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25 novembre 2007 7 25 /11 /novembre /2007 09:19
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Plus que 6 semaines pour chroniquer toute la saga Star Wars avant le 31 décembre 2007, histoire de fêter les 30 ans de la sortie d’Un nouvel espoir.

L’attaque des clones représente à la fois un sommet de frustration et une jubilation de tous les instants.

Sommet de frustration car en tant que 2e épisode de la nouvelle trilogie (mais 2e dans la chronologie), il devait mettre en place le cœur de l’intrigue avec tout ce que cela suppose comme non-dits et de fin ouverte.

Jubilation de tous les instants car, outre l’amorce de la fameuse guerre des clones, le film est une succession de scènes inoubliables démarrant sur les chapeaux de roues et, après une heure plutôt calme mais essentielle pour le reste du récit, se finissant par plusieurs scènes d’anthologie.

Mais là n’est pas mon propos. J’ai déjà chroniqué le film sur SOI-Le site. Ici, un autre aspect m’intéresse.

Si La menace Fantôme était un film très politique, L’Attaque des Clones est un film romantique. En effet, il fallait à Lucas installer la romance obligatoire pour justifier la chute d’Anakin dans La revanche de Sith. Cette partie a été très critiquée pour son côté « mièvre » mais c’est justement cette naïveté qui fait la force de la saga. Ici, pas de passion dévorante ni de scènes crues mais des regards qui s’évitent, un amour qui se dit à mi-mots, et un aveu d’une grande douceur : Amidala avouant à Anakin qu’elle l’aime avant d’entrer dans l’arène de Géonosis. Comprenant que la mort les attend, la jeune sénatrice laisse enfin parler son cœur pour la plus grande joie des fans mais  , hélas, pour le pire de la galaxie.

Car c’est cet aveu , presqu’en cachette, qui va déclencher le mariage secret, la grossesse et finalement la déchéance d’Anakin. Sans le savoir, Padmé va détruire tout ce qu’elle aime. Et Anakin l’aidera de toute son âme à mettre son destin en miette.

La romance Anakin-Padmé n’est pas qu’une bluette. Elle rappelle la chasteté d’un roman comme Tristan et Iseult. Lucas ayant étudié la littérature, il est clair qu’il s’est inspiré des romances médiévales pour son intrigue.
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Chaque scène entre Anakin et Padmé les voit seuls, sur une terrasse, autour d’un feu, lors d’un repas, dans un champ, dans un petit hangar, dans l’antichambre de l’arène… Lucas filme une passion adolescente qui va se transformer en brasier et au final embraser toute la galaxie. Anakin aime Padmé depuis qu’il a posé les yeux sur elle. Padmé aime Anakin dès qu’elle comprend qu’il ne vit plus que pour elle. L’amour naissant va alors servir de carburant à la saga mais pour en arriver là, il fallait montrer la pureté de leur sentiment, donc l’enfance des protagonistes.

En idéalisant Padmé, comme il a idéalisé sa mère, Anakin choisit lui-même l’instrument de sa chute avec une certaine joie. Dark Vador commence à poindre durant le film, notamment après la mort de la mère, celle qui a donné la vie mais qui a dû se séparer de son fils. Anakin ne la retrouve que pour la voir mourir. Sa réaction est alors terrible, disproportionnée, injuste et haineuse : l’essence même des Sith. Mais Anakin comprend à ce moment que l’enseignement Jedi ne remplira pas son existence. Contrairement à Obi Wan, soldat zélé de l’ordre, Anakin a besoin d’une présence à ses côtés. Obi Wan ne réfléchit qu’à partir du prisme Jedi. Anakin est un libre esprit qui veut expérimenter et qui ne peut vivre seul.

On a peu discuté du sectarisme Jedi. Lors d’une scène amusante, Anakin déclare « en fait, on nous encourage à aimer ». Derrière la boutade se cache une doctrine inhumaine qui sépare les enfants de leurs mères, qui les endoctrine et qui les fait se fondre dans un tout. Mine de rien, Lucas dénonce en douceur le drame des sociétés totalitaires. Car, tout gardien de la paix dans la galaxie qu’ils soient, les Jedi n’en sont pas moins une secte intégriste. Il est alors intéressant de voir qu’un libre esprit comme Qui Gon Jin soit exclu du conseil car rebelle à cette doctrine ou qu’un idéaliste comme Dooku se laisse entraîner par Dark Sidious. La scène où il avoue à Obi Wan le plan du seigneur Sith est magistrale car, aveuglé par son ordre, le Jedi refuse de croire le Sith. Les preuves sont pourtant là, aveuglantes.

Si les Sith représentent le mensonge, la manipulation et la haine, ils ont le mérite de ne pas mettre de voile sur leurs sentiments. D’ailleurs, Dark Sidious est persuadé d’œuvrer pour le bien commun. Abattre ces ennemis n’est pour lui qu’un moyen.

Vus sous cet angle, les courageux Jedi deviennent moins sympathiques, moins blancs. L’assaut final sur Géonosis où des dizaines d’entre eux trouvent la mort ressemble plus à une tentative désespérée de retrouver une place face à Dooku qu’à une véritable tentative de sauvetage. La force de L’Attaque des clones est d’aller au-delà du simple film d’action en brouillant les cartes. Sous la candeur d’Anakin commence à percer Vador.

starwars2.jpgObi Wan et Yoda, eux, entament leur chemin vers l’humilité. Aveuglés par la puissance de l’ordre, ils ne voient pas l’arbre qui se dresse devant eux, ils ne voient pas la manipulation Sith. Ils assistent impuissants à la prise de pouvoir de Palpatine, à la création de l’armée clone, à l’ouverture du conflit. Pourtant tout était là, tous les indices mais ils n’ont pas sur les assembler.

Bien sûr ce 2e opus vaut aussi pour ses poursuites à travers Coruscant, pour le duel Yoda-Dooku, pour la poursuite à travers les astéroïdes et pour toutes les scènes d’actions du film. Une fois de plus ILM est au sommet de son art et offre des images magnifiques, sublimées par la caméra numérique de Georges Lucas. Plus que jamais, Star Wars est une œuvre collective mais qui ne repose pas sur ces effets spéciaux mais au contraire prend le risque de raconter une histoire d’amour sur fond de guerre civile.

Et rien que pour cela, L’Attaque des clones est un chef d’œuvre.
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commentaires

D
C'est sans doute pour cette raison (la romance) que le film ait celui qui ait le moins bien marché de toute la trilogie. 625 millions de dollars seulement (bon, c'est déjà pas mal)
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C
pour ma part, je trouve cet épisode un peu lent. Certes, il faut bien cela pour installer l'histoire mais Lucas aurait pu accelerer sa romance.
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  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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