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24 avril 2020 5 24 /04 /avril /2020 15:27
Le Mans 66 (*****)

Le pitch : soucieux de changer l'image de sa marque, Ford décide de défier Ferrari sur la plus prestigieuse course automobile du monde , celle du Mans !

 

Attention chef d'oeuvre ! Même si vous n'aimez pas les voitures de courses ou les films de voiture, James Mangold transcende le genre et brosse surtout le portrait de deux pilotes marginaux, totalement différents dans leur caractère et leur vie, mais unis par la même détermination et la même volonté de ne rien céder de leurs idéaux.

 

Car au travers de deux acteurs d'exception, Matt Damon et Christian Bale, le film , même s'il offre de spectaculaires scènes de course et une reconstitution fidèle des circuits du Mans ou de Daytona, s'attarde sur le lien qu'entretiennent les différents personnages avec les voitures. James Mangold avait déclaré n'avoir aucun fétichisme envers l'automobile et c'est sans doute pour cela qu'il a fait un film sur des pilotes et non sur des courses.

 

Toute l'histoire tourne autour de cette même idée : réussir sans renier ses idéaux. Tous les personnages qui suivent cette voie attirent immédiatement la sympathie, malgré leur caractère parfois difficile. Tous ceux qui tentent de louvoyer, comme l'un des cadres de Ford sont montrés sous leur jour le plus noir, comme si Mangold nous disait : ceux qui sont prêt à des compromissions ne méritent pas notre compassion, au contraire de ceux qui ne transigent pas, même s'ils font des erreurs.

En cherchant à capter une époque , le film se double évidemment d'une formidable reconstitution historique, pas si ancienne que cela et pourtant où tout semble différent : les habits, les voitures, les objets, les mentalités même. Le travail sur les décors, sur les accessoires est exemplaires et on jurerait que le film a été tourné dans les années 60. Bien sûr, les effets visuels sont à l'origine de cette réussite également , preuve que le médium est arrivé à maturité car à aucun moment, ils ne cherchent à en mettre plein la vue, mais sont totalement invisible. Ceux qui ont vu Le Mans avec Steve McQueen pourront faire la comparaison, mais Le Mans 66 aurait pu être tourné au moment même des faits.

 

Si on compare le film avec le dernier fleuron du genre, à savoir Rush de Ron Howard, Mangold a donc choisi une approche quelque peu différente (pas d'opposition frontale entre les deux acteurs principaux) mais il s'inspire du respect des personnages pour leurs bolides, tout en ne mettant pas en avant les voitures qui sont, ici, un "véhicule" pour le destin des héros. Et même quand celui ci est tragique, Mangold filme de loin, ne cherche jamais à faire de l'esbroufe. On est loin d'une vision romantique voire tape à l'oeil de Michael Bay, adorateur de voitures puissantes devant l'éternel, qui cadre ses bolides comme s'ils étaient des personnages à part entière.

 

Mieux encore, Mangold refuse même au spectateur certaines scènes attendues. Ainsi, la première course du Mans que fait l'écurie Ford n'est présente que par la retransmission radio. Beaucoup d'ellipses permettent d'aller à l'essentiel également, tandis que d'autres passages que d'aucuns jugeraient comme "inutile", par exemple, quand Ken Miller, le pilote surdoué mais rebelle, explique à son fils les arcanes du circuit du Mans, sont là pour  que, quand les scènes de cette course arrivent, on sache tout de suite où on est. Mangold n'est jamais vraiment là où on l'attend et c'est cela qui fait le sel du film, même si on en connait l'issue - on sait que Ford a réussi à battre Ferrari plusieurs fois de suite !

 

Le Mans 66 est un vrai film d'acteurs, filmé à l'ancienne avec l'aide des nouvelles technologie. Un énorme travail est fait sur le son également : on est dans l'habitable avec les pilotes, on ressent la tension, la dangerosité rien qu'en entendant les crissements de pneus, les freins qui chauffent...

 

Enfin, l'histoire n'élude pas les frustrations énormes de ces protagonistes, dont le plus gros traumatisme est la victoire ex-eaquo d'une des courses. En présentant des personnages humains, servis, je le répète, par des acteurs d'exception, ce qui n'est pas une surprise, Mangold réalise un vrai chef d'oeuvre, récompensé au box office mondial (225 millions, à comparer aux 97 de Rush) et encensé par la critique, à juste titre.

 

N'ayant pas pu le voir en salle, c'est donc en Blu-ray que j'ai pu enfin le découvrir. La qualité du disque est exceptionnelle et lui rend parfaitement justice.

 

Si, comme moi, vous n'avez pas pu voir le voir sur un grand écran, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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