Anges et démons (*** 1/2*)

Le pitch : Alors que le conclave se prépare à élire un nouveau pape,   Robert Langdon, le célèbre symboliste, est à nouveau plongé dans une affaire mystérieuse dont l’échec pourrait signifier la destruction du Vatican.

Chronologiquement, Anges et Démons a été écrit avec Da Vinci Code (le roman fait d’ailleurs allusion à cet épisode roman dans ses premières pages) mais le film a été tourné en 2^e. On a donc plus l’impression d’assister à une séquelle, avec une présentation très rapide de personnages que le public connaît déjà et une plongée plus précoce dans l’action.

D’un point de vue littéraire, si le roman est moins fourni en ésotérisme que Da Vinci Code, il contient plus de rebondissements tout en gardant les nombreux passages purement historiques, l’histoire de l’art se taillant ici la part belle et permettant à Dan Brown de plonger le lecteur dans sa contemplation des œuvres de la Renaissance. L’aspect scientifique n’est pas non plus exclu, mais l’auteur a pris soin de construire son roman comme un jeu de piste sanglant, tout en l’émaillant de nombreux discours sur la religion.

Le film a, hélas, du élaguer pas mal de points pour arriver à un métrage certes équilibré entre action et réflexion, mais qui laisse cependant un petit goût amer au final. Si l’on ne peut que louer Ron Howard d’avoir enlevé quelques-unes des péripéties les plus extravagantes (le saut de l’hélicoptère par Langdon) ,  il est dommage que les motivations du  camerlingue soient devenues si évanescentes. De même, les rapports filiaux entre les personnages, l’intrusion de Langdon dans leur vie sont survolés de manière bien trop rapide.

Alors, Anges et Démons inférieur à Da Vinci Code ? Pas tout à fait car le rythme y est bien plus soutenu (comme dans le roman, on le rappelle) et la reconstitution absolument incroyable. Quand on sait que l’équipe n’a pas eu le droit de tourner à l’intérieur du Vatican, ni même sur la place Saint Pierre et que tous ces hauts lieux de la chrétienté ont été reconstitués par ordinateur, on ne peut qu’être soufflé par le talent des artistes digitaux d’Howard. De même, l’interprétation brillante (Tom Hanks habite littéralement son personnage, Evan Mc Gregor apporte toute l’ambiguïté voulue au camerlingue) permet au spectateur de s’immerger totalement dans l’intrigue.

Loin de l’acharnement médiatique du premier film (qui avait tout de même collecté plus de 700 millions de dollars), Anges et démons apparaît comme une œuvre plus posée, mieux définie mais qui pose toujours les mêmes questions sur la foi et son rapport à l’homme. Et puisque la réalisation fluide de Ron Howard se met au service de sa narration, on peut alors dire qu’Anges et Démons, sans être le sommet DVC est un thriller passionnant, intelligent et qui a le mérite d’appeler à la réflexion le spectateur, pour peu qu’il en fasse l’effort intellectuel.

Après tout, que peut-on demander de plus à un thriller religieux ?

Comments

[David]

C'est toute l'intelligence de Howard : avoir saisi les différences entre les 2 livres et avoir adapté son film en conséquence.

J'ai hâte de le revoir en DVD.

[Fred]

Même si j'avais beaucoup aimé "Da Vinci Code" ce film est différent. C'est effectivement un thriller à suspense rondement mené, bravo une fois de plus à Ron Howard.