15 septembre 2008
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L'ancien SOI vouait un culte à John McTierman. Le réalisateur de Predator et Piège de Cristal avait sa propre page. Retour donc sur Soi le blog de l'homme qui a tant
fait pour le cinéma d'action depuis 20 ans. C'est aussi l'occasion de retrouver la plume de François, rédacteur du zine Trompelemonde.
Deux avis pour le prix d'un. Le grand MacT méritait bien ce double hommage même si son nouveau film n'est pas la hauteur de son immense talent. Car n'oubliez pas : le cinéma est notre Dieu et McT est son prophète.
Allez on commence par François
Qu'on le veuille ou non , il paraît aujourd'hui indéniable que Rollerball restera à coup sûr comme une étape décisive dans la carrière tourmentée de John McTierman. Pour ses fans aussi, d'ailleurs.
D'un côté il y a ceux qui adore le film (j'en fais partie et David aussi): pour eux (moi, lui, vous (?) ) Rollerball représente indéniablement un sommet de l'éblouissante filmo de McT, sûrement son film le plus personnel, le plus cynique, le plus osé, le plus rageur (pour vous en convaincre, relisez l'interview que le grand John avait accordé il y a quelques mois aux Cahiers Du Cinéma, et où il confessait, entre autre, que son âme était une véritable abîme de noirceur).
Pour cette caste d'irréductibles exégètes en adoration quasi-divine face à leur démiurge, Rollerball est considéré comme un véritable manifeste, dont le plaisir découlait à la fois de ce qu'il était (un actioneer bourrin et cynique) et de ce qu'il aurait pu être (tout simplement un des meilleurs films de tous les temps, oui, oui).
D'ailleurs depuis Le 13eme Guerrier (voire même Last Action Hero) le réalisateur avait habitué ses fans à fantasmer sur « ce qu'aurait pu être ses films si ...». Et des « si » la carrière de McT en regorge. Si Last Action Hero n'avait pas eu affronter les dinos de Spielby lors de l'été 93... Si Crichton n'était pas venu foutre son groin puant dans le montage du 13eme Guerrier... Si on n'avait pas viré tous les « suits » de la MGM au moment du tournage de Rollerball...Si le public ricain était un peu moins con... Si la critique mondiale avait accueilli Thomas Crown , comme le divertissement le plus cool et les plus groovy jamais réalisé (d'autant plus injuste qu'un an après cet étron nommé Ocean's Eleven se paiera le luxe de cartonner un peu partout... Soderbergh tu brûleras en enfer, sous-être va !)
Mais voilà, à Hollywood comme ailleurs on ne peut pas bâtir une carrière sur des films « qui auraient pu être...» et encore moins sur des « si » ; et ça McT le sait, aussi maverick et anar soit-il. Le cinéma qu'il fait, qu'il aime faire, ne peut se réaliser qu'au sein des majors hollywoodiennes. Alors après plusieurs bides retentissants, pas d'autre choix que de se remettre gentiment dans le rang. Oubliée la folie thématique et visuelle de Rollerball, fini « les grands films malades » simplement capable de rassasier de bonheur les fans mais trop hermétiques pour le public du samedi soir, déboula donc le film qui devait rebooster la carrière du plus grand metteur en scène actuellement en activité.
Basic. Ou un titre qui feint l'humilité pour nous délivrer une histoire qui feint la complexité. Avec un tel intitulé, impossible d'en douter une seconde : bienvenue au royaume des faux-semblants, des simulacres, du mensonge et des jeux de miroir. Bienvenue au cinéma, en fait. Alors voilà, inutile de vous raconter l'histoire (elle n'a d'ailleurs aucun intérêt), mais tout le monde le voit venir d'ici: McT qui fait s'entrecroiser Rashomon et Snake Eyes, ça sent l'exercice de style anthologique, capable de renvoyer ad patres la folie théorique de Last Action Hero. Mais vous le savez sûrement, le public, lui, l'exercice de style il s'en tape comme de son premier Vin Diesel (j'adore m'acharner sur cette grosse baderne informe, désolé). Et McT lui, ben il veut à nouveau engranger du billet vert. Pas le choix : adieu McTiernan meets De Palma, et bonjour la déception.
