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Assaut

Publié le par David Martin

Le pitch : Un commissariat est assiégé par une horde de voyous après qu'un homme s'y soit réfugié. Ce dernier vient d'abattre le meurtrier de sa fille. Rapidement, l'un des policiers devra faire équipe avec un truand pour défendre son commissariat.

En 1976, John Carpenter est un tout jeune cinéaste. Son seul titre de gloire est Dark Star, un film qu'il a tourné sur 5 ans avec Dan O Bannon et qui a été financé par à coup. Mais Carpenter a déjà le talent dans la peau.Son film d'étudiant La résurrection de Bronco Belly a été nominé à l'Oscar. Fasciné par les westerns, il rêve de tourner de nouvelles versions de Rio Bravo, le film mythique d'Howard Hawks. Mais la mode n'est plus aux shérifs et aux grands espaces. Qu'à cela ne tienne, Assaut sera un western urbain, un déguisement des grands mythes de l'ouest : le fort assiégé, les Indiens, le courage des pionniers. L'arrivée de la cavalerie, le tout dans un univers clos et carcéral.

Si Assaut fut un échec public (bien que n'ayant pas coûté bien cher. de toute façon, Carpenter se rattrapera avec Halloween et Fog), il a progressivement acquis une aura culte dans le monde et a servi de base au mythe du réalisateur. Tous les aspects de son travail sont déjà là : musique électronique et répétitive, longue exposition des personnages, plans séquences fabuleux (un aspect qu'il abandonnera au milieu des années 90 pour un montage plus cut) où la caméra semble survoler l'action, cinémascope impeccable (le dvd français est hélas légèrement recadré) et composition des plans exceptionnelle. Mais surtout , une certaine attirance pour les anti-héros, les repris de justice, les salauds au grand coeur. Le premier personnage carpentien se nomme Napoleon Wilson, un condamné à mort qui, sans hésiter, se rangera du côté des policiers assiégés. Sans doute parce qu'il a compris qu'il y avait sans doute pire que lui. Cette idée sera reprise dans des dizaines de films. Citons Une nuit en Enfer où les deux frères se rendent compte que les vampires sont pire qu'eux. Autre constance du héros carpentier : l'utilisation d'une phrase fétiche. Pour Wilson, c'est "T'as pas un clope". Ce gimmick aussi donnera naissance à des dizaines de personnages, tant au cinéma que dans les comics books.

Assaut, film fondateur ? Oui et non. Oui car c'est la base de la filmo de Carpenter. À partir de là, tout est dit et le réalisateur déclinera les caractéristiques d'Assaut tout au long de sa carrière, ne s'en éloignant que rarement (Starman ou L'antre de la Folie par exemple). La violence du film n'est présente que dans quelques scènes (le meurtre du glacier puis de la fillette, très graphique, le mitraillage du commissariat, l'assaut final) mais leur force rejaillit sur tout le métrage laissant une impression de violence. Une idée que Cameron saura reprendre à son compte. Tout au long de sa carrière, Carpenter saura faire exploser son film au bon moment. Halloween ne contient que 3 meurtres devant la caméra. Et pourtant, on jurerait que le film est hyper sanglant. Impossible de ne pas y penser en voyant qu'Alien adopte une structure similaire, faite de longues expositions ponctuées par de violentes poussées sanglantes. Même The Thing ne contient pas tant que cela de scènes chocs. Mais elles sont situées à des moments clés et surprennent le spectateur.

Assaut est la matrice de Carpenter car tous ses thèmes y sont : amitié forgée dans le drame, refus d'un happy end trop évident (Fog, The Thing, Invasion Los Angeles), utilisation de l'anti-héros (Snake, incarnation ultime et reflet dans l'ombre de l'âme de Carpenter mais aussi  James Wood dans Vampires) , relation love/hate avec l'Amérique. Carpenter ne peut s'empécher de critiquer son pays, mais en même temps , on sait qu'il l'adore et qu'il ne pourrait vivre ailleurs. Il se définit d'ailleurs comme un capitaliste. Carpenter aime les USA, mais désapprouve leur politique. Réalisateur engagé, Assaut est pourtant un film de droite : l'ordre reste à la loi et les jeunes sont montrés comme des êtres dangereux. Tous les héros ont plus de 30 ou 40 ans. 25 ans plus tard, Carpenter fera le remake d’Assaut avec Ghosts of Mars et force est de noter que la donne n'a pas vraiment changé. Les héros sont du côté de la loi (même si Carpenter la critique nettement plus alors que l'on sentait le respect du policeman dans Assaut) et les ennemis sont grimés et piercés comme des jeunes gens. Entre les deux, le cinéaste aura été plus du côté de l'opposition, mais on ne peut pas vraiment parler de gauchisme comme certains journalistes l'ont fait. Carpenter est à la fois démocrate et républicain. Même un film très frondeur comme Vampire décrit une milice qui croit fermement en dieu. Et Vampire se termine par un jeune prêtre qui dit, en montrant son crucifix "Il ne nous a jamais quitté". À cela, James Wood répond en souriant "si tu le dis, Padre". Plus de cynisme dans sa voix (James Wood est, par ailleurs, un pilier du parti Républicain et un fervent partisan de la peine de mort).

