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Oscars 2016 : Di Caprio récompensé, pas Star Wars

Publié le par Dave

Commençons par l'évidence ! Les films présentés aux Oscars 2016 avaient un autre calibre que ceux des Césars. The Revenant, Seul sur Mars, Mad Max, Star Wars, Vice-Versa .... Il n'y a vraiment pas photo.

 

L'édition 2016 a permis de réparer une injustice : Leonardo di Caprio a enfin eu l'Oscar, et cela 19 ans après son explosion dans Titanic (où il ne fut même pas nominé). Dommage pour Matt Damon qui avait produit une prestatation, à mon avis, meilleure dans Seul sur Mars. Mais il faut bien un vainqueur. 

The Revenant obtient également l'Oscar de la réalisation.

 

Il y a eu quelques surprises cependant. Meilleur film pour Spotlight au nez et à la barbe de Seul sur Mars, Mad Max et The Revenant, franchement on ne s'y attendait pas. Mais l'aspect politique a joué : cette dénonciation d'une vaste affaire de pédophilie dans l'église catholique américaine a donc été préférée à des films moins "polémiques". Spotlight a aussi obtenu l'Oscar du scénario original (celui du meilleur scénario adapté est allé à Le casse du siècle).

 

Jennifer Lawrence, elle, a été battue par Brie Larson dans The Room pour l'Oscar de la meilleure actrice.

 

Petite surprise aussi : Mark Rylance, impeccable dans Le pont des espions, a été préféré à Stallone, Mark Buffalo, Tom Hardy ou Christian Bale. Le film de Spielberg méritait plus, mais c'est tout de même une belle reconnaissance.

 

Le meilleur second rôle féminin est pour Alicia Wiklander dans The Danish Girl, là aussi, un film au propos très politique (l'histoire de la première personne a avoir fait une opération pour changer de sexe). Kate Winslet était nominée pour Steve Jobs.

 

Le meilleur dessin animé est, logiquement, Vice-Versa. Mais Souvenirs de Marnie aurait pu prétendre à la statuette également.

 

Niveau technique, Star Wars - Episode VII n'a reçu aucune récompense, pas même les effets visuels qui sont allés  Ex-Machina. Là, je pense que l'académie a commis une sacré bourde. Rappelons que la prélogie n'avait gagné aucun Oscar également.

 

En fait,  le grand vainqueur technique c'est Mad Max : Costume, montage, maquillage, production, mixage et son. Gorges Miller n'a pas loupé son retour.

 

Enfin, la meilleure musique récompense Ennio Morricone pour les 12 salopards tandis que la Meilleure chanson est celle de SPECTRE.

 

Bref, on le voit un Palmarès pas si attendu que cela, avec son lot de surprises et d'injustices. Mais quand même un très grand cran au dessus de nos tristes Césars !

 

 

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Gods of Egypt démarre à 10% de son budget.

Publié le par Dave

Massacré par la critique (la plus gentille que j'ai lu était "Cela plaira aux moins de 10 ans, pour le reste, passez votre chemin) , Gods of Egypt n'a pas réussi son démarrage, obtenant juste 14 millions pour son premier week end et la 2e place ! 

Le soucis est que le film de Alex Proyas (The Crow, Dark City, I Robot, Knownings) a coûté 10 fois plus et qu'il est clair que le cinéaste visionnaire des années 90 a levé le pied. Les bandes annonces sont épouvantables, n'alignant que des scènes en CGI braillardes et il est clair que le public n'a pas du tout envie d'aller le voir. Si on ajoute que les péplums n'ont plus vraiment la côte, on se dirigeait vers un échec cinglant. Car il faudra une sacrée bonne dose d'international pour s'en sortir. Pour le moment, les 68 pays où il est déjà sorti ont rapporté  24 millions supplémentaires. Bref, c'est très mal parti pour Lionsgate qui doit regretter d'avoir mis autant d'argent sur le tapis.

 

Du coup, Deadpool est toujours premier avec un cumul de 285 millions. Le mercenaire de la Marvel ne perd que 44% d'entrées. Au niveau mondial, la barre de 600 est dépassée : 609 millions de dollars très exactement !

