Le pitch : pourchassé par le général Ross suite aux évènements de Civil War, Natasha Romanov va devoir faire face à son passé...
Premier film Marvel sorti depuis la pandémie, mais 2e film post Engame, Black Widow permet donc au MCU de revenir sur le devant de la scène.
S'il était prévu depuis longtemps que la Veuve ait droit à son propre film solo - c'était la seule Avengers qui n'y avait pas eu droit - , sa mort dans Endgame aurait pu sonner le glas de cette volonté. Sauf que chez Marvel, on a une arme secrète : le temps !
Et comme pour Captain Marvel, on va donc revenir quelques années en arrière avant les évènements d'avec Thanos pour raconter l'histoire de Natasha Romanov. On la redécouvre toute enfant et on va vite comprendre que les apparences sont trompeuses et que la belle vie américaine de la gamine cache quelque chose de bien moins reluisant.
Nouveau saut dans le temps et nous voilà en 2016 alors que la Veuve cherche à s'échapper au Général Ross, qui traque les ex-Avengers depuis que ceux-ci ont mis Berlin à feu et à sang. L'histoire va donc enfin pouvoir commencer et on va en apprendre beaucoup plus sur le premier personnage féminin mis en avant par Marvel.
Sans spoiler, autant dire de suite que le script regorge de surprises, de retrouvailles familiales et d'ennemis retors. Mais c'est surtout l'aspect "film d'espionnage" qui va primer. En effet, la Veuve étant sans super pouvoir, elle ne peut pas être opposée en solo à des ennemis trop puissants. On regrettera cependant le changement de sexe de Taskmaster, le maître de corvée ! Dans le comics, c'est un homme dont la mémoire photographique lui permet d'apprendre instantanément les mouvements de ses ennemis. Ici, le personnage est quelque peu sous-exploité même si ses origines réservent une surprise sympathique.
Rapidement aidée dans sa quête par une autre femme, Natasha va donc découvrir que son passé la rattrape et que ce qu'elle pensait avoir fini depuis des années est toujours présent et menaçant.
Nanti de très belles scènes d'action, notamment une excellente poursuite véhiculée dans un labyrinthe de rue, Black Widow va crescendo aller vers sa conclusion, retrouvant un à un les membres de sa "famille" pour un combat final forcément dantesque, dans une base volante qui fait passer l'héliporteur du Shield pour un simple planeur. Le film passe alors à un stade supérieur et offre donc toutes les promesses que nous étions venues chercher. De film d'espionnage plutôt bien foutu, Black Widow devient un vrai film de super héros, techniquement au top - on sent que Disney/Marvel met un maximum d'argent dans ses films - et, même si le vilain manque de personnalité, c'est le moins que l'on puisse dire.
C'est d'ailleurs un problème récurrent chez Marvel depuis quelques films, si l'on met de côté Thanos ou Mystério, les méchants ne sont pas à la hauteur. L'univers mis en place est léché , admirablement synchrone avec les autres films, mais jamais on ne va trembler pour Romanov et c'est bien dommage.
Visuellement, le film est très beau malgré le côté terre à terre des deux premiers actes. Les idées fusent, les cascades sont bien réglées et le complot qui se dévoile peu à peu permet de donner un vrai liant à l'histoire. On en apprend pas mal sur Natasha même si on sent que Marvel a laissé pas mal de pans dans l'ombre, histoire sans doute de se focaliser une séquelle.
Enfin, je n'ai pas trouvé le cadre "féministe" du film envahissant, bien au contraire. Le thème de l'abus des femmes par les hommes est bien amené, subtil et voir une espèce de pleutre manipuler son armée féminine comme une armée de jouets mortels approfondit encore ce thème. Ajoutons y le plaisir de revoir Rachel Weiz (La momie, Agora) en guerrière bien badass et une mise en scène franchement inspirée de Cate Shortland , dont c'est le 2e film seulement, et oui, on a bien affaire à un film "féminin" , avec un casting qui met les femmes en valeur, les seuls héros masculins étant soit réduit au rang de faire valoir (le gars qui trouve les moyens de transport pour Natasha) soit ne sont pas vraiment à la hauteur de leurs ambitions - Red Gardian , engoncé dans un costume qui supporte mal son embonpoint en est la preuve. A l'inverse, Scarlett Johansson est toujours aussi sublime dans le rôle de sa vie ! On peut même se demander si Disney a bien fait de la sacrifier. Mais bon, on le sait, chez les super héros, la mort n'est pas éternelle.
Premier film post pandémie, mais intégré à la phase IV qui se conclut par Endgame (malgré une scène post générique qui regarde après ce film) , Black Widow, sans être une totale réussite, est un excellent Marvel, un bon blockbusters et un parfait spectacle estival. On ne lui en demandait pas plus.