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Les indestructibles 2 (**** 1/2*)

Publié le par Dave

Les indestructibles 2 (**** 1/2*)

Le pitch : après un combat qui a tourné au désastre, les super héros sont à nouveau interdits. Mais une énorme société va proposer à la famille de Bob de redorer le blason des super. Sauf que c'est Elastic Girl qui va s'en charger, au grand désarroi de son mari.

 

En fouillant dans les pages de SOI, je me suis aperçu que je n'avais pas chroniques cet excellente séquelle. Voilà donc une chose réparée, d'autant plus que le film de Brad Bird, qui revenait à l'animation après un passage réussi par le film live (Mission Impossible IV, A la poursuite de demain) n'a rien perdu de son inventivité.

 

On sait que Brad Bird est l'auteur d'au moins 3 chefs d'oeuvre de l'animation : Le géant de fer, échec commercial en son temps mais devenu culte depuis, Ratatouille et Les indestructibles. On aurait pu penser que le voir revenir pour une suite était une solution de facilité pour se refaire suite aux résultats mitigés de A la poursuite de demain. D'ailleurs les critiques n'ont pas été absentes, tant envers lui qu'envers Pixar, accusé de désormais capitaliser sur les séquelles. Cars, Toy Story, Némo, Monstres et cie avaient chacun eu droit à une voire plusieurs suites, ce qui hypothéquait la fameuse propension du studio à imaginer des mondes nouveaux.

 

Or, chacune de ses suites a permis d'approfondir un univers et surtout de proposer un schéma différent. Cars 2 par exemple est un film d'action et d'espionnage basé sur le personnage de Martin tandis que le 3e opus revenait à Flash. Le monde de Dory se focalisait sur Dory justement et non Marin. Monsters Académie jouait sur le thème de la préquelle et expliquait l'origine de l'amitié de Bob et Sully. Quand aux différents Toy Story, chaque film est une évocation de l'enfance et de la façon dont elle s'enfuit, mais à chaque fois, c'est tout le casting animé qui évolue.

 

Qu'en serait-il pour les Indestructibles 2 ? Brad Bird a choisi de mettre en avant l'élément féminin de la famille et dans le premier acte du film c'est donc Helen (Elastic Girl) qui se taille la part du lion au niveau super héros. Bob devient un faire valoir domestique qui doit dompter sa vie de papa, faire les devoirs, traiter les problèmes sentimentaux de sa fille et tenter de gérer les super pouvoirs du petit dernier. Cette inversion des rôles permet des gags très réussis et donne - enfin - un rôle important à une super héroïne. Il est d'ailleurs intéressant que la genèse des Indestructibles 2 s'est faite alors que Wonder Woman était en tournage et que Captain Marvel un projet encore un peu lointain du MCU. Cette convergence féministe est une véritable bouffée d'air frais dans le monde du cinéma gangréné par le sexisme et les abus, bien symbolisé par le mouvement Me Too. Mais ici, point de revanche, mais la recherche d'un point d'équilibre. 

 

Et c'est d'ailleurs sur ce point que va s'articuler la deuxième partie du film quand Bob puis les enfants vont devoir venir prêter main forte à Elastic Girl, victime d'une trahison. On notera que le méchant du film est également une méchante (je ne pense pas spolier, le film étant sorti il y a 3 ans). Là aussi, une évolution logique car qui dit égalité dit également égalité dans le mal. Bard Bird et son équipe refusent l'angélisme et font des femmes de leur histoire des protagonistes cherchant chacune une façon d'exister dans l'ombre des hommes. Sauf que leur chemin est bien différent.

 

En choisissant la voie de la séquelle, Brad Bird peut également approfondir les rapports de la famille Parr. L'idée de génie est de situer le début de l'histoire immédiatement après la fin du premier : le combat entamé en 2005 se finit donc 13 ans plus tard. Ce qui fait que les personnages n'ont pas changé d'un iota, la magie de l'animation permettant de faire fi du vieillissement des acteurs. Du coup, on va pouvoir assister aux bouleversements qui vont transformer leur vie. Chaque enfant Parr va devenir plus responsable, sans rien perdre de sa drôlerie. Violette reste certes une adolescente timide, réservée et quelque peu en colère, mais elle va accepter son rôle de super héroïne d'autant plus qu'elle aura contribué, avec ses frères, à sauver ses parents.