 

Echec également pour Eddie the Eagle, un biopic avec Hugh Jackman ! La 5e place, 6,3 millions de recette, mais un budget de 23. Reste que Jackman ne parvient pas à faire démarrer ses films hors X-Men depuis un bon bout de temps déjà. Pan, Chappie ont aussi été des bides, malgré des qualités indéniables...

 

Enfin, le thriller Triple 9 avec Casey Affleck suit avec 6,1 millions. 

 

Kung Fu Pand 3 passe à la 3e place avec 128,4 millions. Cependant, en Chine, il est désormais le 2e film d'animation le plus vu avec 144 millions (sur les 185 encaissés hors USA !).

 

Risen dépasse son budget avec un cumul de 22,7 millions en 10 jours. On est quand même loin des scores historiques de Kevin Reynolds. Bon, c'était il y a plus de 20 ans maintenant.

 

How to be single est 7eme avec 39,6 millions suivis par les 16,6 de The Witch. Des scores honnêtes mais guère plus.

 

Le drame sportif The Race, sur la performance d'Owens aux Jeux olympiques de 36 , ne cumule que 13,8 millions. Le public américain montre clairement que cette page d'histoire ne l'intéresse pas.

 

Enfin, The revenant clôt ce top 10 avec 170,5 millions. En attendant les Oscars ? A moins que Matt Damon ne damme le pion à Léo !!

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César 2016, le Palmarès

Publié le par Dave

Pour ceux qui s'intéressent à cette cérémonie nationaliste... On rappelle quand même que l'an dernier sont sortis en France Seul sur Mars, Vice-Versa, American Sniper, Mad Max Fury Road... Mais comme les Césars ne récompensent QUE les films français (à la différence des Oscars, nettement moins sectaires), on se retrouve avec un palmarès triste comme un jour sans pain.

 

Meilleur film : FATIMA de Philippe Faucon

Meilleur réalisateur : Arnaud Desplechin pour TROIS SOUVENIRS DE MA JEUNESSE

Meilleur acteur : Vincent Lindon pour LA LOI DU MARCHE

Meilleure actrice : Catherine Frot pour MARGUERITE

Meilleur acteur dans un second rôle : Benoît Magimel pour LA TETE HAUTE

Meilleure actrice dans un second rôle : Sidse Babett Knudsen pour L’HERMINE

Meilleur espoir masculin : Rod Paradot pour LA TETE HAUTE

Meilleur espoir féminin : Zita Hanrot pour FATIMA

Meilleur scénario original : MUSTANG – Deniz Gamze Ergüven et Alice Winocour

Meilleure adaptation : FATIMA – Philippe Faucon adapté de Prière à la lune de Fatima Elayoubi

Meilleurs décors : MARGUERITE – Martin Kurel

Meilleurs costumes : MARGUERITE – Pierre-Jean Larroque

Meilleure photographie : VALLEY OF LOVE – Christophe Offenstein

Meilleur montage : MUSTANG – Mathilde Van de Moortel

Meilleur son : MARGUERITE – François Musy et Gabriel Hafner

Meilleure musique : MUSTANG – Warren Ellis

Meilleur premier film : MUSTANG de Deniz Gamze Ergüven

Meilleur film d’animation : LE PETIT PRINCE de Mark Osborne

Meilleur film documentaire : DEMAIN de Cyril Dion et Mélanie Laurent

Meilleur film étranger : BIRDMAN d’Alejandro González Iñárritu

Meilleur court métrage : LA CONTRE-ALLEE de Cécile Ducrocq

Meilleur court métrage d’animation : LE REPAS DOMINICAL de Céline Devaux

César d’honneur : #Michael Douglas

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En Bref...

Publié le par Dave

Pacifi Rim aura bien une séquelle, mais ce n'est pas Guillermo del Toro qui la réalisera , mais Stephen S.DeKnight, un nouveau venu dans le cinéma, mais un habitué de la télévision (Smallville, Angel, Spartacus). Etonnant quand même de voir un néophyte sur un aussi gros projet.

