Le royaume de Ga'hoole (****)
Le pitch :
enlevé par une société secrète tyrannique, une jeune chouette va réussir à rejoindre les légendaires gardiens de Ga’Hoole afin d’empêcher les « Sangs purs » de dominer le monde des
chouettes.
Franchement, on n’attendant pas Zack Znyder à la réalisation de ce film. Certes, jusqu’à maintenant, il s’est surtout lancé dans la réalisation de remake (Zombie) ou d’adaptations de comics (300, Watchmen) particulièrement adultes ! Ici, il s’attaque au premier livre d’une série à succès, Les gardiens de Ga’Hoole (9 volumes disponibles dans de très belles éditions françaises) mais clairement destinée aux plus jeunes. On peut donc s’étonner de ce choix, mais quand on sait qu’il s’occupait en même temps de Zucker Punch, on a peut-être une explication simple : Znyder a voulu s’offrir une récréation dans une œuvre barrée et brutale !
Si le film s’éloigne assez rapidement du roman, sans en dénaturer la trame (le passage dans le camp des Sangs Purs est beaucoup plus long dans le livre), il en garde la moëlle. Le monde des chouettes n’a pas été anthropomorphé et le réalisme appuyé des animaux en 3D , notamment dans l’expression de leurs yeux participe complètement à la réussite du film.
Car en gardant intact un subtil équilibre entre la fantaisie , le réalisme des animaux (superbe travail sur le plumage) et des décors numériques absolument fantastiques, dotés d’une lumière d’une richesse incroyable, Znyder trace une histoire très classique mais forte. Il est vrai que le roman suivait déjà ce chemin en proposant une trame narrative qui happe rapidement le lecteur. En s’appropriant le thème, le réalisateur de 300 réussit donc avec brio le passage à l’écran des volatiles et de leur combat.
Si on peut regretter que la critique du totalitarisme, très présente dans le livre, soit ici édulcorée du fait d’un passage trop rapide à l’orphelinat, l’accent mis sur les scènes de vol et de bataille permet à la caméra virtuelle de s’en donner à cœur joie. Et l’on ne peut que constater les progrès énormes de l’infographie qui permettent désormais de montrer à l’écran des plumes, de la pluie, du feu, une mer déchaînée, des levers et couchers de soleil dignes du National Géographic, le tout avec une caméra qui virevolte, qui accompagne les oiseaux dans leurs vols, qui plonge avec eux, qui rase le sol, bref un travail incroyable et une démonstration brillante !
Peut-être trop d’ailleurs car certains « tics » de mise en scène de Znyder en deviennent très présent, notamment dans l’utilisation des ralentis. On peut aussi y voir une influence japonaise dans les scènes de combat. Mais globalement, la réalisation est alerte, dynamique et pêchue !
La fin très ouverte appelle évidemment à une suite. Il n’est pas certain qu’elle voit d’ailleurs le jour à cause de résultats mondiaux en demi-teinte. Il est vrai que les livres ne sont pas très connus en Europe. Il est vrai aussi que le film a été sous-estimé lors de sa sortie et n’a pas bénéficié de la promotion nécessaire. Il serait dommage de ne pas retrouver Soren et ses amis dans de nouvelles aventures où les artistes digitaux qui ont œuvré pourraient donner la pleine mesure de leurs talents.