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Menteur, menteur (****)

Publié le par Dave

menteur.jpgLe pitch : alors qu’il s’apprête à plaider une affaire qui pourrait le booster dans sa carrière, un avocat se voit privé du « don » du mensonge pendant 24 heures !

 

En 1997, Jim Carrey est dans une situation délicate ! Alors que ses premiers films (Ace Ventura, The Mask, Batman Forever) ont été des triomphes, voilà qu’il marque le pas : Ace Ventura 2 n’a pas vraiment fonctionné comme le premier tandis que le génial Dijoncté a déçu avec juste 60 millions de recettes. Or, Carrey touche désormais 20 millions de dollars par film et il faut donc être « rentable ». Avec Menteur, menteur il revient à la comédie pure, tout en y insérant une bonne dose de scènes familliales. Du coup, les fans de grimaces et de bons mots parfois vulgaires sont aux anges, ceux qui préfèrent les comédies moins grinçantes sont contents aussi. Pari réussi car, rien qu’aux USA, le film rapporte 180 millions de dollars et Carrey repart du bon pied.

 

Il est vrai que Menteur, menteur est à hurler de rire ! En jouant sur le concept de l’avocat qui ne peut pas mentir, Tom Shadyac (déjà complice de Carrey sur Ace Ventura) multiplie les situations cocasses et hilarantes, comme cette scène où, poussé par sa patronne, Carrey se voit obligé de dire tout haut ce qu’il pense de ses collègues ! La surprise du grand manitou du cabinet juridique se change en franche rigolade, forcément contagieuse et c’est à la fois dans le film et dans la salle qu’on se tord de rire.

 

Idem pour les scènes de tribunal que Shadyac film comme Rob Reiner filmait des Hommes d’honneur, mais en ridiculisant la procédure dès que Carrey ouvre la bouche ! Ses interrogatoires deviennent des tourbillons délirants et tous ses subterfuges tombent à l’eau dès qu’il dit la vérité.

 

Les amateurs de blagues graveleuses ne seront pas en reste, comme lors de ce passage où Carrey avoue à une jeune femme que, si elle est bien acceptée dans le cabinet, c’est grâce à ses « beaux nichons » ! Et je parle ici de blagues softs ! Le comédien joue sur tous les tableaux et remporte la mise. D’autant que dans les scènes plus tendres, notamment avec son fils et son ex-femme (Maura Tierney avant qu’elle ne devienne l’un des piliers d’Urgences), il est là aussi convaincant !

 

Menteur, menteur n’est certes pas un chef d’œuvre mais un franc moment de rigolade que l’on peut voir et revoir sans se lasser ! Chaque vision nous fait découvrir une grimace que l’on n’avait pas remarquée ou un bon mot passé inaperçu !! C’est sans aucun doute l’un des meilleurs films de l’homme élastique ! Quel dommage que De Funès et lui n’aient jamais pu se rencontrer ! L’un est parti trop tôt, l’autre a éclôt trop tard !

 

En attendant, Menteur, menteur fut l'un des sommets de la rigolade de 97. En France, il ne connut pas le même succès loin de là, et j'ai souvenir de m'être tordu de rire dans une salle quasiment vide. Mais le public ne savait pas ce qu'il manquait !!

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Twilight gagne la bataille de Thanxgiving

Publié le par Dave

twilight4Malgré une baisse attendue de 70%, Twilight 4 a tout de même largement dominé les débats lors de ce long week end de Thanxgiving Day et cumule désormais 221,3 millions de dollars rien qu'aux USA, c'est à dire à peine moins de 4% que Hésitation à ce même stade ! Si l'on y ajoute les recettes mondiales, ce 4e opus atteint 489,3 millions. De quoi attendre tranquillement la sortie de la conclusion en novembre 2012, et non en juillet comme je l'avais annoncé !

 

Chose peu courante, le reste du top 5 ne contient que des films  pour enfants.

