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Harry Potter et la chambre des secrets (reprise chronique)

Publié le par David Martin

Stronger - Better - Longer , tel pourrait être le slogan de ce 2eme tome cinématographique des aventures du petit sorcier. Un an après L'école des sorciers qui marquait déjà un aboutissement dans l'adaptation d'une oeuvre littéraire, Harry Potter revient dans un film absolument éblouissant, une réussite totale qui se permet de faire encore mieux que le premier.

 

Mettons par contre les choses au point. L'hypocrisie de la presse, totalement dépassée par le triomphe du premier film, est ici portée à son summum . Il y a un an , peu de gens croyaient au succès en France car peu de journalistes avaient lu les livres. Il suffisait de lire les papiers avant la sortie pour voir que les trois quarts racontaient n'importe quoi. Du coup, on glosait sur le respect trop important du film par rapport au livre alors que justement c'est cela qui a fait que le lecteur se retrouvait dans la salle. JK Rowling , n'étant pas femme à se laisser faire , avait eu son mot à dire afin que l'oeuvre de sa vie ne soit pas dénaturée par des financiers cupides, la Warner n'étant pas connu pour ses choix heureux en matière d'adaptation de surcroît. Les grincheux critiquaient donc cet aspect alors qu'ils auraient hurlé si le livre avait été trahi.

 

Un an plus tard, et après que L'école des sorciers soit devenu le plus gros succès après Titanic, on a de nouveau droit à des délires imaginaires et cette fois c'est le livre qui est minimisé. Oui le film est plus sombre, plus effrayant (la scène du basilic ou celle des araignées), oui l'intrigue est plus complexe, oui le ton est plus mâture. Mais TOUT ceci est dans le livre. Harry grandissant à chaque tome, ses aventures sont de plus en plus riches , de plus en plus noires (un élève meurt dans La coupe de feu). Alors, faire mine de découvrir que le film est plus "gothique" montre que l'on a pas lu le livre ou bien que l'on est un sacré hypocrite.

 

Colombus et son équipe ont fait un travail sensationnel : Poudlard apparaît déjà plus comme une entité menaçante, où la menace est tapi dans l'ombre. Les aspects les plus sombres du roman , qui n'a plus à jouer la carte de l'exposition, apparaissent nettement dans le film. Le scénario a choisi de resserrer l'histoire autour du trio Harry-Ron-Hermione alors que dans le roman, d'autres personnages comme Ginny sont plus développés. Les sentiments de Ginny envers Harry sont ici un peu trop transparents. Mais c'est bien là le seul défaut du film. On notera aussi la disparition de quelques scènes du livre mais l'essentiel, l'essence est présent.

 

Comme dans tout bon Rollercoaster, durant deux heures et quarante minutes, les situations s'enchaînent sans temps morts. L'époustouflant match de Quidditch qui voit s'affronter Harry et Ron constitue sans doute un sommet . Profitons en pour rire des délires de la presse qui estime que les effets visuels ont été grandement améliorés par rapport au premier volet, donnant l'impression que ceux réalisé pour l'école des sorciers étaient minables alors qu'ils étaient tout simplement moins complexes . Et encore .... Le voyage de la voiture volante est également exceptionnelle et l'arrivée à Poudlard sur le saule cogneur est digne de la chute de la Jeep dans le premier Jurassic Park.

 

Les scènes finales avec le basilic sont tout bonnement géniales et procurent cette dose de frisson bon enfant qui terrorisera les plus petits (mais qui sortiront ensuite en disant "non , j'ai pas eu peur").

 

Mais le coup de maître de cette adaptation réside surtout dans le casting. les nouveaux venus comme Jason Isaacs (Lucius Malefoy) ou Kenneth Brannagh (l'arrogant professeur Lockart, aussi inefficace que frimeur) sans oublier Dobby, incroyable création de synthèse complètent à merveille le trio initial du premier film. Mention spéciale pour Ron dont la bouille apeurée fait merveille dans le repère de l'araignée géante. L'univers de Poudlard est retranscrit dans ses moindres caractères (les tableaux vivants, les salles de classes...) et il serait vain de décrire tous les personnages : Neville, Dumbledore (qui marque ainsi le dernier rôle de Richard Harris), Drago.... qui forment un tout absolument unique et qu'on espère retrouver dans la suite en 2004.

 

Harry Potter et la chambre de secrets est donc un film supérieur à l'original. Logique puisque le livre était lui même supérieur au premier tome.

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Pearl Harbor (reprise chronique)

Publié le par David Martin

Enfin, le voilà, ce monumental Pearl Harbor, ce film qui veut être au film de guerre ce que Titanic fut au film catastrophe. Enfin, on peut le voir, le revoir, l'admirer. Enfin , on peut apprécier le pas énorme fait par Michael Bay. James Cameron s'étant, hélas, mis en grève cinématographique, par faute de projets pouvant satisfaire son génie, Bay a décidé de combler le trou béant créé par l'absence du créateur de Terminator. Alors, et au risque de me faire assaillir d'injures, je le clame haut et fort : oui Cameron a trouvé son successeur. Le reste ne sera que détails.

 

Pearl Harbor met en scène 2 as de l'aviation américaine qui vont voir leur vie se mêler à l'Histoire, à savoir la seconde guerre mondiale et l'attaque surprise de Pearl Harbor. Afin de bien montrer l'impact d'un événement planétaire sur la destinée d'un individu , et comme c'est la coutume depuis un bon paquet de décennies , le scénario fait la part belle (un peu trop selon certain mais nous y reviendrons plus loin) à une histoire d'amour triangulaire. Evelyne aime Rafe mais ce dernier disparaît au combat. Evelyne tombera alors dans les bras de Dany . Mais le retour de Rafe va brouiller les cartes et l'attaque japonaise achèvera de semer la confusion.

 

Michael Bay, jusqu'ici , a surtout été remarqué pour deux choses : un montage très cut, parfois à la limite du compréhensible mais donnant une puissance inouïe à ses films et une esthétique poussée dans ses derniers retranchements. Chaque image se doit d'être belle et sexy. Bay se sert alors de tous les artifices qu'il a appris à utiliser sur le tournage de centaines de pubs et de clips. Le résultat, des film aussi détonnant que Bad Boys (un Buddy Movie au scénario stupide mais véritablement entraînant , avec un Will Smith encore peu connu) , Rock (stupéfiante démonstration du savoir faire US en matière de film d'action) ou Armagueddon (extraordinaire morceau de SF, porté par les épaules de Bruce Willis et où le souffle épique permet de faire oublier les erreurs du scénario). Bien évidemment, le bonhomme n'a pas que des amis : on lui reproche son esthétique clippée, son montage, son obsession de l'image au détriment de l'intrigue, le manque d'épaisseur de ses personnages (accusation grotesque mais bon) , un patriotisme exarcerbé , une apologie de la beauferie... N'en jetez plus la coupe est pleine.

