30 novembre 2008
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Le pitch : Dans un monde agonisant sous la pollution et la surpopulation, un détective
cherche à résoudre le meurtre d’un riche homme d’affaires, l’un des propriétaires de Soleil vert, une société spécialisé dans la confection d’aliments à base d’algue. Ce qu’il va découvrir va lui
prouver que le monde n’est pas ce qu’il croit.
Dans les années 70, la SF renaissait de ces cendres. L’impulsion donnée par La planète des Singes et 2001 a permis des films comme Silent Running, L’âge de Cristal, THX 1138 ou Soleil Vert. Mais le film de Richard Fleisher s’inscrit aussi dans ces descriptions apocalyptiques d’un futur forcément noir !! Ici, ce n’est pas le réchauffement climatique qui est le danger mais la surpopulation. Rappelons que le Club de Rome prévoyait plus de 15 milliards d’êtres humains sur Terre en 2010 et appelait à une halte de la croissance.
C’est donc dans ce contexte déprimé que Richard Fleisher adapta le roman de Richard Matheson, retenant du livre la trame et confiant le rôle principal à Charlon Heston qui, pour une fois, aurait un personnage plus ambigu et cynique que celui de Moïse ou de Ben Hur. Heston incarne un policier qui partage son appartement avec un vieux bibliothécaire et qui se satisfait plutôt bien de sa vie. Il n’hésite pas à user de ses pouvoirs pour obtenir des avantages en nature comme de la nourriture mais aussi les faveurs d’un mobilier, c’est-à-dire une jeune femme attachée à un appartement. C’est d’ailleurs en enquêtant sur la mort du propriétaire de ladite jeune femme qu’il va être conduit à la rencontrer. Ces scènes sont d’ailleurs le reflet des années 70, années de la révolution sexuelle, puisque Heston et sa compagne se déshabillent très facilement.
Ceci n’est cependant qu’un détail car Soleil Vert est plus la description d’une société à l’agonie, où chaque mètre carré est devenu un trésor qu’un film d’action (quelques scènes de poursuites sans grand relief émaillent la fin du métrage) ou de SF pure. Certes, les aspects futuristes font partie du décor, mais leur vision 30 ans après, montre bel et bien qu’en matière de design, la réalité fait souvent fi de la fiction et que seul Blade Runner a approché une vision réaliste de l’avenir. Ici, l’argument principal est bel et bien la surpopulation et le secret qu’elle cache. Heston joue au chat et à la souris avec ce secret, que le spectateur a deviné depuis bien longtemps, mais son enquête lui permet de voir toutes les strates du Los Angeles futur, passant des rues surpeuplées, en proie à des émeutes de la faim (un thème hélas bien actuel) aux couches supérieures de la société où une poignée de nantis règnent sur le monde et peut se permettre de gaspiller de la place dans d’immenses appartements, réinventant même un esclavage sexuel qui ferait hurler n’importe quelle féministe !!
Cependant le policier se meut très bien dans ces deux mondes où il peut exercer son autorité , voire son autoritarisme sans trop de souci.
Fleisher filme alors le monde de Soleil Vert comme un documentaliste, plongeant sa caméra dans les foules protestant contre le manque de nourriture, auscultant la microsociété des femmes mobiliers et montrant la décrépitude d’un monde où l’écrit est devenue une denrée rare, où l’énergie est produite par des vélos d’appartement et où un vieillard pleure en dévorant une pièce de viande, repas qui lui rappelle sa prime enfance.
Si Soleil Vert a quelque peu vieilli par certains aspects, il lui reste suffisamment de scènes puissantes pour prétendre au titre de grand classique. Ainsi, la scène où Saul, le compagnon de Heston décide d’aller dans une clinique de la mort douce afin de faire progresser l’enquête de son ami reste un modèle du genre. Sur une musique d’Edward Grieg (Au matin, tiré de Peer Günt) , Saul se fait doucement euthanasier en admirant des images de la Terre telle qu’elle fut autrefois : verte, vivante, abritant des millions d’animaux, de poissons… L’écologie est véritablement au centre du propos, mais dans les années 70, on ne parlait pas de Global Warming (on pensait plutôt à une ère glaciaire comme dans Quintet de Robert Altman) mais bel et bien de l’épuisement des ressources planétaires comme la nourriture et la biodiversité !!
