7 mars 2008
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Je n'ai pas pu le voir en salle. Je l'ai découvert en vidéo. Je n'ai point été déçu. Retour sur une fin de trilogie réussie.
Le pitch : Ethan Hunt toujours accro à l’adrénaline se voit confronté à un adversaire de taille. Celui ci ne semble être qu’un minable trafiquant d’armes mais quand il s’attaque à l’épouse de Hunt, ce dernier va s’apercevoir qu’il a très largement sous-estimé cet homme.
Les Mission : Impossible se suivent et ne se ressemblent pas. Après une relecture du mythe par un De Palma adepte de la manipulation et un pur film d’action visuel signé John Woo, JJ Abrams a relevé le défi de clôturer (provisoirement) une des séries d’actions les plus réussis de ces dernières années.
Non seulement, il s’en sort avec brio mais, sur bien des plans, il surpasse ses prédécesseurs.
La force de Tom Cruise c’est son charisme formidable. Même si il met ce talent rare au service de causes parfois douteuses (je pense à la scientologie), on ne peut en aucun cas lui ôter cela. Il illumine le film de sa présence et dans chaque scène où il apparaît, il attire forcément la lumière. Abrams l’a compris et le filme comme une icône moderne.
Désirant revenir au travail en équipe du premier épisode, les scénaristes ont donc inclus plusieurs grandes scènes d’action où Hunt n’est que la partie la plus visible d’une solide préparation. Il prend les risques, mais doit compter sur les autres. De même, cet opus se propose de pénétrer plus profondément dans les coulisses de l’IMF en dévoilant sa hiérarchie, ses bureaux, etc… Sur cet aspect, le film renvoie quelque peu à True Lies et aux scènes avec Charlon Heston. De même, la volonté de l’équipe de Hunt de travailler hors cadre de ses missions rajoute également un élément de suspens, d’autant que , comme dans le 1er film, son leader va se trouver dans la position du traître.
Alors certes, les missions peuvent être tirées par les cheveux mais l’éclatement du travail par les différents membres de l’équipe en fait presque un film choral, même si au final, cette équipe est forcément au service de Hunt. Après tout, c’est bien le nom de Cruise qui est en gros sur les affiches. C’est donc lui qui se déguise, qui occupe le devant de la scène, lui qui prend les plus gros risques.
Abrams en profite aussi pour ne pas tout montrer. Témoin cette scène où Hunt dit « J’ai la patte de lapin ». Comment ? On ne le saura pas, c’est au spectateur de l’imaginer. On sait juste qu’il a investi un immeuble chinois. Pour le reste, prière de faire appel à ses souvenirs des autres infiltrations. Cela me rappelle un récent Cloverfield !!
L’autre idée d’Abrams est d’humaniser le personnage d’Hunt en lui créant une faille, c’est-à-dire son mariage. Le réalisateur ose une scène dingue dans un film d’action : Cruise suppliant son ennemi de ne pas faire de mal à son épouse. Un culot immense d’autant que cette scène ouvre le film !! On voit donc le héros, le Mâle, pleurnicher, s’énerver, ne pas savoir quoi faire. Hunt rate d’ailleurs quasiment tout : il perd l’une des ses plus jeunes recrues, ne parvient pas à obtenir les renseignements voulus, laisse échapper son prisonnier, se trompe sur l’identité de celui qui le trahit..
Enfin, il montre un visage plutôt sombre, presque prêt à torturer son ennemi pour obtenir des renseignements. On n’a plus affaire au personnage quasi invulnérable et infaillibles des deux premiers épisodes.
MI III est donc plus qu’un festival de cascades même si celles-ci sont souvent démentielles, comme l’assaut sur le pont des Keys (qui renvoie à celui de True Lies mais en l’amplifiant) ou le sauvetage de l’agent IMF à Berlin. Logique aussi, le spectateur paie son billet pour voir aussi des hélicoptères voler entre des éoliennes.
Mais le trait de génie du film est d’avoir confié le rôle du méchant à un type quelconque, grassouillet, le genre de gars dont on moque par-derrière tellement on le trouve bébête. MI III n’oublie pas qu’un vrai méchant doit être à la hauteur du héros, mais qu’il peut être son antithèse. Philip Seymour Hoffman n’est pas un athlète, ni un bellâtre et surtout pas un sex-symbol. Mais il est aussi froid et calculateur que Cruise peut être tête brûlée.
Symboliquement, il finira de manière pitoyable, les scénaristes lui refusant une belle mort de méchant.
MI III est sans doute le film le plus réussi de la série : il possède l’épaisseur psychologique du 1er et le côté visuel du 2e. Dommage donc que le public ait voulu punir le scientologue et se soit donc privé de ce formidable spectacle.
