10 janvier 2008
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J’aime Jean Becker. Parce que son cinéma est simple mais parle au cœur. Parce que c’est un formidable directeur d’acteur. Mais surtout, parce qu’il filme en
scope des histoires de tous les jours, donnant ainsi une profondeur à ce qu’un tâcheron aurait capté comme un téléfilm.
Dialogue avec mon jardinier ne déroge pas à la règle.
Après la mort de son vieux complice, Japrisot, on se demandait où le cinéaste allait puiser son inspiration. Comme souvent, il part d’un (petit) livre puis l’enrichit, se l’approprie et le met en image. Cette fois, c’est Jean Cosmos qui l’a aidé à passer des lignes à l’écran.
Le film raconte la redécouverte de deux hommes qui se sont connus enfants, se sont perdus de vue pendant 40 ans, pour se retrouver afin de partager un dernier moment de bonheur. Daniel Auteuil et Jean Pierre Daroussin tiennent le film sur leurs épaules, laissant peu de place aux autres acteurs mais quel régal de les voir s’affronter amicalement à travers des dialogues superbes (heureusement, car c’est le fondement du film) et plein de pudeurs. Ici, définitivement, on prend son temps : le temps de parler, de regarder, d’observer, d’aimer… La caméra est discrète mais en même temps pleine de professionnalisme : les cadrages sont superbes, les couleurs de la province d’une chaleur à tomber, le son à couper au couteau. Certes, on est loin d’un cinéma à la Scott ou à la Bay, mais la rigueur de Becker, son application, sa volonté de rendre, au moins sur un plan technique, un film parfait force l’admiration.
Et comme cette technique est au service d’une histoire superbe, qui progresse entre rires et larmes sans jamais tomber dans la démagogie, on ne peut qu’être conquis par le film. Certes, les grincheux vous diront que Les enfants du marais sont un cran au-dessus mais peut-on en vouloir à Becker de faire un film simplement « très bon » ?
L’alchimie tient à l’opposition entre les deux hommes : l’un est cheminot à la retraite, ayant mené une vie simple, rangée et ennuyeuse aux yeux du second, artiste peintre à la recherche de quelque chose (l’amour, le talent supplémentaire). Comme souvent, chacun va apprendre de l’autre mais au final, c’est bel et bien le peintre parisien qui va comprendre que la vraie vie réside dans une approche simple et non dans la complexité.
Comme souvent chez Jean Becker, les passages « comiques » (toute en finesse jamais de la grosse farce) parsèment un récit nettement plus grave qu’il en a l’air. Si certaines scènes sont hilarantes, le rire ne vient pas de ficelles éculées ou de gags visuels, mais tout simplement des dialogues et de l’attitude des personnages !!
Dialogue avec mon jardinier a largement mérité d’entrer dans les millionnaires 2007.
Un DVD, de très belle facture (malgré un manque de définition sur les arrières plans) et qui lui permettra de rentrer dans toute filmothèque qui se respecte. Le son est disponible en 5.1 (très enveloppant , surtout dans les extérieurs) et en 2.0 (je ne l'ai pas testé). Le film passe relativement bien en vidéoprojection mais ne vous attendez pas à un disque de démo !!
Le making of est, comme toujours chez Becker, un sympathique moment qui n’apprendra strictement rien mais qui est à l’image du film : l’amitié y prime, on peut y voir de grands professionnels travailler et surtout, on passe un bon moment.
Quelques moments surréalistes tout de même : les problèmes occasionnés par le croa croa des grenouilles, l’ambiance Coupe du monde 2006 (le film a été tourné en juin et en juillet , lors de cette fameuse coupe, quand les Italiens nous ont privé de notre 2e sacre), et quelques passages où Becker montre son caractère de cochon !!
Petit zoom technique sur les deux caméras utilisées en permanence, ce qui permet une meilleure fluidité des dialogues (essentielle dans ce typé de film) et de nombreuses interventions de Auteuil, Daroussin et du réalisateur (reprises dans les interviews).
La bande-annonce, classique, est incluse dans les bonus.
Enfin, une « version longue » des interviews des 3 principaux protagonistes est incluse : elle reprend les propos du making of en les prolongeant. Pas vraiment transcendant donc, et limite ennuyeux du fait d’une façon de filmer digne d’un anniversaire en vidéo.
Enfin, notons l’option de sous-titrage pour les sourds et les malentendants, encore trop rares sur les disques français.