 

Les Muppets prennent la 2e place avec 42 millions sur 5 jours ! Un succès incontestable pour Disney et la preuve que cette série désormais culte a toujours sa place au cinéma dans les années 2010 ! Et quand on sait que son budget est de 45 millions seulement, on flaire la bonne affaire !

 

Happy Feet 2 abandonne 37%, ce qui est bien plus que ce qu'avait perdu Madasgacar 2 (22%) ou Megamind (17%). Le manchot de Georges Miller a engrangé 43,8 millions de dollars, bien moins que le film original qui ne bénificiait pas de la 3D qui plus est ! D'où une question simple : cette séquelle était-elle nécessaire ?

 

Mission Noël démarre gentiment avec 17 millions (et 22 dans certains marchés européens comme la France) tandis que son concurrent direct, Hugo, réalisé par Martin Scorcesse, prend la 5e place avec 15,4 millions. Mais ce dernier ne bénéficiait que de 1188 cinémas !! 

 

Adam Sandler suit avec les 57,4 millions de Jack and Jill tandis qu'Immortal quitte le top 5 avc un cumul de 68,6 millions, soit moins que le premier week end de 300 ! On attendait plus quand même pour ce péplum ultra stylé !

 

Le chat Potté est 8e avec un total de 134,1 millions . Pas trop mal, mais cela sera quand même la plus faible recette pour un dessin animé Dreamworks depuis le triomphe du premier Shrek !

 

Le casse de central Park est 9e avec 65,4 millions tandis que The Descendants, avec Georges Clooney, clôt le top 10 avec 10,7 millions. Mais attention, le film est en sortie limitée et il étend son parc de salle petit à petit !!

 

Notez la sortie très limitée de The Artist (4 salles) qui a tout de même engrangé ainsi 252 000 $ !

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La vérité si je mens 3 : la BA

Publié le par Dave

Encore quelques mois à attendre et on saura si les "affairistes" du sentier sont toujours aussi doués ... pour nous faire rire !!

La BA pour patienter !!

 

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Les sorties US du week end de Thanxgiving Day

Publié le par Dave

themuppets_836_D_00763_R.jpgC'est un long week end qui s'annonce en Amérique, celui de Thanxgiving day, en souvenir du jour de 1620 où les indiens nourrirent des colons affamés en leur offrant de la dinde et du maïs, est marqué par la sortie de plusieurs films dont deux destinés aux plus jeunes.

Sorti depuis mercredi (avec un premier jour à 6 millions), Les Muppets 3D fait figure de favori du fait de sa popularité parmi la culture américaine, de son nombre de cinémas (3440) et du marketing implacable de Disney ! Sur les 5 jours, Kermit devrait engranger au moins 40 millions de dollars.

 

L'association des studios Aardman (Wallace et Gromit) et de Sony tente de séduire aussi les plus jeunes avec Mission Noël, sorti également en France cette semaine. Mais si les Anglais, qui ont abandonné l'image par image au profit de la 3D, ont une belle notoriété en Europe, il n'en est pas de même en Amérique.  De plus, la concurrence avec Les Muppets et Happy Feet 2 (malgré son démarrage moyen, il faut encore compter sur lui) risque de lui faire du tort. Les critiques sont cependant plutôt bonnes et un week end à 14 millions est possible. Le film a démarré mercredi avec 2,4 millions, à quelques encablures d'Happy Feet. La famille du père Noel devrait faire mieux en Europe.

Ce week end est décidément très orienté famille. Martin Scorcesse sort Hugo, un film famillial avec Ben Kinglsey (Gandhi, La liste de Schindler) et Sasha Baron Cohen (Borat) dans 1277 cinémas. Tiré d'un roman pour enfant, Hugo raconte l'histoire d'un petit garçon qui va découvir le secret d'un automate que son père lui a légué et qui le relie directement à Georges Méliès ! 11 millions sont à prévoir dimanche soir, le film prenant la 7e place avec 1,6 millions de dollars.

