Au terme d’une saison haletante et riche en rebondissements, Michael retourne donc en prison. On pourra trouver le procédé un peu
réducteur, mais il est clair que le public préfère le voir en danger plutôt que coulant des jours heureux avec Sarah Tancredy. La pauvre Sarah va d’ailleurs disparaître sans préavis car l’actrice
qui l’interprète est enceinte. Difficile d’être en cavale avec un bambin !!
Cette saison 2 a modifié radicalement l’essence même de certains de ses personnages et s’est permis des voltes faces que peu de séries osent vraiment. A la différence de certains feuilletons, ici
on a joué sur la surprise, sur la trahison, sur le virage à 180° et tant pis si la crédibilité en prenait parfois un coup.
Ainsi, si Lincoln se voit in extremis lavé de tous soupçons, Paul, l’assassin de la première saison a d’abord cherché à tuer Sarah puis a aidé les évadés et enfin s’est repenti en dévoilant le
sinistre complot, quitte à le payer ensuite de sa vie. Sa volonté affichée de regarder la mort en face dans le dernier épisode et l’adieu à sa sœur (lors de sa tentative avortée de suicide) ont
montré que, loin d’être un yes man, Paul n’était en fait qu’une âme manipulée par la présidente, un amoureux fou qui a cru agir pour son pays mais qui, à l’instar d’un Vador, a compris à la toute
fin où était le bon chemin.
La présidente et son frère, victimes de leurs agissements crapuleux, se sont retrouvés dans la situation délicate des perdants. Le frère en est mort et la Présidente a dû démissionner, montrant
bien sa totale soumission au Cartel, ce mystérieux conglomérat d’homme d’affaires qui dirigent le pays (et qui rappelle quelque peu le syndicat d’X-Files !!)
Le père de Sarah a été victime de ce Cartel tout comme une partie des évadés : L’acrobate, le Disjoncté, Abruzzi… Seul l’ex-GI, Benjamin Franklin (un nom prédestiné ?) a réussi à s’en sortir, en
mouillant Mahone au passage. Sa nouvelle vie avec sa femme et sa fille est l’un des rares rayons de soleil de cette saison. On regrettera le départ trop rapide de Joe Abruzzi, le mafieux qui
disparaît dès le 2e épisode. Personnage sympathique et surtout loyal, il est la première victime de Mahone.
Du côté des méchants, Bellick a vu son monde de magouille s’écrouler et a surtout montré qu’une crapule brouillonne le restait. Résultat des courses, il est accusé de meurtres (deux fois !!) et
se retrouve (deux fois) derrière les barreaux. Bellick à la différence de T-Bag n’inspire aucune circonstance atténuante, c’est un pourri et c’est avec un certain plaisir qu’on le voit se
débattre avec ses fausses accusations de meurtre. Mais chassez le naturel, chaque fois qu’une chance lui ait offerte de s’en sortir, il la gâche par son incroyable stupidité doublée d’une
méchanceté crasse.
Ame damnée de la présidente, le tireur de ficelle M. Kim a disparu comme il a vécu : violemment. Non sans voir tout fait pour tenter de faire disparaître les preuves de la culpabilité du
Cartel.
T-Bag, l’ignoble pédophile a, vers la mi-saison, amorcé un virage presque humain, mais la nature a rapidement repris le dessus et les morts ont jalonné sa route. Violent, immoral et vicieux, on
ne peut pas détester à 100% ce salopard car, quelque retour en arrière montrent que sa jeunesse a été conditionnée par la violence et les abus sexuels. T-Bag est un monstre, mais il n’est pas
surgi de nulle part.
Enfin, Sucre voit son sort en suspens. Mort ? pas mort ? Sa fiancée semble condamnée… Bref rien de rose.
Quant à Michael, il retourne derrière les barreaux mais cette fois ci, il plonge directement en enfer, à Sona, au Panama. Il va retrouver Mahone qui a fait les mauvais choix.
Si Michael et Lincoln ont peu évolué durant cette saison, les sidekicks ont été beaucoup plus modifiés. Mahone, par exemple, est passé du flic inoxydable au tueur camé et sans morale avant de
revenir à un personnage plus tragique, hanté par le meurtre d’un criminel et qui a laissé s’enfuir sa famille pour la protéger.
Cette saison 2 était sous le signe de la cavale, il se passait beaucoup (trop) de chose mais l’écueil de la redite par rapport à la première saison a été évité, ce qui n’est pas rien. En ouvrant
les portes du pénitencier, en multipliant les points de vue à travers une douzaine de personnages, les scénaristes ont certes passé la crédibilité par-dessus bord mais qu’importe, le
divertissement était là et bien là.
