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5 août 2020 3 05 /08 /août /2020 17:53
Rocketman (****)

Le pitch : la vie d'un jeune pianiste prodige, des années 60 à 1983 et qui deviendra une vedette mondiale sous le nom d'Elton John.

 

Un an après le triomphe mondial (et totalement inattendu) de Bohemian Rapsody , c'est donc au tour d'Elton John de se raconter sur grand écran. Mais si le fond est le même - on suit le parcours de la star, de ses débuts à ses triomphes, sans occulter tous ses démons (alcool, drogue, médicaments) ni son homosexualité, la forme est très différente.

 

En effet, Dexter Fletcher (qui avait entamé puis terminé le biopic de Queen) a conçu Rocketman comme une vraie comédie musicale, à savoir que les chansons d'Elton John servent à faire avancer la narration. Il est vrai qu'elles sont souvent autobiographiques et s'y prêtent sans aucun problème. De plus, la mise en scène n'hésite pas à se faire fantasmagorique , en usant d'effets visuels et en quittant totalement le champ de la réalité. Ainsi, la scène où Elton tombe dans sa piscine se transforme en une succession de tableaux dignes d'un clip vidéo voire d'un numéro de Broadway. Et cela dès le départ du film. Là où BR s'ancrait dans la réalité et ne s'autorisait aucune fantaisie (même si des écarts avec la vraie vie de Queen étaient là, mais adoubés par Bryan May, producteur), Rocketman cherche autant à raconter la vie mouvementée de la star qu'à éblouir le public.

 

Comme dans (quasiment) tout biopic , le film est raconté en flashbacks. Au départ, Elton John, en pleine désintoxication , se rappelle sa vie, son enfance, ses rapports avec des parents qui ne l'aimaient pas, son génie musical et sa rencontre avec Bernie, qui deviendra son parolier (un fait que j'ignorais totalement) et qui lui permettra de se concentrer sur l'écriture de sa musique. Puis vient le temps des débuts et l'explosion, le triomphe planétaire. Cette partie est d'ailleurs quelque peu abrupte. Elton John passe d'une tournée où il n'est que pianiste d'un groupe de soul au statut de super star. Dans BR, on avait le temps d'admirer la montée en puissance de Queen. Là, le scénario semble se désintéresser de l'aspect "On a tous commencé petit" pour se concentrer sur la vie totalement dingue du chanteur une fois le succès installé. Elton se laisse aller à tous les excès, dans une spirale d'auto-destruction qui laisse pantois. Le côté négatif du chanteur est parfois tellement mis en avant qu'on pourrait presque penser que le film est un portrait à charge.

 

Je me permets une petite parenthèse : je fais de la musique et je chante depuis 30 ans dans des groupes de death metal. Bien évidemment, je n'ai pas la prétention de me comparer à de telles idoles, mais je ne comprendrais jamais pourquoi, alors qu'ils atteignent enfin leur rêve, à savoir vivre de la musique, ils prennent alors un malin plaisir à tout saccager. Argent trop facile ? entourage de parasites ? monde artificiel ? Le fait de devoir travailler à côté de ma musique me permet sans doute de rester les pieds sur terre, mais quand même : j'aimerais comprendre. Fermons la parenthèse.

 

Si la mise en scène est audacieuse, elle est également servie par des acteurs au top, Taron Egerton dans le rôle titre et Jaimie Bell (Bernie) en tête. Le duo créatif donne toute sa mesure à une aventure musicale sans précédent. Mention spéciale, une fois de plus, à Dallas Bryce Howard, impeccable en mère indigne. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'elle joue un personnage très négatif , rappelez vous de l'ignoble WASP de La couleur des sentiments. 

 

Rocketman n'occulte pas les moments les plus "controversés" de la vie de l'artiste, notamment son homosexualité, via plusieurs scènes de "sexe" rarement vues dans un film grand public. Mais c'est tout à l'honneur de l'équipe créative que de présenter Elton John dans toute sa complexité et toutes ses facettes.

 

Enfin, quelques mots sur la musique. Personnellement, je ne suis pas vraiment fan d'Elton John, j'apprécie surtout la reprise de Saturday Nigth's allright par Flotsam&Jetsam (le premier groupe de Jason Newsteed, ex-bassiste de Metallica) mais comme tout le monde, je connais la plupart de ses hits. Mais dans Rocketman, les chansons sont sublimées par la mise en scène et participe à l'histoire.

 

Au final, Rocketman est un très bon biopic partiel (après tout, les 37 dernières années du chanteur ne sont évoquées que dans le générique de fin), sacrément bien interprété, bien rythmé et avec une ambition visuelle qui renforce encore son intérêt. Doté d'un budget somme toute modeste de 40 millions de dollars, il en remportera 96 aux USA et quasiment autant à l'international. On est donc loin des 850 millions de Bohemian Rapsody, mais qu'importe : pour tout amateur de pop/rock ou tout fan de comédie musicale, Rocketman est un merveilleux témoignages sur une époque révolue, celle où les stars vendaient des disques par palettes entières, vivaient tous les excès possibles et surtout vendaient du rêve sans passer par les réseaux sociaux.

 

 

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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