10 mars 2008
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Le pitch : un jeune homme découvre qu’il peut se téléporter d’un point à l’autre de la planète instantanément. Sans le savoir, il met le doigt dans une guerre
millénaire entre les gens comme lui (les jumpers) et ceux qui les traquent (les paladins).
Précédé d’une excellente bande-annonce, Jumper, disons le tout de suite, ne tient pas toutes ses promesses. Mais, ne boudons pas notre plaisir, au-delà d’un film qui aurait gagné à être plus ambitieux, il se laisse regarder sans ennui et pose les jalons pour de futures séquelles qui seront forcément plus intéressantes et, on l’espère plus trépidantes.
Première chose surprenante, Jumper n’est pas long. 88 minutes seulement. Or, on sait que les films américains de courte durée subissent souvent des coupes. Ici, il est clair que le milieu de l’histoire manque de cohésion et de clarté. La lecture du roman qui inspire les scénaristes donnera peut-être quelques pistes.
Doug Liman est coutumier du fait. Mr et Mme Smith avait déjà été raccourcie pour sa sortie US, quant à La mémoire dans la peau, la ressortie DVD en avait donné une version plus claire et plus cohérente. Nul doute que dans quelques mois, nous ayons une version plus « intégrale ».
Deuxième bémol : la VF est relativement mauvaise, surtout dans sa première partie. C’est surprenant car les films de studios bénéficient généralement de doublage bien fichu. Ce n’est pas le cas ici, excepté la voix classique de Samuel L.Jackson.
Enfin, le film ne va pas au bout de son potentiel et de son incroyable idée. Certaines scènes ralentissent le rythme (notamment les scènes sentimentales qui ont du mal à s’intégrer à l’histoire) et le dénouement arrive bien trop vite. En fait, quand le film décolle vraiment, au moment où Jackson trouve la tanière des Jumpers, il ne reste plus qu’un quart d’heure.
On pourrait penser que la longue exposition sert le métrage mais en fait, certains aspects en sont trop superficiels. Si le personnage de David (joué par Hayden Christensen, très à l’aise dans le rôle) est relativement bien brossé et prend le temps de s’installer, celui de son comparse fait bien trop caricatural. On ne peut croire qu’il puisse être capable des actions que lui attribue le scénario. Jaimie Bell (le gamin de Billy Elliot mais aussi de King Kong) a l'air trop frêle. Un acteur plus âgé aurait été nettement plus logique, même si on se serait classiquement dirigé vers un classique thème « mentor-élève ». Cela dit, on aurait pu imaginer, au hasard, Liam Neeson (ou Ewan Mc Gregor) pour rappeler une certaine trilogie.
Que reste-t-il à Jumper pour bénéficier de trois étoiles ?
Tour d’abord, une réalisation nerveuse et efficace, tout à fait lisible et pleine de surprise (l’apparition d’un bus londonien en plein désert). De ce fait, on ne s’ennuie pas et l’on s’attache même au personnage principal.
Ensuite, les scènes d’actions sont vraiment bien réalisées, parfaitement intégrées aux images. Quand on voit que le film a coûté 85 millions de dollars, qu’il compte de nombreux extérieurs, on peut se dire que le cinéma américain peut faire des spectacles très visuels sans dépenser des fortunes. Certes, éviter de prendre d’énormes vedettes limite le coût (Emmerich vient de revenir à cette idée avec 10 000) mais ici, on a un visuel de série A pour le prix d’une (grosse) B.
De plus, ces scènes sont inventives : ainsi, la classique course en voiture est remplacée par une série de Jump au volant d’une Mercedes, les combats font plus la part belle aux sauts qu’aux coups de poing et les cascades (réglées par le pro Simon Crane) sont plus qu’impressionnantes.
Autre atout, l’histoire en elle-même. Certes, elle ne tient pas ses promesses, mais laisse suffisamment d’éléments en suspens pour présager des suites plus nerveuses (Quel rôle joue vraiment la mère de David ? Qui sont les paladins ?) et elle est tenue par d’excellents acteurs comme Claire Dane et le trop rare Michael Roocker.
Enfin, quel plaisir de revoir Anakin dans un rôle à sa mesure. Présent dans quasiment tous les plans, il prend un vrai plaisir à jouer ce personnage insouciant et égoïste qui va, petit à petit, mieux comprendre les enjeux de son pouvoir.