Alors, Basic film de vendu ? Peut-être bien, tant on peine à retrouver la patine mctiernesque qu'on était en droit d'attendre ici. Visiblement l'homme sans qui le film d'action ne serait pas vraiment le film d'action, a décidé de rendre les armes. Basic semblait être un sujet à la démesure de son talent (démesuré, forcément...), il l'a traité comme un yes-man de la pire espèce l'aurait fait: en y mettant sa technique et son (incroyable) savoir-faire, mais en laissant son âme au vestiaire avant d'entamer la rencontre. Triste.
Car forcément ce qu'on aime aussi chez McT (mis à part ses films, bien sûr) c'est son incroyable sale caractère d'irlandais, qui le fait parfois ressembler à un John Ford de l'époque, sa folle capacité à se battre envers et contre tous pour imposer sa vision, même si en échange il se prendra deux violentes baffes en pleine face. C'est pour ça qu'on aura toujours un amour inconditionné pour ce mec, parce qu'il est le dernier d'un sacré lignée, et que le Last Director Hero c'est bien lui et personne d'autres. C'est pour les mêmes raisons qu'on ne verra en Basic qu'une oeuvrette mineure accouchée sans peine, un film inutile dans une carrière où chaque étape résultait d'un bataille sublime. Jusque dans son dénouement, Basic ne semble pas nous dire autre chose, « excusez moi les gars mais je devais réaliser cette petite chose anecdotique, juste pour pouvoir vous lâcher un bon gros chef d'oeuvre dans un ou deux ans ».
Malgré tout si Basic restera à coup sûr comme un petit McT, il ne se situe pas moins dans le haut du panier de la production mondiale (haut la main même). Alors, si vous voulez venir en aide à un réalisateur dans le besoin, filez voir Basic et n'hésitez pas à débourser 7 ou 8 Euros . Ce n'est pas tous les jours qu'on peut relancer la carrière du plus grand artiste vivant. A vot' bon coeur m's'ieurs dames...
François
Whaoou. Qu'ajouter à cette démonstration de bon sens. La tempérer, peut être ? Revenons en 1993. McT vient de tourner l'un des meilleurs films d'action de tous les temps mais personne ne le sait. Personne ? Sauf la poignée de fanatiques du maître qui n'ont pas oublié que c'est le grand John qui a sorti le genre de l'ornière avec Die Hard . McT c'est l'homme qui peut donner une carrure divine à Schwarzie (seul Cameron y parviendra), l'homme qui parvient à tromper Joël Silver sur son terrain, l'homme qui insuffle le suspens dans un livre de Tom Clancy. En 93 , McT c'est tout cela : le directeur , le visionnaire, le génie de l'image, le cadreur. Mais c'est aussi, hélas, le pire politique qui soit : celui qui ne sait pas se vendre. Au moment où son ami Cameron (ils sont concurrents mais , comme tous les grands, ils s'estiment) sait dire "Fuck You" aux suits et autre parasites de studio, McT ne parvient plus à imposer ses idées géniales. Last Action Hero restera comme un échec (alors qu'il rembourse son budget de 80 millions de dollars) et sonne comme une victoire des studios sur les artistes. Deux ans plus tard, Disney oblige le cinéaste à changer la fin de Die Hard III. Encore 4 ans et Michael Crichton massacre Le treizième guerrier. Quelques semaines plus tard, la critique accueille avec politesse Thomas Crown, pourtant 1000 fois supérieur à l'original . Et comme le dit François, c'est Ocean's Eleven qui raflera la mise en mélangeant le cool et le groove. Mais bon, Clooney a moins de classe que Brosnan, non ? Et le pire arrive en 2002 : Rollerball est un échec noir, celui qui peut plomber la vie d'un cinéaste pour des années, La porte de paradis de McT. Que le film soit sans doute le plus accompli de sa filmo ne change rien à l'affaire. Ce n'est pas nous qui décidons. McT est à terre, sa réputation est en ruine, ses fans mêmes se divisent , voire l'insultent. La fin est proche.
