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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 22:35

Le pitch : Après ses aventures au Caire, Oss 117, toujours aussi gaffeur, chauvin et misogyne doit faire équipe avec une officier du Mossad, lancée à la poursuite d’un ancien nazi au Brésil

 

Oss 117, Caire, Nid d’espions avait été une des bonnes surprises de 2005. Un anti-héros joué par un Jean Dujardin rappelant le Bébel de la grande époque, un film surfant sur les références cinématographiques des 50’s et surtout un dégommage en règle du politiquement correct insupportable qui règne de nos jours !! Tout était réuni pour le plaisir du spectateur. Avec 2 millions d’entrées, une séquelle était inévitable !!

 

On ne change pas une équipe qui gagne : Dujardin est toujours là, impeccable dans ce rôle de crétin prétentieux mais au final si attachant, le réalisateur Michel Hazanivicius est resté fidèle une mise en scène mêlant le numérique et les transparences ratées des 60’s (ha !! ces scènes de voitures) et surtout, le scénario s’en donne à cœur joie dans les jeux de mots à double (triple) sens, les références datées et les dialogues limites racistes mais dont la drôlerie nous rend presque honteux. Autre point fort de la mise en scène, un travail maniaque et minutieux sur les ambiances des 60’s : splitscreen, lumières chaudes, montage de longues séquences, on se croirait presque dans une comédie avec Ventura et Blier, sans compter une bonne dose de psychédélisme, d’érotisme bon enfant et d’exotisme de bazar. Comme au temps des co-productions franco-espano-germano-italiennes, chaque paysage est exploité, histoire d’amortir les coûts de tournage. Nous sommes donc au Brésil, on verra donc des favelas, le Christ géant, la forêt vierge et bien sûr des catcheurs masqués (même si ceux-ci pullulent surtout au Mexique)

 

L’action s’est déplacée en 1967, le monde a changé mais pas Hubert !! Toujours aussi imbu de lui-même, son côté boy scout patriote s’est encore accru, aidé en cela par la présence au pouvoir de son idole, le général de Gaulle. Ainsi, 117 découvre que, non, toute la France ne fut pas résistante, que la Shoah n’est pas due qu’à la mauvaise volonté juive et que les Nazis sont décidément bien infréquentables. Ne loupant jamais une occasion de se taire, 117 accumule les gaffes, les vérités intouchables (son discours devant les hippies, paternaliste à souhait), se tire continuellement des balles dans les pieds (la scène de l’ambassade allemande, fabuleuse) mais parvient quand même à ses fins. Le scénario n’est pas très élaboré (pas plus que celui de Caire) mais le but n’est pas là. Ici, notre Bond de pacotille ne fait que visiter un monde qu’il ne comprend pas, avec des gens qui le méprisent tout en imaginant que ce monde est à ses pieds.

 

Et c’est bien là la réussite de la séquelle : le décalage total entre 117 et ce qui l’entoure. Il ne voit pas les changements arriver, il reste fixé dans un modèle patriarcal vieux de quelques siècles et se contrefiche d’évoluer. Une phrase résume tout le personnage « Changer le monde ? Mais il est bien comme il est ». Dans Caire, Oss 117 était un grossier français limite raciste, désormais il reste un grossier français, mais limite antisémite. Je dis limite car les horreurs qu’il professe sont hélas les horreurs en vogue depuis des années et le héros n’est que le reflet de cette époque. D’autant qu’il ne pense à mal. Sa collègue critique la dictature brésilienne, il y voit la description de la France du général De Gaulle. Il ose lancer à la belle générale du Mossad « réconcilier les juifs et les nazis, quelle belle idée » sans se rendre compte de l’énormité de sa réplique.

 

Traversé de moments de drôlerie (la cuisson du crocodile, le bal masqué, les interventions des chinois) ,  le film s’offre même des non-dits savoureux comme l’évocation d’un pédalo en forme de canard (que le spectateur apercevra lors du générique de fin).

 

Un film comique vaut surtout pour son interprétation. Jean Dujardin est impeccable, mais le reste du casting l’est aussi, tout en sérieux par rapport à l’ironie de la situation. Et si quelques coups de théâtre sont un peu trop téléphonés, il n’en reste pas moins que Rio ne répond plus est largement à la hauteur du premier film et donne envie de voir une nouvelle aventure du meilleur agent français.

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La côte

***** Chef d'oeuvre !!

**** Très bon, allez y vite !!

*** 1/2 * Entre le bon et très bon, quoi...

*** Un bon film

** Moyen, attendez la vidéo

* Comment ai-je pu aller voir ça ??

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