 

Succès largement confirmé pour Deadpool ! Le mercenaire de la Marvel vient de passer la barre des 500 millions de dollars (512) dans le monde entier en seulement 14 jours. Rappelons que le budget est de 58 millions.

 

A propos de budget, il se murmure que Batman Vs Superman aurait coûté 410 millions de dollars (Source Les années Laser). Si c'est le cas, cela veut dire que si le film n'atteint pas le milliard, il va creuser un gros trou dans les caisses de la Warner !

 

Dans la série "remake pas forcément utile", la bande annonce de Peter et Elliot le dragon est en ligne. Le film de 1977 était rigolo (même si totalement dépassé techniquement). Pas sûr que le public de 2015 accepte ce mélange de chansons et de bons sentiments. Mais qui sait...

 

La rumeur qui enfle : selons certains internautes, on aurait droit à une histoire d'amour entre Poe et Finn dans l'épisode VIII. On rappelle que Poe et Finn sont deux hommes. Connaissant Disney , firme assez conservatrice, je me demande si on n'est pas en présence d'un fake ou de gens qui prennent leur(s) désir(s) pour des réalités. Cela dit, même Le Figaro en a fait un article. D'ici qu'on nous apprenne que Jabba est la tante de Yoda...

 

Sorties vidéos à guetter : Seul sur Mars (c'est ce jour, mais les bonus Blu-ray ont l'air plutôt chiches, ce qui est étonnant pour un film de Ridley Scott, succès mondial qui plus est...), SPECTRE le 11 mars avec pas moins de 3 éditions et une nouvelle intégrale de tous les Bond, The Walk, passé inaperçu en France et échec aux USA, mais quand même, c'est le dernier Zemeckis !!!

 

Enfin, la saison 6 de Games of Throne continue à s'annoncer via des trailers et des images, que j'essaye d'éviter au maximum, venant juste de finir de regarder la saison 2 et de lire l'intégrale n°3 !

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Gros démarrage pour Zootopie !

Publié le par Dave

Gros démarrage pour Zootopie !

Et un 3eme millionnaire France dès sa première semaine en...3 semaines ! Les blockbusters se suivent et ne se ressemblent pas.

Après Les Tuches 2, désormais 3e avec 3 616 110 entrées, puis Deadpool qui passe 2e avec 2 521 612 spectateurs, le dernier Disney, Zootopie prend donc le relais avec un score légèrement inférieur aux deux films sus-cités, mais pas vilain quand même puisque 1 430 423 personnes sont venues voir si le dernier Disney est aussi bien qu'on le dit ! Mine de rien, c'est un plus gros démarrage qu'Arlo et même Vice-Versa ! Les vacances des Parisiens aidant, Zootopie devrait aller au delà des 3 millions.

 

Du coup, les autres nouveautés font un peu pâle figure. Amis Publics, avec Kev Adams (et dont la bande annonce le montre nettement moins tête à claque) prend la 4e place avec 404 436 entrées. On est loin du démarrage d'Aladin ou des Profs quand même.

 

Les frères Cohen prennent la 5e place avec les 368 023 spectateurs de Avé César. Mieux qu'aux USA en proportion tout de même.

 

Avec 338 745 entrées, La vache , sur cette "odyssée" d'un paysan algérien qui monte à Paris avec son bovidé, est 7e, ce qui est plutôt bien vu que ce film a été nettement moins exposé  que les autres.

 

En continuité, Alvin 4 ne perd que 33% d'entrées pour un cumul de 1 362 371 amateurs de rongeurs chantants.

 

Le fabuleux Chocolat pointe lui à la 8e place, avec un total de 1 458 187 entrées. Comme trop souvent, quand un film français ose aller plus loin que le divertissement lambda, il est quelque peu boudé par le public. C'est franchement dommage.

 

Joséphine s'arrondit suit avec 627 828 amateurs de comédies tandis qu'Heidi ferme la marche avec seulement 440 024 entrées pour la petite montagnarde.

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Deadpool solidement accroché à la première place US

Publié le par Dave

Malgré une chute logique de 58,8%, Deadpool a très facilement gardé la tête aux USA, s'offrant un second week end à 55 millions et un cumul de 235,3 millions. Dans le monde entier, le mercenaire de la Marvel atteint 491,8 millions ! Quasiment le demi-milliard en 12 jours ! Quand on sait que la Fox n'a investi "que" 58 millions dans la production, même en y ajoutant tous les (gros) frais annexes, l'affaire est plus que rentable. 

