Partis en mer de Chine pour retrouver Jack, nos pirates préférés vont vivre des aventures encore plus spectaculaires mais au bout du
monde, chacun devra en payer le prix.


L'avis : Exemple rare d'une franchise qui n'a fait que progresser, Jusqu'au bout du monde est la preuve vivante que l'on peut conclure de manière
brillante un film sans tomber dans la démagogie (attention , le happy end n'est pas vraiment de mise) et surtout renouveler totalement un genre. Gore Verbinski et Jerry Bruckheimer ont totalement
réussi leur pari .
Spectaculaire, drôle, poétique, sensuel, bourré d'action, fouillé, inventif , respectant ses personnages et surtout, surtout ne prenant jamais le spectateur pour un gogo, Pirates des
Caraïbes 3 est bien au delà du simple film d'aventures . C'est tout simplement une nouvelle référence du cinéma de divertissement.
En fait, si cette conclusion s'avère réussie et supérieure à la première séquelle, c'est parce que d'une part elle répond aux questions posées et que d'autre part, elle entraîne l'histoire dans
une nouvelle direction. On aurait pu croire à encore plus de Kraken , plus de Davy Jones et on se retrouve avec de nouveaux terrains d'action (l'extrême orient, l'outre-monde) , de nouveaux
personnages (une galerie de pirates absolument délirante) et un onirisme absent du 2eme volet.
Spectaculaire !! Le film offre une bataille finale de toute beauté, impressionnante où le Black Pearl et le Hollandais volant se font face autour d'un gigantesque maelström . Le
combat fait rage, la tempête redouble, les corps volent mais c'est le moment où Verbinski s'offre la séquence la plus romantique du film !! Un tour de force qui prouve qu'il ne perd jamais de vu
que , sans personnage, et malgré tous les effets visuels, un film n'est rien d'autre qu'une coquille vide.
Drôle !! Surprise, ce n'est pas que Depp qui se taille la part du lion, même si ses scènes dans l'antre de Davy Jones sont là pour témoigner du potentiel comique exceptionnel de l'acteur
et du personnage. Elisabeth s'offre aussi quelques scènes hilarantes, notamment au début quand elle doit se défaire de ses armes. Les deux pirates duettistes , le duo de gardes anglais (dont le
destin rappelle celui de Trotter dans l'île aux pirates , les deux sbires finissant pas changer de camp) et même Barbossa participent également de cette bonne humeur. Là aussi, les gags ne sont
pas vulgaires et permettent aux spectateurs de souffler entre deux méga-scènes.
Poétique !! Franchement, on ne s'attendait pas à de telles scènes : le black Pearl navigant dans des eaux encombrés de barques sur lesquelles flottent les gens décédés en mer et
qui vaut à Elisabeth une scène déchirante, la vision de l'antre de Davy Jones où Sparrow sombre dans la folie, le fameux bout du monde, la façon dont les héros reviennent à la réalité, la
mort de Lord Beckett (une scène incroyable)... Pas de doute, nous sommes en présence d'un film majeur et non pas d'une simple séquelle.
Sensuel !! toujours cet érotisme léger et ce parti pris de filmer de beaux acteurs. On sait que Bruckheimer aime que ses réalisateurs soignent l'esthétique de leur film. Cela se
vérifie ici. Orlando Bloom fait vraiment penser à Erol Flyn et Keira Knightley fera craquer tous les spectateurs mâles. Même la galerie de tronches incroyables des pirates (les chinois sur
lesquels poussent des champignons!!) fait l'objet d'une grande recherche graphique.
Bourré d'action !! C'est simple, cela n'arrête quasiment pas. Bataille à l'épée, bataille navale, chute de navire, explosions en tout genre... La séquelle respecte les codes du
genre et le spectateur le plus blasé en aura pour son argent.
Fouillé !! Difficile parfois de savoir qui trahit qui et qui est avec qui. Les intrigues s'emmêlent, les alliances se font et se défont, les personnages se jouent les uns des
autres et chacun a quelque chose à cacher. Pour une fois, on ne devine pas à l'avance un scénario qui aurait pu être cousu de fil blanc.
Inventif !! Décor, personnages, accessoires, trucages, maquettes , bateaux, paysages... Rien n'est laissé au hasard. Le travail visuel est absolument énorme et je ne vois
que la récente trilogie Star Wars pour être allée aussi loin dans la création d'un univers aussi complet. Là aussi, on sent l'amour des créateurs pour leur travail, leur désir de mettre en place
quelque chose de beau, dont ils peuvent être fier. Pari réussi : ils peuvent être très fiers !!
Respectant ses personnages !! On ne tombe pas dans la facilité et surtout on évite le manichéisme. Davy Jones a ses raisons de faire ce qu'il fait, Calypso cache ses secrets les
plus noirs, Barbossa (admirable Jeffrey Rush) démontre la noblesse d'esprit qu'il avait perdu dans le premier film à cause de sa malédiction. Quand au trio principal , si les scénaristes leur ont
concocté quelques surprises, ce n'est jamais à leur détriment. Pirates des Caraïbes 3 respecte ses personnages.
Enfin, le film ne prend pas le spectateur pour un gogo : il répond à ses attentes mais lui offre un spectacle de haute volée, intelligent, drôle.... Une conclusion qui donne envie de signer
derechef pour une nouvelle trilogie.
Il est clair que Bruckeimer et Verbinski viennent d'offrir au monde entier un chef d'oeuvre du cinéma pop corn mais qu'au delà du divertissement, ils nous ont donné un chef d'oeuvre tout
court.