 

Mais Michael Bay n'en a cure. Extremement cru avec ses concurrents (voir ses propos sur Deep Impact), le gars sait qu'il est doué et ne s'en cache pas. On put lire il y a quelques années "ce type a un plan". Hé oui, Bay a un plan. A mon avis, sans doute celui de devenir le meilleur réalisateur du monde, ou quelque chose dans ce genre. Car avec Bay, pas de demi-mesure. Tout doit être grand, racé, beau et osons le mégalomane. Avec l'appui de Jerry Bruckeimer, qui n'est pas vraiment le genre de producteur à s'appuyer sur le Dogme, on est sûr d'une chose : le spectacle sera total.

 

Avec Pearl Harbor, Bay franchit un nouveau pas. Avec Bad Boys, il montrait qu'il savait faire de la mise en scène. Avec Rock, il montrait qu'il savait diriger des stars et les pousser dans leurs derniers retranchements (Cage a-t-il fait mieux en matière d'action ? Connery n'a-t-il pas trouvé là l'occasion de rappeler à la terre entière qu'il fut 007 ? Harris n'a-t-il pas réussi à camper le méchant le plus crédible et le plus froid de ces 10 dernières années, sans se cacher derrière l'attitude cool de circonstance ?) Avec Armagueddon, il montrait qu'en matière de SF couillue , il était aussi capable qu'un Lucas ou un Cameron. Pearl Harbor est pour Bay la première occasion de montrer qu'il sait aussi intégrer un trame variablement intéressante (le seul maillon faible de l'histoire) à la grande Histoire.

 

Car , et même si la love story est un peu décevante (mais jamais mièvre), Bay filme ses couples avec une grâce infinie. Les femmes sont belles , merveilleusement éclairées. J'ose la comparaison mais leur glamour rappelle les splendides héroïnes de ces fabuleux spectacles en technicolor des années 40 et 50. Et la maestria de Bay permet de faire passer en douceur ce qui aurait pu être un écueil énorme. Car il faut tout de même attendre 90 minutes avant la fameuse attaque.

 

Bay a donc dompté sa caméra et reconstitue sa vision de l'Amérique des années 40 (et même 20 dans les splendides scènes d'ouverture) : belle , colorée, insouciante. Plus dure sera la chute. Bien sûr, la présence de Ben Affleck ne peut que l'aider. L'acteur apporte au film la touche masculine indispensable à tout mélo. Kate Beckindale illumine l'histoire par son sourire. En retrait (mais c'est dans la logique du rôle) Josh Harnett est le complément de Affleck et finalement le moteur de l'histoire. Peu de choses à dire donc sur cet aspect des choses même si l'on peut regretter que la partie romantique n'ait pas été plus étoffée. Cependant, si elle l'avait été, sans doute cela aurait été fait au détriment de l'action, donc....

 

Mais dès que le film s'aventure dans la guerre, Bay redevient le magicien qu'il a toujours été. Avec un atout supplémentaire : son montage est désormais maîtrisé. Les scènes de préparation de l'attaque par les Japonais sont des modèles : en quelques images, on plonge dans les pensées des généraux , on comprend la logique de l'opération et on visualise la future tactique. Magistrale !!

 

L'attaque est assurément le morceau d'anthologie. Un maelstrom d'images furieuses, de scènes à couper le souffle, d'idées absolument géniales (la caméra qui suit la bombe, les torpilles fonçant sous les pieds des marins). Bay reconstitue la furie d'une attaque lâche mais nécessaire dans l'esprit japonais. Et la bravoure de Rafe et Dany ne peut empêcher ce ballet meurtrier. Comme c'est le cas depuis plusieurs années , la mort est montrée en face et l'image la plus marquante est celle de ce caméraman fauché en pleine course mais dont la caméra continue à filmer. Durant cette quarantaine de minutes, Bay démontre que , oui , il est bien l'un des meilleurs réalisateurs de la planète, aidé en cela par des effets visuels extraordinaire, un casting de second rôle béton (Cuba Gooning Jr, Tom Sizemore..) et la musique de Hans Zimmer. Le chaos dans l'hôpital contraste avec la douceur de la première partie. Bref, une réussite totale , absolue, incontournable.

 

Mais Pearl Harbor ne pouvait se conclure sur une note pessimiste. L'amiral japonais murmure "Je crois que nous avons réveillé un géant" (la même phrase était prononcé dans Tora, Tora, Tora). Et oui, le géant se réveille. La dernière phase du film va donc s'employer à dénouer tous les dilemmes en montrant le raid sur Tokyo du général Dolittle. Là aussi, les morceaux d'anthologie se succèdent et Bay refuse de laisser s'envoler le souffle épique du film. Et au bout de 3h00 de projection, on reste anéanti dans son fauteuil , oubliant les défauts du film pour n'en retenir que les impressions les meilleurs.

 

Bay a réussi son plan. Pearl Harbor est certes un blockbuster, un parfait film de studio mais il transcende son existence commerciale par la volonté de livrer un spectacle total. Bay a puisé son inspiration chez Cameron et Lean. Il ne les a pas égalé (pas encore) mais a montré que , vraiment , s'il fallait chercher un héritier , il n'y a décidément que lui pour réussir le mariage entre l'esthétisme, la puissance, l'image et l'histoire. Et si l'on ajoute que Pearl Harbor n'est que le 4eme film de Bay, on ne peut que rester pantois devant cette réussite.

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Bad Boys 2 (reprise chronique)

Publié le par David Martin

Suite de notre rétrospective Michael Bay avec la reprise de la chronique de Bad Boys 2, un film que j'ai qualifié en son temps de meilleur film de l'année 2003. Et je continue à le penser !!

Le pitch : Nos deux flics de chocs de Miami sont de retour, toujours aussi dissemblables. Marcus cherche encore et toujours à être un flic normal et à s'occuper de sa famille. Mike, frime toujours autant et prend un malin plaisir à se plonger dans les situations les plus délirantes. Comme par exemple, tomber amoureux de la soeur de Marcus, qui a pour mission d'infiltrer le gang de Tapia , un dangereux baron de la drogue qui importe de l'extasy en se servant d'une morgue...

 

Voilà pour le pitch, d'une banalité à faire peur et surtout un prétexte à enquiller le maximum de scènes d'actions. Mais alors que la plupart des buddys movies se contente désormais d'un minimum syndical afin de ne pas choquer le public, Bad Boys II a été réalisé, de nouveau par Michael Bay. Et on peut l'affirmer sans crainte, l'homme est devenu totalement fou et totalement incontrôlable. Tant mieux pour les fanatiques de maître (j'en suis) et tant pis pour les autres.

 

Petit retour en arrière. En 2001, Bay cède aux critiques et nous offre Pearl Harbor, admirable reconstitution de la cuisante défaite US alliant très grand spectacle (l'attaque proprement dite) et romance . Bay cite ouvertement David Lean mais le vrai modèle est Titanic . Même mélange d'images spectaculaires et de scènes héroïques, de moments intimistes et d'amours naissants. Mais la presse, fidèle à son habitude hypocrite refuse de voir en Bay autre chose qu'un concasseur de matériel. Les critiques se focalisent sur le scénario jugé trop larmoyant et regrettent que la mise en scène ne s'emballe que dans la scène de l'attaque. Argument ridicule en soit vu que l'on voit mal n'importe quel réalisateur tourner un baiser avec 15 caméras !! En fait, on reproche à Michael Bay d'avoir abandonné le style qu'on lui reprochait d'utiliser. Un comble !! Pearl Harbor sera un succès public (pas loin de 500 millions de dollars de recette) mais pas critique. Le réalisateur n'a pu qu'en être mortifié et a donc décidé de se lâcher totalement. Les critiques veulent du Bay , ils vont avoir du Bay !!