On peut regretter que le dernier épisode tente de répondre à tant de question et que le retour à la case prison ne soit pas des plus logiques, mais les premiers épisodes de la saison 3 montre que
ce nouveau pari est payant : la série devient plus sombre, plus violente encore et c’est désormais la lutte pour la survie qui prime, plus encore qu’à Fox River.
M6 a eu la bonne idée de programmer la Saison 3 dans la foulée mais gare, la grève des scénaristes US n’a permis de tourner que 8 épisodes. Attention à la rupture de stock !!!
Avec 49 millions de dollars, Enchanted a totalement réussi sa sortie lors de ce week end de Thanxgiving.
La comédie parodie de Disney (qui a le cran de se moquer gentiment de ses propres productions) avait obtenu 3 730 cinémas et a logiquement fait une moyenne énorme de 9 233 $ par salle.
Sur le week end seul, 34,4 millions sont venus remplir les poches de tonton Walt (enfin,de ses héritiers).
Il est vrai que le concept est assez génial : une belle princesse animée (à l’ancienne, qui plus est) se trouve catapultée dans notre monde, suivie de son prince charmant. La bande-annonce est
très drôle et il est clair que le public a adhéré. La barre des 100 millions est assurée.
Sur ce gros week-end, seul Toy Story 2 a fait mieux avec 80 millions en 1999. Mais il fut un temps, de 94 à 99 ou la firme à la Souris se servait de ce week end pour lancer ses films. Bien lui en
a pris de reprendre cette bonne habitude.
En 2e position, This Christmas est la surprise du week-end. Ce film à petit budget (13 millions de $) a déjà rapporté 26,3 millions depuis mercredi avec une moyenne de 9 665$ dans 1858 cinémas.
C’est surtout le public afro-américain qui s’est rendu dans les salles voir comment tournait cette réunion de famille de Noël avec Regina King et Mekhi Phifer (l'un des medecins d'Urgence)
Il en faut pour tous et la Fox proposait Hitman, un film d’action inspiré d’un jeu vidéo. Avec 21,1 millions sur 5 jours, le pari est pas mal engagé. Maintenant, il faut voir comment va se
passer le bouche à oreille.
Deux autres nouveaux films, enfin, ferment le top 10. A la 8e place, August Rush, un drame familial sur un jeune génie de la musique qui recherche ses vrais parents démarre avec 13,2 millions
depuis mercredi soir. Robin Williams, Keri Russel et Terrence Howard font deux fois mieux que ce que les analystes US leur avaient promis.
Par contre, et c’est une déception, The myst inspiré de Stephen King n’est que 10e avec12,9 millions en 5 jours. Thanxgiving n’est pas une trop bonne période pour les films d’horreur et Saw IV
ainsi que 30 days of Night ont fait le plein il y a quelques semaines. Pourtant 2423 cinémas avaient été mis à la disposition de Frank Darabont dont c'est la 3e adaptation d'un bouquin du
King.
En continuité, Beowulf perd 40% de ses entrées et cumule 56,9 millions à la 3e place. Ce n’est pas de trop bon augure pour le nouveau Zemeckis qui ne marche pas vraiment bien en Europe. Le cinéma
de demain aurait-il déjà du plomb dans l’aile ? On espère que non, mais la barre des 100 millions est incertaine.
Bee Movie a logiquement profité des congés de Thanxgiving, ne baissant que 15% (malgré la perte de 477 salles). Le dessin animé de Dreamworks cumule 111,8 millions.
Baisse modérée aussi pour Fred Clauss. La comédie de Vince Vaughn passe la barre des 50 millions (52,8 m$).
Le nouveau choc de Ridley Scott, American Gangster est 9e avec 115,5 millions. La baisse est un peu rapide, ce qui est surprenant pour un film aussi acclamé par le public et la critique. Les 130
millions seront quand même au rendez vous.
En dehors du top 10, No Country for old men permet à Tommy Lee Jones de se remettre du bide sans non de Dans la vallée d’Elah. Présent désormais sur tout le territoire , le film cumule 16,1
millions en 3 semaines et devrait avoir plus de salles à partir de vendredi prochain. Les frères Cohen ont sans doute réussi leur pari.
Notez aussi la chute vertigineuse de Lions for Lambs , -60% et un score très médiocre de 13,7 millions. Il faut remonter à Milagro et à Legend pour les niveaux bas de Redford et Cruise.
Enfin, I'm not here de Bob Dylan démarre en sortie limitée avec 730 719 $. Le film a été produit par les frères Wenstein.