On a donc bien, avec Assaut, le Carpenter conservateur qui s'oppose au Carpenter anar de NY 97, Invasion LA ou LA 2013. Et c'est une excellente chose de voir qu'un homme de conviction évolue, se renie, revient en arrière, repart au combat...

Mais Assaut est aussi un film profondément classique. Il ne révolutionne pas le cinéma par sa forme. Il n'est pas fondateur d'autre chose que Carpenter (ce qui n'est déjà pas si mal). Le cinéaste a appris le cinéma à l'école, il a appliqué des exercices, fait ses gammes... De même qu'une initiation au piano classique laisse des traces chez un musicien, un apprentissage du cinéma dans un cadre strict ne permet pas forcément la révolution. D'autres étudiants en cinéma comme Lucas ou Spielberg se sont efforcés de garder l'essence d'un cinéma classique, d'un cadrage normal, d'un montage logique. En 1976, le cinéma n'est pas encore investi par des gens issus de la pub ou du clip. Ce sont les Scott, les Bay, les Bruckeimer qui vont modifier la donne, pour le meilleur mais aussi pour le pire. Carpenter, lui, se fout de la mode. Il sait qu'il n'y a qu'un angle de vue : le bon ! Il va même jusqu'à refuser de filmer sous plusieurs angles, afin de ne pas se couvrir et d'obliger le montage à rester ce qu'il avait en tête dès le début.

Assaut donne ainsi l'illusion d'avoir été tourné par John Ford ou Howard Hawks. Remplacez le policeman par John Wayne et le commissariat par le bureau du Shérif et vous obtenez Rio Bravo. Assaut n'est pas une révolution esthétique, la caméra n'est pas montée sur ressort, la pop music n'inonde pas le métrage, aucun filtre sur les caméras. Assaut reste classique dans sa forme et cela le rend indémodable.

Mais pas sur le fond. Carpenter reprend l'idée du film urbain, présent dans le cinéma US depuis les années 40 mais revenu en force depuis le début des 70's. Les Dirty Harry, les Flic Ricanant, les Chinatown, les French Connection et autres sont à la base d'Assaut. Mais Carpenter va innover en y plongeant directement les règles du western et plus celle du polar. En clair, il prend un cadre ultra-connu, mais le déguise en polar. Le résultat est alors une détonation, un film tellement en avance sur son temps que le public le ne comprend pas. Il faudra des années pour qu'il soit reconnu à sa juste valeur. Et des années durant, il restera invisible, lointain souvenir d'une vision en VHS. Assaut ne passe jamais à la télé, n'a jamais été édité en LD Pal, et même son double DVD est un peu décevant (recadrage). Pire, le film a été tronqué en France depuis 1976 : le pacte de sang et le meurtre frontal de la gamine qui voit son cornet de glace se répandre sur sa poitrine tandis que son sang jaillit vers le spectateur. Une scène choc comme Carpenter les aime : déstabilisante, glaciale et ... efficace.

Aujourd’hui, le double DVD malgré ce recadrage (pas énorme) contient enfin la version non censurée. Et les suppléments sont intéressants. À l’heure où son remake, très orienté action, réalisé par un français, n'arrive pas à s'imposer outre-Atlantique, il est temps de redécouvrir l'oeuvre fondatrice d'un cinéaste.

Le double DVD contient le film (légèrement recadré) en VOST et VF. C'est bien sûr la VOST qu'il faut choisir. Le film est présenté en version intégrale. Le deuxième disque contient une excellente interview de Christophe Gans, un excellent entretien avec Carpenter, et, surprise, une émission de télé française consacré à John Carpenter. Sa carrière y est survolée, peut être un peu vite, mais c'est une bonne introduction au cinéaste. Cerise sur le gâteau, ce double DVD est à 9,99. En attendant une nouvelle édition pour la sortie vidéo du remake, voilà une bonne occasion de (re) découvrir ce classique.

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Le Parrain

Publié le par David Martin

Le Parrain commence par le visage d’un homme qui raconte ses problèmes à un autre personnage hors champ et se termine par le visage d’une femme sur laquelle on referme une porte. Elle a tout juste le temps de comprendre que son mari n’est pas forcément celui qu’elle connaissait.


Entre ces deux scènes, 160 minutes d’un chef d’œuvre absolu, qui plaça Francis Ford Coppola au Panthéon des réalisateurs pour toute la durée des seventies.

Revoir Le Parrain en 2008, ce n’est pas seulement revoir Al Pacino tout jeunot, ou le très grand Marlon Brando, ou James Caan sans ride, ou Robert Duvall avec des cheveux, c’est surtout se replonger dans une saga quasi intemporelle (même si ancrée dans une époque) ,  une tragédie digne de l’Antiquité, où un homme qui règne de manière invisible va voir son monde changer, va voir un de ses fils mourir tandis que le cadet reprendra son flambeau mais de manière bien plus brutale.