 

Bad Boys II est le film d'un fou créé spécialement pour satisfaire sa vision et rien d'autre. Avec des moyens énormes (130 millions de dollars), deux acteurs avides de revanche (Will Smith , malgré son impressionnant investissement dans Ali n'a pas réussi à casser son image) et surtout la bénédiction d'un producteur dont le talent ne consiste pas qu'à filer des dollars, Bay nous offre rien de moins que le buddy movie ultime, le film que l'on ne pourra pas surpasser. 2 heures 27 de fusillades non stop, de délires grossiers (les rats missionnaires, la scène dans le magasin vidéo), d'imagerie gores (les têtes explosent en gros plans, on balance des cadavres sur la route pour ralentir l'ennemi, on découpe ses associés à la scie en salopant bien la cuisine) que n'osent même plus les films d'épouvantes et surtout des scènes d'actions absolument fracassantes , dont le seul but est d'exploser le cerveau du spectateurs. Bay réduit ses personnages à des entités conçues pour souffrir (Martin Lawrence) , n'excuse même plus son penchant misogyne, truffe le film de sous entendus anti-homo... Bref, il s'essuie les pieds sur le politiquement correct.

 

Les scènes d'actions sont totalement fracassantes et la poursuite sur l'autoroute explose totalement celles de T3 et de Reloaded. En intensité même car ici très peu d'images de synthèse, on y croit vraiment et le sentiment de danger est palpable. De plus , le montage si particulier de Bay rend la scène encore plus folle. Là où T3 offrait des plans peu lisibles, Bad Boys 2 , alors que c'est précisément ce que l'on reproche à Bay, donne une lecture , certes fragmentaire, mais totalement compréhensible. Le film devient alors incontrôlable, à l'image des deux lascars. Quand on sait que cette scène a été mise en boîte en 4 jours (contre 6 semaines pour celle de Reloaded), on comprend alors la puissance des bagages techniques de Bay. Autre scène dingue, celle de Cuba. Le véhicule des héros défonce un bidonville tout en essuyant les rafales de ses poursuivants. Là aussi, la folie est palpable. Et en refusant la surenchère du numérique (les cascades restent crédible) et en utilisant les bonnes vieilles méthodes (dynamite et poudre noire pour faire sauter la villa de Tapia) , il s'oblige à compenser par un spectaculaire encore plus fou, encore plus grand. Résultat, les 2h30 en deviennent les plus joussives rarement vues sur un écran, les temps morts étant quasiment inexistants. Il faut laisser le spectateur en eveil, ne jamais le laisser se reposer. Quite à le dégoûter : les morts violences s'accumulent , les bad guys explosent sur des mines et s'éparpillent aux quatre vents . Hallucinant. Et le pire , c'est que ce "toujours plus" ne donne pas du tout l'impression de rajout. Rien à voir avec la fin des ailes de l'enfer qui n'en finissait plus de rebondir. Ici , quand un type est mort, il est mort !!

 

Sa mise en scène est revenue au joyeux bordel de ses premiers films : les idées les plus folles abondent (le travelling circulaire autour de Will Smith et des rastas, la caméra qui plonge dans le club et qui frôlent les danseuses, la balle qui ravage le postérieur de Lawrence avant d'exploser la tête du méchant), les effets plus clipesques sont utilisés (ralentis, filtres en veux tu en voilà, angles de caméra tordus, montage épileptique), rien ne lui fait peur et surtout pas la critique de la presse . Il est même clair que le réalisateur a sciemment forcé le trait , histoire de bien rendre fou les critiques. Chaque plan est pensé comme une pub de luxe. Finsher avait rêvé de mettre en scène Chapeau melon et bottes de cuir en en faisant une gigantesque pub pour Chanel , version noire. Bay a repris l'idée au bond : Bad Boys 2 n'est qu'un énorme spot , entièrement dédié à des tas de produits (voitures, vêtements, piscine....).

 

Bad Boys 2 offre certes un spectacle total et décomplexé (le classement R aux USA n'est pas un fruit du marketing), mais participe surtout à une tentative de réhabilitation adulte du cinéma d'action . Adieu donc les films inoffensifs. Cependant, il est clair que Bay a posé ici un jalon ultime, un mètre étalon qu'il sera difficile à dépasser. Car qui osera aller plus loin que lui ? La marque des grands auteurs est de posséder à la fois un style mais aussi une orientation. En seulement 8 ans et 5 films, Michael Bay a réussi à imposer son cinéma, fait de folie, de frime et de prouesses techniques. Son délirant discours et sa grammaire cinématographique en font un cas à part dans le paysage actuel. Il peut irriter mais ne laissera personne indifférent.

 

Bad Boys 2 est donc son chef d'oeuvre, pour moi le meilleur film de l'année en attendant Le retour du Roi.

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Les Simpsons bien partis pour un carton

Publié le par David Martin

thesimpsonsmovie-finalposter.jpgLes Simpsons sont bien partis pour faire un énorme démarrage. Avec 29,7 millions pour leur premier jour d'exploitation, la famille la plus barge d'Amérique pourrait afficher un score de 75 millions de dollars pour son premier week end !!

Les autres nouveautés de ce vendredi limitent la casse . No Reservation avec Catherine Zeta Jones démarre avec 4 millions (prévisions 12).

I Know you killed me commence avec 1,3 millions.

En continuité, I Know pronounce you Larry and Chuck baisse de 53% (total 58,6 millions), Hairspray reste à la 3eme place (48,9 millions).

Harry Potter et l'Ordre du Phénix devrait faire un 3eme week end à 14-16 millions et affiche un cumul de 229,6 millions (et 580 sur toute la planète).

Quand à Transformers , 10 millions supplémentaires sont attendus. Pour l'heure, le film de Michael Bay cumule 276 millions.


SOI prend 3 semaines de congés. Mais  je pourrais tout de même mettre à jour le site à peu près régulièrement dès que je rencontrerai un ordinateur connecté au net.

En attendant, vous pouvez consulter et commentez les derniers articles....

Et pour les infos BO , n'oubliez pas le site de Frédéric , Salles Obscures !!

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The Island (reprise Chronique)

Publié le par David Martin

Le scandale de l'année !! Comment ce brillant film de SF, racé et intelligent, filmé à la perfection par un Michael Bay au sommet de son art a-t-il pu rater sa cible ? Pourquoi un tel spectacle où abondent expérimentations visuelles, images chocs et inédites , télescopage de deux réalités n'a pas pu trouver son public ? Parce que Bay remet en cause le culte du corps et de la santé ? Parce que Mc Gregor (parfait dans le rôle) n'a pas convaincu de son attrait physique pour le rôle ? Parce que le script titille trop souvent la réflexion du spectateur ? ou bien parce que on a refusé à Michael Bay le droit de ré-orienter sa carrière ? Sans doute tout cela à la fois.

