9 décembre 2007
7
09
/12
/décembre
/2007
11:12
Le Pitch : Marty, jeune ado typique des 80’s se voit propulser dans les années 50 dans une machine à voyager dans le temps inventé par son ami Doc. Mais ce faisant, il va modifier le
passé, empêchant ses parents de se rencontrer donc de se marier. Il devra alors amener ses parents à s’aimer pour qu’il puisse exister et trouver le moyen de repartir dans son époque.
Retour vers le Futur marque le véritable début de la carrière de Robert Zemeckis. Pourtant, ce n’est pas son premier film, ni même son premier succès. À la poursuite du Diamant vert fut son premier triomphe US (76,5 millions en 1984). Ses deux premiers films, Used Car et I wanna hold your hand , respectivement sortis en 1978 et 1980 n’avaient pas connu le même succès.
Ces deux derniers films ne sont d’ailleurs pas sortis en France et pour info, seul Contact, chez nous, n’a pas atteint le million d’entrées.
Retour vers le Futur est donc son 4e film et, à ce jour son 3e plus gros score aux USA (après Forrest Gump et Seul au monde).
Pourquoi ce film, à priori sans grande ambition, a-t-il pu connaître un tel succès et s’imposer comme le premier épisode d’une des trilogies les plus célèbres du cinéma ?
Parce que Retour vers le Futur est un formidable divertissement !! Et une réflexion poussée sur ce qu’entraînent nos actes, y compris les plus bénins.
Doté d’un budget fort modeste de 19 millions de dollars, Zemeckis décide de rendre hommage aux années 50, celle de sa jeunesse. Dans ce dessein, va se faire télescoper les années 80 et les fifties, la décennie où est né le Rock’n’roll, où le Vietnam n’avait pas encore perturbé l’Amérique et où John Kennedy n’avait pas encore été assassiné. Bref, des années où le pays de Zemeckis était encore sous le coup de sa victoire contre la barbarie nazie et demeurait un havre dans un monde en déroute.
Le voyage dans le temps, cette utopie qui a nourri tant de fiction n’a pas trouvé tellement d’écho au cinéma. On peut certes citer Quelque part dans le temps, de Jeannot Swarc ou le sublime La machine à explorer le temps d’après HG Wells, sans oublier C’était Demain où, justement, Wells coursait Jack l’Eventreur jusqu’à notre époque. On peut également parler d’un téléfilm avec Thierry Lhermitte (si mes souvenirs sont bons), Le Voyageur Imprudent. Enfin, on n’oubliera pas de sitôt la parabole temporelle de La planète des Singes et son atroce révélation finale.
Mais Retour vers le futur a vraiment réussi à pousser jusqu’au bout ce concept délirant.
En fait, Retour vers le futur est plus une réflexion sur l’évènement que sur le voyage en lui-même. Si Zemeckis s’autorise quelques réflexions scientifiques sur le voyage via les dialogues de Christopher Lyod, génial en savant déjanté (le convecteur temporel, la voiture qui doit aller à 90 miles à l’heure…), son propos est bien évidemment de plonger un ado (Michael J.Fox dans son rôle le plus abouti) bien superficiel et vénal dans un univers nostalgique et lui faire perdre quelques illusions.
Mais Zemeckis n’est jamais méchant avec ses personnages et ce qui l’intéresse c’est de montrer qu’un rien suffit à changer un destin. C’est le coup de poing de Georges à Biff qui va en faire un écrivain célèbre et non le raté humilié du début du film. La vie de toute sa famille va alors s’en trouver changer et Marty, par ses actes, aura permis à son père de se réaliser totalement.
Certes, le film joue sur les anachronismes (Marty jouant du rock devant une foule déchaînée, Marty commandant un Pepsi régime..) mais finalement, le jeune homme n’est pas si dépaysé que cela en 1955. Il comprend vite les avantages qu’il peut en tirer même s’il rêve de retourner chez lui. Zemeckis préfère montrer un univers clinquant et joyeux, un fantasme des 50’s et éluder la réalité. Pourquoi ? Parce qu’on a toujours la nostalgie de sa jeunesse et qu’on a tendance à l’enjoliver. Le réalisateur ne fait que céder à ce travers bien humain.
