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Le labyrinthe de Pan (2eme partie)

Publié le par David Martin

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Le deuxième DVD est le premier disque de suppléments. Comme à son habitude, Guillermo del Toro (qui a bien compris les possibilités de ce médium) nous offre des bonus variés, intéressants tout en restant dans un domaine classique. Pas de révolution mais du solide !!

Le premier bonus est un long making of, qui part un peu dans tous les sens car voulant faire parler tout le monde (les acteurs, les techniciens, les maquilleurs, le concepteur des décors et bien sûr le réalisateur) mais qui montre bien le travail derrière la caméra. On peut également sentir la fierté de tous les participants de travailler en Espagne sur un aussi gros film. Chacun livre son idée, sa conception de l’histoire et il est passionnant de voir que Del Toro nuance considérablement son propos sur la guerre civile espagnole, estimant qu’elle ne fut pas faite de noir et de blanc et que, hormis les Espagnols, personne n’en connaît grand chose, hormis les clichés classiques. Il analyse également très finement ses personnages, avouant avoir fait de Vidal, le méchant de l’histoire, un personnage très simple, fait d’une pièce. Enfin, il montre bien de quel côté penche son interprétation de la partie fantastique (du côté du rêve). Si on enlève un côté laudatif un peu agaçant (et que l'on pourrait penser réserver aux seuls américains) , on est dans un registre sincère.

En marge de ses propos, les parties les plus passionnantes sont ceux concernant les décors : nous sommes désormais habitués aux écrans bleus ou verts, aux décors virtuels. Point de cela ici, les décors sont en durs, le labyrinthe existe, le Pale Man n’est pas une marionnette numérique, les locomotives détruites sont là sur le plateau. Del Toro utilise le terme « film classique » au lieu de « film à l’ancienne ». Ce qui n’empêche pas un technicien des effets numériques de montrer comment il modifie les images, rajoute des impacts de balles, etc... Désormais, la technologie numérique s’est bien démocratisée et la planète entière en profite. Mais à la différence de certains Français (je pense à  Pitof) ,  ces artistes espagnols se mettent totalement au service du film et livrent un travail remarquablement invisible. Du grand art.

Chaque participant a donc droit à son moment d’explication du film. Une fois passé le choc d’entendre parler espagnol (choc dans le sens où c’est une langue que l’on n’a pas forcément l’habitude d’entendre sur des DVD) ,  on plonge rapidement et les 45 minutes passent à vitesse grand V. De plus, l’utilisation parcimonieuse d’images du film laisse pleinement la place à ce qui est « derrière la caméra » (qui est d’ailleurs le titre de ce making of).

Suivent deux séries d’entretiens d’un quart d’heure chacune. Dans le premier Guillermo parle de ses acteurs et ses acteurs parlent du film. Cela complète agréablement le making of et l’on comprend mieux la motivation de Sergio Lopez. On peut également voir, via un montage de différents extraits du film, que le monde réel et le monde magique sont plus proches que le film ne le laisse entendre, notamment avec deux scènes de repas, la première avec Vidal et ses amis, la deuxième dans l’antre du Pale Man. Pas de toute, Le labyrinthe.. est un film à voir plusieurs fois pour bien se rendre compte de tous ses niveaux de référence. Les interviews ont été réalisées à Cannes.

La deuxième est axée justement sur le passage du film à Cannes en 2006 avec extraits de la conférence de presse. Del Toro en profite pour mettre le point sur une injustice : le fantastique est toujours considéré comme un genre mineur et il trouve donc fabuleux qu’un film de genre soit enfin en compétition. Il estime que la présentation du film et les 22 minutes d’applaudissements qui ont suivi le film ont changé sa vie. Cela dit Le labyrinthe de Pan repartira bredouille, le jury préférant les très démagogues Le vent se lève et Indigènes. Comme quoi, on veut bien inviter des films fantastiques en compétitions mais de là à les récompenser !!!

Deux petits modules suivent : le premier, très court (à peine 2 minutes) sur les effets visuels (en fait, un montage de quelques scènes avant/après lorsque Ofélia suit la fée) est décevant. Le deuxième parle de la mélodie principale, une berceuse voulue par Del Toro.

Les décors font ensuite l’objet de 24 minutes de making of. À ce moment aussi, on plonge derrière la caméra, on suit la construction du moulin, du labyrinthe, de l’arbre et des locomotives. Une nouvelle occasion de voir que les artistes espagnols sont aussi talentueux que ceux d’Hollywood.

pans-labyrinth.jpg30 minutes sur les créatures suivent. C’est sans doute le meilleur  bonus du lot, s’attardant sur le maquillage, la création du faune et du Pale Man. Un sacré boulot et qui aurait pu être intégré sans souci dans le making of principal.

Enfin, filmographies, bandes-annonces et une partie DVD-Rom complètent ce premier disque.

Les  bonus sont accessibles d’un bloc ou un par un. La navigation est très aisée. Si l’on choisit la navigation d’un seul bloc, on peut accéder à deux petits bonus (l’un sur les décors, et une galerie de dessins préparatoires)


Bref, une belle réussite.
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