25 juin 2010
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Un
jeune rat se découvre fin gourmet et amateur de bonne cuisine. Un jour, le destin va lui donner un petit coup de pouce en le catapultant dans les cuisines d’un grand restaurant.
Tout d’abord, mille excuses. Cette chronique aurait dû paraître, il y a plusieurs mois, mais j’ai vu le film en vacances en août. Et en rentrant, je n’ai pas trouvé le temps de la faire, l’actualité primant ainsi que la reprise du travail. Bon, c’est un peu léger, mais j’ai le même soucis avec La vengeance dans la peau que j’ai vue, il y a déjà 6 semaines.
Mais rien n’est jamais trop tard. J’ai profité d’un creux dans mon emploi du temps hier (samedi 17 novembre) pour retourner voir le film avec mes plus jeunes enfants (Il passe encore sur Nancy). L’occasion donc de me remettre dans le bain.
Le dernier Pixar a été réalisé par Brad Bird (assisté par Bob Peterson). Bird nous a déjà donné Le géant de Fer (sans doute le dessin animé le plus sous-estimé de ces dix dernières années) et Les indestructibles, géniale variation sur le thème du super héros. Il récidive ici avec une histoire fabuleuse, une animation d’une très grande clarté et surtout, surtout, une absence totale de cynisme, cette maladie qui gangrène la production actuelle, tant chez Dreamworks que chez les autres « concurrents ».
Histoire fabuleuse car elle casse les codes de la narration classique. Ici, le héros Rémy n’a pas forcément le premier rôle. À partir de sa rencontre avec le fils d’Augusto, il va petit à petit laisser sa place et ne reviendra que sur la dernière partie. En fait, Bird parle de deux rêveurs qui veulent vivre autre chose mais dont le plus petit sera finalement le plus acharné. En faisant d’un rat un héros de dessin animé, Bird ose aussi se démarquer de la souris. Cela peut sembler ridicule, mais tout le monde déteste les rats alors que la plupart des gens trouvent les souris « mignonnes ». Certes, le design des rats est très réussi, mais les animaux ne sont pas « jolis ». Un premier tour de force et une grosse prise de risque. Autre risque : faire se dérouler l’histoire en France au moment où les relations entre les deux pays étaient très mauvaises, guerre en Irak oblige. Mais cela dit, les artistes de Pixar ne font sans doute pas de politique et ont retenu de la France ses clichés les plus savoureux.
Enfin, en prenant le thème classique d’une modeste qui s’élève au-delà de son destin, Bird reste en terrain connu mais là aussi il le pimente de quelques péripéties pas vraiment dans l’air du temps. Remy est tiraillé par son amour de la cuisine et sa volonté de connaître les hommes d’un côté et par son respect de la famille de l’autre. Et l’évolution de son père se fait dans la logique du personnage de Remy : incapable de la moindre méchanceté, il va modifier tout son entourage et changer la destinée de tous les personnages du film.
Animation d’une grande clarté !! On retrouve ici la marque Pixar. Pas d’esbroufe, malgré des tours de forces incroyables (le poil mouillé, la texture des aliments, le jeu des éclairages notamment le long des quais de la Seine). Ici pas de scènes m’as-tu-vu ou de personnages « anatomiquement correct » à la Shrek mais un travail d’artisan, constant, une recherche dans le détail fait avec un amour que l’on retrouve chez les bâtisseurs de décors en dur. Les studios de Pixar ont toujours fait reculer la technique mais sans le crier sur les toits. Résultat : Ratatouille va encore plus loin dans la beauté que Cars !! Et quand les autres studios mettent en avant la puissance de leurs ordinateurs, leur palette de couleur ou la qualité de leur casting vocal, chez Pixar, on travaille. Tout simplement.
Absence de cynisme !! Les plus « méchants » appelleront cela naïveté. J’appelle cela l’essence même du dessin animé. Ratatouille ne se vautre pas dans le clin d’œil qui vieillit instantanément un film, évite les dialogues branchouilles, ne se moque pas de ses personnages en les ridiculisant et ne détourne pas les codes des contes de fée pour faire adulte !! Au contraire, il ne fait que redire la fables sans cesse racontée que, si l’on veut changer quelque chose, on peut le faire à force de volonté. C’est sans doute très américain, mais après tout, c’est un peu ce qui plaît à SOI !!
Ratatouille devient donc, par la force des choses, le 8e chef d’œuvre des studios Pixar, un film intemporel qui prendra sans problème place à côté de Bernard et Bianca ou Basile détective Privé, d’autres grands dessins animés de la firme mettant en scène des rongeurs.