Top 10 2007 Spider-Man 3 336,5 millions Shrek le troisième 321 millions Transformers 319
millions Pirates des Caraïbes 3 309,4 millions Harry Potter et l'ordre du
Phénix 291,9 millions The Bourne ultimatum 227,4
millions 300 210,4 millions Ratatouille 206,3 millions The Simpsons
183 millions Wild Hogs 168,2 millions
Réussissant à quitter Moscou où il
a tenté d’excuser ses crimes passés, Jason Bourne n’a jamais été aussi proche de la vérité. Et de sa véritable identité. Mais sa quête qui va le mener jusque dans les casbahs de Tanger ne sera
pas forcément à la hauteur de ce qu’il espérait.
Troisième volet d’une trilogie initiée en 2002, La vengeance dans la peau conclut de manière spectaculaire une saga qui n’aura jamais levé le pied mais qui au contraire, se sera bonifiée au fil
des films. Reprenant son rôle pour un ultime (?) combat contre l’agence qui l’a créé, Matt Damon est parfait en super agent, parfaitement dissimulé sous une allure BCBG !! Voulant se démarquer de
007, les scripts inspirés des livres de Ludlum (d’excellents polars mais qui ont le défaut d’être parfois confus, comme La mosaïque Parsifal que j’ai dû relire deux fois pour tout comprendre) se
refusent à la gadgetisation pour se focaliser sur l’essentiel. Si la technologie est là, elle reste de notre époque et le scénario donne un aperçu parfois effrayant de ce côté Big Brother.
Bourne est en fait un parfait tueur, professionnel et froid et qui, dans cette nouvelle personnalité, va tenter de racheter ses erreurs passées. Mais chassez le naturel, il revient au galop et
Bourne, malgré sa nouvelle « morale » utilise toujours les mêmes méthodes, ne laissant rien au hasard et ayant toujours un coup d’avance sur ses adversaires, forcément dépassés par leur créature.
Frankenstein ? On n’est pas si loin.
Face à lui , Joan Allen change subtilement de camp. L’analyste de la CIA commence à comprendre que Bourne n’est plus celui qu’on lui a décris. L’actrice , trop rare à mon goût, retrouve ici le
niveau qu’elle avait atteint dans Face/Off.
Certes, on pourra se gausser de la quasi-invincibilité de Bourne capable de tenir tête à plusieurs agents à la fois mais, ce postulat admis (après tout, pourquoi pas ? Ce n’est pas plus ridicule
que 007 zigzagant dans un hôtel de glace et à la limite bien plus réaliste) , on se laisse happer par un métrage qui ne laisse guère de répit au spectateur.
De retour derrière la caméra pour la 2e fois, Paul Greengrass n’a pas laissé son penchant « qui bouge » au vestiaire, bien au contraire mais le montage a été affiné par rapport à La mort dans la
peau. Les scènes d’action sont donc plus lisibles, à moins que cela soit notre cerveau qui s’y soit habitué. Quoi qu’il en soit, La vengeance dans la peau comporte une formidable course-poursuite
à pied dans les rues de Tanger, où l’impression de danger est toujours présente et une époustouflante poursuite automobile en plein New York, jumelle de celle de Moscou du 2e film. Là aussi, la
brutalité des cadrages et le réalisme des cascades permet à Greengrass de faire preuve de ses ambitions de révolutionner la manière de filmer l’action. Une brèche dans laquelle s’est engouffrée
Peter Berg avec le récent Le royaume.
Si la fin, ouverte, permet d’espérer un 4e film, le script répond à nos la plupart de nos questions : qui était Bourne ? Pourquoi est-il devenu ce qu’il est ? Et les réponses ne sont pas belles.
Bourne n’est qu’un barbouze, certes doué, mais un tueur au service de ce qu’il croit être son pays. Mais, à la différence d’un truc comme Syrania, La vengeance dans la Peau ne juge pas, elle
montre et chacun peut alors se faire son idée de Bourne : salaud ou victime.
Ce n’est pas la moindre qualité de ce film qui mérite largement, très largement son succès mondial.
Plus que 6 semaines pour chroniquer toute la saga Star Wars avant le 31 décembre 2007, histoire de fêter les 30 ans de la sortie d’Un nouvel espoir.
L’attaque des clones représente à la fois un sommet de frustration et une jubilation de tous les instants.
Sommet de frustration car en tant que 2e épisode de la nouvelle trilogie (mais 2e dans la chronologie), il devait mettre en place le cœur de l’intrigue avec tout ce que cela suppose comme
non-dits et de fin ouverte.