Le Parrain, c’est bien plus qu’une histoire de Mafia, de gangster, c’est une vision d’une Amérique finalement peu connue, celle où l’on achète la paix sociale et où l’on règle ses comptes dans le sang. Vito Corléone règne sur les politiciens, sur les syndicats, le jeu, la prostitution. Mais il reste un sicilien attaché à Dieu et à la famille. Il dirige un monde entier derrière son bureau, où ne pénètre pas la lumière, il tisse une toile dans laquelle s’engluent amis et ennemis.

Mais Don Corléone n’a pas prévu que les choses changeraient, que la drogue apporterait la trahison et la violence. Il n’a pas prévu que son fils choisi pour lui succéder se ferait avoir par son impatience et que ce cadet, si aimé et élevé loin de tout ce « business » deviendrait finalement l’arme de sa rédemption.

Adaptant un roman quelque peu longuet de Mario Puzo (je le sais, je l’ai lu) , Coppola  décline astucieusement son film en 3 parties.

La première, la plus courte, présente la famille Corléone, ses membres, ses méthodes d’intimidation (la scène de la tête coupée du cheval) et insiste sur la toute puissance du Parrain, un homme à qui personne ne résiste, à qui l’on ne dit pas « non ». Mélangeant les scènes de fêtes familiales avec celles où le Don reçoit ses obligés, le réalisateur montre la toute puissance d’un homme qui fait la pluie et le beau temps avec une apparente facilité. Par petite touche, le spectateur comprend quelles sont les méthodes de cet homme, découvre ses 3 fils, si différents, et sa fille. Le film ressemblerait presque à une biopic un peu particulière.

Puis arrive Solozo, un truand turc qui veut introduire la drogue à grande échelle. Le film bascule alors dans un thriller un  peu plus classique avec ses trahisons, ses retournements de situations, ses coups de théâtre. Vito Corléone, gravement blessé, laisse la place à l’écran à ses deux fils. Sonny devient alors le centre du film mais petit à petit, c’est Michael (Al Pacino sans doute dans son plus grand rôle) qui va s’imposer. Cette partie s’achève avec le séjour de Michael en Sicile et le drame qui va s’y jouer, achevant de transformer le jeune soldat idéaliste en un truand impitoyable. Michael, que son père voulait préserver des affaires de la famille, en faire un politicien honnête mais au service des Corléone, va devenir le seul espoir de Vito. Le meurtre de Sonny, l’héritier promis, trahi par son beau-frère mais aussi par sa propre témérité, va mettre à bas ce que Vito avait prévu. Et c’est aussi la vision de son père agonisant qui va lancer Michael dans cette vendetta et qui va lui donner le respect nécessaire pour régner sur la famille. Cette partie s’achève avec le séjour de Michael en Sicile et le drame qui va s’y jouer, achevant de transformer le jeune soldat idéaliste en un truand impitoyable. Le meurtre de sa femme sicilienne va alors lui faire comprendre que l’on ne peut pas se cacher, que l’on ne peut pas faire marche arrière.

Commence alors la troisième partie de l’histoire où Vito Corléone s’efface complètement et où Michael prend alors totalement le contrôle de l’histoire, de la famille et du film. La mort de son père intervient après que ce dernier lui ait laissé les rênes , tout en le mettant en garde contre ses ennemis.

Ainsi, l’audacieux parallèle où, baptisant son neveu, il renonce à la violence tout en massacrant ses ennemis, permet de démontrer que le parrain est devenu une personne froide, qui ne règne plus pas l’échange de service, mais bel et bien par la violence.

Exemple rare d’une adaptation littéraire qui transcende son matériel d’origine, Le Parrain est plus l’histoire d’une ascension que celle d’une chute. Mais les germes de la désagrégation de l’Empire Corléone sont déjà en germe : là où le père s’attachait les hommes, le fils se fait redouter. Et l’on sait bien que la fidélité acquise par la peur n’est jamais la plus solide.

La mise en scène de Coppola annonce déjà la démesure d’Apocalypse Now : figurants par centaines, décors innombrables, violence baroque, montage percutant. Une certaine idée d’un cinéma adulte qui remporta alors un succès considérable en Amérique du Nord et sur toute la planète.

En réalisant Le Parrain, Coppola a certes inauguré l’une des saga les plus populaires du cinéma, mais surtout, il a donné au film dit de « maffia » ses lettres de noblesses. N’a-t-on pas parlé de American Gangster comme d’un « Parrain » black

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Shia Labeouf enfonce le clou !!

Publié le par David Martin

Fort des succès de Paranoiak, Transformers et Indy 4, le jeune acteur Shia Labeouf va enfoncer le clou ce week end avec Eagle Eye, une coproduction Paramount/Dreamworks qui a ouvert vendredi à 9,7 millions, et ce malgré la diffusion du premier débat télé Obama/McCain !!