D’ailleurs, il ira encore plus loin dans ses suites, fantasmant sur un futur totalement délirant et imaginant un western de légende. Tout comme il revisitera l’histoire américaine avec Forrest Gump, il va simplement mettre à l’écran sa vision de l’Amérique, avec son pendant négatif, le monde alternatif de 85 dans Retour vers le Futur II.
Cette nostalgie, il la fera de nouveau vivre dans Rogger Rabbit, se tournant cette fois vers l’âge d’or de l’animation quand Tex Avery et Chuck Jones régnaient en maître.
Mais en ce qui nous concerne, les 50’s sont le théâtre d’un affrontement joyeux entre ceux qui pensent (Doc, Marty, Georges) et ceux qui ne pensent pas (Biff). Cet affrontement se poursuivra dans les autres films. Zemeckis croit à la primauté de l’intellect sur le muscle mais, paradoxalement, c’est un acte violent (le coup de poing de Georges) qui changera l’histoire.
Il ne reste plus au film que de conclure vers un happy end somme toute logique , happy end qui , au-delà des péripéties serialesques (et dont la scène avec Doc sur l’Horloge s’inspire du chef d’œuvre d’Harold Loyd, Monte là-dessus) a nettement moins d’intérêt que le reste du film puisque l’on sait que Marty va revenir chez lui.
Si Retour vers le Futur a tant marqué c’est parce qu’il offrait à chacun d’entre nous le rêve de revenir à un carrefour-clé de sa vie, de modifier une décision qui nous a fait du mal. Zemeckis se sert de sa nostalgie pour faire fonctionner la nôtre. En cela, le film n’est pas tant une comédie d’action dopée aux effets visuels, il nous invite à réfléchir à la pertinence de nos actes, surtout de nos erreurs.
Les deux suites, supérieures dans leur écriture à ce film originel, pousseront encore plus loin cette réflexion.
Cerise sur le gâteau : le coffrer des 3 films + un disque de bonus inédits est disponible en ce moment pour 19,99€ !! Avouez que le voyage dans le temps est à la portée de tous !!
Retour vers le Futur marque le véritable début de la carrière de Robert Zemeckis. Pourtant, ce n’est pas son premier film, ni même son premier succès. À la poursuite du Diamant vert fut son premier triomphe US (76,5 millions en 1984). Ses deux premiers films, Used Car et I wanna hold your hand , respectivement sortis en 1978 et 1980 n’avaient pas connu le même succès.
Ces deux derniers films ne sont d’ailleurs pas sortis en France et pour info, seul Contact, chez nous, n’a pas atteint le million d’entrées.
Retour vers le Futur est donc son 4e film et, à ce jour son 3e plus gros score aux USA (après Forrest Gump et Seul au monde).
Pourquoi ce film, à priori sans grande ambition, a-t-il pu connaître un tel succès et s’imposer comme le premier épisode d’une des trilogies les plus célèbres du cinéma ?
Parce que Retour vers le Futur est un formidable divertissement !! Et une réflexion poussée sur ce qu’entraînent nos actes, y compris les plus bénins.
Doté d’un budget fort modeste de 19 millions de dollars, Zemeckis décide de rendre hommage aux années 50, celle de sa jeunesse. Dans ce dessein, va se faire télescoper les années 80 et les fifties, la décennie où est né le Rock’n’roll, où le Vietnam n’avait pas encore perturbé l’Amérique et où John Kennedy n’avait pas encore été assassiné. Bref, des années où le pays de Zemeckis était encore sous le coup de sa victoire contre la barbarie nazie et demeurait un havre dans un monde en déroute.