Bay est désormais , avec ce 6eme film, l'égal d'un Cameron : un titan du cinéma capable de transcender un script linéaire mais redoutable en en renforçant l'impact par des scènes et des images d'une puissance redoutable. Bay se définit comme un jeune réalisateur et il est clair qu'avec The Island , il met en application toutes les techniques qu'il a développé depuis Bad Boys : travelling circulaire, contre plongée et ralentis, usage intensif des filtres, montage et découpage de folie mais aussi captation des acteurs par le biais d'une caméra  à la fois voyeuse et pudique. Les scènes d'actions du film dont une poursuite d'anthologie qui commence à pied, pour se terminer en moto volante , écrasent de leur domination les récentes tentatives du genre. Bay reprend ses délires de Bad Boys 2 en lançant des essieux de wagons sur les routes, continue son expérimentation dans la destruction à grande échelle. Tout ce qu'il a appris depuis 1995 est concentré dans ce film. A l'arrivée un spectacle redoutable doublé d'une réflexion implacable sur le clonage.

Le film est totalement coupé en deux , et c'est sans doute ce qui dérangé. A une première partie évoquant clairement le THX 1138 de Lucas (même décor blanc, même culture du bonheur à tout prix, même refus du contact physique) succède du Bay pur et dur, celui que le fan absolu attend en frétillant sur son fauteuil . Mais en mélangeant les deux concepts dans une 3eme partie apocalyptique, The Island annonce clairement la couleur : nous avons bel et bien affaire à un blockbusters cérébral et non à un véhicule pour star comme le fut I, Robot.

Revenons sur cette première partie : on y voit la description d'une société factice pour le spectateur mais bien réel pour Ewan Mc Gregor. La caméra de Bay se fait lente, s'attarde sur l'immaculée organisation d'une société fascisante où les responsables sont clairement détachés des opprimés, tout en leur faisant croire le contraire. Par petites touches, le film dévoile les rouages de cette micro-société mais n'en explique rien. Le spectateur peut alors se croire dans un thriller futuriste même s'il sait que quelque chose ne tourne pas rond. La lobotomie des habitants de cette "ville" apparaît alors comme décalée voire ridicule et on se met à penser du côté des dirigeants, à considérer les habitants comme des gens que l'on doit aider contre leur bien, s'il le faut.

Les admirateurs de Bay pur et durs ont sans doute fait la fine bouche face à cette première partie : pas de cadavres farcis de drogue, pas d'explosions, pas de poursuites automobiles, pas même de fuck à tous les coins de dialogues. Bay s'assagit pour coller au propos de sa société : aseptisée, non violente, dépourvue de vrai contact humain mais totalement hypocrite. Régulièrement, des mouvements de caméra, des allusions salaces (légères) et des passages clipesques (surtout dans la description de la société) nous rappellent que nous sommes dans un film de Bay et non dans le dernier Desplechin !!

Le culte de la beauté , du corps sain est alors montré dans toute sa splendeur, avec une vigueur qui rappelle les expérimentations de Leni Riefenstahl. Les habitants "blancs" (par leurs habits, s'entend) passent leur temps à entretenir leurs corps, à faire du sport, à bronzer, à manger sainement, à nager. Bref, ils s'entretiennent dans le but d'être les plus parfaits possible quand ils iront sur l'île. Dans cette société fasciste, inspirée de THX mais aussi d'Orwell, les habitants ressentent consciemment l'idée de manipulation mais ne pensent pas à s'en détacher car leur conditionnement leur interdit. Décors aseptisés et omniprésente d'écrans de télévisions où tout est propre et riche finissent de fournir le cadre d'un monde utopiste mais stratifié, pâle reflet d'une société américaine qui n'existe pas. Peut être tient on ici l'une des raisons du rejet du film car Bay, bien plus finement qu'un Moore, expose ses doutes sur la société américaine et s'interroge sur les dérives futures éventuelles.

Une fois cette longue exposition passée, le spectateur via Echo 6 va découvrir la vérité. Le monde idéal n'est qu'une usine, ses habitants ne sont que des produits de consommation et l'île n'est en fait que la porte vers la mort. Le parallèle avec l'idéologie nazie est alors clair . Le travail c'est la vie proclamait des panneaux à l'entrée des camps. On ne disait pas aux juifs qu'ils allaient être gazés mais qu'ils allaient prendre une douche. Monstrueux cynisme qui juste au bout fait croire à la victime l'imminence de sa sauvegarde. Ici, les habitants sont désignés comme des produits et ne servent que de boîte à fusibles, sont les réceptacles vivants d'organes sains. Tels des poulets de batteries engraissés pour produire le plus vite possible de la viande , les habitants sont massacrés sans pitié car au regard des dirigeants de la société , ils ne sont pas humains. Dans une série de dialogue avec "ceux qui savent", Echo se voit comparer à une boîte de vitesse , Steve Buscemi lui explique que personne ne veut voir la vache derrière le hamburger.
Poussant encore plus loin le cynisme , Sean Bean , le directeur de cet implacable institut cache la vérité à ses clients, de riches américains qui achètent ainsi un visa pour une vie "éternelle" . Le film sous-entend que toutes ces activités sont illégales mais comme le dit Buscemi , qui s'en soucie ?

 La découverte de la vérité via deux exemples édifiants va donc lui faire prendre la fuite , avec une femme pour qui il éprouve des sentiments (Scarlett Johanson , totalement bay-atifiée). On bascule donc dans une deuxième partie où Bay retrouve ses vieux démons et son cinéma de frappadingue . Totalement maîtrisées, les scènes d'actions se succèdent à un rythme d'enfer comme si le cinéaste voulait rattraper le temps de la longue exposition. Intervient alors Djimon Hounsou, implacable dans son rôle de mercenaire déshumanisé, charriant dans son sillage une collection de gueules (la plupart faisant partie de l'équipe de Rollins dans Bad Boys 2). A celà s'ajoute une nouvelle description d'un futur ultra crédible, visuellement parfait (comme d'habitude, la maîtrise des effets visuels de Bay est proprement hallucinante). Plus de pertes de temps, de descriptions lancinantes mais une fuite éperdue vers le noeud du récit. Echo 6 veut retrouver son "géniteur" et rien ne se mettra en travers de sa route. Les destructions à grandes échelles, les courses poursuites automobiles sont le passage obligé de toute production de ce genre mais le cinéaste les traite comme des scènes normales. N'ayant plus rien à prouver dans ce domaine, il se contente d'écraser la concurrence et , tel un Attila du 7eme art rend bien difficile le travail de ceux qui entendraient le surpasser.

La brutalité moindre de ses séquences tranchent un peu avec les précédents films du maître mais lui permettent d'adoucir son propos. Cette concession mineure ne remet aucunement en cause l'objectif du premier film : traiter par la SF un sujet de société brûlant et jeter un doute sur le culte américain de la beauté, remise en cause déjà lancinante dans Bad Boys 2 où une bimbo n'était que le réceptacle d'une cargaison de drogue.

