Le pitch : Deux militaires américains assistent à la tentative de vol d’une arme diabolique dont ils avaient la garde par une mystérieuse organisation. Afin de venger leurs camarades, ils intègrent la mystérieuse équipe des GI Joe !!
Stephen Sommers est un grand gamin. Et qui aime jouer avec des jouets de garçons. GI Joe est donc un film fait par un grand gamin pour tous les petits garçons de la planète. Ou pour ceux qui n’hésitent pas à faire comme s’ils avaient encore 9 ou 10 ans et qu’ils jouaient sur la moquette avec leurs petits soldats.
Inutile donc de chercher du raffinement ou de la légèreté. Ici, on est dans le lourd, dans le costaud, avec un scénario bien linéaire, des personnages unidimensionnels et des situations totalement délirantes.
Mais ce qui pourrait être une faiblesse devient ici une force. Certes, Sommers truffe son récit de quelques retours en arrière, histoire de montrer qu’il n’est pas qu’un bourrin et n’oublie pas les love stories (chastes et rapides), mais dans l’ensemble, son propos est d’en mettre plein la vue. Et de ce point de vue, le pari est totalement réussi.
De la scène d’ouverture dans la France de Louis XIII (Sommers est toujours aussi passionné par le passé) à la bataille sous-marine finale, GI Joe n’est qu’une succession de morceaux de bravoures totalement décomplexés : effondrement de la Tour Eiffel , course poursuite folle dans les rues de Paris (avec une petite erreur sur les plaques d’immatriculation : le film se passe dans un futur proche, mais les plaques sont les anciennes), assaut de la base des GI Joe par un commandos de soldats invulnérables à la douleur. Et comme cela ne suffit pas, le film en rajoute dans le côté High-tech : tout est plus gros (les flingues, les avions, les décors), plus fort et il est clair que le réalisateur ne s’est pas donné de limites. Tant mieux pour le spectateur qui assiste, médusé, à un spectacle bien régressif et jouissif.
Mais ce qui transparaît, c’est que comme Cameron avec True Lies ou Spielberg avec la séance d’ouverture d’Indiana Jones et le temple maudit, Sommers a fait son James Bond. Puisque les concepteurs de la saga ont décidé d’en faire un clone de Jason Bourne, Sommers en reprend tous les concepts : méchants mégalomanes, base cachée, femme fatale, girls assistant le héros, gadgets en tout genre et complots planétaires, sans oublier bien sûr l’organisation secrète (le Cobra) appelé à faire surface dans l’inévitable séquelle (la séance de fin, dans le bureau ovale ne laisse aucun doute). Mieux, en prenant comme héros des soldats interchangeables, Stephen Sommers autorise une série à longue échelle. Après tout, il y aura toujours des méchants prêts à conquérir la planète.
On l’aura compris, c’est vraiment le film pop corn, avec de superbes effets spéciaux bien voyants, mais sans aucun complexe. Sommers
se fait plaisir en n’oubliant pas le spectateur. Un peu bourratif, mais après tout, un bon Mac do de temps en temps, cela ne fait pas de mal.
Cerise sur le gâteau, le film aligne de solides acteurs, tous heureux d'être là : le trop rare Dennis Quaid, le mystérieux Adewale Akinnuoye Agbaje (Mr Echo dans Lost), Ray Park (dans un rôle à
nouveau muet mais tout aussi bondissant), le français Saïd Taghmaoui, sans compter des petits "inconnus" comme Brendan Fraser ou Arnold Vosloo dans des rôles secondaires. Quand au héros,
Channing Tatum, il est parfait dans ce rôle monolithique. Sienna Miller est la caution féminine, craquante à souhait mais bien dangereuse !!
Dommage que le public français boude quelque peu, mais pour ma part, j’ai hâte de le revoir en DVD.