policiers chargée de résoudre l'enquête, une bande de geeks, bardés de technologie et ne carburant pas aux méthodes viriles et violentes de Mike. Mais bien  entendu, au final, c'est bien la façon de travailler du "vieux" qui va permettre d'avancer. 

 

En clair, Bad Boys For Life fait évoluer intelligemment la franchise, ne se contente pas d'un copier/coller et reste , la plupart du temps, dans les limites du réalisme. L'interaction entre les deux personnages est toujours aussi drôles, les seconds drôles présents depuis le 1 sont toujours là et participent à cette dynamique, bref, le succès du film est tout à fait mérité. Et ce serait mentir de dire qu'on n'attend pas un 4e épisode avec impatience !

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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