Les méthodes fascistes de l'institut éclatent alors hors des murs de la société : rien ne doit se mettre en travers des mercenaires. Police, civils , passants sont impitoyablement réduits à de la chair à canons. Les mercenaires se griment en policiers, en Swat, en Lapd... montrant ainsi leur capacité d'infiltration et leurs méthodes peu orthodoxe. Mais , étourdi par un métrage en accéléré, le spectateur ne peut que passer d'une scène à l'autre sans reprendre son souffle. La structure de Pearl Harbor reprend le dessus avec une orgie de destruction coincée entre deux moments de contemplation.

Passé ce moment de folie, Bay repart à l'assaut de la forteresse du clonage , et va redistribuer les cartes : les masques tombent totalement, Hounsou se redécouvrent une conscience, l'euthanasie entre dans une "solution finale" (les Échos sont destinés à être gazés !!) et Bay conclut son récit de manière un peu abrupte, sans doute le seul défaut d'un film dense et généreux.

Film maudit en 2005 par le public US, massacré par la critique, The Island est une date dans l'histoire de la Science Fiction. Film fondateur du nouveau cinéma de Bay (on espère qu'il ne tirera pas de conclusions erronées suite à l'échec public US) , The Island aurait du être l'un des sommets de 2005 , et non un blockbusters de plus tel que la presse, bien aveugle devant ce chef d'oeuvre, l'a décrit.

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Harry proche des 4 millions

Publié le par David Martin

ahhry-potter5-affteasus.jpgAinsi, malgré une baisse de 41%, Harry Potter et l'ordre du Phénix frôle les 4 millions d'entrées. Très exactement 3 942 315 spectateurs !!  Un triomphe pour le chef d'oeuvre de David Yates et la preuve qu'en France également , le jeune sorcier a toujours la côte. Il est désormais en 6e position du cumul 2007.

Maintenant , il lui faudra trouver de nouvelles ressources pour aller égaler les 7,6 millions d'entrées de La coupe de feu ou les 7,1 du Prisonnier d'Azkaban.

HP à l'école des sorciers 9 323 991 nov 2001
HP et la chambre des secrets 9 145 051 nov 2002
HP et le prisonier d'Azkaban 7 138 546 juil 2004
HP et la coupe de feu 7 610 107 nov 2005

On voit bien sur ce tableau que les premiers films, plus accessibles et moins sombres ont eu plus de succès chez nous. Quel sera le destin de l'Ordre du Phénix. C'est encore un peu tôt pour le dire mais la concurrence est vraiment énorme . Ce 5eme opus pourrait bien obtenir le score le plus faible de la série, même si pas mal de producteurs tueraient père et mère pour obtenir ne serait que la moitié des entrées.

La première nouveauté est reléguée à la 5eme place avec 101 302 entrées. Il s'agit de Hot Fuzz, la comédie anglaise de  Edgar Wright et Simon Pegg , les deux auteurs ,qui après avoir parodié le zombie-movie tout en lui rendant hommage, se sont attaqués au film d'action. Ayant remporté un grand succès aux USA, il est clair que le film est un échec en France, notre pays étant bien peu réceptif à l'humour anglais.

Tout le reste du top 10 est en continuité.

Die Hard 4  se stabilise en 3eme semaine (-18%) et attire encore plus de 320 000 fans de John McClane. Avec 1,7 millions en poche, le succès est là même si on reste loin des 3,5 millions d'Une journée en Enfer, sorti , il est vrai , dans un moment plus creux durant l'été 95 et avec beaucoup moins de concurrence.


Shrek 3 ne perd que 8% pour passer la barre des 5 millions . L'ogre vert a réussi lui aussi son odyssée française et se dirige vers un score fleuve, sans toutefois espérer dépasser celui du 2eme opus. Il pointe désormais à la 3eme place du cumul 2007. Au niveau mondial, les 700 millions de dollars sont d'ores et déjà atteints.

Persépolis  se maintient également très bien et le public français est réceptif à cette chronique iranienne.  774 266 spectateurs , c'est excellent. Dommage que les français ne regardent pas d'un peu plus près ce qui se passe vraiment en Iran, pays où le chomage des plus jeunes atteint plus de 70% !!


Le reste du top 5 est constitué de films  en dessous de 100 000 entrées semaines.

Raison d'état atteint 336 050 entrées. Un score moyen pour un film que l'on aurait plutôt vu sortir en septembre, le sujet (la naissance de la CIA) s'y prêtant tout de même plus tandis qu'Ocean's 13 résiste plutôt bien (0% de baisse) , dépassant les 1,5 millions de spectateurs. Le film de potes de Steven Soderbergh aura pas trop mal réussi.

Pirates des Caraïbes 3 gratte un petit  1% et cumule 5 600  563 entrées. La 2eme place lui ait  acquise pour le moment mais Shrek 3 et HP 5 auront à coeur de lui passer devant avant la fin de l'été .

Le contrat, malgré une affiche calibrée pour l'été, est à la peine. Juste 135 904 spectateurs. C'est un échec pour Morgan Freeman. Tout comme pour Je déteste les enfants des autres qui clôt le top 10 avec  258 551 entrées. Le beau temps qui commence à revenir a également vidé les salles.

La semaine prochaine , duel au sommet entre Les Simpsons et Transformers, le nouveau Michael Bay. Pour le mercredi, c'est le film des Simpsons qui passe devant les robots géants à Paris. Avant goût de la semaine prochaine ?

Cumul 2007

Spider-Man 3    6 290 715    entrées
Pirates des Caraïbes 3     5 600 563    entrées
Shrek le troisième    5 168 017    entrées
La Môme    5 108 715    entrées
Taxi 4    4 562 928    entrées
Harry Potter et l'ordre du Phénix    3 942 315    entrées
La nuit au musée    2 251 909    entrées
Ensemble c'est tout    2 218 815    entrées
Die Hard 4    1 725 050    entrées
300    1 661 262    entrées
Ocean's 13    1 592 977    entrées
La vie des Autres    1 453 404    entrées
Le prix à payer     1 337 164    entrées
Blood Diamond    1 263 243    entrées
Rocky Balboa    1 125 236    entrées
Molière    1 101 087    entrées
Dialogue avec mon jardiner    1 041 729    entrées
Les Vacances de Mr Bean    1 033 123    entrées
Ghost Rider    1 033 061    entrées
Zodiac    1 029 981    entrées
La faille    1 004 414    entrées

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Harry Potter et la coupe de feu (reprise chronique)

Publié le par David Martin

Pour fêter dignement, je remets en ligne les chroniques des premiers films, publiées sur l'ancien site. Enjoy !!