 

Le seul point faible du film réside dans son déroulement : on comprend bien trop vite que la société qui engage Helen cache quelque chose et une fois la trahison accomplie, l'histoire se met en pilotage quasi automatique : il faut contrer les méchants, empêcher la catastrophe. Certes, c'est la base de 99% des films de super héros, mais la première partie du film, avec cette inversion mère en action/père au foyer est nettement plus intéressante.

 

Ce qui n'empêche pas le film d'être ultra spectaculaire, rythmée, inventif, rempli de gags hilarant. Les différents pouvoirs de Jack Jack sont une source de délire infini et on sent que les concepteurs de l'histoire se sont bien marrés à travailler dessus. Et comme le film est un Pixar, la technique est irréprochable. Enfin, le design très particulier de l'original, inspiré des clichés du comics (les mâchoires carrés, la musculature démesurée...) est toujours là.

 

Les Indestructibles 2 est donc une franche réussite, même si on aurait aimé qu'il prenne un peu plus de risques dans sa deuxième partie. Mais ne boudons pas notre plaisir et gageons qu'un 3e épisode permettra d'aller plus loin dans les aventures de la famille super héroïque la plus cool depuis les Fantastic Four !

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Aux USA , les Drive-in prennent leur revanche !

Publié le par Dave

Aux USA , les Drive-in prennent leur revanche !

Comme sur la quasi totalité de la planète, les USA ont vu leurs salles de cinémas se fermer. Et si la Chine a décidé d'en rouvrir et de reprogrammer certains blockbusters comme Avatar ou Avengers Endgame, l'Amérique vient de re-découvrir une autre façon d'aller au cinéma : le drive in !

 

Pour ceux qui ne le savent pas, il n'y a pas que l'arme à feu qui fasse partie de la culture américaine, il y aussi et surtout la voiture. Les distances entre les villes étant tellement grandes, il vous faut impérativement un véhicule pour vous déplacer. Et au passage, le permis de conduite ne vous coûtera qu'une centaine de dollars, code compris. Certes, c'est sur une voiture automatique, mais comparez cela avec notre pays.

 

Ce culte de la voiture avait amené dans les années 50 la notion de drive-in, littéralement conduisez dedans. Et le cinéma n'y a pas échappé. Le principe est clair : un parking, un écran géant, le son dans votre autoradio et c'est parti. Bon, la plupart des jeunes couples y allait plus pour se bécoter que regarder le film.

 

Avec le confinement, les drive-in reprennent donc du poil de la bête. Après tout, sortir de chez soi pour aller en voiture voir un film et en ne rencontrant personne d'autres, c'est un bon moyen de se divertir sans prendre de risque.

 

Et comme il y aura encore 432 cinémas de ce genre aux USA (contre 5000 dans les années 50), nul doute qu'ils vont faire rentrer quelques dollars dans les caisses d'une industrie qui va payer très cher le Covid 19.

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Pirates des Caraïbes 5 : la vengeance de Salazar (*** 1/2*)

Publié le par Dave

Pirates des Caraïbes 5 : la vengeance de Salazar (*** 1/2*)

Le pitch : Décidé à sauver son père, le fils de Will Turner se lance à la recherche du légendaire trident de Posseidon en compagnie de Jack Sparrow. Mais d'autres pirates sont également sur la trace de cet objet qui peut lever les malédictions.

 

Entamée en 2003, la saga Pirates des Caraïbes s'est révélée, à la grande surprise de tous, une rente incroyable au Box Office. Le premier opus rapporta 654 millions de dollars et engendra une double suite, tournée en même temps et qui engrangea successivement 1066 et 960 millions ! Et alors même que le trio vedette n'était pas dans le 4e film - seul Johnny Depp restait à la barre, La fontaine de jouvence dépassait également le milliard, malgré des recettes en baisse aux USA.

 

Avec un tel succès, logique que Disney continue à faire des petits à sa poule aux oeufs d'or, mais ce 5e épisode , pour spectaculaire qu'il soit, perd quelque peu la magie de la trilogie originelle.