 

Les nouveautés n'ont pas résisté de toutes façons ! Risen, dans 2915 cinémas, ne démarre qu'à 11,8 millions. Le nouveau film de Kevin Reynolds (Robin des Bois, La bête de guerre, Waterworld ou Rapa Nui) n'a pas vraiment convaincu. L'histoire est basée sur l'enquête d'un centurion romain qui veut en savoir plus sur la résurection d'un certain Jésus. Le thème biblique aurait pu attirer un peu plus de monde. Aparremment, Risen ne sortira chez nous qu'en vidéo.

 

The Witch, dans une combinaison de salles plus réduite (900 cinémas de moins) engrange 8,6 millions. Le film d'horreur obtient donc une meilleure moyenne par salle, mais ce n'est tout de même pas le Pérou.

 

Enfin, grosse déception aussi pour The Race, qui raconte l'histoire de Jesse Owens, cet athlète noir qui remporta plusieurs médailles aux jeux olympiques de Berlin en 1936, en pleine période nazie. La légende raconte qu'Hitler quitta le stade pour ne pas avoir à le saluer, mais il semble qu'en fait le chez nazi était déjà parti avant la fin des épruves. Quoiqu'il en soit, The Race ne prend que 7,2 millions de dollars et seulement à la 6e place.

 

Kung Fu Panda 3 reste 2e avec un total de 117,1 millions.  Le reste du monde rajoute 162 millions, mais il est loin d'être sorti partout. On est quand même très en dessous des scores des précédents opus.

 

How to be single passe à la 5e place avec un total de 31,7 milions tandis que Zoolander 2 plonge de 60% et seulement 23,7 millions de cumul.

 

Le réveil de la force est 8e du haut de ses 921,6 millions ! Dans le monde entier, ce sont 2,039 milliards encaissés.

 

The Revenant et Avé César complètent le top 10. Di Caprio en est à 165,1 millions tandis que les frères Cohen ont récolté 26,1 millions.

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Deadpool bat le démarrage des Tuches 2

Publié le par Dave

Deadpool bat le démarrage des Tuches 2

La semaine dernière, Les Tuches 2 obtenait le plus démarrage de 2016. Ce record n'aura tenu qu'une semaine puisque Deadpool à la faveur des vacances a attiré 1 575 661 fans du mercenaire de la Marvel. Un sacré carton mine de rien pour un personnage qui n'est vraiment pas connu du très grand public. Comme quoi, une bonne promo et une bonne accroche (par le studio qui vous a offert X-Men), ça marche toujours !!

 

La 2e nouveauté, Joséphine s'arrondit est 5e avec 390 145 entrées. Un score honnête pour le film de Marilou Berry (qui a quand même bien changé depuis Nos jours heureux), séquelle du Joséphine éponyme. 

 

C'est mieux que les 262 095 spectateurs d'Heidi. L'adaptation en "grand" du conte de notre enfance n'a pas bénéficié autant que prévu des vacances. Ou alors, ce n'est pas assez tendance pour le jeune public ne jurant que par Kev Adams...

 

Déception aussi pour La tour 2 contrôle infernale avec Eric et Ramzy : seulement 210 911 entrées. Le duo a connu nettement mieux !

 

Chair de Poule suit à la 8e place avec 184 400 entrées. Les bouquins se vendent plutôt bien en France, mais on est sacrément loin du bon score US.

 

Enfin, Les innocentes ferme le bal des nouveautés avec 182 733 spectateurs. Comme quoi, sortir 6 nouveaux films en une semaine n'est peut être pas l'idée du siècle.

 

Les Tuches 2 passe à la 2e place avec 2 771 575 amateurs de comédies débi...heu françaises. Baisse de 17% seulement, preuve que le bouche à oreille est plutôt bon.

 

Alvin 4 grimpe de 7% et passe le million d'entrées ! 1 011 706 en tout, preuve que les vacances aident toujours les films pour gamins.