(La chronique a été écrite en décembre 2005)

Voilà sans doute le meilleur épisode d'une saga qui de film en film ne cesse de s'améliorer. Certes, le roman a été élagué et certains passages vraiment intéressants ont disparu. L'action se recentre sur Harry Potter et les deux autres héros , Hermione et Ron, font plus de la figuration qu'autre chose. On peut aussi regretter que certaines explications soit survolées (notamment la mystification du fils de Croupton) et qu'une scène clé du livre (Rogue montrant sa marque des ténèbres à Dumbledore et ce dernier lui demandant de devenir un espion à son service chez Voldemort) ne soit pas présente. Mais globalement, et c'est là le principal, le thème général (la coupe de feu et la retour de Voldemort) est présent.

Visuellement, le film frappe très fort . La coupe du monde de Quidditch nous offre des images dantesques d'un stade haut comme un building, les épreuves gagnent en puissance au fur et à mesure pour se terminer dans un labyrinthe qui fait passer celui de Shining pour un truc de gosse, Poudlard devient de plus en plus inquiétant, un lieu dont on ne sent plus la sécurité rassurante du premier film. Les délégations étrangères sont ahurissantes comme ce bateau émergeant du lac noir ou ce chariot tirés par 6 chevaux ailés. La magie des effets visuels (quasiment parfaits de bout en bout si on excepte des créatures aquatiques peu crédibles) et l'énorme budget alloué à Mike Newel permettent toutes les audaces, permettent la visualisation de tout ce qu'a imaginé Rowlings . On est bien loin d'un univers cheap. Et comme les bases sont là , depuis 3 films, le réalisateur peut se concentrer sur du neuf . Les nouveaux décors, même ceux aperçus furtivement comme la salle de bains des préfets bénéficient d'un sens du détail et d'une qualité rare. L'univers de Harry est définitivement vivant.

Mais au delà de la qualité du spectacle, ce qui frappe c'est surtout le script, définitivement mature. On sait que les livres deviennent de plus en plus durs au fil des ans, et on aurait pu craindre que le cinéma les édulcore. Il n'en est rien et cela a d'ailleurs valu à La coupe de feu d'être interdit aux moins de 12 ans en Angleterre. La France a choisi de s'en tenir à un avertissement et il est vrai que le film est effrayant pour les plus jeunes (quoique, quand on voit les horreurs style Star ac que les enfants regardent, on peut se demander si une chose saine comme un sorcier revenant d'outre tombe dans un chaudron peut les effrayer) . Du coup, ce 4eme épisode aligne des images intenses comme l'épreuve du labyrinthe ou la mort de Cedric. Là aussi, le parti pris de respecter le livre est de bon augure pour les épisodes 5 et 6 qui comptent aussi leur lot de morts violentes.

Plus encore, et c'est là que l'on comprend mieux le choix de Mike Newel, ce 4eme livre montrait l'entrée d'Harry dans un monde moins manichéen et plus ...sentimental. La scène du bal prouve que le cinéaste est vraiment à l'aise dans ce type d'univers et il filme Hermione de la même manière que Andie MacDowell ou Julia Robert, en la sublimant . Là où un tâcheron aurait bâclé cette entrée en se concentrant uniquement sur l'action, le cinéaste choisi de traiter toutes les scènes à égalité. Il en résulte donc une cohérence et un sensation de complet. Car, un film n'est pas que technique mais aussi direction d'acteurs. Il est clair que Newell s'est intéressé autant aux sorts qu'à ses acteurs, jeunes et moins jeunes. Au final, un film extraordinaire qui mêle à la fois le romantisme, l'action, le fantastique et la psychologie. Du coup, le monde tourmenté de l'adolescence est parfaitement rendu et cette scène à la fois ridicule et sublime où Harry et Ron, assis à côté des soeurs Patvil regarde Hermione danser en est un exemple réussi. Autre scène génialement rendue, celle où Harry tente de se dissimuler dans la salle de bain des préfets à une Mimi bien curieuse. Drôle et tellement vraie, la pudeur du personnage enracine le film dans un contexte à la fois détendu et grave. Le réalisateur prend donc le temps de faire vivre ses héros et non de les lancer dans un tourbillon d'images et de péripéties à longueur de métrage. Enfin, la charmante actrice française (Clémence Poésy si mes souvenirs sont bons) apporte une touche de grace bien frenchie dans un univers uniquement anglais. Et comme on sait que Fleur Delacourt revient dans les livres suivants, on ne peut que se réjouir de ce choix.

Mais bien entendu, la majorité du public sera intéressé par les épreuves du tournoi, même si , sans ce terreau sentimental, il serait impossible de s'attacher aux personnages. Le combat avec le dragon met la barre haute et offre immédiatement un sentiment de danger. Le héros souffre , endure et si au final , il gagne , on comprend que son âme , elle, va subir des coups plus puissants encore. Si la 2eme épreuve baisse un peu en intensité (on ne ressent pas la décrépitude du lac noir décrite dans le livre), celle du labyrinthe remet les pendules à l'heure. Et la confrontation finale n'édulcore rien de la macabre renaissance de Voldemort. Désormais , les deux adversaires sont face à face , les masques tombent (celui de Lucius Malfoy) et la saga va s'orienter vers un combat beaucoup plus psychologique. Le choix de Ralph Fiennes (dissimulé sous un épais maquillage) tient d'une logique élémentaire car qui mieux que l'ex-nazi de Schindler pouvait incarner ce personnage terrifiant et magnétique, ce leadeur mauvais qui a sur réunir autour de lui une cour dépravée de sorciers uniquement obsédés par leur propre réussite.

La grande réussite tient donc au chemin de croix qu'emprunte Harry : chaque épreuve n'est que le prélude à une autre plus dure encore. Et quand on sait que le pire reste à venir, on ne peut que se réjouir de cette fidélité affichée aux romans. On peut, par contre, s'étonner de certains termes grossiers dans la bouche des jeunes acteurs . Il sera intéressant de voir le film en VO pour voir si ce sont les traducteurs qui s'amusent à "salir" les dialogues ou s'il en est de même dans le texte original. Si l'hypothèse d'une VF tronquée est la bonne, on peut quand même se demander ce que cela apporte au film.

La Warner qui a , pour une fois, compris la puissance de sa franchise, ne peut que se féliciter de cette volonté de respecter l'oeuvre. Les acteurs choisis il y a 5 ans sont désormais totalement investis par leurs personnages et leur donne une épaisseur et une véracité impressionnantes. Le succès foudroyant du film (il est clair qu'il va faire plus que King Kong et pourrait bien dépasser La revanche des Sith) ne doit rien au hasard. La base énorme de fans et la qualité du film en font un triomphe. Si on doutait en 2001 que la saga cinématographique aille à son terme, désormais on en est sûr , on pourra un jour regarder toute la saga chez soi après l'avoir dévoré en lecture pour la 15eme fois.

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Le labyrinthe de Pan (3eme partie)

Publié le par David Martin

labpan-tmp-3.jpgLe deuxième DVD de  bonus s'ouvre avec la bande annonce de L'orphelinat, un film espagnol produit par Del Toro qui s'annonce bien flippant puis on a accès au choix de navigation :  tout voir (et accéder à un bonus supplémentaire) ou voir au fur et à mesure.

Ce 2eme disque est nettement plus axé sur la psychologie du film et sa symbolique.