Si les chiffres tiennent, Eagle Eye pourrait terminer le week end avec 27 millions et deviendrait la plus grosse ouverture pour un mois de septembre. 

Diane Lane et Richard Gere, de nouveau réunins dans Nights in Rodance, font moitié moins bien avec 4,7 millions. Prévisions ? entre 13 et 15 millions.

Par contre, c'est plutôt mauvais pour Spike Lee et son Miracle at St Anna : seulement 1 million de dollars de recette dans 1185 cinémas. Il se fait battre par Fireproof  qui engrange 2,3 millions dans 839 cinémas.

Au final, dimanche soir, Eagle Eye obtient 29,2 millions de dollars (pour un budget de 80), Nights in Rodanthe 13,5 , Fireproof 6,5 (pour un budget de 500 000 $ !!!!) . Miracle at St Anna n'a pas du tout convaincu et se plante à la 9e place avec 3,5 millions (pour un budget de 45)

Tous les détails mercredi matin. 

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Adieu Monsieur Newman !!

Publié le par David Martin

Décidément, 2008 est bien cruelle pour nos légendes.  Après Charlon Heston, Paul Newman, l'immense acteur d'Exodus, Luke la main froide, La tour infernale, L'arnaqueur, La couleur de l'Argent, Butch Kassidy et le Kid s'en est allé tourner du côté du Paradis.

Ajoutons Les sentiers de la Perdition , Une bouteille à la mer, Le Gaucher, Quintet, Le Policeman... toute une série de films qui ont bercé ma jeunesse et ma vie d'adulte.

Newman, c'est non seulement l'élégance fait acteur, c'est aussi un homme de conviction et qui refusait toute frime, ne fréquentait pas le milieu d'Hollywood. Son humour était légendaire. Quand on l'interrogeait sur la solidité de son mariage, il répliquait "Pourquoi irais-je manger du hachis ailleurs, quand j'ai du steack dans mon frigo" !!

Né en 1925, d'un père allemand et israélite et d'une mère hongroise, dans l'Ohio, Newman a fait des études de sciences, puis servi dans l'armée durant la guerre 39-45 avant d'intégrer l'université de Yale, en art dramatique !!

Le cinéma n'était pas sa seule passion. En 1979, il finissait 2e des 24 heures du Mans et il est toujours copropriétiaire d'une équipe automobile qui court à Indianapolis. Ironie du sort, son dernier rôle aura été l'une des voix de Cars.

Paul Newman a reçu 3 Oscars , en 86 pour l'ensemble de sa carrière, en 87 pour La couleur de l'argent et en 94 pour ses actions humanitaires (qui ont permis des dons de 200 millions de dollars).

"Ci-gît Paul Newman. Sa carrière d'acteur prit fin lorsque ses yeux bleus devinrent bruns". C'est parait-il, l'épitaphe qu'il s'est lui même composé.

Adieu Monsieur Newman, vous nous manquez déjà .

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Parlez moi de la pluie prépare un automne français.

Publié le par David Martin

Deux nouveautés se partagent les faveurs du public, mais c’est la Française qui a largement pris le pas sur sa concurrente américaine.

Avec 414 296 entrées, Parlez- moi de la pluie montre qu’Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri sont toujours aussi populaires. Aidé par Djamel, le couple a très facilement pris la première place du top et permet au cinéma français de revenir sur le devant de la scène, anticipant le futur triomphe d’Entre les murs et Faubourg 36.

J’avoue ne pas vraiment être un fan du couple et je trouve que Jaoui n’a pas vraiment de talent de réalisatrice. Mais je ne suis pas le public et le public pense différemment de moi. Tant mieux donc pour la diversité.

L’histoire, comme souvent, mélange vie de tous les jours (une femme vient aide sa sœur à ranger la maison de leur mère, décédée il y a un an), politique (l’héroïne est une toute jeune élue) et préoccupations un peu bobos (Bacri et Djamel réalisent des documentaires, métier plutôt « rive gauche »). Bien sûr, tout ce petit monde va se rencontrer, s’aimer, s’éloigner… On ne change pas une recette qui gagne.

La deuxième nouveauté, Coup de foudre à Rhodes Island (pour info, le titre US est Dan dans la vraie vie !!) a fait nettement moins bien : juste 134 661 spectateurs et ce, malgré la présence de Juliette Binoche. Steve Carell échoue en France pour la deuxième fois en deux semaines après Max la Menace. Il faut dire que le pitch sent vraiment le réchauffé avec un homme qui s’éprend d’une jeune Française en ignorant qu’elle est déjà fiancée à son frère cadet.

Le reste du top est constitué de films en continuité.

Mamma Mia glisse à la 2e place et accuse une perte de 49% pour porter son cumul à 883 618 spectateurs.Million assuré pour Meryl Streep et Pierce Brosnan mais rien à voir avec le triomphe US.

Deuxième semaine aussi plutôt morose pour Mirrors (-52% et un cumul de 400 543 entrées) et Max la Menace (-53% et 321 267 de cumul).

