Ceux qui suivent mon blog savent que je ne porte pas les Césars dans mon coeur. Et la cérémonie d'hier ne va pas vraiment me faire changer d'avis.
Ce que je reproche aux Césars depuis des années, c'est ce côté "On se récompense entre copains" et "on méprise le cinéma populaire". Du coup, des navets délirants sont récompensés (Les Misérables étant le dernier exemple) et on transforme un moment qui devrait être festif en une tribune politique de mauvais goût.
Hier, on a donc eu droit à la totale. Passons sur l'intervention d'intermittents dont la profession a été plus que mise à mal par la crise Covid. Ils ont de vrais raisons de craindre l'avenir, même si, leurs interventions et revendications passées, quand tout "allait bien" ont quelque peu brouillé leur message et introduit dans l'opinion la fausse idée qu'ils étaient des privilégiés.
Non, ce qui était vraiment choquant, c'est de voir une actrice se mettre nue pour protester contre la fermeture des cinémas. Oui, c'est pénible de voir des salles fermées et il est évident que des solutions existent pour les ouvrir, en respectant les gestes barrières. Mais doit-on vraiment tomber dans une telle vulgarité pour faire passer un message ? Evidemment, non.
Il aurait été bien plus logique d'inviter un exploitant de salle qui aurait pu décrire la galère qu'il vit depuis près d'un an qu'une cruche , Corinne Maseiro, qui se dévoile en direct. Car, les acteurs de cinéma souffrent bien moins qu'un propriétaire de salles, qu'elle soit petite (donc indépendante) ou appartenant à un grand groupe.
On a eu droit aussi à la litanie sur Georges Floyd, affaire qui ne concerne pas du tout la France, mais dont il faut parler histoire de se la jouer progressiste. On a eu aussi droit à un "acteur" s'excusant que son discours soit un "peu islamo-gauchiste". Bon, je croyais que cela n'existait pas l'islamo-gauchisme (c'est ce que l'on nous répète depuis des semaines) mais quand c'est un agent de la culture qui le dit, ça va.
Alors, oui, la culture souffre ! Mais souffre-t-elle plus que la restauration ? plus que la petite distribution ? les artisans ? En se mettant nue, Corinne Maseiro pense-t-elle vraiment à la société dans son ensemble ? aux caissières qui ont payé un lourd tribu au Covid avec une absence totale de protection dans les débuts de l'épidémie ? Aux soignants qui vivent un cauchemar depuis des mois , sont en burn out et se font insulter par leur ministre et le président qui leur reprochent de ne pas se vacciner - scoop : les vaccins sont aussi rares pour les soignants que pour nous ?
En fait, les Césars restent ce truc nombriliste où l'on s'auto-congratule et où on pense que (mal) copier les Oscars fait de nous un grand pays de cinéma.
Bref, à oublier une fois de plus. De toutes façons, l'audience a été minable avec 3 fois moins que Koah Lanta. C'est dire !!
Au niveau Palmarès, c'est Adieu les cons qui a fait la bonne affaire de cette triste soirée avec 7 récompenses. N'ayant pas pu voir le film, je ne me permettrais pas de donner un avis. Mais Dupontel n'étant pas un manchot, on peut penser que c'est justifié.
Le césar de la meilleure actrice pour Laure Calamy est une vraie bonne nouvelle car on peut encore récompenser une actrice drôle et jolie dans un film qui n'est pas parasité par un discours politique à deux balles.
Le reste du Palmarès se trouve ici : https://www.cnews.fr/culture/2021-03-12/cesar-2021-retrouvez-le-palmares-de-la-46e-ceremonie-1057813