Mathieu Kassovitz espérait sans doute faire mieux aux USA qu'en France, à savoir obtenir la 1er
place mais d'après les estimations de BO MOJO, cela ne sera pas le cas.
Au terme du tout dernier week end d'Août, le film de Vin Diesel affiche un total de 9,7
millions contre 11,3 pour Tropic Thunder !!
Dommage donc pour le réalisateur français !!
A la 3e place, Dark Knight vient d'atteindre la barre des 500 millions de dollars, du jamais vu
depuis 10 ans et Titanic !!
(Note : les résultats du week end ne seront connus que demain, à cause du jour férié du Labor Day)
Ouf, la France a enfin compris que Batman était autre chose qu'un justicier de plus. Avec 1 933 021 entrées, le chef d'oeuvre absolu des frères
Nolan a non seulement dépassé le score de Batman Begins mais pourrait bien devenir le plus score de la franchise chez nous.
Certes, on est loin, très loin du carton monstrueux du chevalier noir aux USA mais
pour un film sorti en août chez nous , mois creux par excellence, on ne peut qu'être ravi !! Le top 10 2008 n'est pas loin !
Du coup, les deux nouveautés ont su tirer leur épingle du jeu de cette fréquentation
inhabituelle .
Babylon AD, le nouveau film de Kassovitz avec Vin Diesel, adapté du roman de Maurice
Dantec déboule à la 2e place avec 408 410 spectateurs. Ce n'est pas la première semaine des Rivières Pourpres mais ce n'est pas mal du tout, d'autant que le film a été mal accueilli par la
presse. Babylon AD sortant ce week end aux USA, Kassovitz a bouclé la boucle et on aimerait bien le voir revenir en France.
Autre sortie, plus médiatisée, La fille de Monaco a fait mois bien, malgré la présence
de Lucini : 305 632 entrées et une 4e place pour sa première semaine. On attendait un peu plus d'un film dont la BA a été omniprésente sur les radios.
Le reste du top 10 est constitué de film en continuité.
Wall E se stabilise enfin (-19%) et passe les 2 millions de spectateurs avec 2 293
046. Le petit robot a d'ores et déjà dépassé le score de Cars mais se situe à des années lumières de celui de Ratatouille. Pixar ne peut gagner à tous les coups chez nous.
Suivent deux millionnaires au 5e et 6e place. La momie III cumule désormais 1 276 690
spectateurs tandis que Kung Fu Panda est proche de la barre des 3 millions avec 2 908 433 entrées.
Ce bon score de Kung Fu Panda montre d'ailleurs que Wall E a moins attiré les enfants
que le gros panda de Dreamworks mais aussi que ce dernier a moins attiré les adultes. Qu'on se le dise, un dessin animé pour cartonner en France doit attirer tout le monde.
En 7e position, L'empreinte de l'ange se maintient très bien avec 381 130 entrées , et
une baisse modérée de 37%.
Bonne carrière pour Le dernier jour du reste de ta vie qui en 5 semaines cumule 728
925 spectateurs. La comédie douce amer de Jacques Gamblin et Zabou Breitman a bien sû capter les entrées durant cet été et pourrait bien aller titiller le million tant son érosion est douce : -6%
cette semaine.
Le film maffieux Gomora a un peu plus de mal à s'imposer :245 124 entrées en deux
semaines, certes dans un nombre de salles réduit, c'est un peu juste pour prétendre au titre de succès.
Enfin, Hancock ferme le top 10 avec là aussi un score proche des 3 millions : 2 956
398 entrées. Il va sans doute prendre la 4e place du top 2008 au Prince Caspian (2 978 722 spectateurs).
En dehors du top 10, L'incroyable Hulk passe le million avec 1 013 328 entrées tandis
que Voyage au centre de la Terre 3D en cumule 973 000!!
Top 10 2008 Bienvenue chez les Ch'tis 20 222 813 entrées Astérix aux Jeux Olympiques 6 727 742
entrées Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal 4
161 616 entrées Le prince Caspian 2 978
722 entrées Hancock 2 956
498 entrées Kung Fu Panda 2 908
433 entrées Disco 2 421
129 entrées Wall E 2 293
046 entrées Enfin Veuve 2 185
750 entrées Iron Man 2 040
037 entrées
Le pitch : À travers l’histoire de Célie, Spielberg raconte le destin d’une famille afro américaine dans le sud des USA.