Dark Knight quitte le top 5 et passe sous la barre des 100 000 entrées semaines. Avec 2 914 360 spectateurs, le caped crusader obtiendra ses 3 millions mais guère plus.

À la 7e place, Comme les autres marque le pas en 3e semaine et cumule 461 844 entrées.

Grosse baisse aussi pour Wall-E et ses 2 880 776 spectateurs. Là aussi, les 3 millions restent possibles mais pas avant deux ou trois semaines.

Le premier jour du reste de ta vie baisse pour la première fois, mais passe le million : 1 047 670 spectateurs pour un film que peu de monde attendait.

Enfin, Babylon AD clôt le top avec 874 446 entrées.

Ce mercredi, Faubourg 36 a pris le pas sur Entre les murs, mais, et les pros vous le martèleront, la Palme d’Or a moins de copies donc en fait c’est elle qui est première, nananère !!!

TOP 2008
Bienvenue chez les Ch'tis    20 222 813    entrées

Astérix aux Jeux Olympiques    6 727 742    entrées
Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal    4 161 616    entrées
Kung Fu Panda    3 111 611    entrées
Hancock    3 009 401    entrées
Le prince Caspian    2 978 722    entrées
Dark Knight    2 914 360    entrées
Wall E    2 880 776    entrées
Disco    2 421 129    entrées
Enfin Veuve    2 185 750    entrées

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Faubourg 36 passe devant Entre les murs

Publié le par David Martin

Le matraquage médiatique n'aura pas suffi, ni même la "préférence" de la presse pour la Palme d'Or du festival du Camescope de Cannes... euh, du Festival de Cannes : après des meilleures séances sur Paris pour Entre les Murs, Faubourg 36 le nouveau film de Christophe Barratier passe en tête pour son premier jour d'exploitation France.

Hé, oui, une fois de plus les journalistes ont oublié que la France ne se limitait pas qu'à Paris. La Province existe aussi et c'est elle qui fait le succès des films. Les Ch'tis auraient-ils cartonné sans le Nord ?

Faubourg 36 avait le malheur d'être le successeur d'un énorme succès surprise. Logique que désormais, l'état de grâce soit terminé pour son réalisateur.

Entre les Murs a le bonheur (pour lui) de représenter l'école comme l'imaginent certains bobos et une bonne partie de la presse, avec un prof vachement cool et des élèves qui parlent djeunes (logique) mais qui sont vachement sympas aussi derrière leur attitude. Logique donc que l'on en ait énormément parlé dans la presse écrite et audiovisuel !!

Attention, même si un film comme Entre les murs m'insupporte (les extraits que j'ai pu en voir lors d'une conférence pédagogique ne m'ont vraiment pas plus, tant sur le fond que sur la forme) , je ne me réjouirais aucunement de son échec s'il devait en avoir un  (ce ne sera pas le cas) mais je déteste de plus en plus cette manie toute parisienne de snober une forme de cinéma populaire . Bon sang, il y a de la place pour tous.

Mais cela, la presse n'a pas envie de le comprendre.

Rendez vous mercredi prochain pour les résultats finaux.  

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Lakeview Terrace en tête

Publié le par David Martin

Encore un week-end où les nouveautés prennent provisoirement le pouvoir mais dans une proportion moindre que la semaine dernière, ne cumulant que 36 millions de dollars à elles quatre !!

Lakeview Terrace permet à Samuel L.Jackson d’obtenir une nouvelle place de numéro 1 avec 15 millions de dollars de recettes pour son premier week-end. L’acteur y joue un vieux policier qui terrorise un couple interracial !! Thème sulfureux, critiques plutôt positives, public diversifié, 2400 cinémas : le film possédait pas mal d’atouts et les a bien utilisés. Reste maintenant le plus dur à faire : durer !!

Après le thriller, la comédie romantique. My Best Friend’s girl, avec Dane Cook (actuellement à l’affiche dans Coup de Foudre à Rodhes Island) démarre à la 3e place avec 8,3 millions. C’est largement moins que les précédents films de l’actrice Employee of the Month et Good Luck Chuck. Le pitch fait dans le classique : un homme se voit larguer par sa fiancée, il demande à son meilleur ami de l’aider. Celui-ci a, comme boulot, de séduire des femmes, de se montrer odieux avec elles afin qu’elles comprennent que leur ancien petit ami n’était pas si ma. Mais surprise, le copain va tomber amoureux de la fille, d’où le titre. Le film ne sortira qu’en France qu’en mars 2009.

Il y en avait vraiment pour tous les goûts ce week-end. À la 4e place, on trouve Igor, un film d’animation produit par la MGM. Mais avec 7,8 millions, on est très loin des ouvertures faramineuses de ce type de film. Dommage car cette variation sur Frankenstein (Un bossu cherche à devenir un inventeur de premier plan, après la mort de son diabolique maître) semble disposer d’un script original. Le film sort en décembre chez nous.

Enfin, dernière nouveauté, Ghost Town, une comédie avec Ricky Gervais ouvre avec 5 millions à la 8e place. Le film produit par Dreamworks raconte l’histoire d’un dentiste qui peut voir les esprits des morts. Tea Léoni est également de la partie. Ghost Town n’est sorti que dans 1500 cinémas.