Le voyage dans le temps, cette utopie qui a nourri tant de fiction n’a pas trouvé tellement d’écho au cinéma. On peut certes citer Quelque part dans le temps, de Jeannot Swarc ou le sublime La machine à explorer le temps d’après HG Wells, sans oublier C’était Demain où, justement, Wells coursait Jack l’Eventreur jusqu’à notre époque. On peut également parler d’un téléfilm avec Thierry Lhermitte (si mes souvenirs sont bons), Le Voyageur Imprudent. Enfin, on n’oubliera pas de sitôt la parabole temporelle de La planète des Singes et son atroce révélation finale.
Mais Retour vers le futur a vraiment réussi à pousser jusqu’au bout ce concept délirant.
En fait, Retour vers le futur est plus une réflexion sur l’évènement que sur le voyage en lui-même. Si Zemeckis s’autorise quelques réflexions scientifiques sur le voyage via les dialogues de Christopher Lyod, génial en savant déjanté (le convecteur temporel, la voiture qui doit aller à 90 miles à l’heure…), son propos est bien évidemment de plonger un ado (Michael J.Fox dans son rôle le plus abouti) bien superficiel et vénal dans un univers nostalgique et lui faire perdre quelques illusions.
Mais Zemeckis n’est jamais méchant avec ses personnages et ce qui l’intéresse c’est de montrer qu’un rien suffit à changer un destin. C’est le coup de poing de Georges à Biff qui va en faire un écrivain célèbre et non le raté humilié du début du film. La vie de toute sa famille va alors s’en trouver changer et Marty, par ses actes, aura permis à son père de se réaliser totalement.
Certes, le film joue sur les anachronismes (Marty jouant du rock devant une foule déchaînée, Marty commandant un Pepsi régime..) mais finalement, le jeune homme n’est pas si dépaysé que cela en 1955. Il comprend vite les avantages qu’il peut en tirer même s’il rêve de retourner chez lui. Zemeckis préfère montrer un univers clinquant et joyeux, un fantasme des 50’s et éluder la réalité. Pourquoi ? Parce qu’on a toujours la nostalgie de sa jeunesse et qu’on a tendance à l’enjoliver. Le réalisateur ne fait que céder à ce travers bien humain.
D’ailleurs, il ira encore plus loin dans ses suites, fantasmant sur un futur totalement délirant et imaginant un western de légende. Tout comme il revisitera l’histoire américaine avec Forrest Gump, il va simplement mettre à l’écran sa vision de l’Amérique, avec son pendant négatif, le monde alternatif de 85 dans Retour vers le Futur II.
Cette nostalgie, il la fera de nouveau vivre dans Rogger Rabbit, se tournant cette fois vers l’âge d’or de l’animation quand Tex Avery et Chuck Jones régnaient en maître.
Mais en ce qui nous concerne, les 50’s sont le théâtre d’un affrontement joyeux entre ceux qui pensent (Doc, Marty, Georges) et ceux qui ne pensent pas (Biff). Cet affrontement se poursuivra dans les autres films. Zemeckis croit à la primauté de l’intellect sur le muscle mais, paradoxalement, c’est un acte violent (le coup de poing de Georges) qui changera l’histoire.
Il ne reste plus au film que de conclure vers un happy end somme toute logique , happy end qui , au-delà des péripéties serialesques (et dont la scène avec Doc sur l’Horloge s’inspire du chef d’œuvre d’Harold Loyd, Monte là-dessus) a nettement moins d’intérêt que le reste du film puisque l’on sait que Marty va revenir chez lui.
Si Retour vers le Futur a tant marqué c’est parce qu’il offrait à chacun d’entre nous le rêve de revenir à un carrefour-clé de sa vie, de modifier une décision qui nous a fait du mal. Zemeckis se sert de sa nostalgie pour faire fonctionner la nôtre. En cela, le film n’est pas tant une comédie d’action dopée aux effets visuels, il nous invite à réfléchir à la pertinence de nos actes, surtout de nos erreurs.
Les deux suites, supérieures dans leur écriture à ce film originel, pousseront encore plus loin cette réflexion.
Cerise sur le gâteau : le coffrer des 3 films + un disque de bonus inédits est disponible en ce moment pour 19,99€ !! Avouez que le voyage dans le temps est à la portée de tous !!