Le pitch : Anthony Stark riche et cynique marchand d’armes se voit contraint, suite à son enlèvement par un groupe islamiste à changer radicalement sa vie, à devenir Iron Man !!
Quel beau début de franchise que celui-là. En adaptant l’un des comics les plus controversés de la Marvel, Jon Favreau réussit un coup de maître. Non seulement son film a toutes les qualités d’un film de « commencement » (fraîcheur, explications claires, mises en place de jalons pour les films suivants…) mais aussi les qualités d’un film tout court !!
Qu’on se le dise, Robert Downey Jr était né pour être Iron Man/Anthony Stark. On sait que l’acteur a connu des problèmes avec l’alcool, qu’il a souvent défrayé la chronique avec sa vie privée. Les cicatrices de cette existence, il les porte sur son visage, dans ses yeux, dans son âme. Ici, il apparaît tel que Stark dans la BD : arrogant, mégalomane, génial, cynique, irresponsable. Puis, prenant conscience de son erreur, il va changer. Pas à 100% !! Mais il va devenir responsable. De ses actes, des autres, de sa vie, de celle des autres.
En manquant de mourir, Stark comprend enfin que tout ce qui fait sa vie, c’est de la frime. Dans cette grotte, aux mains des djihadistes, il va enfin devenir adulte mais sans altérer son génie absolu. Si l’on peut trouver quelque peu exagéré le fait qu’il construise une armure à partir de pièces détachées de missiles, c’est qu’on ne connaît pas le comics. Stark est un demi-dieu moderne et sa force, c’est son intelligence. Downey le joue à la perfection et le film reposant quasiment sur lui, il ne pouvait qu’être réussi.
D’autant que Favreau lui oppose des acteurs solides : Jeff Bridges, fabuleux en homme d’affaires menteur et manipulateur, Gwyneth Paltrow, excellente en secrétaire (trop) dévouée…
Les scénaristes n’ont pas oublié qu’un bon Comics, ce sont des personnages solides et non pas une succession de scènes de baston. On pourra donc s’étonner de ne pas trouver de scène à la X-Men 3 ou à la Spider-Man 2. Mais on est ici dans un film de début de franchise, où tout doit se mettre en place et tout doit rester dans un certain « réalisme ». Pas question de griller toutes les cartouches du héros en l’opposant d’entrée à un super vilain hyper puissant. Le film monte donc tranquillement mais sans temps morts, le scénario ne se permet pas d’idées alambiquées, mais exploite tout le matériel à disposition.
Bien entendu, les connaisseurs auront reconnu le premier épisode puis les épisodes mythiques des années 80 où Stark perdait le contrôle de son entreprise au profit de Stane. Mais où dans la BD, Stark sombrait dans l’alcoolisme, ici il refuse la fatalité et choisit le combat. Les puristes pourront s’agacer de voir que son ordinateur s’appelle Jarvis (dans le Comics, c’est le majord’homme des Avengers et de Tony Stark, mais c’est surtout un sexagénaire). On se serait passé de ce xième caméo de Stan Lee (d’un autre côté, sans lui, qu’est ce qu’on lirait ?) mais globalement le respect du matériel est patent.
Les effets visuels sont, eux, parfaitement indétectables et le travail effectué dessus est impressionnant. Iron Man vit, existe sous nos yeux et ne sacrifie pas l’esthétisme de la BD. Le vengeur doré l’est vraiment et il resplendit à l’écran.
D’un point de vue politique, le film ne pourra qu’irriter les anti-américains primaires. Stark dans un premier temps est un vrai patriote, qui croit en l’Amérique, en sa mission libératrice. Et même quand il se rend compte que ses armes se mettent parfois du mauvais côté de la barrière, il entend protéger ses erreurs mais n’entend pas renier son pays.
La scène où il sauve un village Afghan des seigneurs de la guerre est symptomatique : Iron Man, l’Américain, est au côté des faibles et des opprimés, quelle que soit leur nationalité. L’Afghanistan n’est pas là par hasard : Iron Man y répare les erreurs de Stark.
On attend donc avec impatience la suite de ses aventures d’autant que les dernières images (officialisation du Shield, annonce de sa double identité) mettent sacrément l’eau à la bouche.