Tout d’abord, mille excuses. Cette chronique aurait dû paraître, il y a plusieurs mois, mais j’ai vu le film en vacances en août. Et en rentrant, je n’ai pas trouvé le temps de la faire, l’actualité primant ainsi que la reprise du travail. Bon, c’est un peu léger, mais j’ai le même soucis avec La vengeance dans la peau que j’ai vue, il y a déjà 6 semaines.
Mais rien n’est jamais trop tard. J’ai profité d’un creux dans mon emploi du temps hier (samedi 17 novembre) pour retourner voir le film avec mes plus jeunes enfants (Il passe encore sur Nancy). L’occasion donc de me remettre dans le bain.
Le dernier Pixar a été réalisé par Brad Bird (assisté par Bob Peterson). Bird nous a déjà donné Le géant de Fer (sans doute le dessin animé le plus sous-estimé de ces dix dernières années) et Les indestructibles, géniale variation sur le thème du super héros. Il récidive ici avec une histoire fabuleuse, une animation d’une très grande clarté et surtout, surtout, une absence totale de cynisme, cette maladie qui gangrène la production actuelle, tant chez Dreamworks que chez les autres « concurrents ».
Histoire fabuleuse car elle casse les codes de la narration classique. Ici, le héros Rémy n’a pas forcément le premier rôle. À partir de sa rencontre avec le fils d’Augusto, il va petit à petit laisser sa place et ne reviendra que sur la dernière partie. En fait, Bird parle de deux rêveurs qui veulent vivre autre chose mais dont le plus petit sera finalement le plus acharné. En faisant d’un rat un héros de dessin animé, Bird ose aussi se démarquer de la souris. Cela peut sembler ridicule, mais tout le monde déteste les rats alors que la plupart des gens trouvent les souris « mignonnes ». Certes, le design des rats est très réussi, mais les animaux ne sont pas « jolis ». Un premier tour de force et une grosse prise de risque. Autre risque : faire se dérouler l’histoire en France au moment où les relations entre les deux pays étaient très mauvaises, guerre en Irak oblige. Mais cela dit, les artistes de Pixar ne font sans doute pas de politique et ont retenu de la France ses clichés les plus savoureux.
Enfin, en prenant le thème classique d’une modeste qui s’élève au-delà de son destin, Bird reste en terrain connu mais là aussi il le pimente de quelques péripéties pas vraiment dans l’air du temps. Remy est tiraillé par son amour de la cuisine et sa volonté de connaître les hommes d’un côté et par son respect de la famille de l’autre. Et l’évolution de son père se fait dans la logique du personnage de Remy : incapable de la moindre méchanceté, il va modifier tout son entourage et changer la destinée de tous les personnages du film.
Animation d’une grande clarté !! On retrouve ici la marque Pixar. Pas d’esbroufe, malgré des tours de forces incroyables (le poil mouillé, la texture des aliments, le jeu des éclairages notamment le long des quais de la Seine). Ici pas de scènes m’as-tu-vu ou de personnages « anatomiquement correct » à la Shrek mais un travail d’artisan, constant, une recherche dans le détail fait avec un amour que l’on retrouve chez les bâtisseurs de décors en dur. Les studios de Pixar ont toujours fait reculer la technique mais sans le crier sur les toits. Résultat : Ratatouille va encore plus loin dans la beauté que Cars !! Et quand les autres studios mettent en avant la puissance de leurs ordinateurs, leur palette de couleur ou la qualité de leur casting vocal, chez Pixar, on travaille. Tout simplement.
Absence de cynisme !! Les plus « méchants » appelleront cela naïveté. J’appelle cela l’essence même du dessin animé. Ratatouille ne se vautre pas dans le clin d’œil qui vieillit instantanément un film, évite les dialogues branchouilles, ne se moque pas de ses personnages en les ridiculisant et ne détourne pas les codes des contes de fée pour faire adulte !! Au contraire, il ne fait que redire la fables sans cesse racontée que, si l’on veut changer quelque chose, on peut le faire à force de volonté. C’est sans doute très américain, mais après tout, c’est un peu ce qui plaît à SOI !!
Ratatouille devient donc, par la force des choses, le 8e chef d’œuvre des studios Pixar, un film intemporel qui prendra sans problème place à côté de Bernard et Bianca ou Basile détective Privé, d’autres grands dessins animés de la firme mettant en scène des rongeurs.