Jubilation de tous les instants car, outre l’amorce de la fameuse guerre des clones, le film est une succession de scènes inoubliables démarrant sur les chapeaux de roues et, après une heure
plutôt calme mais essentielle pour le reste du récit, se finissant par plusieurs scènes d’anthologie.
Mais là n’est pas mon propos. J’ai déjà chroniqué le film sur SOI-Le site. Ici, un autre aspect m’intéresse.
Si La menace Fantôme était un film très politique, L’Attaque des Clones est un film romantique. En effet, il fallait à Lucas installer la romance obligatoire pour justifier la chute d’Anakin dans
La revanche de Sith. Cette partie a été très critiquée pour son côté « mièvre » mais c’est justement cette naïveté qui fait la force de la saga. Ici, pas de passion dévorante ni de scènes crues
mais des regards qui s’évitent, un amour qui se dit à mi-mots, et un aveu d’une grande douceur : Amidala avouant à Anakin qu’elle l’aime avant d’entrer dans l’arène de Géonosis. Comprenant que la
mort les attend, la jeune sénatrice laisse enfin parler son cœur pour la plus grande joie des fans mais , hélas, pour le pire de la galaxie.
Car c’est cet aveu , presqu’en cachette, qui va déclencher le mariage secret, la grossesse et finalement la déchéance d’Anakin. Sans le savoir, Padmé va détruire tout ce qu’elle aime. Et Anakin
l’aidera de toute son âme à mettre son destin en miette.
La romance Anakin-Padmé n’est pas qu’une bluette. Elle rappelle la chasteté d’un roman comme Tristan et Iseult. Lucas ayant étudié la littérature, il est clair qu’il s’est inspiré des romances
médiévales pour son intrigue.
Chaque scène entre Anakin et Padmé les voit seuls, sur une terrasse, autour d’un feu, lors d’un repas, dans un champ, dans un petit hangar, dans l’antichambre de l’arène… Lucas filme une passion
adolescente qui va se transformer en brasier et au final embraser toute la galaxie. Anakin aime Padmé depuis qu’il a posé les yeux sur elle. Padmé aime Anakin dès qu’elle comprend qu’il ne vit
plus que pour elle. L’amour naissant va alors servir de carburant à la saga mais pour en arriver là, il fallait montrer la pureté de leur sentiment, donc l’enfance des protagonistes.
En idéalisant Padmé, comme il a idéalisé sa mère, Anakin choisit lui-même l’instrument de sa chute avec une certaine joie. Dark Vador commence à poindre durant le film, notamment après la mort de
la mère, celle qui a donné la vie mais qui a dû se séparer de son fils. Anakin ne la retrouve que pour la voir mourir. Sa réaction est alors terrible, disproportionnée, injuste et haineuse :
l’essence même des Sith. Mais Anakin comprend à ce moment que l’enseignement Jedi ne remplira pas son existence. Contrairement à Obi Wan, soldat zélé de l’ordre, Anakin a besoin d’une présence à
ses côtés. Obi Wan ne réfléchit qu’à partir du prisme Jedi. Anakin est un libre esprit qui veut expérimenter et qui ne peut vivre seul.
On a peu discuté du sectarisme Jedi. Lors d’une scène amusante, Anakin déclare « en fait, on nous encourage à aimer ». Derrière la boutade se cache une doctrine inhumaine qui sépare les enfants
de leurs mères, qui les endoctrine et qui les fait se fondre dans un tout. Mine de rien, Lucas dénonce en douceur le drame des sociétés totalitaires. Car, tout gardien de la paix dans la galaxie
qu’ils soient, les Jedi n’en sont pas moins une secte intégriste. Il est alors intéressant de voir qu’un libre esprit comme Qui Gon Jin soit exclu du conseil car rebelle à cette doctrine ou qu’un
idéaliste comme Dooku se laisse entraîner par Dark Sidious. La scène où il avoue à Obi Wan le plan du seigneur Sith est magistrale car, aveuglé par son ordre, le Jedi refuse de croire le Sith.
Les preuves sont pourtant là, aveuglantes.
Si les Sith représentent le mensonge, la manipulation et la haine, ils ont le mérite de ne pas mettre de voile sur leurs sentiments. D’ailleurs, Dark Sidious est persuadé d’œuvrer pour le bien
commun. Abattre ces ennemis n’est pour lui qu’un moyen.
Vus sous cet angle, les courageux Jedi deviennent moins sympathiques, moins blancs. L’assaut final sur Géonosis où des dizaines d’entre eux trouvent la mort ressemble plus à une tentative
désespérée de retrouver une place face à Dooku qu’à une véritable tentative de sauvetage. La force de L’Attaque des clones est d’aller au-delà du simple film d’action en brouillant les cartes.
