Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 18:51

Ayant déjà chroniqué le film, je m'intéresse ici au DVD Bonus du dernier (en vidéo s'entend) Ridley Scott. Comme d'habitude, le réalisateur nous offre un disque passionnant !!

NB : je m'occuperai de la version longue prochainement .

 

Le premier documentaire s’intéresse au vrai Franck Lucas et au vrai Ritchie. Durant 20 minutes, on peut voir les deux protagonistes de l’histoire raconter comment ils ont vécu à cette époque. Et le constat fait un peu froid dans le dos : Lucas ne regrette rien de ses actes, des ventes de drogue, des meurtres. Il en parle comme un chef d’entreprise qui raconterait ses débuts. Assez édifiant et troublant. D’autant que Scott ou Washington ont du mal à cacher leur attirance pour cet homme. L’image que renvoie le documentaire est celui d’un vieil homme dans sa chaise roulante, mais la détermination qui se lit dans ses yeux est terrifiante.
Pour Ritchie, le constat est plus simple : le vrai est à l’image de son personnage, à la fois sympa et un peu naïf, mais avec un grand sens de la justice. C’est sans doute pour cela que les deux hommes sont devenus si proches, malgré les horreurs que l’un d’entre eux a commises.

Ensuite, on se focalise sur le film lu- même. Et l’on reste dans la tradition Ridley Scott classique, c’est-à-dire des reportages clairs, fouillés, laissant la parole à tous mais mettant la langue de bois dehors.

Un premier module s’intéresse déjà aux costumes. Car American Gangster est un film d’époque. Certes récente mais les années 70 font déjà partie de l’histoire. Le boulot de décoration et d’habillage des acteurs est tout aussi complexe que pour la Rome Antique ou les Croisades. La costumière de Scott, avec qui il travaille depuis des années, rend très bien justice à ses créations et à son travail. Comme elle le dit si bien, même si elle n’a pas connu le Harlem des 70’s, elle doit lui rendre un hommage parfait !! On découvre avec un certain effarement que le costume en Chinchilla que portait Lucas lors du combat de boxe avait coûté, à l ‘époque, 125 000 $ !! C’est ce que je gagne en 6 ans !! Ce module est court (10 minutes) mais il rend parfaitement hommage au travail des équipes de décorations.

Le deuxième va plus loin au niveau de la production , en en détaillant les affres (le tournage fut arrêté avant que le producteur ne décide de continuer avec Scott) et les difficultés, notamment au niveau des extérieurs. Le New York des 70’s n’existe plus mais Scott a voulu tourner le plus possible en décor naturel. Passé quelques compliments obligés, le reportage rend bien compte de la méthode de travail du réalisateur : tout prévoir, tout préparer, tout contrôler pour que le jour du tournage, quand les 3 caméras minimums sont prêtes, il puisse se consacrer à engranger le maximum de plans. Scott n’est pas un panier percé et il est clair ici qu’il entend maximiser son budget à l’écran. L’exemple de la Thaïlande est symptomatique : l’équipe n’a eu qu’à y passer 6 jours pour tourner toutes les scènes, ce qui n’a pas empêché un énorme travail de décoration pour recréer là aussi les 70’s. Quelques images de tournage montrent bien que rien n’ait laissé au hasard, mais que de cette rigueur toute militaire se dégage une fluidité qui semble propre au cinéma-vérité . 20 minutes d’une grande clarté qui donne un aperçu très fidèle du travail de Scott.

On passe ensuite à la reconstitution de combat entre Mohamed Ali et Joe Frazier où l’on a la surprise de voir qu’une partie du public était constituée de mannequins gonflables. Le reportage s’intéresse aussi aux sosies nécessaires pour recréer cette soirée mais aussi au rôle charnière de cette scène : c’est parce qu’il a voulu apparaître en pleine lumière que Lucas se fait repérer par la police. Scott en profite pour remettre les pendules à l’heure sur le rôle du vrai gangster, qui venait régulièrement sur le tournage et qui entendit un jour donner quelques conseils au réalisateur. Scott l’envoya poliment balader.

Enfin, le dernier module donne un petit aperçu sur la musique et le montage. La musique elle-même se décompose en deux parties avec la création de chansons d’époque, c’est-à-dire des titres composés en 2007 mais enregistrés comme en 70, sur de vieux magnétos 16 pistes, et la musique orchestrale proprement dite. Le montage est un peu expédié car le quart d’heure du module s’axe beaucoup plus sur la musique.

La deuxième partie de ce DVD bonus s’intitule Les dossiers. Elle consiste en 3 reportages quasi bruts. Le premier montre la relecture du scénario avec Scott, le vrai Ritchie et le scénariste Steven Zaillan. On peut voir comment les deux hommes de spectacle intègrent les idées de celui qui a vraiment vécu cette histoire. Accessoirement, Scott donne quelques clés sur la scène du combat de boxe. Si, d’un point de vue visuel, ce module est filmé platement, il donne beaucoup sur la façon qu’a Scott de tout prévoir en amont.

Cette volonté d’aller au bout des choses est présente de manière plus précise encore dans le 2e  module où Scott se demande comment filmer le test de pureté de l’héroïne, en compagnie d’un accessoiriste et d’un policier. La scène doit durer une vingtaine de seconde, mais le réalisateur veut la rendre à la fois réaliste et excitante.

Enfin, un bref aperçu sur le tournage de la scène de la descente dans le labo où les sbires de Lucas préparent l’héroïne montre à la fois un Scott qui veille absolument à tout, qui est omniprésent et un Crowe qui en profite pour faire quelques allusions à Gladiator. Ce module prolonge quelque peu la partie du making of sur le tournage du film : préparation militaire, tournage à plusieurs caméras, aucune place pour le hasard. Il n’y a rien à dire, Scott est vraiment un type carré, pro et un artisan sérieux.

Ces trois modules sont passionnants car ne bénéficiant d’aucun recul : c’est réellement le travail à l’état brut et le cinéma qui se crée sous vos yeux !!

Enfin, deux scènes coupées complètent le disque : la première est une ouverture alternative, très graphique et qui a plus d’impact que celle actuelle, mais qui donne une image plus négative de Lucas. La deuxième se passe durant le mariage de Lucas. Elle n’apporte rien à l’histoire.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Salla Obscursium Invocat
  • : BO US, BO France, BO Mondial, chroniques ciné, Chroniques DVD..... Toujours sans concessions et politiquement incorrect !!
  • Contact

  • Dave
  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?
  • Enseignant, fan de cinéma et de métal, chanteur dans différents groupe de métal, collectionneur de tout ce qui touche à Star Wars... what else ?

La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

L'affiche du moment