 

Toute cette déferlante de films pour les plus jeunes devrait donc aider Twilight 4 à rester en tête, malgré la forte baisse qui caractérise toujours un 2e week end, surtout quand il suit un carton. Mercredi soir, le film avait déjà rapporté 171 millions de dollars aux USA, et plus de 300 dans le monde !

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Twilight 4 ne prend que la 2e place, malgré 2 millions d'entrées !

Publié le par Dave

twilight4L'avant dernière partie de la saga Twilight a démarré quasiment partout en tête dans le monde ! Sauf en France où Intouchables a gardé la première place.

Pas bien grave : Edward et Bella s'offrent une première semaine à 2 018 771 spectateurs en guise de lune de miel !! Un démarrage énorme qui devrait placer ce segment au delà des 3,9 millions du numéro 3 et des 2,7 du tout premier épisode.  Pour les 4,1 millions d'entrées du numéro 2, il faudra sans doute attendre un peu pour être fixé.

Ce qui est certain, c'est que ce démarrage est le meilleur de la série. Le numéro 3 avait démarré  avec 2 001 000 entrées.

 

Les autres nouveautés font forcément moins bien. Ainsi, Les neiges du Kilimandjaro, le dernier film de Robert Guediguian ne prend que la 5e place avec 182 538 spectateurs.  Malgré son casting habituel (Jean Pierre Darroussin et Ariane Ascaride), la mayonnaise n'a pas trop pris. 

 

Mais l'échec de la semaine est celui de L'ordre et la morale !! Seulement 100 687 curieux pour le brûlot de Mathieu Kassovitz !! Bravo les gars : notre réalisateur le plus doué depuis Melville revient en France après 10 ans d'absence, ose un film coup de poing qui se permet des trucs de mise en scène démentiels et vous le boudez ! Car L'ordre et la Morale est sans doute le meilleur Kasso, même si je pense qu'Assassin(s) lui est supérieur sur le fond. Qu'Intouchables fasse des entrées, OK. Mais que cela se fasse au détriment d'un film aussi puissant me rend malade !!

 

En continuité, Intouchables a encore attiré 2,4 millions de personnes pour un cumul de 7 756 247 spectateurs ! Le film va donc dépasser Rien à déclarer. J'avoue que je ne comprends pas cet engouement, mais bon, le public a tous les droits.

 

Tintin passe le quintuple million avec un total de 5 012 228 fans du petit reporter , le plus gros score de Spielberg depuis Jurassic Park !! 

 

Mon pire cauchemar baisse de 48% et a déjà attiré 575 835 personnes, tandis que Contagion et Polisse quittent le top 5 avec respectivement 574 651 et 2 118 333 entrées. Sacré score pour Polisse dont on ne pensait pas qu'il irait aussi haut.

 

Toutes nos envies et On ne choisit pas sa famille confirment, eux, leur échec avec 257 430 et 315 622 spectateurs. Le film de Clavier n'a pas du tout marché par rapport à ses attentes. 

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187 millions, hors USA, pour Tintin

Publié le par Dave

Tintin et le secret de la Licorne ne sortira qu'à Noël aux USA. Pour le moment, il a déjà rapporté 187,6 millions depuis sa sortie fin octobre dans le reste du monde.

 

Le film de Steven Spielberg est surtout sorti  en Europe. C'est en France qu'il a engrangé le plus d'argent avec 47 millions de dollars, soit un quart des recettes.

 

Suivent ensuite l'Angleterre (20 millions), l'Allemagne (12), l'Espagne et la Suède (8), la Belgique et la Russie (7), l'Italie (4) et le Danemark (3,5). Pour le reste de l'Europe, les recettes oscillent entre 1 et 2 millions de dollars.

 

Reste désormais à conquérir les gros marchés comme le Japon, la Chine, l'Amérique du sud et bien sûr les USA. Pour ces pays, ce n'est pas le nom de Tintin qui sera mis en avant mais bel et bien celui de Spielberg, l'un des rares cinéastes à être plus connus que ces films.