Jumper n’est pas le film de l’année, ni même du mois mais il reste un vrai film d’action, un véritable spectacle cinématographique à voir sur un très très grand écran.
Précédé d’une excellente bande-annonce, Jumper, disons le tout de suite, ne tient pas toutes ses promesses. Mais, ne boudons pas notre plaisir, au-delà d’un film qui aurait gagné à être plus ambitieux, il se laisse regarder sans ennui et pose les jalons pour de futures séquelles qui seront forcément plus intéressantes et, on l’espère plus trépidantes.
Première chose surprenante, Jumper n’est pas long. 88 minutes seulement. Or, on sait que les films américains de courte durée subissent souvent des coupes. Ici, il est clair que le milieu de l’histoire manque de cohésion et de clarté. La lecture du roman qui inspire les scénaristes donnera peut-être quelques pistes.
Doug Liman est coutumier du fait. Mr et Mme Smith avait déjà été raccourcie pour sa sortie US, quant à La mémoire dans la peau, la ressortie DVD en avait donné une version plus claire et plus cohérente. Nul doute que dans quelques mois, nous ayons une version plus « intégrale ».
Deuxième bémol : la VF est relativement mauvaise, surtout dans sa première partie. C’est surprenant car les films de studios bénéficient généralement de doublage bien fichu. Ce n’est pas le cas ici, excepté la voix classique de Samuel L.Jackson.
Enfin, le film ne va pas au bout de son potentiel et de son incroyable idée. Certaines scènes ralentissent le rythme (notamment les scènes sentimentales qui ont du mal à s’intégrer à l’histoire) et le dénouement arrive bien trop vite. En fait, quand le film décolle vraiment, au moment où Jackson trouve la tanière des Jumpers, il ne reste plus qu’un quart d’heure.
On pourrait penser que la longue exposition sert le métrage mais en fait, certains aspects en sont trop superficiels. Si le personnage de David (joué par Hayden Christensen, très à l’aise dans le rôle) est relativement bien brossé et prend le temps de s’installer, celui de son comparse fait bien trop caricatural. On ne peut croire qu’il puisse être capable des actions que lui attribue le scénario. Jaimie Bell (le gamin de Billy Elliot mais aussi de King Kong) a l'air trop frêle. Un acteur plus âgé aurait été nettement plus logique, même si on se serait classiquement dirigé vers un classique thème « mentor-élève ». Cela dit, on aurait pu imaginer, au hasard, Liam Neeson (ou Ewan Mc Gregor) pour rappeler une certaine trilogie.
Que reste-t-il à Jumper pour bénéficier de trois étoiles ?
Tour d’abord, une réalisation nerveuse et efficace, tout à fait lisible et pleine de surprise (l’apparition d’un bus londonien en plein désert). De ce fait, on ne s’ennuie pas et l’on s’attache même au personnage principal.
Ensuite, les scènes d’actions sont vraiment bien réalisées, parfaitement intégrées aux images. Quand on voit que le film a coûté 85 millions de dollars, qu’il compte de nombreux extérieurs, on peut se dire que le cinéma américain peut faire des spectacles très visuels sans dépenser des fortunes. Certes, éviter de prendre d’énormes vedettes limite le coût (Emmerich vient de revenir à cette idée avec 10 000) mais ici, on a un visuel de série A pour le prix d’une (grosse) B.
De plus, ces scènes sont inventives : ainsi, la classique course en voiture est remplacée par une série de Jump au volant d’une Mercedes, les combats font plus la part belle aux sauts qu’aux coups de poing et les cascades (réglées par le pro Simon Crane) sont plus qu’impressionnantes.
Autre atout, l’histoire en elle-même. Certes, elle ne tient pas ses promesses, mais laisse suffisamment d’éléments en suspens pour présager des suites plus nerveuses (Quel rôle joue vraiment la mère de David ? Qui sont les paladins ?) et elle est tenue par d’excellents acteurs comme Claire Dane et le trop rare Michael Roocker.
Enfin, quel plaisir de revoir Anakin dans un rôle à sa mesure. Présent dans quasiment tous les plans, il prend un vrai plaisir à jouer ce personnage insouciant et égoïste qui va, petit à petit, mieux comprendre les enjeux de son pouvoir.
Jumper n’est pas le film de l’année, ni même du mois mais il reste un vrai film d’action, un véritable spectacle cinématographique à voir sur un très très grand écran.