Le pitch : Astérix et Obélix se rendent en (grande) Bretagne pour y apporter un tonneau de potion magique afin que les (grands) Bretons puissent résister à César.
Après un troisième épisode décevant, plombé par une interminable scène finale où Zidane ruinait à jamais sa crédibilité et où le très mauvais Jamel venait achever un film par son cabotinage éhonté, il était temps que la franchise redresse la barre !
Après avoir quasiment tout changé (seul Depardieu est encore là en Obélix), l’équipe créatrice a eu la bonne idée de revenir à la bande dessinée, c’est à dire se rappeler que le héros s’appelle Astérix et non pas Brutus ou Numérobis ! Car , même si le numéro 2 réalisé par Alain Chabat est une vraie réussite, ce sont surtout les membres des équipes comiques de Canal + qui se taillaient la part du lion, le duo inventé par Uderzo et Goscinny était lui réduit à l’état de spectateurs et ne faisait que peu avancer l’action. Quant au 3e, Poolvoerde était tellement présent que Clovis Cornillac n’existait pas !
Dans ce 4e épisode, si l’on craint un peu dans les premières minutes que les personnages secondaires prennent le pas, dès que l’action se déplace en Gaule , Astérix redevient enfin le héros de ses aventures. Bien épaulé par un Depardieu toujours aussi touchant en Obélix, Edouard Baer (déjà présent dans Mission Cléopâtre, dans le rôle d’un scribe) permet au petit gaulois d’exister et son personnage est même traversé par des questions que n’abordent pas la BD. C’est d’ailleurs le principal point fort du film de Laurent Tirard : une réactualisation légère du personnage via quelques dialogues plutôt bien pensés, comme celui où Goudurix évoque « deux hommes qui vivent ensemble avec un petit chien ».
Le film suit à peu près l’album original en ajoutant quelques personnages et en faisant un détour par l’album Astérix et les Vikings. Soyons France : ce passage n’apporte pas grand chose à part un petit rôle à Dany Boon. Mais, chose surprenante, cet album est quasi adapté à la lettre. Comme quoi.
Astérix et les Bretons était l’un des albums les plus marqués par son époque. Dans la BD originale, on y voyait les Beatles, mais aussi les clichés sur l’Angleterre les plus en vues dans les années 60. Evidemment, le film réactualise le thème (et sa musique), mais Tirard respecte aussi l’ambiance très british de l’album. On peut regretter que certains personnages soient un peu trop artificiels (j’ai vraiment du mal avec Valérie Lemercier qui affiche ici les mêmes défauts que dans Le petit Nicolas, à savoir un jeu en roue libre limite pénible), mais l’effort d’étoffer l’histoire est louable. Ainsi, César, superbement interprété par Fabrice Lucini, se paye plusieurs scènes hilarantes dont une parodiant Star Wars qui ne pourra que faire hurler de rire les fans. Quant à Catherine Deneuve, on ne s’attendait pas à la voir dans un tel film, mais elle s’en sort très bien avec un humour très pince sans rire.
Car, et c’est un point fort, ce 4e Astérix est drôle et bon enfant ! On avait tendance à l’oublier tant le 3e épisode était poussif et ne marchait que sur un comique de référence. Ici, la drôlerie vient de l’histoire, des dialogues et des actions.
La 3D est plutôt réussie, mais elle n’apporte pas non plus énormément de chose. Elle permet cependant une belle profondeur de champs sur les scènes les plus épiques. Les décors naturels sont aussi très bien exploités, mais les décors de studios font un peu artificiels, de même que les effets visuels ne sont pas parmi les plus réussis, sans être vraiment ratés. Disons qu’ils assument leur côté BD.
Globalement, si vous cherchez un bon film à aller voir en famille, n’hésitez pas. Cet Astérix permet de passer un bon moment et même les plus petits apprécieront. J’y suis allé avec 3 des enfants (3,7 et 11 ans) et les 3 ont aimé. Laissez-vous tenter pour ces vacances.