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Comme prévu, Twilight 4 fait très très fort !

Publié le par Dave

twilight4.jpgC'était écrit dès les séances de minuit ! Avec 139,5 millions pour ses 3 premiers jours, la 1ere partie de Twilight 4 - Révélations a largement dominé le Box office nord américain. Cette avant dernière partie s'offre le 5e meilleur démarrage sur 3 jours, à quelques encablures de Twilight 2 (142,8 millions en 2009). Le record reste cependant acquis à Harry Potter et les reliques de la mort - 2e partie et ses 169,2 millions, un score à priori indépassable car dopé par la 3D !

 

Dans le reste du monde, Bella et Edward n'ont pas fait de sentiments non plus avec 144 millions de recettes, soit un total de 283 millions de dollars en 5 jours !!  Le budget de 110 millions est déjà amorti ! Nul doute que l'ultime partie de la saga, prévu en juillet prochain battra également tous les records !!

 

De ce fait, Happy Feet Two fait grise mine avec seulement 22 millions ! A comparer avec les 34,1 millions du premier week end du Chat Potté ! Le petit manchot de Georges Miller avait fait deux fois mieux en 2006 niveau démarrage pour terminer sous la barre des 200 millions. Là, on peut craindre qu'il n'aille pas au delà de 100 ! Miller n'a pas trop de chance avec les séquelles de ces succès enfantins . Babe 2 avait déjà subi le même sort.

 

Tout le reste du top est constitué de films en continuité, tous logiquement en forte baisse ! Immortals passe à la 3e place avec un cumul de 52,9 millions ! On sera loin du score de 300 au final.

 

Jack and Jill peine aussi à rembourser son score de 79 millions. 41 millions de dollars seulement pour le film d'Adam Sandler !

 

Le chat potté clôt le top 5 avec 122,3 millions. Le chat le plus sexy du cinéma s'approche tout doucement de son point d'équilibre. Il faut rajouter 52 millions à l'international, mais il est loin d'être sorti partout !

 

A la 6e place, Tower Heist atteint 53,4 millions tandis que J.Edgar suit avec 20,6 ! Les deux budgets respectifs de 75 et 35 millions ne sont pas encore remboursés.

 

A very Harold et Kumar 3D Christmas suit avec 28,3 millions. Le film est lui remboursé tandis que Paranormal Activity 3 passe la barre de 100 avec un total de 102,6 millions.

 

Enfin, Footloose clôt le top avec 50,1 millions.

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Mamma Mia (****)

Publié le par Dave

mamma.jpgLe pitch : une jeune femme sur le point de se marier invite 3 hommes qui ont connu sa mère plus jeune. Elle est persuadée que l’un d’eux est son père.

 

Mamma Mia est sans doute l’un des films les plus joyeux que l’on ait vu ces dernières années. Tiré de la comédie musicale devenu culte, Mamma Mia version cinéma c’est le grand retour de la musique festive dans les salles.

 

En prenant comme base des chansons d’Abba, groupe toujours aussi célèbre 30 ans après sa séparation, il est clair que l’histoire ne sera qu’un prétexte de numéros divers et que la dramaturgie en prend forcément un coup ! Mais qu’importe, la comédie musicale est l’une des rares formes de cinéma qui peut tout se permettre. Alors on enfile les stéréotypes et les clichés afin de faire coller plus ou moins le récit aux paroles des chansons (et franchement, il faut parfois sacrément creuser pour trouver un rapport ténu) et vogue la galère. Tant pis pour la vraisemblance, on est là dans un esprit totalement fun ! C’est Abba, que diable, pas Mylène Farmer !

 

Ce que peut offrir le cinéma, c’est évidemment le plein air. Si sur les planches, le spectacle Mamma Mia doit se contenter de décors, ici le cinéaste s’en donne à cœur joie, aidé par la beauté intemporelle de l’île grecque qui sert de lieu de vie à Meryl Streep et sa fille ! Les images sont colorées, lumineuses, en totale adéquation avec les chansons. Et quand celles-ci se font un (petit) peu plus graves, la mise en scène devient plus sage, avant de repartir dans un tourbillon de bonheur !