 

Millionnaire aussi le merveilleux Chocolat (la chronique arrive et j'ai mis 5 étoiles pour la première fois depuis longtemps). Omar Sy a amené 1 122 867 personnes à redécouvrir notre histoire. Franchement, il en faudrait 3 fois plus !

 

Enfin, avec 843 715 entrées, La 5e vague ferme la marche du top 10. A noter que le roman éponyme vient de sortir (ressortir ?) en librairie. Il aurait peut être fallu le faire avant, non ?

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Chocolat (*****)

Publié le par Dave

Chocolat (*****)

Le pitch : dans un cirque minable du nord de la France, Footit , un clown sur le déclin décide de prendre un partenaire pour renouveler son numéro. Ce sera Chocolat, un géant africain. Mais dans la France du début du XXe siècle, l'ascension du premier artiste noir ne se fera pas sans difficultés.

 

Attention chef d'oeuvre ! Oui, Chocolat est sans aucun doute le meilleur film français sorti depuis des lustres et Omar Sy y trouve sans aucun doute son plus grand rôle, porté par une mise en magistrale de Roschdy Zem.

 

C'est simple du premier plan où des gamins dévalent une pente afin d'aller voir un petit chapiteau jusqu'à la dernière scène où l'on voit littéralement l'âme de Chocolat rejoindre les étoiles, le film est un sans faute ! Que cela soit les costumes, les décors, les effets visuels (totalement invisibles) reconstituant la France d'il y a 120 ans, les cadrages, les accessoires, la technique est absolument parfaite. On sent que le travail de fond effectué depuis 20 ans par les cinéastes français paie vraiment.

 

Mais un film, ce n'est pas que de la technique ! C'est une histoire, des sentiments, de la comédie. Roschdy Zem l'a bien compris et il se laisse porter par une histoire magnifique. Même s'il utilise les recettes classiques du biopic (la découverte, l'ascension, la chute - même si celle ci est en filligrane), il n'en tombe pas dans les pièges. En effet, son personnage titre n'est pas si sympathique : flambeur, infidèle, égoïste même parfois. Son ascension est fulgurante, mais il la doit au travail de son partenaire blanc, ce dernier estimant que Chocolat ne travaille pas assez. C'est sans doute ici la grande force de l'histoire et, paradoxalement une faiblesse pour certains spectateurs, car Zem refuse l'hagiographie dans son biopic. Et même s'il se refuse à filmer la déchéance de Chocolat (comment passe-t-il d'Othello à un emploi de manoeuvre dans un cirque 15 ans plus tard ? la réponse est sans doute dans la biographie récemment éditée) , le réalisateur ne cache rien des turpitudes de son héros, ses défauts, ses erreurs. Mais il les contrebalance en montrant que le clown fut aussi un pionnier du rire dans les hôpitaux d'enfants, où il rencontre d'ailleurs un médecin qui le voit en être humain et non en phénomène de foire, et que s'il ne bénéficiait pas à fond du merchandising développé autour de lui, il ne s'en laissait pas conter. Plus sa popularité va augmenter, éclipsant même celle de Footit, plus il va exiger qu'on le traite à égal. On est très loin, quand il décide de jouer Othello, du "bon nègre" se déguisant en cannibale. Chocolat sera le premier artiste à apparaître dans une publicité, sera filmé par les frères Lumières (le petit bout de film est visible lors du générique final) et inspirera même Toulouse-Lautrec.

 

Dans le rôle titre, Omar Sy est absolument sublime. Le merveilleux acteur que l'on voyait poindre dans Samba (largement supérieur à Intouchables) éclate ici. Il fait rire quand il faut faire rire (même si le film n'est pas une comédie), émeut quand on assiste au racisme insensé de ce début de siècle (la scène la plus terrifiante n'étant pas la prison, mais celle où une partie du théâtre Antoine le hue) , agace parfois (le voir sombrer dans le jeu et l'alcool, gaspillant son talent est un crève coeur), mais jamais il ne laisse indifférent. C'est simple, l'acteur est fabuleux, sublime et je ne vois pas comment le César pourrait lui échapper l'an prochain...si le jury vote normalement bien sûr !