Sous la candeur d’Anakin commence à percer Vador.
Obi Wan et Yoda, eux,
entament leur chemin vers l’humilité. Aveuglés par la puissance de l’ordre, ils ne voient pas l’arbre qui se dresse devant eux, ils ne voient pas la manipulation Sith. Ils assistent impuissants à
la prise de pouvoir de Palpatine, à la création de l’armée clone, à l’ouverture du conflit. Pourtant tout était là, tous les indices mais ils n’ont pas sur les assembler.
Bien sûr ce 2e opus vaut aussi pour ses poursuites à travers Coruscant, pour le duel Yoda-Dooku, pour la poursuite à travers les astéroïdes et pour toutes les scènes d’actions du film. Une fois
de plus ILM est au sommet de son art et offre des images magnifiques, sublimées par la caméra numérique de Georges Lucas. Plus que jamais, Star Wars est une œuvre collective mais qui ne repose
pas sur ces effets spéciaux mais au contraire prend le risque de raconter une histoire d’amour sur fond de guerre civile.
Et rien que pour cela, L’Attaque des clones est un chef d’œuvre.
Du
jamais vu dans le monde du cinéma. Enchanted est un film parodique qui se moque des classiques du dessin animé Disney mais qui est produit par Disney !!
Le film a démarré mercredi soir et a déjà rapporté 14,6 millions de dollars en deux jours. Au final de ce week end de Thanxgiving, Enchanted devrait avoisiner les 50 millions.
Les autres nouveautés fonctionnent moins bien.
This Christmas s'en sort plutôt bien avec 8,5 millions.
The Hitman et The Myst (adptation de Stephen King) sont à 3,5 et 4,1 millions depuis mercredi.
Après Cronenberg, c’est au tour de Ridley Scott de s’imposer en France avec son dernier film. À la seule différence
qu’American Gangster fait encore mieux que Les promesses de l’ombre : 485 455 entrées, soit quasiment autant que les 498 720 entrées en deux semaines que le polar de Cronenberg.
Ridley Scott a toujours trouvé en France une sorte de refuge. Ainsi, 1492, son plus gros échec aux USA (en prenant en compte le rapport Budget/Recette) a été un succès chez nous.
Pour American Gangster, le film a pris 21% d’un marché toujours en baisse par rapport à la semaine dernière. Les critiques sont bonnes et Scott est assuré de dépasser une nouvelle fois le
million, comme avec Kingdom of Heaven, Hannibal ou Gladiator pour ne citer que ses films de la décennie. Russel Crowe et Denzel Washington sont assurés d’un nouveau triomphe chez nous.
La deuxième nouveauté, Faut que ça danse de Noémie Lvovsky, se place à la 4e place avec 188 877 spectateurs. Dernier film de Jean Pierre Marielle, cette chronique familiale qui voit un vieillard
chercher à jouir de la vie alors que sa famille cherche à l’enterrer un peu trop vite. Sabine Azéma, Bulle Ogier et Valeria Bruni-Tedeschi complète la distribution.
De l’autre côté, une coproduction germano-turque démarre à la 6e place avec 102 395. Le film se focalise sur les problèmes des Turcs vivant en Allemagne mais aussi sur la répression du
gouvernement d’Ankara envers certaines minorités turques. De l’autre côté a obtenu deux prix à Cannes : le Prix du scénario et le Prix du jury œcuménique (?)
Enfin, La chambre des morts d’Alfred Lot est un échec : une 9e place et 85 043 spectateurs seulement, malgré une campagne d’affichage importante (dans les gares il est vrai !!). Ce policier est
cependant le 3e en quelques semaines à se planter en France, après Le 2e souffle et Le dernier gang. L’histoire, assez complexe (deux informaticiens tuent accidentellement un homme mais
s’enfuient avec le sac de ce dernier contentant deux millions d’euros. Le lendemain, on retrouve une fillette aveugle morte à quelques dizaines de mètres du corps. Dans le même temps , une jeune
diabétique est enlevée. Une jeune policier mène l’enquête).
Premier film en continuité, Le cœur des hommes 2 reste accrochés à sa 2e place avec 1 539 375. La séquelle de Marc Esposito peut viser les deux millions désormais.
Comme dit plus haut, les promesses de l’ombre frôle les 500 000 entrées (498 720). Le film de Cronenberg devrait finir dans les mêmes eaux qu’History of Violence.
Les rois de la glisse limite la casse après leur chute vertigineuse de la semaine dernière. 1 307 160 spectateurs en tout, c’est finalement un bon score et la preuve qu’un dessin animé bien lancé
peut marcher en France.