 

La véritable surprise est de voir les acteurs chanter et non être doublés. Si Meryl Streep est assurément passée à côté d’une autre carrière (sa voix est merveilleuse), les autres acteurs ne déméritent absolument pas, même si Pierce Brosnan est visiblement plus à l’aise en smoking de 007 qu’en chanteur de charme. Mais ce petit couac ne doit pas masquer la réussite du reste. Les chorégraphies sont superbes, endiablées, virevoltantes et incarnent parfaitement ce que doit être une bonne comédie musicale. Les rigolos qui nous infligent régulièrement des zopéras rocks français devraient se pencher sérieusement sur Mamma Mia pour en comprendre les mécanismes !

 

Le film n’a pas d’autres prétentions que divertir, inutile d’y voir autre chose. Mais il le fait avec un tel professionnalisme et une telle volonté qu’il en devient plus qu’une comédie musicale. C’est un véritable hymne à la musique, un tourbillon de bonheur imparable. Tentez l’expérience. Vous verrez que, non seulement, vous connaissez toutes les chansons, mais que vous devrez résister à l’envie de vous lever et de danser lors de ce mariage délirant !!

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Premier soir monstrueux pour Twilight 4 (Part I)

Publié le par Dave

30,25 millions pour le retour de Bella dans les salles américaines ! C'est le score impressionnant de Twilight 4 (partie I) dans 3541 cinémas ! Nul doute que le week end va être énorme et ce, sans l'apport de la 3D !!

 

Le dernier livre de Stephenie Meyers est de loin le meilleur de la série, le plus violent aussi (l'accouchement de Bella est particulièrement brutal). Et après les triomphes des 3 premiers films, il était certain que cet ultime épisode allait faire un carton. enfin, ultime pas tout à fait, car les producteurs ont décidé comme pour le dernier Harry Potter de couper l'histoire en deux !

 

Pour mémoire, l'épisode 2 avait démarré avec 26,4 millions tandis que le n°3 avait obtenu 30,1 millions pour son premier jour.

 

A ce rythme, Révélations (Part I) devrait dépasser les 150 millions de dollars ce week end. Pour cet épisode, le budget a été revu à la hausse avec 110 millions. A comparer avec les 37, 50 et 65 des premiers opus.

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La guerre des boutons (****)

Publié le par Dave

boutons1Le pitch : Depuis des années, les gamins de deux villages rivaux s’affrontent dans des batailles homériques. Mais pour, Lebrac, le chef d’une des bandes, bientôt va arriver l’heure d’un choix qui le propulsera dans la vie adulte.

 

On a beaucoup jasé sur les deux remakes sortant à deux semaines d’intervalles. On a aussi pas mal critiqué les cinéastes qui osaient s’attaquer à l’intouchable film d’Yves Robert. Mais au final, un film ne doit-il pas être jugé sur ce qu’il est ? Et doit-on sacraliser une œuvre sous prétexte qu’elle a un certain âge ? Sans compter qu’avant la version de 1961, il y avait eu celle de Jacques Daroy en 1936, intitulée La guerre des Gosses (avec Charles Aznavour) , sans oublier la version anglaise, The War of the Buttons de 1994.

 

Je vous l’avoue, je ne suis pas vraiment un fan du film d’Yves Robert. Je trouve qu’il a mal vieilli, que ses images sont parfois ambiguës (désolé, mais montrer des enfants nus, je trouve cela malsain. Vous pouvez pensez que je suis puritain, mais cela me gêne) et qu’il était parfaitement légitime de refaire une nouvelle version du roman de Louis Pergaud. Après tout, on a adapté des dizaines de fois Les misérables sans que cela ne gêne personne.