 

Autour de lui, une merveilleuse réunion de comédien : James Thierree , extraordinaire Footit, clown blanc cachant tant bien que mal ses félures et ses angoisses et dont la situation est paradoxalement plus dure encore à vivre que celle de son partenaire. Si le film n'insiste pas lourdement sur ses moeurs sexuelles (il fréquente un bar gay, efface du vernis à ongle après une nuit), on sent bien que lui aussi n'est pas totalement intégré dans son époque. Car si le début du XXe siècle est raciste, il est profondément homophobe ! Footit doit donc vivre caché, y compris de son propre compagnon de scène. Et lui aussi n'est pas décrit comme quelqu'un de sympathique. Il ne voit aucun problème à humilier Chocolat sur scène, en faisant même le fondement de leur spectacle. Mais à la différence de ces concitoyens, il ne le considère pas comme un sous-homme, mais comme un comédien à part entière, un vrai clown. Et exige de lui le même niveau d'exigence qu'il s'impose à lui même. 

 

La relation entre les deux personnages est incroyablement bien menée et voit ses rapports de force évoluer. Footit a besoin de Chocolat pour se renouveller et rebondir, mais petit à petit, c'est lui qui va devenir le faire-valoir, même s'il gagne plus d'argent. L'affiche résume bien la situation : Footit y est en arrière plan tandis que son partenaire récolte tous les bravos. D'ailleurs quand Chocolat quitte le duo, Footit va perdre à la fois un ami, un partenaire mais aussi un gagne-pain. Le film a également la pudeur de ne pas insister sur les déboires de Footit. Aux détours des dialogues, notamment dans la merveilleuse scène finale, on comprend que Footit n'a jamais laissé tomber celui qui l'a un jour abandonné. Par amitié ? Par mauvaise conscience de l'avoir exploité ? peut être les deux. La force du film justement est de laisser certains moments dans l'ombre, de laisser le spectateur se faire sa propre idée. Le scénario se refuse à souligner grossièrement ce qui est compris en filligrane.

 

Mais au delà de la vision du spectacle (le cirque minable, le cirque parisien, le théâtre classique), on assiste aussi à une plongée dans une France d'avant 1914 rarement montrée au cinéma. Le racisme, bien sûr, mais aussi le militantisme quand Chocolat rencontre en prison un intellectuel noir, choqué de voir que le clown prête à ce point le flanc aux humiliations pour faire rire les blancs. Les scènes entre les deux acteurs permettent de pénétrer dans un autre monde, un monde bien plus gris, parfois effrayant (le bidonville parisien renvoie forcément à nos "jungles" où s'entassent les migrants) et le propos politique du film, subtil lui aussi, va forcément faire évoluer les idées du clown. C'est en discutant avec son ami, qui lui donnera à lire Othello, que Chocolat décidera de briser les chaînes qui le lient à Footit. Mais cette volonté de s'affranchir provoquera sa chute, même si celle ci était déjà bien en filligrane avec son addiction au  jeu et à l'alcool.

 

Enfin, l'histoire d'amour que va vivre Chocolat et une infirmière, rencontrée au Musée Grévin, va orienter le dernier acte du film. Là aussi, on n'est jamais dans le pathos ou dans le cliché. C'est touche après touche que va se construire l'histoire, une histoire où la jeune femme a d'ailleurs tout à perdre. Veuve d'un médecin, cette relation avec un Africain va l'amener à reconsidérer ses contemporains. Elle devient progressivement une "traînée" puis "la femme au nègre". Là aussi, le film appuie là où cela fait mal et montre clairement que les noirs étaient bien loin d'être considérés à égalité des blancs. Ironie du sort, ils ne le deviendront que 10 ans plus tard dans l'enfer de la première guerre mondiale, la mort se souciant peu de la couleur de peau.

