5 février 2008
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En attendant les
chiffres (sans doute énorme vu que dimanche soir, on en était à 2,7 millions) d'Astérix aux Jeux Olympiques, petite réédition de ma chronique de 2002 pour Astérix : Mission Cléopâtre.
Alors qu'en est-il vraiment de ce nouvel épisode d'Astérix ? Car au delà de l'incroyable succès qu'il connait, le souvenir mitigé du premier et la promo forcenée , voire absurde, pouvaient laisser une sacré part aux doutes. Allait-on assister de nouveau à une séance de cabotinage de Clavier , à une démonstration de la nullité de certains concepteurs d'effets visuels français ? L'univers d'Astérix allait-il être sacrifié sur l'autel de la vulgarité et l'à peu près ?
Hé bien non !! Si le film n'est pas parfait, la barre a été sacrément relevée et Berri peut se féliciter du choix de Chabat. En réécrivant le scénario et en y intégrant sa conception du comique, l'ex-Nul a tout d'abord mieux respecté l'univers d'Astérix. En osant mettre en scène d'une manière américaine, il prouve que l'on peut faire des blockbusters qui ont une certaine classe. Enfin, son sens du rythme lui permet de dépasser le strict cadre de l'adaptation pour livrer une vraie histoire. Cette Mission est donc largement supérieure à l'original et son succès finalement mérité.
on peut tout de même s'interroger sur un certain cynisme de Berri (ou bien de réalisme) : le producteur a tout simplement congédié quasiment tout le monde. Exit Zidi et exit la vieille garde de comiques français (Galabru, Sim et cie). On peut trouver le procédé un peu insultant pour cette équipe qui a tout de même réussi à faire du premier film un hit. Les seuls rescapés sont Depardieu et Clavier. Et c'est là le premier mérite du film : Clavier joue son rôle et ne se contente pas d'aligner les hurlements hystériques de Jacquouille. Le mérite en vient sans doute à Chabat qui n'a pas laissé son comédien phagocyter le film. Le personnage devenant plus sobre donc plus proche de la BD en devient aussi plus sympathique et du coup on se prend à regretter de le voir si peu souvent. Pour Obélix, Depardieu étant le seul point vraiment positif du premier film, pas de surprise : le personnage est dans la lignée de la BD.
Car la véritable star du film, c'est Jamel Debouze. Alors que l'architecte Numérobis est assez fade dans la BD , Jamel le fait littéralement exploser et pour la première fois est à la hauteur de sa réputation de comique. Car disons le franchement, Jamel ne m'a jamais fait marrer à la télé (ou ailleurs). Son rôle dans Amélie Poulain avait déjà laissé percevoir une réelle sensibilité. Ici, il est tout simplement impérial. Son langage et son accent deviennent magique et son combat final avec Gérard Darmon franchement anthologique. La folie de Jamel rejaillit donc sur tout le film, les autres comédiens étant obligés d'être à la hauteur. Un bémol : quand il est en roue libre, comme lors du banquet final, il redevient médiocre.
Le choix de comédiens est déterminant dans ce genre de film. Si l'on fait l'impasse sur Chantal Lauby (franchement, son rôle aurait pu être joué par n'importe qui) , Chabat a fait les bons choix. Il reprend la politique hollywoodienne qui consiste à confier même les 3eme rôles à des stars. A ce jeu, Isabelle Nanty est la plus rigolote tandis que Dieudonné est savoureux quand il s'emmêle dans les noms. On peut regretter que certains rôles très courts n'aient pas été confiés à des acteurs inconnus qui auraient pu profiter ainsi du succès du film pour se faire un nom. Comme dans Didier, Chabat a invité tous ses copains à faire la fête et le résultat est là : un immense film de pote bien déconnant. Et confier le rôle titre à Monica Belluci est particulièrement juste. La belle italienne est ici à l'aise, parfaitement imprégnée du rôle.
Si l'on excepte quelques fautes de goûts ici et là , notamment la musique horripilante à force de mal plagier celle de Lawrence d'Arabie, on ne sera par contre pas surpris de voir combien Chabat est influencé par le cinéma d'Hollywood. Sa manière de filmer , son rythme, sa façon de glisser des références (la meilleure étant celle à L'empire contre attaque, musique de John Williams à l'appui) son montage, et au delà son marketing , tout respire ici le blockbusters US. Ce n'est pas un reproche car il est clair qu'une approche purement franco-française n'aurait pas fonctionné. En adaptant les méthodes des majors US à notre production , Chabat prouve également qu'il a la carrure pour porter de tels films sur ses épaules. Il enfonce en celà un Poiré devenu radoteur et brouillon ou un Oury hélas atteint par la limite d'âge. En renouant avec les fastes d'un cinéma comique qui osait être ambitieux (La folie des Grandeurs , Les mariés de l'an II..) , il redonne aussi le goût de la franche rigolade sans tomber dans la grosse farce à la Poiré. L'incroyable succès du film devient alors plus que mérité.