 

Cette Guerre des boutons est donc une excellente surprise car, d’une part, elle respecte bien l’ambiance particulière du roman et que d’autre part, les jeunes acteurs parviennent à faire passer toute l’émotion nécessaire. Si on ajoute une petite touche passéiste finalement pas si désagréable (mine de rien, il y a 50 ans, on pouvait donc laisser les enfants jouer dehors. Pensons avec effroi au meurtre de la petite Océane pour nous dire que notre société a bien changé), on peut dire que le film est réussi.

 

L’un des atouts de cette nouvelle version est qu’elle n’a pas cherché à moderniser le propos en la situant à notre époque ou en mettant dans la bouche des enfants des dialogues actuels (si ce n’est quelques mots comme baston dont je ne suis pas certain qu’ils fussent utilisés dans les années 50). Le film ne cherche pas cependant à jouer sur la nostalgie à tout prix. Le dilemme de Lebrac qui a l’impression de trahir les siens en allant au collège montre, au contraire, que tout n’était pas rose « avant », que la vie pouvait être injuste et que le fameux ascenseur social ne passait pas souvent !

 

La reconstitution est cependant fidèle à ce que furent ces années d’après-guerre et j’en ai retrouvé quelques brides issues de mon enfance (dans les années 70). Le travail sur les décors est formidable, rendant justice à cette école communale qui éduqua tant d’enfants sans se soucier de leurs origines. Même chose pour les costumes, les rues, les outils, étonnant mélange d’une ruralité qui résiste et d’une modernité qui arrive (l’électricité, l’eau, les véhicules). De ce point de vue-là, le cinéma reste une formidable machine à voyager dans le temps. On voit donc un curé en soutane (et porteur de pas mal de dialogues succulents), des villageois qui prennent le temps de vivre malgré une vie très dure, des écoles qui ne sont pas encore mixtes et une réflexion sur la guerre, la vraie, au détour d’un dialogue poignant entre l’ancien chef de Longeverne, revenu d’Algérie et qui a assisté à la mort de son « rival ». Un moment important qui n’a pourtant été révélé que par peu de critiques.

 

Mais ce qui fait un film ce sont une histoire et des acteurs. Inutile de revenir sur l’histoire, elle reprend les grands thèmes du roman, ce mélange de tendresse et d’apprentissage sévère de la vie à travers les bagarres enfantines pas si innocentes que cela et se déroule tranquillement jusqu’aux dernières images.

Au plan acteur, là aussi, une assise solide. Si l’on peut regretter qu’Alain Chabat et Mathilde Seigner ne soient présents que dans quelques scènes (mais en gros sur l’affiche, marketing oblige) , ce sont surtout les enfants qui se taillent la part du lion. Yann Samuell a réussi à trouver un petit acteur aussi drôle que le petit Gibus du film originel. On peut certes regretter que les enfants de Verlans, village rival de Longemerle soient nettement moins sympathiques, ce qui crée une opposition un peu artificielle, mais dans l’ensemble la bande de gamins et de gamines (une concession à nos années 200 que la présence de petites filles, ce qui est incontestablement un plus) est formidable de justesse et de drôlerie. Les bons mots sont légions, même s’il manque le fameux « Si j’aurais su, j’aurai pas venu ».

 

Les grincheux pourront donc ergoter, dire qu’il y a un peu trop de bons sentiments ou que finalement ces enfants sont bien sages. Qu’à cela ne tiennent, le succès du film (près d’1,5 million de spectateurs) prouve qu’il fallait bien donner une nouvelle couleur à cette histoire, imaginée il y a près de 100 ans (en 1912) par un jeune instituteur fauché par la guerre en 1915 ! Son souvenir est présent dans les nombreuses écoles qui portent son nom, par son livre et désormais par 3 films fort différents ! Il ne me reste plus qu’à voir la version de Christophe Baratier pour me faire une idée et jouer aux comparaisons.

 

En attendant, n’hésitez pas : La guerre des boutons de Yann Samuell est un film réussi, attachant, drôle et fort bien réalisé !

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