Soleil Vert n’est sans doute pas le film le plus connu de Charlon Heston ou de Richard Fleisher. Il n’en reste pas moins un classique de l’anticipation, servi par de discrets effets visuels et des acteurs de premier plan. Pour la petite histoire, il fut récompensé à Avoriaz en 1974, quand le festival du film fantastique se tenait dans les Alpes (et avait encore un sens)
Dans les années 70, la SF renaissait de ces cendres. L’impulsion donnée par La planète des Singes et 2001 a permis des films comme Silent Running, L’âge de Cristal, THX 1138 ou Soleil Vert. Mais le film de Richard Fleisher s’inscrit aussi dans ces descriptions apocalyptiques d’un futur forcément noir !! Ici, ce n’est pas le réchauffement climatique qui est le danger mais la surpopulation. Rappelons que le Club de Rome prévoyait plus de 15 milliards d’êtres humains sur Terre en 2010 et appelait à une halte de la croissance.
C’est donc dans ce contexte déprimé que Richard Fleisher adapta le roman de Richard Matheson, retenant du livre la trame et confiant le rôle principal à Charlon Heston qui, pour une fois, aurait un personnage plus ambigu et cynique que celui de Moïse ou de Ben Hur. Heston incarne un policier qui partage son appartement avec un vieux bibliothécaire et qui se satisfait plutôt bien de sa vie. Il n’hésite pas à user de ses pouvoirs pour obtenir des avantages en nature comme de la nourriture mais aussi les faveurs d’un mobilier, c’est-à-dire une jeune femme attachée à un appartement. C’est d’ailleurs en enquêtant sur la mort du propriétaire de ladite jeune femme qu’il va être conduit à la rencontrer. Ces scènes sont d’ailleurs le reflet des années 70, années de la révolution sexuelle, puisque Heston et sa compagne se déshabillent très facilement.
Ceci n’est cependant qu’un détail car Soleil Vert est plus la description d’une société à l’agonie, où chaque mètre carré est devenu un trésor qu’un film d’action (quelques scènes de poursuites sans grand relief émaillent la fin du métrage) ou de SF pure. Certes, les aspects futuristes font partie du décor, mais leur vision 30 ans après, montre bel et bien qu’en matière de design, la réalité fait souvent fi de la fiction et que seul Blade Runner a approché une vision réaliste de l’avenir. Ici, l’argument principal est bel et bien la surpopulation et le secret qu’elle cache. Heston joue au chat et à la souris avec ce secret, que le spectateur a deviné depuis bien longtemps, mais son enquête lui permet de voir toutes les strates du Los Angeles futur, passant des rues surpeuplées, en proie à des émeutes de la faim (un thème hélas bien actuel) aux couches supérieures de la société où une poignée de nantis règnent sur le monde et peut se permettre de gaspiller de la place dans d’immenses appartements, réinventant même un esclavage sexuel qui ferait hurler n’importe quelle féministe !!
Cependant le policier se meut très bien dans ces deux mondes où il peut exercer son autorité , voire son autoritarisme sans trop de souci.
Fleisher filme alors le monde de Soleil Vert comme un documentaliste, plongeant sa caméra dans les foules protestant contre le manque de nourriture, auscultant la microsociété des femmes mobiliers et montrant la décrépitude d’un monde où l’écrit est devenue une denrée rare, où l’énergie est produite par des vélos d’appartement et où un vieillard pleure en dévorant une pièce de viande, repas qui lui rappelle sa prime enfance.
Si Soleil Vert a quelque peu vieilli par certains aspects, il lui reste suffisamment de scènes puissantes pour prétendre au titre de grand classique. Ainsi, la scène où Saul, le compagnon de Heston décide d’aller dans une clinique de la mort douce afin de faire progresser l’enquête de son ami reste un modèle du genre. Sur une musique d’Edward Grieg (Au matin, tiré de Peer Günt) , Saul se fait doucement euthanasier en admirant des images de la Terre telle qu’elle fut autrefois : verte, vivante, abritant des millions d’animaux, de poissons… L’écologie est véritablement au centre du propos, mais dans les années 70, on ne parlait pas de Global Warming (on pensait plutôt à une ère glaciaire comme dans Quintet de Robert Altman) mais bel et bien de l’épuisement des ressources planétaires comme la nourriture et la biodiversité !!
Soleil Vert n’est sans doute pas le film le plus connu de Charlon Heston ou de Richard Fleisher. Il n’en reste pas moins un classique de l’anticipation, servi par de discrets effets visuels et des acteurs de premier plan. Pour la petite histoire, il fut récompensé à Avoriaz en 1974, quand le festival du film fantastique se tenait dans les Alpes (et avait encore un sens)