Quand en 1986, Steven Spielberg décide de quitter le monde des petits aliens, des aventuriers et des requins géants, la critique s’interrogea. Comment cet homme, roi du bloc-fumeur , pouvait-il
oser s’attaquer à un sujet sérieux, en l’occurrence La couleur pourpre, un roman sur la condition d’une femme noire aux USA durant le premier tiers du XXe siècle !! Le monde impitoyable du show
business lui fera d’ailleurs un affront terrible : aucun Oscars en 86 malgré plusieurs nominations majeures !!
En fait, en 84, Spielberg vient de signer son film le plus noir (à l’époque) : le temple maudit où sous couvert d’aventure en Inde, il arrache des cœurs à mains nues, torture des enfants et
introduit tout un folklore barbare à un public médusé. C’est à cette époque où Lucas et lui voient leur couple partir en quenouille. Le cinéaste a sûrement dû douter. La réalisation de La couleur
pourpre va lui permettre de changer brusquement de trajectoire !!
Disons le tout de suite, c’est un des rares Spielberg que je n’ai jamais vu en salle. À l’époque , je me ruais plutôt vers des blockbusters comme Highlander ou Karaté Kid II et des spectacles
bien « couillus » comme Rocky IV, Cobra ou Aliens. J’avoue qu’un périple dans le Sud profond ne m’intéressait pas.
Et je ne fus sans doute pas le seul puisque seuls 1,7 millions de spectateurs se rendirent voir la mue du maître !!
Grave erreur !! Je ne saurais jamais comment rendent les magnifiques paysages sur un très grand écran. Je ne saurais jamais comment rend le visage incroyable de Whoopy Wholberg sur une surface de
plusieurs centaines de mètres carrés et je pourrais jamais savoir comment une salle réagissait à ces scènes folles comme la bagarre dans le cabaret, la découverte des lettres ou les retrouvailles
de Célie avec les enfants.
Car Spielberg, en changeant de registre, a réussi un coup de maître, un film d’une densité extraordinaire où il aborde le racisme, la brutalité conjugale, l’inceste, la condition noire (les
blancs ne sont ici que des figures passagères) et même l’homosexualité féminine (d’une manière fugace, il est vrai).
Les critiques se sont acharnés sur le caractère angélique du film, sur le fait que même l’infâme Monsieur, joué à la perfection par un Danny Glover impérial, obtient sa rédemption en offrant à la
sœur de Célie son « billet » de retour aux USA.
Mais qu’en est-il ? Angélique, une séparation d’un demi-siècle ? Angélique, des existences sexuelles misérables où le viol le dispute à l’inceste ? Angélique, une plongée dans un racisme
ordinaire où la parole du blanc vaut plus que celle du noir.
On accusa aussi Spielberg de misérabilisme alors que l’observateur sérieux peut voir que le quotidien matériel de Célie et de ses compatriotes évolue, que le matérialisme et le modernisme
profitent aussi à la classe noire. Spielberg n’a fait que prendre la description d’un quotidien en évolution !!
Formidable cinéaste de divertissement, le réalisateur a ici appliqué ses codes à une œuvre plus terre à terre mais sans tomber dans le pathétique ou le politiquement correct. Ici, les noirs ont
les mêmes défauts que les blancs, ni plus ni moins. Les ridicules accusations de racisme tombent d’elles mêmes !!
Au final, La couleur pourpre raconte l’histoire d’âmes en peine qui vont retrouver le chemin du bonheur et du pardon (voir ainsi cette scène magnifique où la chanteuse envahit l’église pour
demander à son père de la reprendre dans sa vie). Spielberg filme la foi comme un spectacle joyeux et ose la mettre en parallèle avec le cabaret d’Harpo !!
Comme tout film de Spielberg , la facture technique est irréprochable et la reconstitution historique d’une maîtrise parfaite. Le cinéaste, qui adore reconstituer une époque, s’en donne à cœur
joie et recrée un Sud de carte postale, finalement bien éloignée de l’idée qu’on s’en fait. Il met son art au service de son histoire et refuse de faire dans le spectaculaire : ses paysages et
ses images le font à sa place !!
N’oublions pas la musique : pour la seule fois de sa carrière depuis Les dents de la mer, il ne fait pas appel à son vieux complice John Willams mais au musicien de génie Quincy Jones. Jusqu’au
bout de sa logique, Spileberg ne limite pas les afro-américains à son seul casting.