Alors qu'en est-il vraiment de ce nouvel épisode d'Astérix ? Car au delà de l'incroyable succès qu'il connait, le souvenir mitigé du premier et la promo forcenée , voire absurde, pouvaient laisser une sacré part aux doutes. Allait-on assister de nouveau à une séance de cabotinage de Clavier , à une démonstration de la nullité de certains concepteurs d'effets visuels français ? L'univers d'Astérix allait-il être sacrifié sur l'autel de la vulgarité et l'à peu près ?
Hé bien non !! Si le film n'est pas parfait, la barre a été sacrément relevée et Berri peut se féliciter du choix de Chabat. En réécrivant le scénario et en y intégrant sa conception du comique, l'ex-Nul a tout d'abord mieux respecté l'univers d'Astérix. En osant mettre en scène d'une manière américaine, il prouve que l'on peut faire des blockbusters qui ont une certaine classe. Enfin, son sens du rythme lui permet de dépasser le strict cadre de l'adaptation pour livrer une vraie histoire. Cette Mission est donc largement supérieure à l'original et son succès finalement mérité.
on peut tout de même s'interroger sur un certain cynisme de Berri (ou bien de réalisme) : le producteur a tout simplement congédié quasiment tout le monde. Exit Zidi et exit la vieille garde de comiques français (Galabru, Sim et cie). On peut trouver le procédé un peu insultant pour cette équipe qui a tout de même réussi à faire du premier film un hit. Les seuls rescapés sont Depardieu et Clavier. Et c'est là le premier mérite du film : Clavier joue son rôle et ne se contente pas d'aligner les hurlements hystériques de Jacquouille. Le mérite en vient sans doute à Chabat qui n'a pas laissé son comédien phagocyter le film. Le personnage devenant plus sobre donc plus proche de la BD en devient aussi plus sympathique et du coup on se prend à regretter de le voir si peu souvent. Pour Obélix, Depardieu étant le seul point vraiment positif du premier film, pas de surprise : le personnage est dans la lignée de la BD.
Car la véritable star du film, c'est Jamel Debouze. Alors que l'architecte Numérobis est assez fade dans la BD , Jamel le fait littéralement exploser et pour la première fois est à la hauteur de sa réputation de comique. Car disons le franchement, Jamel ne m'a jamais fait marrer à la télé (ou ailleurs). Son rôle dans Amélie Poulain avait déjà laissé percevoir une réelle sensibilité. Ici, il est tout simplement impérial. Son langage et son accent deviennent magique et son combat final avec Gérard Darmon franchement anthologique. La folie de Jamel rejaillit donc sur tout le film, les autres comédiens étant obligés d'être à la hauteur. Un bémol : quand il est en roue libre, comme lors du banquet final, il redevient médiocre.
Le choix de comédiens est déterminant dans ce genre de film. Si l'on fait l'impasse sur Chantal Lauby (franchement, son rôle aurait pu être joué par n'importe qui) , Chabat a fait les bons choix. Il reprend la politique hollywoodienne qui consiste à confier même les 3eme rôles à des stars. A ce jeu, Isabelle Nanty est la plus rigolote tandis que Dieudonné est savoureux quand il s'emmêle dans les noms. On peut regretter que certains rôles très courts n'aient pas été confiés à des acteurs inconnus qui auraient pu profiter ainsi du succès du film pour se faire un nom. Comme dans Didier, Chabat a invité tous ses copains à faire la fête et le résultat est là : un immense film de pote bien déconnant. Et confier le rôle titre à Monica Belluci est particulièrement juste. La belle italienne est ici à l'aise, parfaitement imprégnée du rôle.
Si l'on excepte quelques fautes de goûts ici et là , notamment la musique horripilante à force de mal plagier celle de Lawrence d'Arabie, on ne sera par contre pas surpris de voir combien Chabat est influencé par le cinéma d'Hollywood. Sa manière de filmer , son rythme, sa façon de glisser des références (la meilleure étant celle à L'empire contre attaque, musique de John Williams à l'appui) son montage, et au delà son marketing , tout respire ici le blockbusters US. Ce n'est pas un reproche car il est clair qu'une approche purement franco-française n'aurait pas fonctionné. En adaptant les méthodes des majors US à notre production , Chabat prouve également qu'il a la carrure pour porter de tels films sur ses épaules. Il enfonce en celà un Poiré devenu radoteur et brouillon ou un Oury hélas atteint par la limite d'âge. En renouant avec les fastes d'un cinéma comique qui osait être ambitieux (La folie des Grandeurs , Les mariés de l'an II..) , il redonne aussi le goût de la franche rigolade sans tomber dans la grosse farce à la Poiré. L'incroyable succès du film devient alors plus que mérité.