Dans la vallée d’Elah perd la moitié de ses entrées et cumule 288 064 spectateurs. C’est un échec, peut être moins impressionnant que celui US, mais un échec tout de même.
À l’inverse, Un jour sur Terre continue sur sa lancée. Le documentaire anglais a déjà attiré 1 136 099 spectateurs en salle. Cela faisait 5 ans qu’un documentaire animalier n’avait pas atteint ce
score puisque La planète bleue, La planète blanche ou La Terre vue du ciel ne n’avaient pas fait.
Enfin, L’heure zéro ferme le top 10 avec 446 272 spectateurs.
Ce mercredi, c’est Saw IV qui coiffe ses rivaux, Lions et Agneaux et surtout La légende de Beowulf qui fait un démarrage plutôt médiocre.
Top 10 2007 Ratatouille 7 606 776 entrées Spider-Man 3 6 290 715 entrées Harry Potter et l'ordre du Phénix 6 142
012 entrées Pirates des Caraïbes 3 5 758 064 entrées Shrek le troisième 5 487 727 entrées La Môme 5 108
715 entrées Taxi 4 4 562 928 entrées Les Simpsons 3 481 511 entrées La
nuit au musée 2 251 909 entrées Die Hard 4 2 234
267 entrées
Robert Zemeckis veut changer le cinéma. Et le public a décidé de le suivre. 3 ans après Le Pôle Express, le cinéaste continue d’explorer ce nouveau médium qu’est la motion capture.
Et cette fois ci, il ne l’a pas mis au service d’un conte pour enfant mais à celui d’un des plus anciens poèmes anglo-saxons : Beowulf !!
Avec 28,1 millions dans 3 153 cinémas, le film, classé PG-13, fait donc mieux que Le Pôle Express et fait mieux qu’Eragon, le dernier véritable effort hollywoodien en matière d’Héroïc Fantasy.
C’est le meilleur démarrage pour un film en images de synthèse live également. Notez que 40% de ces recettes viennent des 742 salles qui passent le film en 3D et 3,6 millions viennent des salles
Imax !!
Doté d’un budget de 150 millions de dollars, bénéficiant d’un casting alléchant (Anthony Hopkins, Angelina Jolie, John Malkovitch et Ray Winstone), Beowulf raconte l’histoire d’un seigneur viking
contraint de combattre des créatures démoniaques pour sauver son royaume. Une adaptation ridicule avait été faite, il y a quelques années avec Christophe Lambert.
Ici, Zemeckis a sorti la grosse artillerie et les bandes-annonces, malgré une certaine rudesse dans les expressions, dévoilent un film ambitieux. Les critiques ont apprécié, le public est surtout
masculin (son seul handicap) mais partagé entre jeunes et moins jeunes (un atout).
Beowulf a également rapporté 17 millions dans 13 autres pays durant le week-end et va sortir cette semaine en France, Espagne, Russie, Mexique. Le Japon, l’Australie ou le Brésil suivront la
semaine prochaine.
Robert Zemeckis a l’habitude de voir ses films démarrer tranquillement mais tenir sur la longueur. Ainsi, Pôle Express avait démarré à 23 millions pour un total de 176 millions de dollars. Qui va
piano…
On peut dire que Bob a presque gagné son pari. Il lui faut désormais la durée pour imposer ce nouveau type de cinéma !!
L’autre grosse nouveauté, M. Magorium's Wonder Emporium, n’a pas réussi à faire aussi bien. Ne démarrant qu’en 5e position, cette comédie pour enfant a souffert de la concurrence de Bee Movie et
Fred Clauss et n’aligne que 10 millions dans 3 164 cinémas et ce malgré la présence de Dustin Hofman et Natalie Portman !! Qui plus est les critiques sont très négatives.
Les frères Cohen, eux, se frottent les mains. Avec seulement 148 cinémas ( soit une centaine de plus que la semaine dernière), No country for old men se classe 7e avec un cumul de 4,9 millions et
une moyenne énorme de 20 782 $ par salle. Tommy Lee Jones se rattrape de l’échec de Dans la vallée d’Elah !!
Enfin, Love in the time of Cholera (brrr) , du haut de ses 852 salles réalise un score de 1,9 millions et obtient la 10e place. Pas extraordinaire pour Javier Bardem !! Le film a subi des
critiques assez dures et New Line ne disposait sans doute de pas de assez de salles pour marquer vraiment le coup.
Bee Movie glisse à la 2e place avec un cumul de 93,4 millions et une baisse de 44%. Le dessin animé Dreamworks résiste plutôt bien et pourrait aller chatouiller les 130 millions.
