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2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 07:01
Irradié par un dispositif à rayons gamma, un jeune savant devient un monstre quasi incontrôlable.

Disons le tout de suite, la vision du Hulk en DVD (je ne suis pas allé le voir en salle et j’ai acheté le disque en promo quelques mois plus tard) m’avait déçu. Trop éloigné de la bande dessinée (depuis quand le père de Banner fait-il des expériences sur son fils), le film de Ang Lee possédait de surcroît un rythme trop lent et une fin franchement ridicule, totalement abracadabrantesque. Pourtant, le style en split-screen était particulièrement réussi et la distribution ne manquait pas de charisme.

La sortie de L’incroyable Hulk de Louis Leterrier m’a incité à ressortir mon DVD, qui prenait un peu la poussière sur mon étagère. Et surprise, je l’ai nettement mieux apprécié.

Les défauts restent là : le film est trop long, surtout dans sa phase d’exposition et en voulant absolument modifier les origines du personnage, les scénaristes ont abouti à une sorte de truc pas vraiment compréhensible. Pour les novices, dans la BD, Bruce Banner devient Hulk en voulant éviter à un gamin, Rick Jones (qui sera plus tard le compagnon de Captain Marvel) d’être irradié par la bombe Gamma qu’il a mise au point. Très ancrée dans l’idéologie des années 60 et dans la peur du communisme (les premiers ennemis de Hulk sont de vilains « rouges ») ,  les origines du personnage avaient certes besoin d’un petit lifting mais pas à ce point. Le récent Iron Man a montré que l’on pouvait réactualiser un personnage sans trahir le matériel de base.

Mais à cette seconde vision, on perçoit mieux les intentions de Ang Lee. Celui-ci n’a pas voulu faire un film d’action (les scènes sont expédiées en quelques images et constituent plus un passage obligé qu’autre chose) mais une réflexion poussée sur la paternité et sur le refoulement de soi.

Car dans ce Hulk, tout le monde cache sa vraie nature. Les Banner, père et fils, s’illusionnent sur leurs recherches et le père y espère même trouver une rédemption alors que sa quête de pouvoir est patente. Betty Ross ne comprend pas que l’homme qu’elle croit aimer n’existe pas et elle projette l’échec de sa relation avec son père sur Bruce.

Enfin, les autres protagonistes cherchent également du pouvoir ou à se prouver qu’ils sont utiles à la société.

Si l’on part de là, on comprend alors que Ang Lee n’en a rien à faire des explosions ou des effets visuels. Ceux-ci ont d’ailleurs été très critiqués car, malgré le soin évident apporté, ils ne s’intègrent que partiellement aux images réelles. Là où la série nous montrait un colosse peint en vert (et paradoxalement plus crédible), le film ne parvient pas à faire croire à ce géant. Reste une animation très poussée et des textures d’une incroyable richesse. De plus, la vidéo permet une meilleure intégration des CGI que le cinéma.

Hulk se perd parfois en chemin (la scène avec les chiens apportent peu si ce n’est souligner la nature maléfique du père de Banner) mais la mise en scène, tout en split-screen et le montage sont franchement réussis. Le travail et le soin apportés à la forme du film l’emportent parfois sur le fond, mais, au moins, on n’a pas l’impression de voir un énième spectacle d’action.

Par contre, les dialogues montrent bel et bien que Lee s’intéresse à ses personnages. La lutte entre les facettes des différentes personnalités est sacrément bien rendue et les oppositions des protagonistes n’en sont que plus délicieuses. Ainsi, cette scène où Bruce enchaîné doit subir les paroles humiliantes de son père hisse le film à un niveau digne d’Incassable.

Cependant, Ang Lee rate une partie de son film, pas tant au niveau de l’action, mais au niveau de la progression de l’histoire. Passons encore que le personnage principal (Hulk) mette des heures pour arriver (Après, tout on ne voit Superman qu’au bout de 45 minutes de film dans le chef d’œuvre de Richard Donner) mais on a un peu l’impression d’avancer par à coups, sans vraiment de transitions réfléchies. Des personnages surgissent comme des intrus (le vilain industriel qui veut prendre l’ADN de Hulk pour un programme militaire) ou disparaissent totalement (le copain scientifique que sauve Banner).

Qu’on se le dise, adapter un Comics ne dépend pas que d’effets visuels. Il faut saisir l’âme de l’histoire. Ang Lee a bien compris la dichotomie du personnage, mais il n’en a pas compris l’arrière-plan. Son Hulk est finalement une réussite psychologique mais un échec si l’on le considère comme un film de super héros.

Depuis, Marvel a repris les choses en main, en changeant tout de A à Z, mais c’est une autre histoire, que je vous conterai un peu plus tard.
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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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