Film à la fois triste et joyeux, film chorale où émerge un personnage, La couleur Pourpre est à l’image du paradoxe Spielberg : capable de terroriser la planète avec des dinosaures et de lui
mettre la conscience à l’épreuve.
Dommage qu’en 86, je ne fus pas assez « grand » pour le comprendre !!
Ce n’est pas grave, la vidéo a tout rattrapé. Warner a édité, il y a quelques années un magnifique double DVD. C’est celui ci qui a remplacé ma vieille VHS enregistrée sur feu La 5 !!
Le retour du Bo mondial !! Cela faisait trop longtemps qu’il était absent de SOI.
L’été touchant à sa fin, on peut déjà faire un premier bilan.
Dark Knight a explosé tous les compteurs avec 872 millions dans le monde entier. Certes, 491 aux USA, cela aide,
mais le film marche partout dans le monde, même en France. Logiquement, il deviendra le 4e film à dépasser le milliard avec Titanic, Le retour du roi et Le secret du coffre maudit !!
De ce fait, il bat donc l’ultra-favori de 2008, le génial Indiana Jones et le temple maudit. Bon, l’aventurier de
Spielberg a quand même accumulé 780,1 millions. Le meilleur score du réalisateur depuis La guerre des mondes et un niveau jamais atteint depuis Jurassic Park 2.
Longtemps leader de ce top, Iron Man vient de se faire coiffer au poteau par Kung Fu Panda : avec 569 millions
pour le vengeur doré contre 574 pour le panda de Dreamworks, Iron Man n’est pas ridicule du tout !!
5e position, Hancock talonne les deux films suscités :564 millions. D’ici à fin de l’été, ce tiercé pourrait bien
encore changer.
Échec relatif aux USA, Le prince Caspian a heureusement réussi sa sortie dans le reste du monde : 403 millions,
c’est 300 de moins que le premier épisode de Narnia mais le budget a été remboursé.
On passe sous la barre des 400 avec les 390 de Sex and the City (une surprise, je pensais que le film marcherait
surtout aux USA) et les 360 de Wall E. Déception pour Pixar qui obtient son score le plus faible depuis 1001 pattes. Étranges pour un film que tous les critiques décrivent comme un véritable chef
d’œuvre.
On ne l’attendait pas, mais pas du tout dans ce registre mais Pierce Brosnan enregistre son premier vrai succès
mondial hors James Bond depuis 2002 avec Mamma Mia : 321 millions et ce n’est pas fini.
Enfin, ce top 10 se clôt avec un dessin animé assez ancien, le 3e du top. Horton a accumulé 292,3
millions.
En dessous, le match est dur pour intégrer le top 10.La momie III (292), Wanted (259) et Hulk (245) piaffent
d’impatience.
On se revoit fin octobre pour les chiffres définitifs des sorties d’été.
Dark Knight 872,9 millions Indiana Jones 4 780,1 millions Kung Fu Panda 575,4 millions Iron Man 569 millions Hancock 564,5 millions Le prince Caspian 403,3 millions Sex and the City 390,2 millions Wall E 360,3 millions Mamma mia 321 millions Horton 292,3 millions
La Momie III 290,7 millions 10 000 BC 268,7
millions Wanted 259,8
millions L'incroyable Hulk
245,7 millions Jumper
221,4 millions Jackpot
213,1 millions Max la
menace 204,7 millions Bienvenue chez les ch'tis 181,6 millions Cloverfield 170,5
millions Les chroniques de Spiderwick
162,4 millions 27
dresses 157,2 millions Sweeney Todd 150,9 millions Vantage Point 148,8
millions Voyage au centre de la terre 3D
126,6 millions Rambo
101,2 millions Hellboy
II 99,8 millions
Malgré une chute de 48%, Dark Knight frôle les 2 millions d'entrées et résiste au nouveau film
de Kassovitz, Babylon AD qui avec 408 410 spectateurs se comporte plutôt bien.
300 000 entrées pour la fille de Monaco, 2,2 millions pour Wall E et presque 3 pour Hancock et
Kung Fu Panda.
Le tout dans un marché qui passe de 3,6 à 3,1 millions
d'entrées.