Et voilà qu'arrive Basic : un putain de bon film, avec des acteurs aux postures toutes mactiermaniennes. Voir Travolta, les muscles huileux et le cigare vissé dans la bouche redonne toute crédibilité à la Fièvre du samedi soir. Idem pour Samuel Jackson. Mac Tierman iconise instantanément ses acteurs, les propulse vers un ailleurs . Il l'a fait pour Schwarzie et Willis. Il l'a fait pour Banderas et Brosnan. Il l'a fait pour Connery et Russo. Il l'aurait même pu le faire pour Baldwin si ce dernier avait fait un effort. Mc T aime les acteurs, sait les filmer. Sait les cadrer. Sait les monter. Sa monstrueuse technique est intacte et ça c'est une bonne nouvelle, pals !!
Mais Basic , c'est aussi une histoire pleine de rebondissements et de redites effectuées sous un autre angle. Trop, sans doute. Le film s'épuise à nous égarer alors que nous ne désirions que voir un truc de ouf, peut être plus linéaire, mais où la maestria ne serait que là pour enfiler les scènes démentielles. Ici, bien sûr il y a ces interrogatoires menés comme des corridas, à la fois fins et bourrins mais on sent que John s'est bridé, qu'il est conscient de devoir remonter l'échelle, de refaire ses preuves. Par la faute d'incultes et d'incapables, il doit tout recommencer. Imaginez De Vinci devoir ré-apprendre à mélanger des couleurs , où plutôt à faire croire qu'il ré-apprend. Quelle ironie de voir nos derniers génies traînés dans la boue par une masse de tâcherons, public compris !!
Alors, oui , Basic est un film de convalescent. Un film de mercenaire, peut être. Un film indigne du maître. MAIS c'est un film de Mac Tierman, un film de CINÉMA projeté en CINÉMASCOPE. Du solide, du grand, du beau cinéma. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Car un "petit" Bordeaux sera toujours meilleur qu'un pinard vendu en supermarché. Un "petit" McT sera toujours le haut du panier. Tant pis pour le public, tant pis pour les critiques, tant pis pour ceux qui ne voient dans le cinéma qu'un défilé de modes passagères (la tendance est aux super héros cette saison). Laissons les à leur réalité et honorons nos directors comme ils le doivent : en allant voir leurs films.
David
Deux avis pour le prix d'un. Le grand MacT méritait bien ce double hommage même si son nouveau film n'est pas la hauteur de son immense talent. Car n'oubliez pas : le cinéma est notre Dieu et McT est son prophète.
Allez on commence par François
Qu'on le veuille ou non , il paraît aujourd'hui indéniable que Rollerball restera à coup sûr comme une étape décisive dans la carrière tourmentée de John McTierman. Pour ses fans aussi, d'ailleurs.
D'un côté il y a ceux qui adore le film (j'en fais partie et David aussi): pour eux (moi, lui, vous (?) ) Rollerball représente indéniablement un sommet de l'éblouissante filmo de McT, sûrement son film le plus personnel, le plus cynique, le plus osé, le plus rageur (pour vous en convaincre, relisez l'interview que le grand John avait accordé il y a quelques mois aux Cahiers Du Cinéma, et où il confessait, entre autre, que son âme était une véritable abîme de noirceur).
Pour cette caste d'irréductibles exégètes en adoration quasi-divine face à leur démiurge, Rollerball est considéré comme un véritable manifeste, dont le plaisir découlait à la fois de ce qu'il était (un actioneer bourrin et cynique) et de ce qu'il aurait pu être (tout simplement un des meilleurs films de tous les temps, oui, oui).
D'ailleurs depuis Le 13eme Guerrier (voire même Last Action Hero) le réalisateur avait habitué ses fans à fantasmer sur « ce qu'aurait pu être ses films si ...». Et des « si » la carrière de McT en regorge. Si Last Action Hero n'avait pas eu affronter les dinos de Spielby lors de l'été 93... Si Crichton n'était pas venu foutre son groin puant dans le montage du 13eme Guerrier... Si on n'avait pas viré tous les « suits » de la MGM au moment du tournage de Rollerball...Si le public ricain était un peu moins con... Si la critique mondiale avait accueilli Thomas Crown , comme le divertissement le plus cool et les plus groovy jamais réalisé (d'autant plus injuste qu'un an après cet étron nommé Ocean's Eleven se paiera le luxe de cartonner un peu partout... Soderbergh tu brûleras en enfer, sous-être va !)