 

Le dernier acte montre la volonté de Chocolat de devenir Rafaël  Padila, de sortir du clown pour être reconnu comme un véritable acteur. Ce besoin de reconnaissance nait de sa rencontre avec un militant noir (rencontré en prison) et est encouragé par sa nouvelle amie. Mais dès qu'il décide de ne plus se comporter comme le "bon nègre", il va aller de désillusion en désillusion. Si le responsable du théâtre Antoine va lui tendre la main, il va dans un premier temps comprendre que l'argent ne sera pas si facilement gagner. Puis que le travail de mémorisation d'un texte est plus compliqué que l'improvisation et la cascade. Enfin, son style de vie, ses dettes de jeu vont le plonger dans une spirale de déchéance. Et s'il va triompher malgré tout des obstacles pour être Othello sur scène, la réaction d'une partie du public sera terrible.

 

Chocolat est plus qu'un très grand film. C'est véritablement un pan entier de notre histoire qui revit. En France, on a trop l'habitude d'oublier les pionniers, mais aussi de laisser de côté les problèmes qui dérangent. Notre cinéma si frileux préfère la comédie inoffensive au fait de regarder notre histoire en face. C'est sans doute pour cela que Chocolat est un véritable évènement. Au delà du chef d'oeuvre (et je ne le dis pas à la légère), c'est un OVNI dans notre paysage qui se profile. Voir que le film ne rencontre pas un triomphe à la Tuche me désole : c'est bel et bien Chocolat qui aurait dû être le carton de ce début d'année.

 

Mais qu'importe : Omar Sy, James Thierree, Roschdy Zem ont oeuvré pour léguer un film magistral. Qu'il fasse 1,2 ou 3 millions d'entrées n'a que peu d'importance finalement puisqu'au final il restera dans la mémoire collective.

 

 

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Creed (****)

Publié le par Dave

Creed (****)

Alors qu'il ne la jamais connu, le fils d'Appolo Creed, tué sur un ring par Drago, décide de devenir boxeur pro et se rend à Philadelphie pour y rencontre l'ancien adversaire - et ami- de son père : Rocky Balboa !

 

Certaines critiques ont estimé que Creed (officieusement Rocky VII) était à la hauteur du premier opus. Je ne me permettrais pas d'aller si loin. Pour moi, les épisodes I à IV restent insurpassables ! Fondateur du mythe pourles 2 premiers, renforcement pour les 2 suivants. Rocky V avait déçu par sa thématique, tandis que Rocky Balboa parvenait à faire revivre l'esprit du premier opus, à savoir son héros seul contre tous.

 

Pour Creed, qui est un très bon film, Sly a eu l'intelligence de s'effacer au profit de son jeune partenaire, fils d'Appolo. C'est curieux de voir Rocky en second rôle, mais et c'est à la fois la force et la faiblesse du film, ses scènes n'en sont alors que plus puissantes !!

 

Car l'histoire, c'est bien celle de Adonis Johnson, alias Adonis Creed. C'est lui qu'on suit de la maison de correction  où la femme de Creed vient le chercher jusqu'à la scène finale (qui reprend une scène mythique du premier Rocky). Du coup, et même si Michael B.Jordan est formidable dans le rôle, que cela soit dans les combats ou les passages de pure comédie, c'est cependant Sly que l'on attend. 

 

Car dès qu'il apparait, le film prend une toute autre dimension. Le scénario a beau nous le montrer vieillissant, malade même (certains passages font vraiment mal pour ceux qui ont connu le comédien du temps de sa splendeur), il illumine toutes les scènes, jouant à la perfection son rôle de mentor et de passeur de relais. Car ce Creed, dont le sous-titre français (L'héritage de Rocky Balboa) est loin d'être idiot, est évidemment une sorte de reboot de la saga. Nul ne sait si Sly sera encore de la partie dans un futur Creed 2, mais il va s'en dire que le jeune Adonis voudra sa revanche, comme Balboa la voulait dans Rocky 2.

 

Pour le reste, Creed ne ré-invente pas la roue. Il se met dans les traces du biopic sportif classique, passant par les  étapes intermédiaires qui mènent à la gloire. La seule différence avec ce que l'on connait, c'est qu'Adonis ne part pas du ruisseau, mais au contraire, rejette une vie bien plus facile, des études, un métier moins dangereux pour trouver, à travers la boxe, l'amour d'un père qu'il n'a jamais connu. Le fait qu'il appelle Rocky "Tonton" montre bien qu'il cherche une nouvelle famille.

