1 novembre 2007
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Le Loup Garou de Londres fut l’un des grands chocs de 1980. Non pas parce que le film de John Landis soit le film de loup garous
le plus terrifiant au monde (Hurlement est nettement plus flippant et respectueux de la tradition) mais parce que, fait unique dans l’histoire de la terreur, Landis a parfaitement su conjuguer
horreur pure, comédie burlesque et plans d’anthologie, lançant au passage la carrière d’un génie du maquillage, Rick Baker.
Dans les suppléments du très bon DVD édité par Universal il y a 5 ans, Landis explique qu’il a eu cette idée alors qu’il tournait un film en tant que cascadeur en Yougoslavie en 1969. Il se retrouva sur une route interminable avec un autre type et, arrivé à un carrefour, ils rencontrèrent des gitans qui enterraient l’un des leurs à la verticale !! Cette image le marqua tellement qu’il en imagina deux jeunes touristes rencontrant dans un paysage désolé une bien étrange communauté. De fil en aiguille, le lycanthrope se greffa dessus et Landis décida de rendre à la fois hommage au mythe mais aussi de s’en moquer. Mais il se passa plus de 10 ans pour que le film ne devienne réalité. Entre temps, il réalise Shlocker où il rencontra un jeune maquilleur, Rick Baker et à qui il confia son idée d’une transformation lycanthropique sans plan de coupe.
Le Loup Garou de Londres (qui faillit se tourner à Paris pour des raisons financières) déconcerta le public (était-ce de l’horreur ? une comédie ?) mais devient immédiatement culte. John Landis offrait un script linéaire, où les personnages vont de a à b mais suffisamment emplis de rebondissements pour ne jamais lasser. Les 10 premières minutes se passant sur la lande anglaise sont un hommage certains aux vieux films Universal : le brouillard, la nuit sous la lune, la lande, les villageois peu sympathiques… Puis sans crier gare, la première attaque du loup fait l’effet d’un électrochoc. Brutale et sans fioriture, la scène montre Jack, le comparse du héros se faire mettre en pièce par la bête. David est à son tour mordu puis est sauvé par les villageois qui abattent …. Un homme !!
Fin du premier acte.
Le deuxième acte est celui qui est, quelque part, le plus frustrant. Il s’étend du réveil de David à l’hôpital jusqu’à sa première transformation. Pour faire monter la pression, Landis parsème son récit de quelques scènes chocs tout en exorcisant sa haine du nazisme via une série de cauchemars. Ainsi, David voit des créatures mi-monstres, mi-SS massacrer sa famille et détruire tous les symboles du judaïsme dans sa maison.
Mais cette partie sert également à faire évoluer la relation de David avec une jeune infirmière qui progressivement va s’éprendre de lui au point que les deux personnages vont devenir amants.
Enfin, Landis réintroduit le personnage de Jack, devenu un mort vivant qui tente d’avertir David du sort qui l’attend.
Ce mix où la partie comédie est réduite à la portion congrue est certes réussie mais, dans la mesure où le spectateur veut voir du Loup Garou, elle en devient vite frustrante même si elle est totalement indispensable. Landis se distinguait alors de la vague des psychokillers qui allait envahir les écrans et dont la psychologie était totalement évacuée.
Arrive enfin le moment tellement attendu, la première transformation. Magistralement orchestrée par Rick Backer, cette transformation fit date dans l’histoire du cinéma par sa brutalité, son ton cru, son éclairage minimaliste et son inventivité grandissante. Ainsi, David souffre, brûle intérieurement et voit son corps se déformer. Landis explique avoir voulu rendre, en accéléré, les affres de la puberté. Il est vrai que le corps de David se couvre de poils, que sa voie mue et qu’il acquiert une force que l’on pourrait qualifier de sauvage. Le DVD revient d’ailleurs sur cette transformation qui éclipse quelque peu (et c’est dommage) le reste du métrage.
La 3e partie glisse logiquement dans un film de monstre plus classique avec son lot de meurtre (souvent hors champs d’ailleurs), la découverte de la vérité par l’amie de David ainsi que son médecin (hommage de nouveau aux classiques de la Hammer et de Universal lors d’une enquête policière rondement menée) et un final aussi sanglant que brutal. Landis conclut d’ailleurs son film sur un emprunt à King Kong. C’est par l’amour de la belle que la bête sera piégée et tuée.
Mais surprise, l’humour revient en force. David se retrouve nu et vole des ballons à un gamin pour cacher sa nudité. À ce moment aussi, on retrouve un thème très freudien sur la puberté : le rêve où l’on est nu en public. Plus drôle encore, les décompositions de Jack, de plus en plus laid (au point que dans la scène du cinéma, c’est un mannequin mécanique qui joue son rôle) et les réactions de ses victimes mortes, certaines prenant avec un certain humour leur nouvelle condition de mort vivant.
En mélangeant horreur et comédie un peu grasse, Landis a sans doute réussi l’un des meilleurs films d’horreur de l’histoire du cinéma. Classique parmi les classiques, il reste également l’œuvre d’un cinéaste qui toucha la grâce durant un instant et deux films, l’autre étant évidemment The Blues Brother.
Notez que Le loup garou de Londres existe en DVD, un vrai collector avec un making of d’époque, un bêtisier hilarant (mais muet) où une scène délirante voit le décor s’écrouler autour de Landis et une partouze apparaître derrière lui, des entretiens avec Landis, Baker, de passionnants commentaires audio et un zoom sur la technique utilisée durant la transformation. Un seul disque donc mais une mine d'informations !!