Mais voilà, à Hollywood comme ailleurs on ne peut pas bâtir une carrière sur des films « qui auraient pu être...» et encore moins sur des « si » ; et ça McT le sait, aussi maverick et anar soit-il. Le cinéma qu'il fait, qu'il aime faire, ne peut se réaliser qu'au sein des majors hollywoodiennes. Alors après plusieurs bides retentissants, pas d'autre choix que de se remettre gentiment dans le rang. Oubliée la folie thématique et visuelle de Rollerball, fini « les grands films malades » simplement capable de rassasier de bonheur les fans mais trop hermétiques pour le public du samedi soir, déboula donc le film qui devait rebooster la carrière du plus grand metteur en scène actuellement en activité.
Basic. Ou un titre qui feint l'humilité pour nous délivrer une histoire qui feint la complexité. Avec un tel intitulé, impossible d'en douter une seconde : bienvenue au royaume des faux-semblants, des simulacres, du mensonge et des jeux de miroir. Bienvenue au cinéma, en fait. Alors voilà, inutile de vous raconter l'histoire (elle n'a d'ailleurs aucun intérêt), mais tout le monde le voit venir d'ici: McT qui fait s'entrecroiser Rashomon et Snake Eyes, ça sent l'exercice de style anthologique, capable de renvoyer ad patres la folie théorique de Last Action Hero. Mais vous le savez sûrement, le public, lui, l'exercice de style il s'en tape comme de son premier Vin Diesel (j'adore m'acharner sur cette grosse baderne informe, désolé). Et McT lui, ben il veut à nouveau engranger du billet vert. Pas le choix : adieu McTiernan meets De Palma, et bonjour la déception.
Alors, Basic film de vendu ? Peut-être bien, tant on peine à retrouver la patine mctiernesque qu'on était en droit d'attendre ici. Visiblement l'homme sans qui le film d'action ne serait pas vraiment le film d'action, a décidé de rendre les armes. Basic semblait être un sujet à la démesure de son talent (démesuré, forcément...), il l'a traité comme un yes-man de la pire espèce l'aurait fait: en y mettant sa technique et son (incroyable) savoir-faire, mais en laissant son âme au vestiaire avant d'entamer la rencontre. Triste.
Car forcément ce qu'on aime aussi chez McT (mis à part ses films, bien sûr) c'est son incroyable sale caractère d'irlandais, qui le fait parfois ressembler à un John Ford de l'époque, sa folle capacité à se battre envers et contre tous pour imposer sa vision, même si en échange il se prendra deux violentes baffes en pleine face. C'est pour ça qu'on aura toujours un amour inconditionné pour ce mec, parce qu'il est le dernier d'un sacré lignée, et que le Last Director Hero c'est bien lui et personne d'autres. C'est pour les mêmes raisons qu'on ne verra en Basic qu'une oeuvrette mineure accouchée sans peine, un film inutile dans une carrière où chaque étape résultait d'un bataille sublime. Jusque dans son dénouement, Basic ne semble pas nous dire autre chose, « excusez moi les gars mais je devais réaliser cette petite chose anecdotique, juste pour pouvoir vous lâcher un bon gros chef d'oeuvre dans un ou deux ans ».
Malgré tout si Basic restera à coup sûr comme un petit McT, il ne se situe pas moins dans le haut du panier de la production mondiale (haut la main même). Alors, si vous voulez venir en aide à un réalisateur dans le besoin, filez voir Basic et n'hésitez pas à débourser 7 ou 8 Euros . Ce n'est pas tous les jours qu'on peut relancer la carrière du plus grand artiste vivant. A vot' bon coeur m's'ieurs dames...
