16 mars 2008
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Pour ceux qui
s'intéresse à la carrière de Roland Emmerich et qui pense (à juste titre) que le bonhomme n'est pas la moitié d'un rigolo, la sortie de Patriot met un terme à beaucoup d'interrogations et surtout
fin à une longue attente. Car il est clair que Godzilla avait placé les fans du réalisateur dans l'expectative. Certes, le film était très loin d'être la daube décriée ça et là mais il se situait
, nettement hélas, un ton en dessous des fabuleux ID4 et Stargate. Emmerich a donc eu l'intelligence d'effectuer un virage à 180° afin d'effacer ce soit disant faux pas (quoique , je pense que
pas mal de cinéastes aimeraient que leurs faux pas soient de la qualité de Godzilla).
The Patriot était donc l'occasion inespérée pour le cinéaste allemand de tenter à nouveau sa chance. Pour la première fois, Emmerich s'aventure dans les méandres du film historique avec tous les risques que cela comporte (voir les récents et navrants Vatel ou La veuve de St Pierre) , qui plus est, dans une période , la guerre d'indépendance, dont on sait qu'elle ne passionne pas vraiment les foules. Mais Emmerich s'est blindé avec deux atouts : un scénario béton (qu'il n'a pas écrit - une première pour lui) et Mel Gibson , royal.
Mel Gibson est l'âme du film et The patriot ne peut exister qu'à travers lui. Comme à son habitude, Emmerich manipule une foule de personnages (dont Tcheky Karyo dans le rôle d'un officier français , Jean Villeneuve) et s'offre des scènes de foules mémorables (mine de rien , c'est un des derniers réalisateurs , avec Cameron, à oser filmer la foule en mouvement) mais pour la première fois il travaille avec une star de premier plan . Logique qu'il soigne la présence de Mel Gibson à l'écran. Gibson alias Martin , un fermier pacifiste qui va , malgré lui, se trouver emporté dans la tourmente de la guerre. Une guerre atroce, comme toutes les guerres, absurde mais nécessaire (ou du moins justifiée) pour la naissance d'une nation. Il est clair que le recul de l'historien permet de dire qu'une paix négociée entre les colonies et l'Angleterre aurait été possible mais il est clair aussi que l'historien ne peut que porter un jugement. The Patriot montre donc les excès d'une sale guerre dont le but , l'indépendance, ne justifie nullement les atrocités commises. Liberté, que de crimes commis en ton nom.
Emmerich a totalement, et je pèse mes mots, réussi son pari. Il parvient à rendre intéressant un conflit complexe et bien éloigné de la technologie soit disant propre des années 90 (le fameux mythe de la guerre technologique). Dans Patriot, les batailles sont chaotiques, brutales, totalement anarchiques et pourtant, comme le voulaient les modes militaires du XVIIIeme siècle, emprunte d'une rigidité et d'une discipline toute ...... militaire. Il faut donc voir ces rangs s'avancer l'un vers l'autre, en musique , se faire feu , presque comme des gentlement pour s'élancer ensuite dans une ruée sanglante.
Roland Emmerich film la guerre et s'offre quelques plans saisissants. Il est clair que le film est bourré d'effets visuels mais ici ils ne priment pas (hormis un plan saisissant d'un boulet fonçant VERS le spectateur) . Mais Emmerich filme surtout des familles, des enfants qui veulent marcher dans les pas de leurs pères, des enfants qui attendent tout de leur père et surtout une petite fille qui veut tout simplement que son père reste avec elle. Pudique, le film (comme le furent ID4 et Stargate) s'attache à dépeindre des personnages humains et les regards, les silences sont autant de marques de respect d'un cinéaste envers ses personnages.
The Patriot a reçu un accueil mitigé de la critique française qui refuse toujours de reconnaître Roland Emmerich. Il lui a fallu 20 ans pour Spielberg. Combien de temps pour Roland ?