 

Dans un premier temps, la promesse du retour de Will Turner et Elisabeth Shaw s'avère finalement très anecdotique. Le premier est présent au début et à la fin du film, la deuxième uniquement à la fin et dans la scène post-générique. Et la tentative d'introduire un nouveau couple à savoir Henry Turner et Carina Smyth tourne un peu court. Si la jeune femme fait avancer l'histoire - et s'avère un personnage finalement lié également aux premiers films - , Henry Turner n'est pas très impliqué dans l'histoire, si ce n'est sa quête qui est , heureusement, le moteur du script. Mais leur romance apparait convenue, visible à 10 km et n'a pas le côté piquant du triangle Sparrow/Tuner/Shaw, ni son aspect gentiment coquin. Dommage car il y avait sans doute mieux à faire de ce côté.

 

Autre semi-déception, le jeu de Johnny Depp qui se contente de faire du Jack Sparrow sans renouveler son personnage. Alors, oui, on prend plaisir à le retrouver et certains de ses dialogues sont toujours aussi décalés, mais force est de reconnaitre qu'il commence à tourner en rond et que son jeu d'acteur est souvent en roue libre, voire en pilotage automatique. Autant on le sentait concerné à 1000% sur les premiers films, autant là, il donne la désagréable impression de n'être là que pour son (énorme) cachet. 

 

Heureusement, La vengeance de Salazar dispose tout de même de sacrés atouts : son méchant tout d'abord, délicieusement interprété par Javem Bardem ! Salazar , dont on connaitra l'origine au mi-temps du métrage dans une scène qui nous permet de découvrir Jack au tout début de sa carrière de capitaine, est dans la lignée de Barbossa (toujours présent dans ce film d'ailleurs) ou du maître du Hollandais volant : un être machiavélique et sans pitié, mais dont le tragique destin s'explique par sa volonté de débarrasser les mers des pirates. Son équipage et lui même bénéficient d'effets visuels extraordinaires (sa chevelure flotte dans les airs comme s'il était tout le temps dans l'eau)  , atteignant sans soucis le degré d'excellence dont la saga se prévaut depuis le début.

 

De ce fait, la quête de Salazar, qui se double d'un désir de vengeance envers Jack Sparrow (décidément, il se sera mis à dos quasiment tous les navigateurs de l'époque) est finalement un moteur du film plus intéressant que celui de Henry Turner. 

 

L'autre atout est que les deux réalisateurs danois Joachim Ronning et Espen Sandberg ne sont pas des manchots et alignent les scènes très spectaculaires : le vol d'un coffre qui dévaste une ville côtière, l'origine de la malédiction de Salazar, la découverte du trident et l'affrontement final sont dignes des premiers opus. Qui plus est, leur montage est très lisible et ne sombre pas dans le sur-découpage. Les meilleurs moments du film sont également bien répartis tout du long du métrage, ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais et qu'il n'y a pas de baisse de régime.

 

Enfin, retrouver la quasi totalité des équipages de la saga, avec ses personnages haut en couleur participe également à la bonne tenue du film. On sent de la part des acteurs secondaires une implication réelle à travailler sur le film, à telle point qu'ils volent parfois la vedette à Depp.

 

Au final, ce 5e opus ne constitue pas le sommet de la saga, mais il s'apprécie pour peu que l'on fasse abstraction de ce que les autres films , le 3e notamment , nous apporté. Un bon divertissement donc, mais qui s'essouffle. La rumeur d'un reboot de Pirates de Caraïbes se faisant de plus plus entendre, on peut se demander s'il ne serait pas plus sage de laisser la saga en paix. Ou bien de repartir avec Will et Elisabeth comme la scène post-générique le laisse entendre.

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Le grinch - 2018 (****)

Publié le par Dave

Le grinch  - 2018 (****)

Le pitch  : personnage misanthrope, le Grinch décide de saboter la fête de Noël de Chouville dont le bonheur de vivre l'indispose.

 

Si le film éponyme de 2000 avec Jim Carrey , réalisé avec Ron Howard, avait été une bonne surprise , et une bonne adaptation du livre du Dr Seuss (sans compter que ce fut l'un des projets de maquillage les plus importants de l'histoire du cinéma), cette version animée, réalisée par le studio d'Illumination l'est tout autant.

 

Car, à partir d'une histoire très connue, les auteurs ont réussi à développer le thème , en allant plus loin dans la psychologie des personnages, notamment celle du Grinch et ils ont utilisé le médium de l'animation pour offrir au spectateur un film très spectaculaire. 

