Le retour du Jedi fut longtemps considéré comme l’épisode le plus faible de la saga, une partie des fans ayant détesté la première partie chez Jabba (un peu longuet, il est vrai). Pourtant, sa vision, si on l’intègre dans la continuité de tous les épisodes, prouve que Lucas a réussi à boucler la boucle et à faire revenir du bon côté Anakin, après l’avoir confronté aux mensonges et aux manipulations de Palpatine.
Faux remake de l’épisode IV (l’attaque de la nouvelle étoile de la mort est certes un tour de force technique, presque de l’épate, mais elle apparaît comme logique afin de frapper un grand coup à l’Empire) , cet épisode VI avait la lourde tache de répondre à toutes les questions de l’Empire contre Attaque, de résoudre toutes les situations en suspens et surtout de conclure le premier cycle (à l’époque). Rien d’étonnant qu’aux vues de telles attentes, certains furent déçus.
Pourtant, ne serait-ce que d’un point de vue technique, cet ultime opus reste une référence absolue, le plus grand film de SF jamais tourné sans l’apport du numérique. Avec ses centaines de plans à effets visuels, certains d’une complexité inouïe (le plan montrant le faucon millénium fonçant à travers les chasseurs TIE contient plus de 50 éléments différents), Le retour du Jedi en met plein la vue. Lucas s’est totalement lâché et a poussé ILM aux limites de la technologie. Tandis que ses concurrents tentaient vainement de suivre, le studio le plus récompensé au monde mettait la barre si haut que personne ne réussit vraiment à la dépasser avant l’avènement du numérique. Quant aux dizaines de créatures, elles n’étaient pas que là pour faire étalage de figurines (quoique) mais parce que Lucas désirait montrer une galaxie foisonnante et riche. Et que, là aussi, la technologie et l’argent des deux premiers films lui permettaient. De plus, Episode VI étant le dernier (en 83), autant finir en beauté !!
Vador lui devra lutter contre sa volonté de rester du côté obscur et son envie de redevenir humain. Son ultime combat ne sera pas contre Luke mais bel et bien contre Palpatine. En voyant ce dernier torturer son fils, il va enfin comprendre son erreur. Mais ne l’avait-il pas compris depuis le début, depuis le moment où il avait appris la mort de Padmé ? Il est clair que c’est dans la haine que s’est forgé son destin mais que c’est le mensonge qui l’a égaré sur ce chemin. Pendant 20 ans, il a lutté pour un ordre qu’il voulait peut-être à son profit. Pendant 20 ans, il a secondé un homme qu’au fond, il a détesté. Pendant 20 ans, il s’est trompé et a tout sacrifié à un mensonge. Si Palpatine demeure alors le seul vrai vilain de la saga, Vador n’en est que la victime consentante.
Et quand il demande à Luke de retirer son masque afin de le voir avec ses propres yeux, il ignore qu’en fait, il l’a vu ainsi bien avant, quand l’Empereur le torturait. Comme le pressentait Padmé, comme le pressentait Luke, c’est bel et bien le bien qui l’a fait revenir. Le Jedi est de retour, il détruit les Sith et rétablit l’équilibre. La prophétie de Qui Gon était donc juste, elle a seulement pris un peu de retard.
Avec Le retour du Jedi, Lucas met un point final à son histoire. La bouche est bouclée et la galaxie est de nouveau en paix. Au cinéma du moins, car dans l’univers étendu, c’est une autre histoire.