Ridley Scott retrouve la barre des 100 millions , qu’il n’avait plus franchi depuis La chute du Faucon noir. American Gangster avec 101 millions est le 21e film de 2007 à franchir ce palier. Dans
le reste du monde, il se place n°1 en France, Belgique, Portugal, Suisse et en Angleterre où il s’est payé le luxe de battre Beowulf.
La comédie de Noël de Vince Vaughn, Fred Clauss, en 2e semaine cumule 35,8 millions. La Warner a donc deux titres dans le top 5 sans pour autant faire dépasser les 100 millions à l’ensemble du
top 10. Du jamais vu pour cette semaine de novembre depuis ….2000.
Pour la 3e fois de suite, Dan in the Real Life avec Steve Carell s’offre la plus faible baisse du top (28%) pour un cumul de 36,4 millions. Certes la comédie romantique de Disney n’est pas un
triomphe, mais elle s’accroche tranquillement et à suffisamment de bouche-à-oreille pour durer.
Les frères Cohen se frottent aussi les mains. Avec seulement 148 cinémas (soit une centaine de plus que la semaine dernière), No country for old men se classe 7e avec un cumul de 4,9 millions et
une moyenne énorme de 20 782 $ par salle. Tommy Lee Jones se rattrape de l’échec de Dans la vallée d’Elah !!
Par contre, c’est de nouveau la douche froide pour Tom Cruise, Meril Streep et Robert Redford. Lions for Lambs perd 57% de ses entrées pour un total de 11,6 millions. Une catastrophe commerciale
limitée puisque le film n’a coûté que 35 millions mais un terrible échec pour Cruise qui, après le faux-pas de MI III n’en finit plus de payer son attitude sectaire suite à son engagement bien
trop voyant dans la scientologie. Dommage car, je le répète, c’est un super acteur, talentueux, capable de tout jouer… Comme quoi, les sectes vous propulsent souvent en enfer en vous promettant
le paradis. C’est la pire performance de l’acteur depuis les 15,6 millions de Legend. Et encore, à l’époque, les tickets de cinéma étaient nettement moins chers !!
Saw IV confirme aussi le net ralentissement de la série. Seulement 61 millions. On est loin des scores des épisodes II et III. Tant la cruche va à l’eau… Ne plaignons cependant pas trop vite les
concepteurs de la série horrifique : les 4 épisodes ont rapporté plus de 288 millions de dollars rien qu’aux USA !!
5 nouveautés (!!) pour ce week-end de Thanxgiving que l’on espère un peu plus fourni : Hitman, Enchanted, The Mist, This Christmas, and August Rush.
Qui vivra verra !!
Top 10 2007 Spider-Man 3 336,5 millions Shrek le troisième 321 millions Transformers 319
millions Pirates des Caraïbes 3 309,4 millions Harry Potter et l'ordre du
Phénix 291,8 millions The Bourne ultimatum 227,2
millions 300 210,4 millions Ratatouille 206,1 millions The Simpsons
183 millions Wild Hogs 168,2 millions
C’était l’un de nos plus grands
cinéastes. Il s’est éteint hier à l’âge canonique de 80 ans.
Elève à l’IDHEC, assistant de Marcel Carné ,Pierre Granier-Deferre a réalisé son premier grand film en 1962. 25 vont suivre dont plusieurs chefs d’œuvre comme Le chat , Adieu Poulet, La Veuve
Couderc, L’étoile du Nord, Le Toubib (un excellent film d’anticipation sur la 3e guerre mondiale), La race des seigneurs… 8 de ses films ont dépassé le million d’entrée.
Il a fait tourner les plus grands acteurs français dans les années 60 et 70 : Delon, Ventura, Gabin, Simone Signoret, Romy Schneider, Patrick Deweare.
Son dernier film fut Le petit garçon en 1995. Sa carrière s’était singulièrement ralenti dans les années 80 puisqu’il ne fera que 2 films après L’étoile du Nord (L’ami de Vincent et Cours privé,
ils auront du mal à trouver public)
Granier-Deferre se considérait comme un cinéaste de chambre et il faisait primer la psychologie sur l’action « qu’il ne méprisait pas ». Il adaptait lui même le plus souvent des romans où ,
souvent, la folie se cachait parmi les plus ordinaires des personnages.
Le cinéaste était marié à Anne Fratellini, la grande actrice de cirque. Il était père de 5 enfants et autant de petits-enfants. Quelque peu
oublié aujourd’hui, comme beaucoup de grands artisans du cinéma français, sa mort va enfin le remettre sur le devant de la scène, provisoirement.