Tranquillement, l’été cinématographique se finit aux USA. Ainsi, il n’aura fallu que 16,3 millions à Ben Stiller pour que Tropic Thunder résiste à toutes
les nouveautés et reste à la première place, cumulant ainsi 65,8 millions. Ainsi, malgré la polémique, la comédie devrait aller au-delà des 100 millions, ce qui serait une première pour Stiller
réalisateur.
On attendait Death Race mais finalement, c’est The House Bunny qui lui grille la priorité avec 14,5 millions.
Budgétée à 25 millions, cette comédie raconte l’immersion dans la vraie vie d’une ex-playboy girl (les fameuses Bunnies) et qui va devoir intégrer une communauté d’étudiantes. Celles-ci ne vont
pas tarder à lui demander conseils pour séduire tandis que la Bunny va découvrir la « beauté intérieure ». Bon, cela ne m’emballe pas des masses, mais le public féminin (plus de 68%) a
adoré.
Death Race, remake de la célèbre Course à la mort de l’an 2000, une série B produite par Roger Corman dans les
70’s, ne se classe que 3e avec 12,6 millions. Jason Statham fait mieux que Rogue mais moins bien que Le transporteur 2. Avec un budget de 45 millions, il faudra compter sur l’international pour
rentrer dans ses frais. Le pitch n’a pas changé : il s’agit toujours d’une course effrénée et où tous les coups sont permis à travers les USA.
Bon, cela aurait pu être pire. Témoin, The Longshot, le nouveau film d’Ice Cube (dont le sujet est le football US)
ne démarre qu’à la 10e place avec 4,1 millions. Pourtant, ce sont 2089 cinémas qui lui ont ouvert ses portes. Ice ne peut pas gagner à tous les coups.
C’est encore pire pour la Fox et Rainn Wilson qui voient leur film The Rocker se vautrer à 2,6 millions de dollars
dans 2784 cinémas !! Une moyenne de 974 dollars et 3,7 millions en caisse depuis mercredi dernier. C’est ce que l’on appelle un bide cinglant.
En continuité, Dark Knight passe à la 4e place mais avec 489,1 millions et 874 dans le monde entier. Batman
passera la barre des 500 millions le week en prochain et celle du milliard avant la fin de l’année !!! Du coup, la Warner se croit autorisée à faire n’importe quoi : report d’Harry Potter 6,
relance complète de Superman Returns !! Hé, les gars, c’est pas parce que le vent tourne à nouveau qu’il faut faire n’importe quoi.
-61% pour Clone Wars. L’échec est cinglant pour Georges Lucas. Le film n’a attiré que les fans HC de l’univers
Star Wars et va vite quitter les salles. Le cumul n’est que de 25 millions en 10 jours. Alors même si les films dérivés comme L’aventure des Ewoks ou Droïds n’ont jamais vraiment marché, on
pouvait espérer plus. Après tout, c’est la guerre des clones !! Espérons que la série télévisée et la série live auront plus d’audience. Sinon, l’univers Star Wars va se retrouver comme dans les
années 80, quasiment en mort cérébrale !! Bon, si cela peut faire baisser les prix des produits dérivés…
Mirrors perd aussi un paquet d’entrée, 55% exactement pour un cumul de 20,2 millions pour le film d’horreur
d’Alexandre Aja. Prévisions : 30 millions, guère plus !!
Ben Stiller toujours : Pinneapple express cumule 73,7 millions, soit près de 3 fois son budget.
Abba superstar : la comédie Mamma Mia avec Pierce Brosnan n’en finit pas de grimper. Déjà 124,4 millions en caisse
(pour une dépense de 52 !!).
Enfin, La Momie III a bien du mal à passer la barre de 100 millions. Avec 93,9, le film se rattrape heureusement
dans le reste du monde. Il y a quand même 145 millions à rembourser.
Notez les 1,438 $ de recette d’un film avec Teri Spelling au titre à la fois énigmatique et très connu : Cthulhu
!! La créature imaginée par Lovecraft (et qui à jamais dort) n’est visible que dans 1 seule salle !!!
Top 10 2008 The Dark Knight 489,1 millions Iron Man 317,4 millions Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal 315,2 millions Hancock 226,3 millions Wall-e 216,1 millions Kung fu Panda 212,6 millions Horton hears a who 154,3 millions Sex and The City 152,1 millions Le prince Caspian 141,3 millions L'incroyable Hulk 134,3 millions
Le 22 août 2008, la Warner Bros a décidé de redémarrer la franchise Superman, jugeant que Superman Returns ne les avaient pas
convaincus.