 

La 3D animée permet de faire quasiment tout ce qui passe par la tête de ceux qui imaginent ces mondes fantastiques. Et Illumination ne s'en est pas privé : Chouville est immense, scintillant de mille feux, bourrés de vie et d'une beauté sans égal. Les lumières de l'hiver sont très bien captées, très belles et donnent une coloration "chaude" aux décors. Quand à l'environnement du Grinch, là aussi, le souci du détail, l'adjonction d'un petit compagnon à 4 pattes et la taille démesurée de son repaire permettent également de surpasser le film éponyme de 2000. 

 

En fait, tout comme Horton en 2008, The Grinch se sublime en dessin animé. Car le médium permet d'aller plus loin, plus grand, plus fort. Les mouvements de caméra ne lésinent pas sur cet aspect spectaculaire non plus. Ainsi , la glissade en traineau de la petite héroïne au début du film est digne des grandes séquences d'action de n'importe quel blockbusters. De même , quand la caméra tourne autour des décors, fonce sur les personnages et se faufile dans les rues, on a l'impression d'être sur un manège. Sur grand écran et avec la 3D, le procédé était très immersif.

 

Voilà pour la technique. Mais on le sait, un bon film c'est avant tout une bonne histoire. Et  Michael Lesieur, le scénariste a su tirer le meilleur du livre, alternant les scènes drôles (la vie quotidienne du Grinch est irrésistible) et tendres (les interactions de la fillette avec sa maman ou ses amis). Il n'en oublie donc pas des passages très spectaculaires (le vol des cadeaux, la chasse aux rennes) tout en respectant là aussi le personnage. Enfin, dans le roman, l'intéressant est évidemment la prise de conscience du Grinch de son égoïsme et du mal qu'il fait en voulant réparer une injustice dont il s'estime victime. Cet aspect est là aussi très bien amené, préparant lentement le spectateur qui ne connaîtrait pas l'histoire au retournement final. 

 

Si on y ajoute un casting vocal très réussi, y compris en doublage VF, on comprend tout à fait le très bon score mondial du film, plus de 500 millions de dollars de recette pour un budget de 75. Car, et on oublie trop souvent de le dire mais Illumination ne fait pas dans l'escalade de dépenses pour ses films. Preuve que l'animation 3D, si elle coûte cher, peut rester raisonnable tout en offrant un très beau film, coloré et spectaculaire !

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Le cinéma mondial à l'arrêt

Publié le par Dave

Le cinéma mondial à l'arrêt

Dernier article typiquement box office sans doute avant longtemps. Les chiffres américains sont hallucinants : jeudi 19, les derniers que nous avions à nous mettre sous la dent donnaient 33 296$ pour le premier film du top, à savoir En avant , toujours "visibles" dans 4300 cinémas soit une moyenne de 7$ par salle. Même pendant la 2e guerre mondiale, les salles américaines étaient ouvertes.

 

Le cinéma mondial est à l'arrêt en raison de la pandémie qui ravage la planète et qui a déjà fait des milliers de morts. Plus de 5000 rien qu'en Italie.

 

Alors face à ce drame, la fréquentation des salles est-elle importante ? Bien sûr d'un point de vie économique, les conséquences vont être épouvantables et on comprend mieux les studios qui ont repoussé leurs gros films. Car comment penser qu'un métrage à 200 millions de dollars de budget puisse être rentabilisé si plus personne ne peut sortir ?

 

Les studios tentent de limiter les dégâts en sortant les films en VOD le plus vite possible et espérer engranger des ressources supplémentaires. Mais ce qui est possible aux USA, où la chronologie des médias n'existe pas n'est pas applicable chez nous.

 

Du coup, Salle Obscursium Invocat va se mettre au diapason et va proposer dans les jours qui viennent des chroniques de films qui n'étaient pas encore sur le blog. Cette semaine, vous avez pu avoir 10 jours sans maman et Midway. Mais il m'en reste encore pas mal, histoire d'attendre que ce cauchemar passe.

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Midway (*****)

Publié le par Dave

Midway (*****)

Le pitch : alors que la flotte américaine  a été décimée  à Pearl Harbor, un analyste américain tente d'alerter la hiérarchie militaire de l'imminence d'une attaque à Midway.

 

Les lecteurs de ce blog le savent : j'ai un faible pour Roland Emmerich et ce depuis un jour d'été 1992 où j'ai pu voir Universal Soldiers, un film dont je n'attendais pas grand chose (Van Damme, Lundgren, un inconnu allemand derrière la caméra) mais qui m'avait ébloui par sa réalisation, son rythme et son visuel. S'ensuivit Stargate, sublime SF à l'ancienne, ID4 , LA claque de 1996 , Godzilla, The Patriot et j'en passe.