Tous les films sortis la semaine dernière baissent de manière importante, excepté Burn After Reading, le film des frères Cohen qui ne perd que 40% de ses entrées. Avec 36,1 millions en 10 jours , Burn peut espérer doubler la mise d’ici à fin de son exploitation.

C’est moins bien pour Righteous Kill qui plonge de 54% pour un cumul de 28,5 millions. Le duo Pacino/De Niro ne nous refera pas le score de Heat.

Chute importante aussi pour Tyler Perry : -58% pour The Family That Preys et un total de 28,1 millions. Au final, le film devrait atteindre 40 millions, ce qui en ferait le score le plus faible de son réalisateur.

Enfin, The Women perd aussi la moitié de ses entrées pour un total de 19,3 millions.

À la 9e place, Dark Knight continue d’engranger des dollars : un cumul de 521 millions qui se double d’un total à l’international de 978 millions. Le triomphe est absolu pour les frères Nolan.

Enfin, The House Bunny ferme la marche avec 45,58 millions, soit quasiment le double de son budget.

Au final, un Bo encore un peu pâlichon et qui attend toujours une grosse locomotive. Cela ne saurait tarder mais il est temps qu’un certain 007 viennent mettre un peu de punch dans tout cela ou alors Eagle Eye avec Shia Labeouf et qui viendra la semaine prochaine.

Top 10 2008
The Dark Knight    521,8    millions
Iron Man    318,2    millions
Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal    316,6    millions
Hancock    227,9    millions
Wall-e    220,5    millions
Kung fu Panda    214,9    millions
Horton hears a who    154,5    millions
Sex and The City    152,5    millions
Le prince Caspian    141,5    millions
Mamma Mia    141,1    millions

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Apocalypse Now - Redux

Publié le par David Martin

La rumeur courait depuis longtemps : Coppola remonterait l'un de ses chef d'oeuvre , le mythique Apocalypse Now. Début mai, la rumeur s'est concrétisée et Cannes a pu revivre, 22 après, la vision dantesque de l'opéra guerrier de Milius et Coppola. Agrémenté de 53 minutes, doté d'un son entièrement remixé, Apocalypse Now est de nouveau visible sur grand écran et c'est une grande nouvelle.

Tout d'abord, toute une génération de cinéphiles ne connait Apocalypse Now que par le biais de la vidéo (VHS, télé, Laserdisc) , le plus souvent en pan&scan. Rien que le fait de redécouvrir ce classique en salle est un événement en soi. A l'heure du spectacle consensuel , il est bon de voir qu'il fut un temps où la vision avait droit de cité. Que la conception du film fut ou non un maelstrom de folie n'a finalement que peu d'importance. La seule folie présente c'est celle de Coppola. Le maître barbu a quelque peu terni son image ses derniers temps mais il est clair qu'il a été un des chantres de la démesure qu'Hollywood adule et déteste à la fois. Sa vision du Vietnam peut irriter , dérouter , choquer voire écoeurer, il n'en reste pas moins qu'il livre frontalement ses idées, sa vision, sa folie sur pellicule.

Mais outre le fait de revoir (enfin) Apocalypse sur grand écran, qu'apporte vraiment cette nouvelle version ? Cameron écrivit un jour (à propos de la restauration d'Abyss) que souvent les mythiques scènes coupées ne présentaient que peu d'intérêt. Dans cette version Redux , les 53 minutes rajoutées ne sont pas superflues car jamais elle n'altère le récit. Elle le ralentisse un peu (la longue mais belle scène de la plantation française) mais elle ne trahisse pas le message. A l'inverse de L'exorciste, ou Friedkin modifie l'essence du métrage, ce Redux remet Apocalypse Now dans tout sa lumière et plonge encore plus dans l'esprit de Martin Sheen. Enfin, le remixage du son rend encore plus grâce à l'environnement sonore , à la musique , aux Doors... Il n'y a pas ici de plan numériques, de bidouillages rien que de la pellicule écartée qui retrouve enfin sa place. 3H17 donc de pur bonheur cinématographique que l'on ne voit pas passer.

De ce métrage, les scènes les plus folles sont toujours présentes : l'attaque des hélicoptères au son de Wagner, les tentatives de surf de Robert Duvall (étrange de le voir avec des cheveux), le show de Bunnies (qui trouve un étrange prolongement quelques minutes plus tard), la découverte du camp de Kurtz... Des images toujours aussi folles, aussi impressionnantes, aussi démesurées. A l'heure des foules numériques, des multiplications de figurants, qui peut encore imaginer une telle mise en scène. Cameron, sans doute !! Spielberg, sûrement !! Mais il est clair que la folie d'une telle entreprise se perd peu à peu. Sans bien sur condamner les nouvelles technologies, on peut être nostalgique d'une époque où pour montrer 1000 gugusses à l'écran, il fallait en prendre 1000.

