Le pitch : Alors qu'il tente de finir sa vie tranquillement dans le ranch qui l'a vu naître, John Rambo doit partir à la rescousse de celle qu'il considère comme sa fille, enlevée au Mexique.
Plus de 10 ans après le dernier épisode, qui se déroulait en Asie du sud est, Stallone retrouve donc l'autre personnage qui l'a rendu célèbre et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces retrouvailles sont réussies !
Prenant en compte, l'âge de l'acteur (et donc du personnage), Adrian Grunberg, le réalisateur, aidé en cela par un script écrit par Sly, a donc conçu un film qui se découpe clairement en 3 parties : une introduction où l'on découvre la nouvelle vie de Rambo, en paix pour la première fois avec lui même et ayant enfin sa famille, même si c'est une famille d'adoption, une deuxième plus sombre se déroulant au Mexique où il va devoir affronter l'horreur des réseaux d'exploitation sexuelles et enfin, une dernière partie où il lâche ses démons et décime tous ceux qui ont brisé sa fin de vie.
Trois parties fort différentes, que cela soit dans leur montage , de plus en plus cut au fur et à mesure, leur brutalité - le massacre final se teinte d'un gore parfois outrancier - et le ton, Rambo étant de plus en plus désabusé, et de moins en moins humain, de moins en moins héroïque. La réussite du film vient qu'il ne cherche pas à reproduire les exploits du 2e et 3e épisode, véritables films de super héros où, Stallone, tout muscle saillant, n'avait plus grand chose à voir avec le vétéran brisé du premier opus. Il ne cherche pas non plus à se rapprocher du 4e film, si ce n'est pas son approche de la violence. Comme je l'ai dit, Rambo a vieilli et désormais, il doit rivaliser d'astuce et de furtivité pour se défaire de ses ennemis. La scène centrale du film le voit d'ailleurs se faire passer à tabac par une horde de voyous mexicains, alors que dans les années 80, il n'en n'aurait fait qu'une bouchée ! A partir de là, Rambo comprend qu'il va devoir avoir une autre approche et sa vengeance n'en sera que plus brutale !
L'un des aspects du film réside dans la description d'un fléau de notre époque, à savoir le commerce sexuelle où les femmes ne sont que des objets de plaisir. Le making of (excellent au demeurant) insiste bien sur cet aspect, même si, et le réalisateur l'avoue, il n'était pas question de faire un documentaire et il a mis la pédale douce sur la description des horreurs que subissent les prostituées malgré elle. Cependant, cette partie est suffisamment écoeurante pour faire réfléchir le spectateur ! Et le dénouement tragique de la destinée de plusieurs partenaires ne laisse que peu d'espoir pour ces filles enlevées, droguées et vendues comme des objets.
Sly a donc vieilli, mais sa rage reste intacte. Et même si l'histoire prend un peu de temps à démarrer , tout en s'accélérant dans la dernière partie, le film est tout aussi nerveux que les autres, insistant bien sur le temps qui a passé. Une autre scène pivot voit Rambo balancer ses médicaments qui l'aidaient à contrôler son stress post traumatique : une façon de dire que la bête va se libérer à nouveau.
Last Blood est donc l'ultime (?) voyage d'un homme que la vie aura meurtri, défait et dont les cadeaux qu'elle lui a donné lui seront impitoyablement retiré. Stallone est évidemment magnifique dans ce rôle qui, même si il lui a collé à la peau durant des années, est sans aucun doute celui où il est le plus lui même. Mine de rien, sa carrière, ses hauts, ses bas, se sont construites sur la vie de John Rambo. L'incompréhension de certains, les accusations de fascisme (surtout dans les années 80), mais la reconnaissance mondiale (Rambo est connu dans tous les pays du monde) sont à la mesure du personnage !
Avec ce dernier épisode, Sly offre donc un beau cadeau à ses fans, mais aussi à lui même. Il boucle une boucle entamée il y 38 ans, sur une petite route des USA, où un quasi vagabond tentait de retrouver un de ses camarades de combat.
Ceux qui suivent ce blog savent combien j'aime Stallone, dans ses réussites et dans ses échecs, dans ses excès, dans ses idées. Ce Last Blood, que j'aurais donc découvert en vidéo, est clairement un nouveau sommet de sa carrière !!