Le pitch : Ethan Hunt toujours accro à l’adrénaline se voit confronté à un adversaire de taille. Celui ci ne semble être qu’un minable trafiquant d’armes mais quand il s’attaque à l’épouse de Hunt, ce dernier va s’apercevoir qu’il a très largement sous-estimé cet homme.
Les Mission : Impossible se suivent et ne se ressemblent pas. Après une relecture du mythe par un De Palma adepte de la manipulation et un pur film d’action visuel signé John Woo, JJ Abrams a relevé le défi de clôturer (provisoirement) une des séries d’actions les plus réussis de ces dernières années.
Non seulement, il s’en sort avec brio mais, sur bien des plans, il surpasse ses prédécesseurs.
La force de Tom Cruise c’est son charisme formidable. Même si il met ce talent rare au service de causes parfois douteuses (je pense à la scientologie), on ne peut en aucun cas lui ôter cela. Il illumine le film de sa présence et dans chaque scène où il apparaît, il attire forcément la lumière. Abrams l’a compris et le filme comme une icône moderne.
Désirant revenir au travail en équipe du premier épisode, les scénaristes ont donc inclus plusieurs grandes scènes d’action où Hunt n’est que la partie la plus visible d’une solide préparation. Il prend les risques, mais doit compter sur les autres. De même, cet opus se propose de pénétrer plus profondément dans les coulisses de l’IMF en dévoilant sa hiérarchie, ses bureaux, etc… Sur cet aspect, le film renvoie quelque peu à True Lies et aux scènes avec Charlon Heston. De même, la volonté de l’équipe de Hunt de travailler hors cadre de ses missions rajoute également un élément de suspens, d’autant que , comme dans le 1er film, son leader va se trouver dans la position du traître.
Alors certes, les missions peuvent être tirées par les cheveux mais l’éclatement du travail par les différents membres de l’équipe en fait presque un film choral, même si au final, cette équipe est forcément au service de Hunt. Après tout, c’est bien le nom de Cruise qui est en gros sur les affiches. C’est donc lui qui se déguise, qui occupe le devant de la scène, lui qui prend les plus gros risques.
Abrams en profite aussi pour ne pas tout montrer. Témoin cette scène où Hunt dit « J’ai la patte de lapin ». Comment ? On ne le saura pas, c’est au spectateur de l’imaginer. On sait juste qu’il a investi un immeuble chinois. Pour le reste, prière de faire appel à ses souvenirs des autres infiltrations. Cela me rappelle un récent Cloverfield !!
L’autre idée d’Abrams est d’humaniser le personnage d’Hunt en lui créant une faille, c’est-à-dire son mariage. Le réalisateur ose une scène dingue dans un film d’action : Cruise suppliant son ennemi de ne pas faire de mal à son épouse. Un culot immense d’autant que cette scène ouvre le film !! On voit donc le héros, le Mâle, pleurnicher, s’énerver, ne pas savoir quoi faire. Hunt rate d’ailleurs quasiment tout : il perd l’une des ses plus jeunes recrues, ne parvient pas à obtenir les renseignements voulus, laisse échapper son prisonnier, se trompe sur l’identité de celui qui le trahit..
Enfin, il montre un visage plutôt sombre, presque prêt à torturer son ennemi pour obtenir des renseignements. On n’a plus affaire au personnage quasi invulnérable et infaillibles des deux premiers épisodes.
MI III est donc plus qu’un festival de cascades même si celles-ci sont souvent démentielles, comme l’assaut sur le pont des Keys (qui renvoie à celui de True Lies mais en l’amplifiant) ou le sauvetage de l’agent IMF à Berlin. Logique aussi, le spectateur paie son billet pour voir aussi des hélicoptères voler entre des éoliennes.
Mais le trait de génie du film est d’avoir confié le rôle du méchant à un type quelconque, grassouillet, le genre de gars dont on moque par-derrière tellement on le trouve bébête. MI III n’oublie pas qu’un vrai méchant doit être à la hauteur du héros, mais qu’il peut être son antithèse. Philip Seymour Hoffman n’est pas un athlète, ni un bellâtre et surtout pas un sex-symbol. Mais il est aussi froid et calculateur que Cruise peut être tête brûlée.
Symboliquement, il finira de manière pitoyable, les scénaristes lui refusant une belle mort de méchant.
MI III est sans doute le film le plus réussi de la série : il possède l’épaisseur psychologique du 1er et le côté visuel du 2e. Dommage donc que le public ait voulu punir le scientologue et se soit donc privé de ce formidable spectacle.