Avec une franchise qui va repartir de zéro, il y a de grandes chances qu'un nouvel acteur vienne remplacer Brandon Routh dans
le rôle de Superman.
Alors que depuis 1950 et George Reeves, chaque période avait eu son Superman, aujourd'hui, pour la première fois, cela
pourrait changer.
Beaucoup considèrent Brandon Routh comme le successeur de Christopher Reeve.
Nous ne pouvons rester les bras croisés !
Si vous aussi, vous pensez que Brandon Routh doit reprendre son rôle dans le prochain film Superman, alors signez au plus vite
cette pétition et parlez-en autour de vous.
Sachez que même si cette action se révèle inefficace aux yeux de la Warner, nous aurons fait entendre notre voix.
Cette pétition sera envoyée par lettre recommandée au siège de la Warner aux États-Unis ainsi qu'à son siège français.
Le pitch : le gardien d'une résidence de Philadelphie découvre une "nymphe" dans la piscine. L'étrange jeune femme est en mission. Mais laquelle ? A lui de le
découvrir.
Les visiteurs de SOI savent que j'ai un faible pour M.Night Shyamalan. Tous ces films, y compris Le Village ,
m'inspirent et certains ont même été des repères spirituelles pour moi. D'où un sentiment parfois mitigé à la vision de La jeune fille de l'eau, le cinéaste indo-américain ayant visiblement mal
encaissé le clash avec Buena Vista.
Attention, je dis parfois. Car le film peut tour à tour vous émerveiller (la mise en scène est absolument
époustouflante, d'une grande douceur et la direction d'acteur donne le vertige tant elle est maîtrisée) puis vous irriter (certains scènes sont incongrues et quelques personnages sont indignes du
maître).
Commençons par le négatif . Le film commence par un petit cartoon bien trop explicatif. Est ce une volonté de la
Warner , sans doute désorientée par le métrage , de vouloir tout expliquer ? Toujours est-il qu'une énorme partie de l'intrigue est ainsi déflorée. Les surprises n'en sont donc plus, bien au
contraire, et le film perd tout son suspens !! Un comble pour un cinéaste qui a bâti sa carrière sur des scripts hors pairs et bourrés de surprises !!
Autre source d'agacement (mais aussi de réjouissance, ce qui être paradoxal), le recours à un conte qui permet de
faire avancer le héros. Que cet argument narratif soit utilisé une fois (quand le héros demande à une des locataires si elle connaît un des mots qu'a prononcé la nymphe , par exemple) , passe
encore. Mais ce gymnick est utilisé plusieurs fois dans le film. Qu'est ce qui aurait empêché le gardien de faire ses propres recherches, découvrant alors par lui même la vérité ? Mais si l'on
considère que le film est une réflexion sur le mythe, alors il devient logique que ce soit par le biais de la parole , qui plus est traduite, que l'histoire avance.
Enfin, certains personnages sont inaboutis. Même le traumatisme du héros n'est pas exploité de manière optimale.
Le pompon revient à un critique de cinéma (?) que Shyamalan expédie dans une scène , certes très bien écrite , mais hors de propos. On a d'ailleurs l'impression que le cinéaste se venge. A
brasser trop de résidents, Shyamalan prend le risque d'en effleurer. Et tombe parfois dans le trop juste, tout en évitant le cliché. Pas de bimbo, pas de fier à bras mais une galerie attachante
de personnages qu'on ne voit rarement dans des films : une maman chinoise , un bodybuiler un peu neuneu, une équipe de jeunes grassouillettes, un écrivain en devenir qui vit avec sa soeur... une
galerie peu typée, et qui aurait gagné à être plus étoffée.
Mais ces points négatifs ne résistent pas à ceux positifs du film . La jeune fille de l'eau a pour lui un scénario
original qui n'est ni une séquelle, ni une adaptation. Shyamalan s'est sans doute inspiré d'un conte (mais lequel) ? ou de plusieurs pour nous offrir une relecture de la fantasy. Après avoir
exploré la peur dans Signs puis la manipulation dans Le village, le cinéaste s'interesse à la construction d'un mythe. Son script est incroyablement abouti et ce , malgré les facilités citées
plus hauts.