 

La filmographie de Emmerich, je l'ai donc vu à chaque fois au cinéma sauf Stonewall (un drame historique sur la naissance du mouvement LGBT aux USA) et ...Midway !!

 

Car si en 2011, j'avais réussi à dégoter une salle qui projetait Anonymous (sans aucun doute son plus beau film, même si Midway s'en approche), impossible l'an dernier de trouver du temps pour aller voir le dernier opus d'Emmerich, du fait de son échec au box office français. Dans ma région, il est resté deux petites semaines à l'affiche.

 

Rattrapage donc avec le Blu-ray qui vient de sortir et que j'ai choppé dans une superbe édition métal, avec un disque supplémentaire de la Fnac contenant une interview inédite du réalisateur.

 

Midway renoue donc avec la face historique de Emmerich, qui avait déjà mêlé histoire et grand spectacle dans The Patriot (La révolution américaine), 10000 (la préhistoire et la naissance de l'agriculture, avec cependant un côté plutôt fantaisiste), Anonymous (Shakespeare a-t-il écrit ses pièces ?) et donc Midway, un projet qu'il portait depuis la fin des années 2000. En effet, le 21 septembre 2009, Roland Emmerich avait annoncé, alors qu'il présentait 2012, que la bataille du Pacifique était un de ses projets à venir.

 

Il aura donc fallu 10 ans pour que le film se fasse. Les raisons ? Sony avait refusé le film (n'oublions pas que Midway fut une défaite japonaise) ce qui amena Emmerich a chercher d'autres partenaires. Pearl Harbor de Michael Bay (qui fut loin d'être un échec commercial comme je l'ai lu à droite et à gauche, avec 450 millions de recettes mondiales pour un budget de 140) avait également raconté une partie de l'histoire de la guerre du Pacifique. Enfin, les films historiques sont toujours un énorme pari. Même Spielberg ne parvient toujours à faire d'un triomphe de toutes ses incursions : Cheval de guerre en est un bel exemple.

 

Mais au final, Emmerich est parvenu à réunir un budget de 100 millions de dollars et, sa science des effets visuels aidant (le making of montre bien comment il réussit à passer d'un plateau, certes énorme, à un porte avion naviguant sur le Pacifique) , restitue donc l'ampleur de la bataille. 

 

Blindé par un script en béton, basé sur les protagonistes réels et les péripéties vécues, Midway est un mélange rare de réalisme et de spectaculaire. Démarrant quelques années avant Pearl Harbor, quand l'agent de renseignements Layton (impeccable Patrick Wilson) commence à se doute que le Japon ne  joue pas franc jeu, le film passe rapidement sur l'attaque surprise de décembre 41 puis le raid de Doolittle (vu dans le métrage de Michael Bay) avant de s'attaquer à son sujet proprement dit. Mais cette longue introduction permet de poser tous les protagonistes, d'expliquer clairement l'enjeu de la bataille - si les Japonais avaient réussi à anéantir totalement la flotte américaine, le Pacifique leur aurait appartenu et la côte Ouest devenait vulnérable - et de permettre au spectateur de suivre une chronologie quelque peu complexe pour celui qui ne connaît pas cette phase de la guerre.

 

En confiant les rôles à de solides acteurs , Woody Harrelson en Nimitz, Dennis Quaid en Haisley (les deux acteurs avaient d'ailleurs déjà travailler avec le réalisateur) ou Aaron Eckart en Doolittle, Emmerich ancre son projet dans du concret. Et le reste du casting est à l'avenant !  Luke Evan et Ed Skrein interprètent les deux faces de l'aviation : le posé et la tête brûlée. Mais chacun, à sa façon, participera à la victoire.

 

Soucieux de réalisme, Emmerich ne s'embarrasse pas de romance. Malgré toutes les qualités du film de Michael Bay (que j'avais revu en revenant de Los Angeles il y a un an, ayant séjourné dans le motel où furent tournées quelques scènes) , le film était quelque peu parasité par la romance du trio vedette. Là, l'histoire ne s'intéresse qu'à la bataille, ce qui n'empêche pas des scènes intimistes, très réussies d'ailleurs. Il ne double pas non plus les dialogues en japonais , sauf quand ils parlent avec des Américains. Et on sait que c'est toujours très risqué aux USA, le public ayant du mal avec les sous-titres.