Petite déception donc pour les bonus, mais après tout, ce que l’on attend d’un DVD, c’est bel et bien le film !!
Dialogue avec mon jardinier ne déroge pas à la règle.
Après la mort de son vieux complice, Japrisot, on se demandait où le cinéaste allait puiser son inspiration. Comme souvent, il part d’un (petit) livre puis l’enrichit, se l’approprie et le met en image. Cette fois, c’est Jean Cosmos qui l’a aidé à passer des lignes à l’écran.
Le film raconte la redécouverte de deux hommes qui se sont connus enfants, se sont perdus de vue pendant 40 ans, pour se retrouver afin de partager un dernier moment de bonheur. Daniel Auteuil et Jean Pierre Daroussin tiennent le film sur leurs épaules, laissant peu de place aux autres acteurs mais quel régal de les voir s’affronter amicalement à travers des dialogues superbes (heureusement, car c’est le fondement du film) et plein de pudeurs. Ici, définitivement, on prend son temps : le temps de parler, de regarder, d’observer, d’aimer… La caméra est discrète mais en même temps pleine de professionnalisme : les cadrages sont superbes, les couleurs de la province d’une chaleur à tomber, le son à couper au couteau. Certes, on est loin d’un cinéma à la Scott ou à la Bay, mais la rigueur de Becker, son application, sa volonté de rendre, au moins sur un plan technique, un film parfait force l’admiration.
Et comme cette technique est au service d’une histoire superbe, qui progresse entre rires et larmes sans jamais tomber dans la démagogie, on ne peut qu’être conquis par le film. Certes, les grincheux vous diront que Les enfants du marais sont un cran au-dessus mais peut-on en vouloir à Becker de faire un film simplement « très bon » ?
L’alchimie tient à l’opposition entre les deux hommes : l’un est cheminot à la retraite, ayant mené une vie simple, rangée et ennuyeuse aux yeux du second, artiste peintre à la recherche de quelque chose (l’amour, le talent supplémentaire). Comme souvent, chacun va apprendre de l’autre mais au final, c’est bel et bien le peintre parisien qui va comprendre que la vraie vie réside dans une approche simple et non dans la complexité.
Comme souvent chez Jean Becker, les passages « comiques » (toute en finesse jamais de la grosse farce) parsèment un récit nettement plus grave qu’il en a l’air. Si certaines scènes sont hilarantes, le rire ne vient pas de ficelles éculées ou de gags visuels, mais tout simplement des dialogues et de l’attitude des personnages !!
Dialogue avec mon jardinier a largement mérité d’entrer dans les millionnaires 2007.
Le DVD
Un DVD, de très belle facture (malgré un manque de définition sur les arrières plans) et qui lui permettra de rentrer dans toute filmothèque qui se respecte. Le son est disponible en 5.1 (très enveloppant , surtout dans les extérieurs) et en 2.0 (je ne l'ai pas testé). Le film passe relativement bien en vidéoprojection mais ne vous attendez pas à un disque de démo !!
Le making of est, comme toujours chez Becker, un sympathique moment qui n’apprendra strictement rien mais qui est à l’image du film : l’amitié y prime, on peut y voir de grands professionnels travailler et surtout, on passe un bon moment.
Quelques moments surréalistes tout de même : les problèmes occasionnés par le croa croa des grenouilles, l’ambiance Coupe du monde 2006 (le film a été tourné en juin et en juillet , lors de cette fameuse coupe, quand les Italiens nous ont privé de notre 2e sacre), et quelques passages où Becker montre son caractère de cochon !!
Petit zoom technique sur les deux caméras utilisées en permanence, ce qui permet une meilleure fluidité des dialogues (essentielle dans ce typé de film) et de nombreuses interventions de Auteuil, Daroussin et du réalisateur (reprises dans les interviews).
La bande-annonce, classique, est incluse dans les bonus.
Enfin, une « version longue » des interviews des 3 principaux protagonistes est incluse : elle reprend les propos du making of en les prolongeant. Pas vraiment transcendant donc, et limite ennuyeux du fait d’une façon de filmer digne d’un anniversaire en vidéo.
Enfin, notons l’option de sous-titrage pour les sourds et les malentendants, encore trop rares sur les disques français.
Petite déception donc pour les bonus, mais après tout, ce que l’on attend d’un DVD, c’est bel et bien le film !!