22 juillet 2008
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Enfin !! Après 3 longues années, enfin le nouveau Kassovitz. Rappelez vous, en 97 , Kassovitz lançait à la face du monde l'un des meilleurs films français de ces 10 dernières
années : Assassin(s). La critique ne supporta pas la vision de ce film choc qui osait affirmer une vérité bien cachée : la télé c'est de la merde et c'est dangereux. Mathieu s'en prenait plein la
gueule alors qu'il fut porté aux nues deux ans auparavant avec La Haine. En clair, dénoncer la vie dans les banlieues, c'est cool (la presse n'y habite pas) mais dénoncer la télé, c'est mal (la
presse en vit pas mal). Durant 2 ans, silence radar d'autant que le lynchage avait été suivi d'un échec public. J'ai souvenance d'une salle où nous fûmes 5 à admirer ce chef d'oeuvre. J'ai
souvenance aussi du Laserdisc bradé à 99 frs 4 mois après sa sortie.
Et puis miracle : Kassovitz tourne et adapte Les rivière Pourpres, un polar brutal et bien noir. Les rumeurs promettent une ambiance à la Seven, une adaptation du meilleur du film noir US, un Jean Reno que l'on dit impérial et surtout une maîtrise technique à en faire pâlir la totalité du staff français et à renvoyer aux placards 99% d'entre eux. La rumeur....
Vous savez quoi ? La rumeur disait vrai !! Les rivières Pourpres balaient 3 ans de frustration , depuis le triptyque dément Cinquième élément / Dobermann / Assassin(s). L'intelligence de Kassovitz ait d'avoir su intégrer et digérer deux univers qui , au départ ne sont pas les siens : un scénario qui ne sort pas de sa tête et un décor qui n'est pas la banlieue. Résultat , un film magistral, exceptionnel, servi par des acteurs au top. Reno confirme bel et bien, à tous ceux qui en doutaient, qu'il est l'acteur français numéro 1. Son personnage de flic taciturne et solitaire est certes en terrain connu mais avec quelle maestria, quelle classe !! Un numéro exceptionnel contre-balancé par la fougue et le jeu outrée (parfois trop) de Vincent Cassel. Cassel déjà présent dans Doberman a mûri et on sent son joie de jouer dans un polar, de se confronter à Réno. Là aussi , son personnage n'a rien de neuf et l'association chien/chat fait les beaux jours des buddy movie depuis des années. Mais qu'importe puisque Kassovitz a parfaitement assimilé les codes de ce genre de film.
Et cette technique !! La caméra vole, virevolte, tourne , épouse les personnages. Le montage soigne les images chocs, léchées et d'une invention rare. Voir le tueur tirer sur Réno sans que l'on ne voit son visage montre à quel point Kassovitz maîtrise son sujet. Bien sur, Seven est passé par là : la lumière brille par son absence, les flash gores sont en terrain connu mais répétons le : Les rivières pourpres n'est qu'en fait une réponse à la suprématie US en matière d'ambiance. Mais là où un tâcheron nous l'aurait joué film d'auteur, Kassovitz a l'humilité de faire un vrai film populaire.
Alors fi de quelques fautes de goût, d'une baston kung fu pas indispensable ou du manque d'épaisseur du personnage féminin. Les rivières pourpres va jusqu'au bout de son sujet, n'hésite pas à maltraiter le public et surtout à faire du vrai, du grand cinéma. Un film français qui ose, c'est tellement rare que l'on peut tout pardonner. Voir Les rivières pourpres n'a rien du réflexe cocardier mais permet tout simplement de voir un sacré bon film.
(Chronique publiée en 2001 sur l'ancienne SOI)
Et puis miracle : Kassovitz tourne et adapte Les rivière Pourpres, un polar brutal et bien noir. Les rumeurs promettent une ambiance à la Seven, une adaptation du meilleur du film noir US, un Jean Reno que l'on dit impérial et surtout une maîtrise technique à en faire pâlir la totalité du staff français et à renvoyer aux placards 99% d'entre eux. La rumeur....
Vous savez quoi ? La rumeur disait vrai !! Les rivières Pourpres balaient 3 ans de frustration , depuis le triptyque dément Cinquième élément / Dobermann / Assassin(s). L'intelligence de Kassovitz ait d'avoir su intégrer et digérer deux univers qui , au départ ne sont pas les siens : un scénario qui ne sort pas de sa tête et un décor qui n'est pas la banlieue. Résultat , un film magistral, exceptionnel, servi par des acteurs au top. Reno confirme bel et bien, à tous ceux qui en doutaient, qu'il est l'acteur français numéro 1. Son personnage de flic taciturne et solitaire est certes en terrain connu mais avec quelle maestria, quelle classe !! Un numéro exceptionnel contre-balancé par la fougue et le jeu outrée (parfois trop) de Vincent Cassel. Cassel déjà présent dans Doberman a mûri et on sent son joie de jouer dans un polar, de se confronter à Réno. Là aussi , son personnage n'a rien de neuf et l'association chien/chat fait les beaux jours des buddy movie depuis des années. Mais qu'importe puisque Kassovitz a parfaitement assimilé les codes de ce genre de film.
Et cette technique !! La caméra vole, virevolte, tourne , épouse les personnages. Le montage soigne les images chocs, léchées et d'une invention rare. Voir le tueur tirer sur Réno sans que l'on ne voit son visage montre à quel point Kassovitz maîtrise son sujet. Bien sur, Seven est passé par là : la lumière brille par son absence, les flash gores sont en terrain connu mais répétons le : Les rivières pourpres n'est qu'en fait une réponse à la suprématie US en matière d'ambiance. Mais là où un tâcheron nous l'aurait joué film d'auteur, Kassovitz a l'humilité de faire un vrai film populaire.
Alors fi de quelques fautes de goût, d'une baston kung fu pas indispensable ou du manque d'épaisseur du personnage féminin. Les rivières pourpres va jusqu'au bout de son sujet, n'hésite pas à maltraiter le public et surtout à faire du vrai, du grand cinéma. Un film français qui ose, c'est tellement rare que l'on peut tout pardonner. Voir Les rivières pourpres n'a rien du réflexe cocardier mais permet tout simplement de voir un sacré bon film.
(Chronique publiée en 2001 sur l'ancienne SOI)