François
Whaoou. Qu'ajouter à cette démonstration de bon sens. La tempérer, peut être ? Revenons en 1993. McT vient de tourner l'un des meilleurs films d'action de tous les temps mais personne ne le sait. Personne ? Sauf la poignée de fanatiques du maître qui n'ont pas oublié que c'est le grand John qui a sorti le genre de l'ornière avec Die Hard . McT c'est l'homme qui peut donner une carrure divine à Schwarzie (seul Cameron y parviendra), l'homme qui parvient à tromper Joël Silver sur son terrain, l'homme qui insuffle le suspens dans un livre de Tom Clancy. En 93 , McT c'est tout cela : le directeur , le visionnaire, le génie de l'image, le cadreur. Mais c'est aussi, hélas, le pire politique qui soit : celui qui ne sait pas se vendre. Au moment où son ami Cameron (ils sont concurrents mais , comme tous les grands, ils s'estiment) sait dire "Fuck You" aux suits et autre parasites de studio, McT ne parvient plus à imposer ses idées géniales. Last Action Hero restera comme un échec (alors qu'il rembourse son budget de 80 millions de dollars) et sonne comme une victoire des studios sur les artistes. Deux ans plus tard, Disney oblige le cinéaste à changer la fin de Die Hard III. Encore 4 ans et Michael Crichton massacre Le treizième guerrier. Quelques semaines plus tard, la critique accueille avec politesse Thomas Crown, pourtant 1000 fois supérieur à l'original . Et comme le dit François, c'est Ocean's Eleven qui raflera la mise en mélangeant le cool et le groove. Mais bon, Clooney a moins de classe que Brosnan, non ? Et le pire arrive en 2002 : Rollerball est un échec noir, celui qui peut plomber la vie d'un cinéaste pour des années, La porte de paradis de McT. Que le film soit sans doute le plus accompli de sa filmo ne change rien à l'affaire. Ce n'est pas nous qui décidons. McT est à terre, sa réputation est en ruine, ses fans mêmes se divisent , voire l'insultent. La fin est proche.
Et voilà qu'arrive Basic : un putain de bon film, avec des acteurs aux postures toutes mactiermaniennes. Voir Travolta, les muscles huileux et le cigare vissé dans la bouche redonne toute crédibilité à la Fièvre du samedi soir. Idem pour Samuel Jackson. Mac Tierman iconise instantanément ses acteurs, les propulse vers un ailleurs . Il l'a fait pour Schwarzie et Willis. Il l'a fait pour Banderas et Brosnan. Il l'a fait pour Connery et Russo. Il l'aurait même pu le faire pour Baldwin si ce dernier avait fait un effort. Mc T aime les acteurs, sait les filmer. Sait les cadrer. Sait les monter. Sa monstrueuse technique est intacte et ça c'est une bonne nouvelle, pals !!
Mais Basic , c'est aussi une histoire pleine de rebondissements et de redites effectuées sous un autre angle. Trop, sans doute. Le film s'épuise à nous égarer alors que nous ne désirions que voir un truc de ouf, peut être plus linéaire, mais où la maestria ne serait que là pour enfiler les scènes démentielles. Ici, bien sûr il y a ces interrogatoires menés comme des corridas, à la fois fins et bourrins mais on sent que John s'est bridé, qu'il est conscient de devoir remonter l'échelle, de refaire ses preuves. Par la faute d'incultes et d'incapables, il doit tout recommencer. Imaginez De Vinci devoir ré-apprendre à mélanger des couleurs , où plutôt à faire croire qu'il ré-apprend. Quelle ironie de voir nos derniers génies traînés dans la boue par une masse de tâcherons, public compris !!
Alors, oui , Basic est un film de convalescent. Un film de mercenaire, peut être. Un film indigne du maître. MAIS c'est un film de Mac Tierman, un film de CINÉMA projeté en CINÉMASCOPE. Du solide, du grand, du beau cinéma. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Car un "petit" Bordeaux sera toujours meilleur qu'un pinard vendu en supermarché. Un "petit" McT sera toujours le haut du panier. Tant pis pour le public, tant pis pour les critiques, tant pis pour ceux qui ne voient dans le cinéma qu'un défilé de modes passagères (la tendance est aux super héros cette saison). Laissons les à leur réalité et honorons nos directors comme ils le doivent : en allant voir leurs films.
David