Ainsi, le premier bonus est un  entretetien avec Guillermo  Navarro , le directeur photo (j'en profite pour corriger mon erreur de la 1ere partie  : ce n'est pas  Del Toro qui a fait la photographie du film).  Celui ci rappelle  l'historique de sa collaboration avec  le créateur d'Hellboy  ainsi que ses premiers pas dans le cinéma via le métier de photographe de plateau. Il explique quelques unes des options retenues pour le  film, notamment sur le choix des couleurs. Un module de 5 minutes reprend d'ailleurs  ces explications de manière bien plus appronfondies : des couleurs froides (bleues, vertes)  pour le monde réel et des couleurs chaudes (jaunes, rouges) pour le monde  fantastique.  L'entretien est quasi intime et  on peut voir que la collaboration ainsi que l'amitié entre les deux hommes est profonde et ce, malgré la différence d'âge.

Del  Toro  explique ensuite durant  un long entretien les sources de son inspiration : les contes de fée . Pour lui, cette  forme de récit n'est pas assez valorisée et , au détour d'une phrase, on  sait que son  inspiration première fut Bruno Betleheim  qui analysa de manière psychanalitique les contes. De ce fait, le propos du film devient d'une clarté limpide et surtout on comprend que  rien n'y a été mis au hasard. Le fait que l'héroïne soit une enfant de cet âge (pas encore une jeune fille mais plus une petite fille) implique tout un travail sur les rites de pasages. Pour Del Toro, Ofélia veut revenir dans un monde utérin,  ce que confirme les formes et les couleurs du monde souterrain. Sa crainte de grandir , l'arrivée de son petit frère (qui va faire d'elle une grande soeur donc une grande personne), la grossesse difficile de sa mère qui  lui  fait refuser le fait d'être une femme,  tout cela se met en place sous la baguette du réalisateur.

On s'aperçoit alors que Del Toro  a pensé son film dans les moindres détails et que la puissance du mythe a été le moteur de l'histoire. Construction intellectuelle  importante, Le labyrinthe de Pan se prête ainsi à de merveilleuses analyses.

Un dernier entretien avec Del Toro permet d'entrer un peu plus dans sa tête, dans son enfance. Le réalisateur parle de ses rapports avec la guerre civile espagnole, avec la religion qu'il dit avoir quittée... 25 minutes rares où l'homme se met à  nu.

Des bonus plus techniques complètent ce disque. Outre le module sur la couleur , déjà cité, un autre s'intéresse au cadre et à la caméra, toujours en mouvement. Les images de tournages montrent un réalisateur et un directeur de photographie obsédés par leur cadre, préparant minutieusement leurs plans et les refaisant jusqu'à satisfaction. Un aperçu des décors (la salle du trône notamment) montre là aussi une volonté de différencier le monde réel et le monde fantastique.

La classique comparaison film/storyboards permet de voir combien le métrage a été préparé et Del Toro n'hésite pas à inclure ses propres storyboard,  bien pauvres à côté des "officiels" mais ô combien déjà précis.

Classiques aussi les galeries de dessins , que l'on retrouve de manière plus lisible dans le splendide livret au centre du  coffret : 64 pages d'une grande bauté. La navigation est aisée mais les images sont un peu petites.

Enfin, crédits et liens internet  complètent le disque.

En bonus caché, on peut accéder  à 6 extraits des notes du réalisteurs , dont certaines datant de 1993 , et commentées par lui. Rappelons que ce film est en gestation depuis plus de 15 ans.

Le 4eme disque est la Bande Originale du film, écrite par  Javier Navarette et dominée par une berceuse que le compositeur décline sous plusieurs formes. Les 21 plages du CD font honneur à la musique et on a bel et bien affaire à un travail d'une grande beauté, d'une superbe précision. Le son de ce CD est cristallin et le seul reproche est que si on veut l'écouter en voiture, il nous faut lui trouver un boîtier vide.

Le 5eme disque est le film en Haute Définition. N'ayant pas de lecteur DVD HD, je ne peux vous en parler.

Le labyrinthe de Pan collector  , au delà de la beauté du film, est donc un achat indispensable pour tout cinéphile qui se respecte.

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Harry Potter et l'ordre du Phénix (*****)

Publié le par David Martin

harrypotterandtheorderofthephoenix-poster.jpgHallucinant !!  C'est peut être le mot le plus simple pour qualifier ce nouvel opus cinématographique. Alors que le 5eme livre  , le plus long de la série, semblait être le plus complexe à adapter , au final, Harry Potter et l'ordre du Phénix est, à mon sens, le meilleur film de la saga .


C'est simple, les scénaristes ont réussi l'exploit de garder la quintessence du  bouquin, en élaguant des parties pourtant importantes (exit la nomination de Ron et Hermione comme préfet , adieu les  passages à l'hôpital de St Mangouste ou les  examens de Buse) ou en réduisant d'autres à leurs plus simples expressions comme les  cours d'Oclumancie mais en gardant l'essentiel : l'état d'esprit d'Harry et la progression de la dramaturgie du livre. Définitivement, Harry Potter n'est plus une série pour les enfants et plus le film avance, plus il devient noir pour culminer dans un scène poignante  où Harry comprend  seul pourquoi il a résisté à Voldemort (là aussi, un changement par rapport au livre).
HP5D-12598r.jpg
Ceux qui espérent de l'action en seront déçus !! Hormis la bataille finale (fabuleuse) , tout se passe dans la  tête et dns les rapports entre les personnages. Et si l'on peut regretter (un peu)  que les rapports entre Cho et Harry soient aussi quelque  peu modifiés, la connection  entre  chaque membre de l'histoire, les nombreux personnages, l'arrivée de Luna Lovegoode (adorable Evanna Lynch) , d'Ombrage (absolument fidèle à l'idée que l'on s'en fait en lisant le livre)  font  de ce 5eme film un intense drame psychologique à effets visuels. Pas d'esbrouffe donc même si les décors sont toujours aussi fabuleux (mais là aussi de plus en plus sombres) et la démesure visible !! Sobriété de l'action, jeu intense des acteurs et volonté de livrer un film adulte font de L'ordre du Phénix une totale réussite.

La mise en scène de David Yates (qui réalisera également  HP et le prince de sang mêlé) est à la fois discrète, avec de superbes gros plans sur les personnages, dont la première apparition d'Harry et spectaculaire , notamment dans les visions du ministères de la magie. Le soin apporté au cadre est également appréciable  : comme pour les autres films, si on y ajoute un montage classique mais non clipesque, la trame se déroule de manière tout à fait compréhensible et les nombreux flashbacks (un procédé très intelligent qui permet de faire avancer le film sans trahir le livre)  accentuent encore une impression de maîtrise impressionnante.

On suit donc avec un rare plaisir la mise en place de l'Armée de Dumbledore et l'on voit évoluer tous ces jeunes acteurs , tout comme dans le livre où l'on assiste avec plaisir à leur "croissance". Ainsi, Neville Londubat commence à acquérir une stature bien plus épaisse. Mais ma préférence va à Ginny  Weasley qui est appelée à jouer un rôle  important  dans le 6e opus.