 

En fait, Midway est un film très didactique , pédagogique même. Le scénariste Wes Tooke, dont une partie de la famille était dans la Navy, a fait un travail énorme pour rendre accessible à tous le compte à rebours, les étapes de la bataille, et ce des deux côtés, et Roland Emmerich magnifie ce script par une mise en scène fluide et très lisible. Mais il n'en oublie pas qu'un film de guerre peut être spectaculaire et son professionnalisme sans faille, sa connaissance des effets visuels et son sens de l'image font le reste. 

 

Midway est un film à très grand spectacle, avec une reconstitution maniaque des attaques japonaises ou américaines. Mais là aussi, Emmerich ne fait pas dans l'esbroufe , il se base sur des images d'archives et reste fidèle au leitmotiv de départ : ne pas amplifier, ne pas magnifier, respecter la réalité.

 

Au final, Midway est un superbe film, magistralement interprété , réalisé par professionnalisme sans faille. Rien ne distraira le spectateur de l'histoire et son échec commercial (124 millions de recettes mondiales seulement) ne peut s'expliquer que par une chose : le public ne s'est pas intéressé  à cette histoire. Et c'est bien dommage.

 

Profitez donc de la sortie vidéo pour vivre cette bataille et vous comprendrez comment, en quelques minutes, l'Amérique a réussi à inverser le cours de la guerre. 

 

Chapeau et merci , Monsieur Emmerich !

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10 jours sans maman (****)

Publié le par Dave

10 jours sans maman (****)

Le pitch : une mère de famille, totalement dévouée à ses 4 enfants, décide de  prendre 10 jours de vacances, laissant la responsabilité de la maison à son mari.

 

Une bonne comédie familiale , cela ne se refuse pas ! D'autant plus avec un Frank Dubosc en forme !

 

Soyons  clair, 10 jours sans maman n'est pas la comédie du siècle mais elle permet de passer un très bon moment grâce à un scénario qui réserve quelques petits rebondissements - ce qui permet de ne pas tout deviner à l'avance comme souvent - et une interprétation pleine de tendresse.

 

En effet, si le film démarre de manière convenue - on se doute bien que les catastrophes vont s'accumuler dès que la maman sera partie, vu le caractère des enfants et l'incapacité chronique du papa à organiser la vie familiale - il va astucieusement bifurquer avec l'apparition d'un nouveau personnage à mi-parcours. Et des petits détails qu'on n'avait pas forcément remarqué vont alors devenir très importants.

 

Mais avant d'en arriver là, Dubosc va devoir apprendre à la vie d'un papa totalement débordé. Dès le premier jour, c'est l'anarchie à la maison, les gamins sont aussi nuls que lui niveau organisation (ils ne connaissent pas le chemin de leur école vu que "quand maman nous emmène, on dort") et le logis va vite devenir un champ de bataille ahurissant.  En fait le script suit, dans sa première partie, quelque peu celui de Papa ou maman, niveau escalade dans la démesure domestique. Les gags sont bien trouvés , mais jamais méchants. Que cela soit le changement du nom du téléphone du papa, les "expériences" culinaires, la course pour caser les gamins quand l'école est fermée, on rit franchement et Dubosc y est pour beaucoup. Certes, il fait du Dubosc et ressort son personnage un peu naïf, celui de Camping, Disco ou Incognito. Il est cependant un peu moins bébête. Ce qui fait le sel de cette comédie, c'est bien de voir un homme plein de certitudes totalement dépassé, perdu et avec des enfants qui ne l'aident pas vraiment, bien au contraire.

 

La deuxième partie du film oriente l'histoire vers la toute première scène du film et surprise, le happy end ne l'est pas tant que cela. On aurait pu penser à une aventure entre Dubosc et la jeune employée comme aide à domicile, mais là aussi, le script ne s'y aventure pas et c'est tant mieux car, je le redis, tout n'est pas visible 10 minutes avant les évènements.

 

Je le redis, 10 jours sans maman n'est pas la comédie du siècle, mais elle remplit totalement son rôle : faire rire sans cynisme, sans méchanceté, sans bêtise. Et au final, cela fait du bien en ces temps troublés. Ludovic Bernard , qui avait déjà réussi L'ascension il y a 3 ans, a parfaitement réussi son coup.

 

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Les salles françaises victimes aussi du Coronavirus !