Mais même ainsi, on ne pourra que se scandaliser de voir que France 2 ne programmera qu’un de ses épisodes de Maigret avec Bruno Cremer qu’il avait réalisé pour la télévision tandis que ses plus
grands films comme Le Toubib (mon préféré) sont absents des écrans depuis des lustres….
David Cronenberg aime la France,
paraît-il. Mais la France l’aime, ça c’est sûr. Son nouveau film, Les promesses de l’Ombre se classe très facilement en tête d’un marché en forte baisse (1,6 millions d’entrées en moins, vacances
terminées obligent) avec 309 843 spectateurs. Le thriller avec Virgo Mortensen, Naomi Watts et Vincent Cassel (qui continue donc son exceptionnelle carrière américaine) n’a pas trop bien marché
aux USA (17 millions de dollars mais seulement 1400 cinémas au plus fort de sa sortie) mais cela, le réalisateur canadien y est habitué. History of Violence avait fait le double. Quoi qu’il en
soit, cette histoire où une sage femme enquête sur la mort d’une jeune prostituée russe morte en couche a eu suffisamment de punch pour se propulser en tête du BO. Dommage que le public français
ne soit pas plus curieux quand un thriller est franco-français !!
L’autre nouveauté, Dans la vallée d’Elah, avec Tommy Lee Jones, accroche la 3e place. Ce nouveau film sur (contre) la guerre en Irak a attiré 185 958 spectateurs. La présence de Susan Sarandon ne
doit pas surprendre puisqu'elle est une oposante farouche à Bush ainsi que son mari Tim Robbins. Cela dit le couple n'a pas fait comme Sean Penn , qui avait rendu une visite très médiatisée
(et scandaleuse) à Saddam Hussein. L’acteur était d’ailleurs reparti « enchanté et charmé ». Comme quoi, les dictateurs responsables de plus de 2 millions de morts peuvent avoir un certain
charme. Dans la vallée d’Elah a été un cruel échec aux USA (6,5 millions de dollars seulement) et il ne marche pas beaucoup mieux dans le reste du monde. À l’heure où l’Irak s’achemine vers la
paix (il y a 12 fois moins de tués ces derniers mois qu’il y a un an, et même les milices sunnites s’allient à l’US Army pour éradiquer Al Quaïda), il est clair que ce pays n’intéresse plus grand
monde. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Dommage donc pour Paul Haggis, auteur de l’excellent Collision.
Le reste du BO est constitué de film en continuité dont 4 millionnaires.
Le cœur des Hommes 2 reste à la 2e place avec 1 300 999 spectateurs. Il a largement dépassé le score du premier opus.
Les rois de la glisse souffre de la fin des vacances, dégringolant de 68% et pointant à la 4e place avec 1 187 636 fans de pingouins surfers. Ce n’est pas si mal aux vues de son démarrage.
Un jour sur Terre, l’extraordinaire documentaire de la BBC passe le million, à la 6e place : 1 048 632 spectateurs.
Enfin, 9e, Un secret frôle les 1,5 millions avec 1 492 958 entrées. Un très beau succès pour Claude Miller qui n’en avait pas connu de tel depuis bien longtemps. Il en profite aussi pour obtenir
la plus petite baisse du top (29%)
L’heure Zéro en 2e semaine cumule 376 594. L’adaptation d’Agatha Christie ne fait pas vraiment courir les foules, mais ce score reste honnête si l’on regarde le marché.
Par contre, Le rêve de Cassandre ne parvient pas à émerger : 298 146 entrées en deux semaines, c’est peu pour un Woody Allen habitué à passer le million régulièrement chez nous.
Enfin, les deux grosses productions US de la semaine dernière ont très mal négocié leur passage à la vie sans vacances. Le Royaume perd 59% d’entrées pour cumuler 342 258 entrées. Dommage, il
méritait mieux !! Les portes du temps plonge de 63% avec un score de 283 728 spectateurs. Là aussi, on peut penser que le film pouvait mieux faire.
Ce mercredi, c’est American Gangster qui domine le marché et qui devrait être le nouveau leader la semaine prochaine.
Top 10 2007 Ratatouille 7 606 776 entrées Spider-Man 3 6 290 715 entrées Harry Potter et l'ordre du Phénix 6 142
012 entrées Pirates des Caraïbes 3 5 758 064 entrées Shrek le troisième 5 487 727 entrées La Môme 5 108
715 entrées Taxi 4 4 562 928 entrées Les Simpsons 3 481 511 entrées La
nuit au musée 2 251 909 entrées