Mais foin de nostalgie, l'idée même du film est toujours là : le Vietnam fut une guerre de dupe. D'un côté des Américains se battant pour des gens qu'ils ne comprennaient pas (le racisme de certains GIs est clair) et contre un ennemi invisible (il n'y a quasiment aucun gros plan de "Charlie", juste des silhouette ou des voix désincarnées), de l'autre des Nord Vietnamiens tentant de conquérir ce qu'ils considéraient comme leur pays et entre les deux des populations totalement dépassées , prises en otages entre deux folies meurtrières. Au fur et à mesure qu'il remonte la rivière , Willard (prodigieux Martin Sheen) comprend toute l'absurdité de la situation et en vient presque à considérer comme normal le comportement de Kurtz. La folie qui est présente dans tout le métrage change de camp petit à petit mais le grand tour de force de Coppola n'est d'épargner personne, et surtout pas son propre camp. Et quand Kurtz apparaît enfin (Marlon Brando, grandiose), toute la technique du cinéaste se met entièrement au service du personnage. Surgissant de l'ombre , telle une créature fantastique, il fait basculer le film dans quelque chose d'indéfinissable, une sorte de cauchemar éveillé dont la logique disparaît peu à peu.

Redux est donc la conclusion logique d'une aventure commencée il y a 25 ans. Reste que le plus troublant doit être pour les acteurs français dont la très belle Aurore Clément, de se voir revivre à l'écran. Rien que pour ces superbes scènes , Redux était une necessité. Et puis, cela aura permis aux festivaliers de ne pas trop s'ennuyer durant le festival !!

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Le retour de Samuel L.Jackson

Publié le par David Martin

Apparu jeudi dernier dans l'émission de Canal avec Carla Bruni, Samuel Jackson se rappelle à notre souvenir en ouvrant en tête aux USA ce vendredi : 5,1 millions pour Lakeview Terrace, un thriller produit par Sony (qui obtient sa première place depuis Hancock). Prévisions ? sans doute dans les 16 millions.

Les autres nouveautés sont moins vaillantes !!

My best friend's girl, une comédie romantique ouvre à 3,1 millions.

Igor est 3e avec 2,1 millions.

Ghost Town clôt cette petite liste avec 1,5 millions.

Les films de la semaine dernière plonge tous brutalement de 60%, sauf celui des frères Cohen qui ne perd "que" 47%.

Au Final Jackson obtient 15,6 millions, MBFG 8,3  , Igor 8 et Ghost Town 5,1 (mais dans 1500 cinémas).

Burn After reading passe à la 2e place avec 36,4 millions en 10 jours.

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Camping (reprise)

Publié le par David Martin

Allet, j'ai déjà la nostalgie des vacances, avec ce temps déjà froid. Raison de plus de republier cet avis, paru il y a deux ans sur l'ancien SOI.

le pitch : Un chirurgien esthétique se voit contraint de plonger dans un monde impitoyable , celui du camping !!

 
Excellente surprise que ce film. Alors qu'on s'attend à une grosse comédie bien grasse, on découvre une chronique douce amère sur un monde que nous avons tous connu (et que certains, dont votre serviteur, continue à connaître !! Et avec joie) , un vision finalement tendre et des personnages attachants. Camping sent le vécu et se moque gentiment de ces vacances pas comme les autres. Logique, Franc Dubosc a passé ses vacances plus de 33 ans dans des campings. Pas question pour lui de céder à la caricature grossière et insultante mais bel et bien de rendre hommage à son passé.

Camping réussit là où Les Bronzés 3 ont échoué : proposer une série de sketches qui , mis bout à bout, forment le corps d'un récit linéaire et ne pas s'embarrasser d'histoires parallèles inutiles. En reprenant la structure de Jet Set (une personne plongée dans un univers qu'elle ne connaît pas) tout en l'inversant (ici , Gérard Lanvin n'a jamais voulu pénétrer ce monde) , Fabien Onteniente redécouvre un cinéma simple et populaire, loin de la vulgarité sophistiquée de People. Avec des acteurs au diapason, il parvient à faire rire, émouvoir sans jamais franchir la mince ligne qui sépare de la comédie bébête.

La comédie tire sa force des dialogues. La maxime se vérifie ici. Chaque acteur aligne de véritables perles qui font mouche. Ces dialogues remplacent les gags (quasi inexistant) et les grosses ficelles. Certes, on a un peu peur avec les premières scènes de Lanvin dans sa clinique. Mais dès que l'histoire se déplace aux Flots bleus (un vrai camping qui , soit dit en passant , profite à fond du succès du film) , exit les craintes et place à la franche rigolade. Voir Claude Brasseur dire que les 30 bouteilles de Pastis ont englouti un quart du budget l'année d'avant, ce qui l'oblige à utiliser la petite boule est un régal. Autres perles "avec la couilette, je maîtrise la consommation" ou "Chassez le naturiste, il revient au bungalow" !!. Et ne parlons pas de cette scène culte qu'est la négociation avec les nudistes.
Mathilde Seigner , pourtant peu souriante (mais toujours aussi jolie)  , déclame en plein restaurant "Mon mari est un brouteur de minou" et on rit. Tous les acteurs ont droit à leur futur classique. Mention spéciale bien sûr pour Patrick Chirac Alias Frank Dubosc qui obtient les plus belles répliques. Sans en faire de trop (une tare trop présente chez les comiques issus de la télé ou de la radio), ses reflexions "philosophiques"  sur la vie, les femmes , le Benco valent là aussi leur pesant d'or.