Publié le par Dave

Les salles françaises victimes aussi du Coronavirus !

L'épidémie fait plonger le cinéma dans le monde entier et la France n'y échappe pas . Les salles ayant été fermées samedi soir minuit, les chiffres ne concernent que 4 jours de la semaine dernière et le plongeon impressionnant des films en continuité ainsi que la faiblesse des nouveautés font que la fréquentation est passée de 2,9 millions à 744 000 entrées.

 

Un véritable carnage qu'il me faut tout de même commenter.

 

Ainsi La bonne épouse démarre avec 171 000 entrées (c'est une estimation). Dans ce drame se déroulant en Alsace (triste hasard de l'actualité) , la directrice d'une école ménagère voit son ancien amour revenir dans sa vie la veille de Mai 68.

 

La vie de Marie Curie, interprétée par Audrey Tautou et réalisée par Marjane Satrapi (Persepolis)  dans Radioactive est 5e avec 36 738 spectateurs. 

 

Les films en continuité perdent parfois plus de 85% de leurs entrées et seuls les films déjà millionnaires ont limité les dégâts à savoir L'appel de la forêt, 10 jours sans maman et Sonic.

 

Pour le reste, En Avant et De Gaulle flirtent avec les 600 000 spectateurs, Le cas Richard Jewell 773 000 et Dark Waters 270 000.

Semaine du 11 au 17 mars 2020

La bonne épouse 171 000 entrées
En avant 609 438 entrées
De Gaulle 595 179 entrées
Invisible Man 620 402 entrées
Radioactive 36 738 entrées
L'appel de la forêt 1 179 087 entrées
10 jours sans maman 1 107 557 entrées
Le cas Richard Jewelll 773 799 entrées
Sonic 2 062 770 entrées
Dark Waters 270 545 entrées

 

 

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Le coronavirus fait plonger le box office US

Publié le par Dave

Le coronavirus fait plonger le box office US

Sale temps pour la planète ! Le coronavirus - qui à mon humble avis a été très sous-évalué par nos dirigeants - est en train de ravager également la fréquentation des salles. D'ailleurs Los Angeles et New York ont annoncé une fermeture de leurs cinémas et il est évident que la psychose mondiale aura des effets dévastateurs sur tous les pans de l'économie.

 

Dans ce contexte, En avant reste en tête mais plonge de 73% ! Du jamais vu pour Pixar qui ne voit son dernier dessin animé ne cumuler que 60,2 millions en 10 jours .

 

Et même ainsi, il parvient à battre toutes les nouveautés !!

 

I still believe , dernier film chrétien en date prend 9,5 millions dans un peu plus de 3300 cinémas. Généralement, ce type de film démarre plutôt dans les 15 millions.

 

Vin Diesel a vu le dernier opus de Fast&Furious repoussé . Mais son actualité, c'était aussi Bloodshot, une approche du super héros quelque peu différente. Avec 10,5 millions depuis jeudi, c'est clairement un échec, même si seulement 2300 cinémas le projetaient !

 

Echec aussi pour le film d'épouvante The Hunt qui démarre avec 5,7 millions à la 5e place.

 

Week end du 13 au 15 mars 2019

En avant 60,2 millions
I still believe 9,5 millions
Bloodshot 10,5 millions
Invisible Man 64,4 millions
The Hunt 5,7 millions
Sonic 145,8 millions
The Way back 13,4 millions
L'appel de la forêt 62,1 millions
Emma 10 millions
Bad Boys for life 204,2  millions

Les films en continuité connaissent des chutes vertigineuses, allant de 60% (Invisible Man) à 71 (Emma). Le tableau ci-dessus donne le ton : tous le BO fait du surplace. Seuls les films qui avaient déjà fait une belle carrière (Bad Boys, Sonic) ou même une gentille carrière (L'appel de la forêt) s'en sortiront.

 

Portez vous bien et surtout, si on vous demande de vous confiner, confinez vous !

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Enjoy the violence , mon impression sur le livre

Publié le par Dave

Enjoy the violence , mon impression sur le livre

Enjoy the Violence est un livre fabuleux sur l'underground metal français ! Il est composé d'interviews de tous les acteurs de la scène (dont votre serviteur) qui animent le metal extrême français depuis 30 ans.

 

Petite vidéo de ma chaine Youtube "Voyage au centre de la scène"  expliquant pourquoi ce livre est indispensable !

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