 

On passera sur les aventures sentimentales de héros, assez convenues (même si l'héroïne est très mignone) pour se focaliser sur les 3 combats du film. Le premier est expédié en quelques plans, le deuxième est bien plus long et se termine par une victoire aux poings. Le troisième est évidemment le plus spectaculaire, se calquant sur le combat mythique du premier film. Admirablement filmé, mais toujours très lisible, cet affrontement voit les deux adversaires changer leur jugement vis à vis de l'autre au fur et à mesure qu'ils échangent leur coup. La boxe est un sport très photogénique et Ryan Coogler ne gâche pas ces moments.

 

Au final, Creed est donc un excellent film de boxe, un très bon Stallone et un beau nouveau départ pour une saga commencée il y a  40 ans. La nostalgie fonctionne à plein, mais sans arrière pensée passéiste. Le triomphe mondial du film est tout à fait légitime.

 

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Carton plein inattendu pour Deadpool

Publié le par Dave

Carton plein inattendu pour Deadpool

135 millions pour ses 3 premiers jours aux USA, 260 dans le monde entier depuis mercredi dernier. Inutile de dire que Deadpool a explosé les compteurs en prenant tout le monde par surprise. 

 

Car on n'attendait pas autant du mercenaire de la Marvel (un personnage créé dans les années 90, au départ très secondaire, puis qui a acquis de plus en plus d'importance dans les années 2000, disposant de plusieurs séries bien à lui), surtout que Ryan Reynolds avait laissé un souvenir mitigé en tant que Green Lantern.

 

Mais c'était sans compter sur le fait qu'aux USA , le personnage est très populaire, que Marvel a bénéficié les numéros spéciaux - il est même vedette de son propre comics dans l'incroyable crossover Secret Wars, seul perso Marvel a bénéficié de ce passe droit - et que, mine de rien, un film de super-héros reste un évènement désormais. On l'a vu avec Ant-Man ou Les gardiens de la Galaxie : des personnages moins connus du très grand public mais qui tirent largement leur épingle du jeu.

 

Et comme Deadpool a eu le bon goût de respecter le comics , à savoir humour gras et passages sanglants, logique que tout le monde s'y retrouve.

 

Cependant, personne n'attendait un tel chiffre. C'est d'autant plus appréciable que la Fox n'a investi "que" 58 millions dans Deadpool. Une séquelle est d'ores et déjà sans doute programmée. De toutes façons, en 2016 avec X-Men Apocalypse, Captain America Civil War et Batman vs Superman,les fans ont de quoi patienter.

 

Forcément, les autres nouveautés patissent quelque peu du carton de la Fox. How to be single, une comédie féministe prend la 3e place avec 18,7 millions. Le film en a coûté 38.

 

Zoolander 2 suit avec 15,6 millions, toujours avec Ben Stiller et Owen Wilson. C'est à peu près la même ouverture que le premier film il y a 15 ans. En matière de tickets vendus, vue l'inflation du prix des places, cette séquelle tardive qui ajoute Penelope Cruz à son casting, fait évidemment moins bien.

 

En continuité, Kung Fu Panda 3 cumule 93,9 millions et est toujours très en retard sur ses aînés.

The Revenant passe à la 5e place avec 159,1 millions (et 361,1 dans le monde). Le fim de Di Caprio attend désormais les Oscars avec impatience.

 

Ave César n'est déjà plus dans le top 5, perdant 42% d'entrées ! Un mauvais bouche à oreille qui amène un cumul plutôt léger de 21,3 millions. Il n'a coûté que 22 mais devra donc compter sur l'international pour se rembourser.

 

Le réveil de la force est 7e avec 914 millions , ne perdant que 11% de spectateurs. Dans le monde enier, c'est 2,026 milliards de dollars. Cependant, on a appris que Disney avait vendu pour 3 milliards de dollars de produits dérivés depuis l'été dernier !!!

 

The Choice suit avec 13,2 millions tandis que Ride Along 2 en est à 82,6 millions.

 

Enfin, The Boy clôt le top 10 avec 30,7.

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