Replongez vous donc dans ce vrai classique de l'épouvante.
Dans les suppléments du très bon DVD édité par Universal il y a 5 ans, Landis explique qu’il a eu cette idée alors qu’il tournait un film en tant que cascadeur en Yougoslavie en 1969. Il se retrouva sur une route interminable avec un autre type et, arrivé à un carrefour, ils rencontrèrent des gitans qui enterraient l’un des leurs à la verticale !! Cette image le marqua tellement qu’il en imagina deux jeunes touristes rencontrant dans un paysage désolé une bien étrange communauté. De fil en aiguille, le lycanthrope se greffa dessus et Landis décida de rendre à la fois hommage au mythe mais aussi de s’en moquer. Mais il se passa plus de 10 ans pour que le film ne devienne réalité. Entre temps, il réalise Shlocker où il rencontra un jeune maquilleur, Rick Baker et à qui il confia son idée d’une transformation lycanthropique sans plan de coupe.
Le Loup Garou de Londres (qui faillit se tourner à Paris pour des raisons financières) déconcerta le public (était-ce de l’horreur ? une comédie ?) mais devient immédiatement culte. John Landis offrait un script linéaire, où les personnages vont de a à b mais suffisamment emplis de rebondissements pour ne jamais lasser. Les 10 premières minutes se passant sur la lande anglaise sont un hommage certains aux vieux films Universal : le brouillard, la nuit sous la lune, la lande, les villageois peu sympathiques… Puis sans crier gare, la première attaque du loup fait l’effet d’un électrochoc. Brutale et sans fioriture, la scène montre Jack, le comparse du héros se faire mettre en pièce par la bête. David est à son tour mordu puis est sauvé par les villageois qui abattent …. Un homme !!
Fin du premier acte.
Le deuxième acte est celui qui est, quelque part, le plus frustrant. Il s’étend du réveil de David à l’hôpital jusqu’à sa première transformation. Pour faire monter la pression, Landis parsème son récit de quelques scènes chocs tout en exorcisant sa haine du nazisme via une série de cauchemars. Ainsi, David voit des créatures mi-monstres, mi-SS massacrer sa famille et détruire tous les symboles du judaïsme dans sa maison.
Mais cette partie sert également à faire évoluer la relation de David avec une jeune infirmière qui progressivement va s’éprendre de lui au point que les deux personnages vont devenir amants.
Enfin, Landis réintroduit le personnage de Jack, devenu un mort vivant qui tente d’avertir David du sort qui l’attend.
Ce mix où la partie comédie est réduite à la portion congrue est certes réussie mais, dans la mesure où le spectateur veut voir du Loup Garou, elle en devient vite frustrante même si elle est totalement indispensable. Landis se distinguait alors de la vague des psychokillers qui allait envahir les écrans et dont la psychologie était totalement évacuée.
Arrive enfin le moment tellement attendu, la première transformation. Magistralement orchestrée par Rick Backer, cette transformation fit date dans l’histoire du cinéma par sa brutalité, son ton cru, son éclairage minimaliste et son inventivité grandissante. Ainsi, David souffre, brûle intérieurement et voit son corps se déformer. Landis explique avoir voulu rendre, en accéléré, les affres de la puberté. Il est vrai que le corps de David se couvre de poils, que sa voie mue et qu’il acquiert une force que l’on pourrait qualifier de sauvage. Le DVD revient d’ailleurs sur cette transformation qui éclipse quelque peu (et c’est dommage) le reste du métrage.
La 3e partie glisse logiquement dans un film de monstre plus classique avec son lot de meurtre (souvent hors champs d’ailleurs), la découverte de la vérité par l’amie de David ainsi que son médecin (hommage de nouveau aux classiques de la Hammer et de Universal lors d’une enquête policière rondement menée) et un final aussi sanglant que brutal. Landis conclut d’ailleurs son film sur un emprunt à King Kong. C’est par l’amour de la belle que la bête sera piégée et tuée.
Mais surprise, l’humour revient en force. David se retrouve nu et vole des ballons à un gamin pour cacher sa nudité. À ce moment aussi, on retrouve un thème très freudien sur la puberté : le rêve où l’on est nu en public. Plus drôle encore, les décompositions de Jack, de plus en plus laid (au point que dans la scène du cinéma, c’est un mannequin mécanique qui joue son rôle) et les réactions de ses victimes mortes, certaines prenant avec un certain humour leur nouvelle condition de mort vivant.
En mélangeant horreur et comédie un peu grasse, Landis a sans doute réussi l’un des meilleurs films d’horreur de l’histoire du cinéma. Classique parmi les classiques, il reste également l’œuvre d’un cinéaste qui toucha la grâce durant un instant et deux films, l’autre étant évidemment The Blues Brother.
Notez que Le loup garou de Londres existe en DVD, un vrai collector avec un making of d’époque, un bêtisier hilarant (mais muet) où une scène délirante voit le décor s’écrouler autour de Landis et une partouze apparaître derrière lui, des entretiens avec Landis, Baker, de passionnants commentaires audio et un zoom sur la technique utilisée durant la transformation. Un seul disque donc mais une mine d'informations !!
Replongez vous donc dans ce vrai classique de l'épouvante.