De plus, à la manière d'un McTierman, Shyamalan ose interroger sa propre vision du cinéma et casser le mythe de la
progression du récit. Ici, ce sont les acteurs qui font avancer l'histoire et non des péripéties quelconques. On sent d'ailleurs un immense respect dans la légende racontée par la maman chinoise.
Et cette maman, c'est tout simplement le scénariste expliquant à un réalisateur où il veut en venir. La subtilité de la chose peut parfois être trop soulignée mais il est clair que La jeune fille
de l'eau n'est pas qu'un essai sur le mythe.
Certes, on peut parfois se demander où il veut en venir : film d'épouvante ? conte de fée ? satire sociale ? Sans
doute tout cela à la fois. Mais cela serait aussi mettre de côté la puissance comique du film. Car La jeune fille de l'eau recèle plusieurs scènes de pure comédie, souvent impeccablement réussies
et d'une grande rigueur niveau mise en scène . Pas de gags idiots mais l'irruption du fantastique dans des vies mornes tire irrésistiblement vers le côté drôle des individus obligés de faire ce
qu'ils n'ont pas l'habitude de faire. c'est sans doute ce mélange des genres qui met mal à l'aise une partie du (maigre) public. On a vraiment affaire à un OVNI, un film n'obéissant à aucune
règle, bien au contraire. Shymalan n'est toujours pas dans le moule d'Hollywood et ses budgets restent raisonnable. On peut même dire qu'il reste un des derniers auteurs d'arts et d'essai de Los
Angeles à oser voir les choses en grand.
Il est aidé par des acteurs franchement étonnant. Passons rapidement sur Bryce Dallas Howard, dont le rôle
quasi-muet permet de tout faire passer par son étrange regard. Sa beauté (à peine voilée par une pudique chemise) illumine également toutes les scènes où elle apparaît. Sa fragilité , enfin, bien
loin des personnages stéréotypés que l'on voit dans les films actuels, démontre que l'icône féminine de la grande époque holywoodienne n'a pas dit son dernier mot. Ici , aucun effet de mode qui
gangrène les films fantastique style femme forte et cie. La nymphe est et reste un personnage mystérieux, éthéré, fascinant.
Face à elle, Paul Giamatti joue à la perfection l'homme ordinaire confronté à l'extra-ordinaire. Shyamalan a su
tirer de lui ce qu'il avait su tirer de Bruce Willis ou Mel Gibson. Mais son statut de non-star renforce encore l'identification. Giamatti est un homme normal, un spectateur lambda dans le film
qui ne devient qu'acteur de l'histoire que par intermittence. Il cherche d'ailleurs sans arrêt à déléguer ses responsabilités aux autres.
Enfin, le réalisateur se met encore en scène et prouve qu'il a envie de jouer, que ce n'est pas un caprice de
metteur en scène. Ce qui pouvait passer pour un clin d'oeil à Hitchcok (dont l'admiration que lui porte Shyamalan est bien connue) est en passe de devenir un vrai désir de jouer. Et comme il est
aussi bon acteur que directeur de film....
Il ne faudrait pas que cet échec relatif ne détourne le réalisateur de son but : faire des films
intelligents et originaux dans un monde où la rentabilité à court terme est érigé en veau d'or.
La jeune fille de l'eau est un film déroutant, parfois décevant, souvent brillant, sans doute incompris. Une
oeuvre que la vidéo devrait remettre à sa juste place et lui rendre sa juste valeur.
On attendait le remake de La course de la mort de l'an 2000 mais c'est la comédie The House
Bunny qui a pris la tête du BO vendredi soir avec 5,9 millions.
Prévisions : 15-17 millions.
Death Race ne démarre qu'à la 3e place, malgré la présence de Jason Staham, et un score de 4,6
millions.
Tropic Thunder passe à la 2e place (cumul 54,3 millions) et Dark Knight glisse à la 4e avec un
total de 481,8 millions. Le film ne perd que 41% d'entrées alors que The Clone Wars plonge de 75% !!
Finalement , le film de Ben Stiller est resté en tête avec 16,1 millions et un cumul de 65 au total.
The House Bunny bat Death Race par 15,1 contre 12,9 millions.
Dark Knight ? 489 millions aux compteurs. La barre des 500 millions sera franchi avant la fin du mois d'août.