The Patriot est tout simplement un film beau, grand, et simple. Une histoire qui trouve son accomplissement dans son dernier plan : un homme qui a finit par retrouver sa maison, sa famille et sa femme , même si tous ces éléments ont changés par rapports au début du film. Patriot comprend les plus belles scènes de la filmographie de Emmerich : celle où la soeur de la femme défunte de Martin ose lui avouer ses sentiments en disant "je ne suis pas ma soeur" et celle ou Suzanne, la petite , se met enfin à parler à son père. Désolé , les scribouillards de la presse ciné , mais rien que ces deux scènes font de Patriot le plus beau film de cette année 2000. Danke Roland
The Patriot était donc l'occasion inespérée pour le cinéaste allemand de tenter à nouveau sa chance. Pour la première fois, Emmerich s'aventure dans les méandres du film historique avec tous les risques que cela comporte (voir les récents et navrants Vatel ou La veuve de St Pierre) , qui plus est, dans une période , la guerre d'indépendance, dont on sait qu'elle ne passionne pas vraiment les foules. Mais Emmerich s'est blindé avec deux atouts : un scénario béton (qu'il n'a pas écrit - une première pour lui) et Mel Gibson , royal.
Mel Gibson est l'âme du film et The patriot ne peut exister qu'à travers lui. Comme à son habitude, Emmerich manipule une foule de personnages (dont Tcheky Karyo dans le rôle d'un officier français , Jean Villeneuve) et s'offre des scènes de foules mémorables (mine de rien , c'est un des derniers réalisateurs , avec Cameron, à oser filmer la foule en mouvement) mais pour la première fois il travaille avec une star de premier plan . Logique qu'il soigne la présence de Mel Gibson à l'écran. Gibson alias Martin , un fermier pacifiste qui va , malgré lui, se trouver emporté dans la tourmente de la guerre. Une guerre atroce, comme toutes les guerres, absurde mais nécessaire (ou du moins justifiée) pour la naissance d'une nation. Il est clair que le recul de l'historien permet de dire qu'une paix négociée entre les colonies et l'Angleterre aurait été possible mais il est clair aussi que l'historien ne peut que porter un jugement. The Patriot montre donc les excès d'une sale guerre dont le but , l'indépendance, ne justifie nullement les atrocités commises. Liberté, que de crimes commis en ton nom.
Emmerich a totalement, et je pèse mes mots, réussi son pari. Il parvient à rendre intéressant un conflit complexe et bien éloigné de la technologie soit disant propre des années 90 (le fameux mythe de la guerre technologique). Dans Patriot, les batailles sont chaotiques, brutales, totalement anarchiques et pourtant, comme le voulaient les modes militaires du XVIIIeme siècle, emprunte d'une rigidité et d'une discipline toute ...... militaire. Il faut donc voir ces rangs s'avancer l'un vers l'autre, en musique , se faire feu , presque comme des gentlement pour s'élancer ensuite dans une ruée sanglante.
Roland Emmerich film la guerre et s'offre quelques plans saisissants. Il est clair que le film est bourré d'effets visuels mais ici ils ne priment pas (hormis un plan saisissant d'un boulet fonçant VERS le spectateur) . Mais Emmerich filme surtout des familles, des enfants qui veulent marcher dans les pas de leurs pères, des enfants qui attendent tout de leur père et surtout une petite fille qui veut tout simplement que son père reste avec elle. Pudique, le film (comme le furent ID4 et Stargate) s'attache à dépeindre des personnages humains et les regards, les silences sont autant de marques de respect d'un cinéaste envers ses personnages.
The Patriot a reçu un accueil mitigé de la critique française qui refuse toujours de reconnaître Roland Emmerich. Il lui a fallu 20 ans pour Spielberg. Combien de temps pour Roland ?
The Patriot est tout simplement un film beau, grand, et simple. Une histoire qui trouve son accomplissement dans son dernier plan : un homme qui a finit par retrouver sa maison, sa famille et sa femme , même si tous ces éléments ont changés par rapports au début du film. Patriot comprend les plus belles scènes de la filmographie de Emmerich : celle où la soeur de la femme défunte de Martin ose lui avouer ses sentiments en disant "je ne suis pas ma soeur" et celle ou Suzanne, la petite , se met enfin à parler à son père. Désolé , les scribouillards de la presse ciné , mais rien que ces deux scènes font de Patriot le plus beau film de cette année 2000. Danke Roland