Si certains points du livre ont été abandonnés (et qui risque de poser un soucis dans le 6eme film, notamment avec Rogue), le métrage respecte suffisamment le récit pour emporter l'adhésion. Mais, il devient réellement indispensable d'avoir une bonne connaissance de l'univers  créé par Rowlings pour bien saisir les nuances. David Yates ne perd pas de temps en exposition . Ainsi, l'ordre du Phénix permet de retrouver les personnages emblématiques des 3e et 4e films sans que l'on se préoccupe de nous les re-présenter. Pas de doutes, nous sommes en plein sérial intelligent.
HP5-FX-00419r-v2.jpg(Luna Lovegoode, l'un des personnages les plus attachants du film, en train de créer son patronus)

Le  côté sombre du récit est totalement assumé : Ombrage torture Harry en le faisant écrire avec son propre sang, Béatrix Lestrange est aussi allumée que dans le bouquin , offrant à Héléna Boham Carter un rôle à la mesure de sa folie intérieure et Luna Lovegoode est aussi bizarre qu'on l'espérait !! Réussite totale de ce côté qui se permet même une scène très violente avec l'agression de Mr Weasley.

Seul regret, Harry ne détruit plus le bureau de Dumbledore , sans doute pour ne pas réduire le capital sympathie du personnage.

Harry Potter et l'ordre du Phénix est la preuve qu'une série peut sans cesse progresser et que les  cadres de la Warner ont compris la substance des livres de JK Rowlings. A l'heure où le 7eme tome (que  je dévore actuellement , tout en étant totalement bluffé par le talent de cette femme)  est en train de créer une révolution littéraire (72 millions d'exemplaires vendus en 3 jours !!) , voir que la franchise est toujours aussi forte ne peut que nous réjouir. Vivement le 21 novembre 2008 pour la suite de l'aventure en images.
HP5D-11791.jpg(La grande inquisitrice de Poudlard : derrière le rose, la fasciste pure !!)

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Adam Sandler prend la place d'Harry Potter

Publié le par David Martin

inowpronounceyou-poster.jpgAdam Sandler a donc eu raison d’Harry Potter. De manière assez surprenante, en fait , car la plus grosse concurrence est en fait venue de … Harry Potter and the deadly hallows !! La sortie du 7e livre a éloigné les fans des salles obscures pour les librairies les plus proches. Cela dit, pour un défendeur intégriste de la lecture comme moi, la nouvelle est excellente.

Avec 34,7 millions  ,  I now pronounce you Chuck and Larry s’impose donc au BO permettant à Adam Sandler de démarrer une fois de plus en tête. Mais derrière ces chiffres se cache une autre réalité. En fait, ce score est le plus mauvais pour Sandler depuis Little Nicky en 2000 et ce malgré la présence du film dans 3 945 cinémas (et une moyenne de 9 950 $ par salle). Mais Sandler devrait tout de même obtenir un nouveau blockbusters au-delà de la barre des 100 millions.

Il ne faut pas s’attendre à une grande finesse : le film parle de deux hétéros qui veulent se marier pour  bénéficier d’avantages financiers. Le film a été réalisé par Dennis Dugan (Big Daddy) et les critiques sont, comme souvent chez Sandler, pas vraiment bonnes.

De ce fait, Harry Potter et l’ordre du phénix passe à la 2e place, mais franchit la barre des 200 millions de dollars (207,5 millions exactement). La baisse de 58% est inférieure à celle de Spider-Man 3 ou Pirates des Caraïbes 3. Le film est légèrement au-dessus des 200,5 millions de La coupe de feu après 12 jours d’exploitation. Les 300 millions sont donc possibles ce qui ajouté au score historique de Transformers (263 millions aux compteurs) donnerait 5 films au-dessus de la triple barre. Du jamais vu au Box Office.

Et quand on sait que le nouveau livre s’est déjà vendu à plus de 70 millions d’exemplaires, on a une petite idée de l’infini….

Hairspray est la deuxième nouveauté de la semaine et son démarrage en 3e position avec 27,5 millions (et 3121 cinémas) est excellent. Le casting très hétéroclite (Travolta, Walken, Queen Latifah, Pfeiffer et James Madsen) a été conçu pour attirer un peu tout le monde, les jeunes, les moins jeunes, les afro-américains, les latinos… New Line qui a misé gros sur ce film musical, co-écrit par John Waters (logique, puisqu’il s’agit du remake d’un de ses films, sorti en 1988) ,  peut se frotter les mains. La curiosité de voir Travolta grimé en femme, l’aura de l’original, le pitch assez curieux où l’on rivalise pour avoir la coiffure la plus originale ont donc permis un effet de surprise qui explique ce score.

En continuité

Transformers explose tous les compteurs et s’impose comme l’un des triomphes de l’été !! Avec 263 millions (et une baisse de 45% !!) , le film de Michael Bay est d’ores et déjà à la 34e place des plus gros hits hit US. Et dans le monde entier, ce sont 452 millions de dollars qui ont déjà été grappillés.

Ratatouille clôt le top 5 avec 165,5 millions. Plus qu’une semaine pour le voir en France. Le budget a été rendu public : 150 millions de dollars. Ainsi, Pixar se lance aussi dans les dépenses à tout crins. Ce n’est pas une bonne nouvelle !!

Die Hard 4 se prépare à dépasser le score US de Die Hard 2 (58 minutes pour vivre) : 116,3 millions contre 117,3 pour la séquelle de Renny Harlin.

Robin Williams a subi la concurrence d’I Pronounce et Hairspray. Son Licenced to Wed ne cumule que 38,5 millions tandis que le thriller inspiré de Stephen King, 1408, grimpe à 67,5 millions.

Enfin, deux autres comédies ferment le ban : Evan tout puissant avec 93,6 millions et Knocked Up avec 142,7 millions. Et comme on le sait, c’est le moins onéreux des deux qui remporte le plus gros succès.

En sortie limitée, Sunshine, le film de SF de Danny Boyle engrange 242 964$ . Il aura droit à 400 cinémas de plus le week-end prochain, mais sera opposé à l’arrivée sur grand écran des Simpsons !!. La concurrence sera rude.

Cumul 2007

Spider-Man 3    335,6    millions
Shrek le troisième    318,9    millions
Pirates des Caraïbes 3    306    millions
Transformers    262,9    millions
300    210,4    millions

Harry Potter et l'ordre du Phénix    207,5    millions
Wild Hogs    168    millions
Ratatouille    165,6    millions
Knocked Up    142,7    millions
Fantastic Four 2    128,8    millions

Blades of Glory    117,5    millions
Die Hard 4    116,4    millions
Ghost Rider    115,5    millions
Ocean's Thirteen    114,5    millions
Meet the Robinsons    97,2    millions
Norbit    94,5    millions
Evan tout puissant    93,4    millions
Bridge to Terabithia    87,8    millions
Disturbia    79,8    millions
1408    67,5    millions
Stomp the Yard    60,3    millions
Surf's Up    57,3    millions
TMNT    54,1    millions

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