Mais une comédie ce sont des personnages. Ici, ils sont sufisamment typés pour qu'on ne les confonde pas mais sans pour autant tomber dans le gros cliché. Ainsi, le vieux couple de campeurs incarné par Claude Brasseur et Mylène Demongeot (que l'on avait redécouvert dans 36, quai des orfèvres) symbolise à lui seul les gens pour qui rien ne doit changer, surtout pas en vacances. Et quand Lanvin leur demande pourquoi ils n'achètent pas une maison dans la coin, Brasseur a cette réponse géniale car véridique "oui, mais on peut aller ailleurs si on veut". Autre couple, celui de Mathilde Seigner. Le réalisateur ne la met pas à son avantage dans ce rôle de femme ternie par la vie, meurtrie par l'infidelité de son mari et qui ne sait plus qui elle est. Là aussi, un tâcheron en aurait fait une folle lubrique. Mais le scénario a le respect (et la pudeur) de lui faire comprendre qu'elle peut pardonner à son mari. Touchante et sincère, Mathilde Seigner est véritablement la lumière de Camping.

 Gérard Lanvin retrouve un rôle comme on aime chez lui : râleur mais finalement généreux. Un personnage que l'on juge antipathique puis sympa puis de nouveau antipathique.... Son personnage ne va pas se fondre dans l'univers du camping comme on aurait pu le penser. Il va même rejeter ses nouveaux amis puis se raviser par l'intermédiaire de sa fille. Son mépris pour les vrais gens va finalement être vaincu par la générosité des campeurs.

 Certes, ils n'ont pas inventé l'eau chaude (on a quand même droit à tous les délires des vacances au camping, avec les fameuses soirées à thèmes, les courses déguisés en canard, les sorties dans les boîtes minables, l'election de Miss Camping et autres délices des 4 étoiles. On a même droit à un caméo de Bernard Montiel, l'ex-présentateur de Vidéo Gag) mais ils ne revendiquent qu'une vie simple. Lanvin va donc devoir abandonner provisoirement sa sophistication mais le film ne se fait jamais démagogique au point de le transformer en campeur. Il traverse l'histoire en râlant, en ne comprenant pas ce qu'il lui arrive et surtout en n'ayant que peu de reconnaissance envers ceux qui l'ont aidés. Et même si ce séjour l'aura transformé, il ne sera pas pour autant un autre homme. Pas de conte de fée à la Jet Set donc mais une véritable chronique de deux hommes seuls qui choississent d'affronter leur solitude différement.

C'est finalement sa fille qui le fera revenir à d'autres sentiments, preuve supplémentaires d'un refus de l'illogisme. C'est par son "camp" que Michel changera quelque peu. Mais jamais il ne comprendra vraiment la chance qu'il lui aura été offerte.

L'autre solitaire c'est Dubosc. On peut le voir comme un niais, un dragueur, un abruti ou un imbécile heureux (il m'a rappelé Bourvil dans certains de ses rôles) mais son personnage est un vrai tendre, un type qui a le coeur sur la main, qui accueille sous sa tente un étranger, allant jusqu'à payer sa part. Il veut que Lanvin fasse partie de son univers sans se rendre compte que ce dernier refuse de quitter le sien. Et même en s'apercevant de la duplicité de Lanvin, il lui pardonnera. Un rôle rare donc dans les comédies où les vrais salauds ne sont pas forcément ceux que l'on pense. Patrick Chirac est un peu le cousin éloigné de François Pignon, version tongue et slip de plage. En plus beauf bien sûr et l'écriture du personnage flirte souvent avec la caricature. Mais Dubosc parvient à rendre attachant cet imbécile (mal)heureux , empétré dans ses contradictions, amoureux de sa femme mais dragueur minable. Rien que le patronyme Chirac résume le personnage : un type qui a raté sa vie mais qui ne veut pas rater ses vacances et qui se complait dans une délicieuse routine.

On pourra me dire que le film n'est qu'une accumulation de clichés sur le camping. C'est vrai mais c'est fait avec tendresse. Alors oui, Camping n'est pas le chef d'oeuvre de l'année. Mais on ne lui demandait pas . Ce n'est qu'un film comique qui est drôle. Et ce n'est pas si courant, par les temps qui court.

NB  : le film est dédié à Jacques Villeret. L'acteur aurait du incarner le rôle tenu par Claude Brasseur (un rôle de composition). Le destin en a voulu autrement. Mais sur son nuage, Villeret doit sûrement être très fier du rôle qui a échu à un de ses amis.

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